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La ville SOUS le feu

La ville sous le feu est donc le thème AGS du mois. N'étant pas un spécialiste de la chose, je me risquerais à quelques considérations, un peu décousues.

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1/ On pense aussitôt à Grozny, rasée et reconstruite : cette destruction radicale est peut-être la seule façon d'arriver à ses fins. Cela irait à l'encontre des débats actuels sur le combat urbain qui part du présupposé qu'il faut ménager, au maximum, la ville : à cause de la population qui y habite (effet interne) mais aussi des répercussions médiatiques (effet externe).

2/ Toutefois, le déchaînement de violence (les Russes, donc, à Grozny, ou les Israéliens à Gaza) ne garantit pas forcément le succès : de ce point de vue, Gaza ne peut être assimilée à une victoire tactique (même si les tirs de roquettes du Israël ont apparemment cessé). Le Hamas est toujours là, et chacun attend les prochaines élections palestiniennes avant que tout recommence....

3/ L'impression qui domine est tout de même la recherche du contournement de l'adversaire : soit par la canalisation des mouvements (politique des blocs à Bagdad, pour maîtriser une opposition irrégulière), soit par la découverte d'une dimension souterraine (cf. Hezbollah en 2006, Hamas à Gaza cet hiver, ou Stalingrad plus loin dans le temps) quand l'ennemi possède un avantage régulier aérien et terrestre trop important.

4/ Nous sommes là dans des opérations de guerre. Distinctes me semblent les opérations terroristes en ville (World Trade Center en 2001, Mumbay cet automne) : on est là à la limite de la guerre et de la police à l'interface entre la violence légitime interne et externe. Encore plus loin, conceptuellement, la notion de "guérilla urbaine" utilisée à l'envi par les journalistes, dès qu'il y a une manifestation un peu violente (cf. les dernières manifestations contre l'Otan à Strasbourg). On se reportera pour ce dernier cas à l'excellent billet du blog "géographie de la ville en guerre", qu'il nous fallait citer à l'occasion de ce thème du mois.

NB : billet publié simultanément sur AGS

Olivier Kempf

Commentaires

1. Le lundi 20 avril 2009, 19:31 par

1) Encore plus radical, on peut penser (du moins ce fut mon cas : http://defense-jgp.blogspot.com/200...) à des campagnes de bombardements stratégiques, nucléaires ou conventionnels

2) Le combat urbain étant éminemment asymétrique, c'est non seulement le "déchaînement de violence" mais également le succès militaire sur le terrain qui est insuffisant pour garantir le succès global

3) Sun Zi ne disait-il pas déjà, plus globalement, qu'il fallait absolument éviter de combattre dans les villes ? Et ne reconnaissait-il pas la difficulté de l'opposition contre des défenses fortifiées ?

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