Le porte-avion, ou la base ?

Joseph Henrotin a donné une excellente analyse de la nouvelle base française d'Abu Dhabi, récemment inaugurée.

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Ne nous y trompons pas, même si Joseph fait semblant de croire qu'il y a encore le choix : cette base remplace le deuxième porte-avion, dont la décision était reportée à la fin de la loi de programmation, manière polie de dire "aux calendes émiriennes".

Pour deux raisons :

  • une stratégique, qui tient à la remise en cause de l'utilité des porte-avions. Pour cela, il faudra suivre avec attention le blog "Alliance géostratégique", dont le prochain thème mensuel évoquera "l'action stratégique en mer". Nul doute que ce débat sera soulevé avec passion. Mais certains expliquent aujourd'hui que "deux" porte avions ne sont pas nécessaires. Je n'ai aucun avis sur la question, mais je constate seulement l'existence du débat, qui n'avait pas lieu il y a seulement un an : alors, on disait qu'il fallait la permanence à la mer, mais que toute la question revenait à savoir s'il fallait la détenir "seuls" ou à plusieurs. Aujourd'hui, c'est la pertinence de cette action qui est aujourd'hui en débat.
  • l'autre financière : à supposer qu'on avait le choix il y a dix mois quand on a décidé de reporter à plus tard la décision, la crise économique actuelle ne laisse plus aucune marge. Le niveau de déficit budgétaire (aux alentours de 6%) est tel qu'il est inenvisageable de construire un 2ème PA. D'autant que les coûts de fonctionnement de l'IMFEAU (Implantation Militaire Française aux Emirats Arabes Unis selon le charabia officiel) seront mis forcément en balance avec le coût de fabrication du sister-ship du De Gaulle.

D'ailleurs, la base d'Abu-Dhabi (BAD ???!) est commandée par un marin.

O. Kempf

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