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Après Bongo : incertitudes régionales

Le président Bongo du Gabon est mort.

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La presse s'interroge beaucoup sur l'avenir politique du pays : toutefois, on ne se place que dans le cadre intérieur, en pointant les difficultés politiques de la succession : le fils, la fille, le ministre, l'opposant, etc.

Élargissons un peu l'analyse, d'un point de vue géopolitique. Comment la proximité internationale pourrait-elle agir sur la crise politique intérieure gabonaise ?

1/ La majorité de la population (ou plus exactement, la plus importante minorité) est Fang et représente 32 % de la population. Je cite : "On compte près d'une cinquantaine de langues au Gabon, mais seul le fang, parlé par 32 % de la population (province de l'Estuaire) constitue une langue importante, avec le mbédé (15 %) et le punu (10 %). Les autres langues gabonaises ne sont parlées que par de toutes petites communautés, parfois tout juste 5000 locuteurs, souvent moins."

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Or, les Fang sont aussi l'ethnie dominante de la Guinée équatoriale voisine. Voir ici le profil de ce pays, toujours par l'université du Québec.

Il est ainsi possible d'envisager une effervescence Fang trans-frontalière.

2/ Par ailleurs, le président Bongo était très lié au président Sassou Nguesso, président du Congo, sur toute la frontière sud du pays (quand l'Estuaire est au nord). En effet, Bongo avait épousé la fille de Sassou, et les deux étaient liés. Il est donc possible que Sassou veuille maintenir l'héritage de son gendre, ou du moins faire en sorte que l'ordre règne.

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3/ Dernier facteur augmentant les risques : le pétrole. Chacun sait que le pétrole au Gabon est la source de la prospérité du pays, bien qu'il restât jusqu'à présent sous la coupe du président défunt. Il avait d'ailleurs des relations privilégiées avec des firmes pétrolières françaises (Elf, puis Total lorsque celle-ci à acquis Elf). L'intérêt de concurrents pourrait ainsi les inciter, en sous-main, à favoriser des troubles et un éclatement du pays, afin de récupérer l'exploitation du pétrole.

Ainsi, les difficultés de la transition politique peuvent fort bien ne pas restées cantonnées à l'intérieur des frontières gabonaises : les scénarios de politique fiction ici évoqués ne sont pas des prévisions, juste des hypothèses : souvenez-vous de l'après Houphouet Boigny en Côte d'Ivoire.... IL convient toutefois de ne pas être surpris des éventuels développements gabonais.

O. Kempf

NB : ce premier billet de géopolitique africaine est dédié à St. Mantoux, d'Ifriqiya. Avec une pensée pour l'ami Patrick, avec tous mes meilleurs vœux.

Commentaires

1. Le dimanche 21 juin 2009, 19:40 par

Très touché, merci beaucoup !

Pense à moi les 1er, 2 et 7 juillet où je ferais face aux jurys de l'agrégation d'histoire...

Le hasard fait bien les choses : au milieu de mes révisions, je lis l'ouvrage d'un analyse africain sur Omar Bongo et le Gabon acheté cette semaine.

http://www.amazon.fr/M%C3%A9diation...

A bientôt !

EGEA : eh !  eh !  Bon vent devant les agrégateurs (parle leur de fusion informatique, ça devrait les faire rire. Ah! bon,ils ne rient pas ?).

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