Une idée entendue au colloque de ce matin sur la "Technologie en débat" :
avec la judiciarisation de la guerre, on assiste au développement de la "guerre policière".
J'ai trouvé l'expression assez parlante, et suggérant bien les difficultés actuelles. On la plaçait souvent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme (Irak), Mais j'ai l'impression qu'il y a une généralisation de l'expérience : une fois l'entrée sur le théâtre effectuée (et donc passée l'éventuelle action de force), les Opérations de Maintien de la Paix ne sont elles pas systématiquement des "guerres policières"?
O. Kempf
1 De -
mais est-ce vraiment une nouveauté ?
on peut penser aux arrestations de pirates en Somalie… même sans guerre.
Maintenant, une fois sur le théâtre, il faut bien rétablir l'ordre public et mettre en place des autorités policières et judiciaires. Et qui peut s'en charger, au départ, si ce n'est l'armée, dans les cas où les administrations et structures d'un État ont disparu ou sont incapables ?
Dans le cas d'une armée d'occupation, c'est encore plus direct, avec une substitution de certains services des forces armées à l'appareil du pays attaqué.
2 De -
Tout dépend de ce que l'on entend par là. Mais cela reflète surtout le brouillage croissant entre la sphère externe et la sphère interne de la sécurité. Les critiques diront qu'il s'agit bien d'opération de police mais pour maintenir l'ordre (néo)colonial. D'autres pourront penser que les militaires sont les seuls à pouvoir rétablir l'ordre (="stabilisation").
Intéressante question en tout cas des liens entre action militaire et action policière..
Stéphane