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About the next geopolitical reversal UK - Du prochain retournement géopolitique britannique ?

Several signs suggest the possibility of a geopolitical reversal of Great Britain. (this post is dedicated to Corporal Anthony Bodin, who died for France in Afghanistan)

This post is published in English, then in French. Billet publié en anglais et en français.

carte_grande_bretagne.jpg

First, the domestic political situation: beyond the collapse of support for G. Brown, it is the Blair doctrine and New Labor project that are being undermined. This means that the Tories will return to power next year.

Yes, but they are Eurosceptic, etc ...

I do not deny it. Look at just a few elements. First of all, the report issued this morning by the British parliament, which is extremely critical of how the war is conducted in Afghanistan. Here are the reports in Le Figaro.

So much so that everywhere in Europe, voices amounted to wonder what we're doing in Afghanistan. In France (see here) but also abroad (Spain, Germany, Netherlands, ...). And according to informed sources, quoted by theblog Bruxelles 2 diplomate do now only one thing: finding a way out of this country.

Yes, but Britain? . Well, GB is in the process to state the failure of Blairist dream, the renewal of the great alliance. This was the case in 2003 when London saw that the follow-on Iraq had received nothing and that is now the case in Afghanistan, where the case is bogging down and where the United States do as their heads, even if they are more polished than before (I have discussed this topic enough to not need to return on it).

So, read carefully the article by Malcolm Rifkind in the Financial Times of 16 July, and skillfully analyzed by Philipppe Grasset here ). The same Philippe Grasset, who explains the result of business (here).

What to say? look at this, to simplify:

  • that under this analysis, Afghanistan is lost and that must be stated
  • that this statement does not pose the question of action in Central Asia, but of the alliance in the West
  • that the Conservatives would be willing to go towards serious people in Europe (similar to the summit of Saint-Malo) to regain influence they lost on the other side of the Atlantic
  • that, contrary to what the French Europeists tell, this does not come through institutional development, along a strategic HQ in Brussels (they are Eurosceptic, I told you)
  • in contrast, they would benefit substantially from the provisions of the Lisbon Treaty (which is for the coup to be ratified by then) to benefit from the closer cooperation system
  • that it would bring, operationally, the serious armies of Europe : GB, France, the Netherlands, Poland, Denmark.
  • that this fit very well the situation in NATO, now that France has joined and there is no more suspicion towards her
  • that the experience could develop institutionally a European pillar within the alliance
  • that simultaneously, it would allow cuts in the defense budget at a time when it is needed to pay budget deficits due to the crisis and government expenditures (sense: would this argument not be used elsewhere?)

These are just assumptions that are highly speculative. They are based on several assumptions:

  • that there is a real possibility as clear possibility of the couple cuting the transatlantic duo
  • that there is really a possibility of decoupling the Franco-German tandem (we note in this connection that Germany is not regarded by ENgland as an important military partner, and we can also note that there is recognition of the growing isolation of Germany, see my ticket).

But the idea, bold, deserves reflection ...

NB: to read a different analysis of the situation in Afghanistan, see Limes, Italian Journal of Geopolitics)

O. Kempf

Plusieurs signes suggèrent la possibilité d'un retournement géopolitique de la Grande-Bretagne. (ce billet est dédié au caporal Anthony Bodin, mort pour la France en Afghanistan)

carte_grande_bretagne.jpg

Tout d'abord, la situation politique intérieure : au-delà de l'effondrement du soutien à G. Brown, c'est la doctrine Blair et le projet du New Labour qui est mis à mal. Cela signifie que les conservateurs vont revenir au pouvoir l'an prochain.

Oui, mais ils sont eurosceptiques, etc...

Je ne le nie pas. Regardez juste quelques éléments.

Tout d'abord, ce rapport publié ce matin par le parlement britannique, et qui est extrêmement critique sur la façon dont la guerre est menée en Afghanistan. On en trouvera le compte-rendu dans le Figaro.

Au point que partout en Europe, des voix s'élèvent pour se demander ce qu'on fait en Afghanistan. En France (voir ici) mais aussi à l'étranger (Espagne, Allemagne, Pays-Bas, ...). Et d'après des sources informées, citées par Bruxelles 2, les diplomates ne pensent désormais qu'à une chose : trouver une voie de sortie de ce pays.

Oui, mais la Grande-Bretagne ? eh! bien, la GB est en train de constater l'échec du rêve blairiste, celui du renouvellement de la grande alliance privilégiée. Cela fut le cas en 2003 où Londres s'est aperçue que le suivisme à propos de l'Irak n'avait suivi de rien ; c'est aujourd'hui le cas en Afghanistan, où on constate que l'affaire s'enlise et que les États-Unis n'en font qu'à leur tête, même s'ils sont plus polis qu'avant (j'ai suffisamment évoqué ce thème pour qu'il ne soit point besoin d'y revenir).

Alors, il faut lire avec attention l'article de Malcom Rifkind dans le Financial Times du 16 juillet dernier, et habilement analysé par Philipppe Grasset (ici). Le même Philippe Grasset qui expose la suite des affaires (ici).

Qu'est-ce à dire ? pour simplifier :

  • que selon cette analyse, l'Afghanistan est perdu et qu'il faut le constater
  • que ce constat ne pose pas la question de l'action en Asie centrale, mais de l'alliance en Occident
  • que les conservateurs seraient prêts à se rapprocher des gens sérieux en Europe (sur le modèle du sommet de Saint-Malo) pour regagner en influence ce qu'ils ont perdu de l'autre côté de l'Atlantique
  • que contrairement à ce que racontent les européistes français, cela ne passerait pas par un développement institutionnel, type QG stratégique à Bruxelles (ils sont eurosceptiques, on vous l'a dit)
  • qu'en revanche, ils profiteraient allègrement des dispositions du traité de Lisbonne (qui doit pour le coup avoir été ratifié d'ici là) afin de bénéficier du système des coopérations renforcées
  • qu'il s'agirait de rapprocher, opérationnellement, les armées sérieuses de l'Europe : GB, rance, Pays-Bas, Pologne, Danemark.
  • que tout ceci s'accommoderait fort bien de la situation otanienne, maintenant que la France a rejoint et qu'il n'y a plus de suspicion à leur égard
  • que pour le coup, on pourrait développer plus institutionnellement un pilier européen dans ladite alliance
  • que simultanément, cela permettrait d'en rabattre dans le budget de la défense, à l'heure où il faudra procéder à des coupes budgétaires pour payer les déficits dus à la crise et aux dépenses gouvernementales (tient : un tel argument ne sera-t-il pas servi aussi ailleurs?)

Il ne s'agit pour l'heure que d'hypothèses, hautement spéculatives. Elles reposent sur plusieurs postulats : qu'il y a réellement possibilité de séparation aussi nette du couple transatlantique qu'il y a réellement possibilité de découpler le tandem franco-allemand (on remarquera, à ce propos, que l'Allemagne n'est pas considérée, dans les vues anglaises, comme un partenaire militaire important ; on remarquera aussi qu'il y a constat de l'isolationnisme croissant de l'Allemagne, voir mon billet).

Il reste que l'idée, audacieuse, mérite qu'on y réfléchisse...

NB : pour lire une analyse différente de la situation en Afghanistan, se reporter à Limes, revue italienne de géopolitique)

O. Kempf

Commentaires

1. Le dimanche 2 août 2009, 21:06 par Ombrageux

J'avoue ne pas être convaincu. Il est bien possible que les conservateurs aient plus de liberté, avec leur réputation d'eurosceptique, pour être pro-Lisbonne. (Même si ce genre d'acrobatique de leur part serait, à mon avis, mal vu par l'électorat et ils n'ont aucune raison particulière pour faire cela..)

Sur l'Europe militaire, je suis aussi sceptique. Trois raisons principales:
* Le désenchantement avec les projets americano-blairiste - guerre par définition sans conditions de victoire, donc sans fin - n'ont pas nécessairement comme conséquence géopolitique ni une réorientation contre les U.S.A. sur d'autre sujet ni - encore moins ! - vers l'Europe.
* Je vois mal les conservateurs faire de tel acrobaties au sujet de l'Europe vu leur attitude sur Lisbonne dans le passe... Il n'y aurait aucun gain politique pour eux en Grande Bretagne.
* L'Europe de la défense... Ces belles phrases me font penser toujours à De Gaulle et son mot sur ceux qui s'agiter sur leur siège criant "L'Europe! L'Europe! L'Europe!" Si l'Europe de la Défense n'est *pas* une Armée Européenne, mais simplement une organisation d'alliance, alors il n'y a pas d'Europe, mais une reproduction comique et sans valeur de l'OTAN. (Et déjà, on peut se poser la question sur si cette dernière possède un sens géopolitique autre qu'une bannière - parmi tant d'autre: ONU, 'coalition of the willing - pour les petits corps expéditionnaires Européens de participer a tel ou tel opération.)

Voila mon opinion: hostilité a ces guerres, et non un rejet de l'Amérique, encore moins une conversion européenne. La 'Special Relationship' fait parti de la culture de l'Élite Britannique. Les Français font des rêves gaullistes ou européens. Les amis d'outre-manche - toujours de plus en plus avec Churchill, Suez et Thatcher - ne voient de poésie et de mystique dans leur politique que si elle sert le rêve d'un Américain. Et pourquoi pas? Est-il mieux que les présidents français masques leur impuissance a eux-même avec une expédition en Afrique oubliée, un énième discours a Strasbourg, un veto dramatique et sans effet a l'ONU, ou encore en atomisant Mururoa? Il me semble que le trajet de la Grande Bretagne survivra aux dernières péripéties.

EGEA : mais on peut tout à fait être sceptique envers les hypothèses émises. Y crois-je même ? il reste intéressant d'échafauder les possibles..... Merci pour votre commentaire.

2. Le dimanche 2 août 2009, 21:06 par Boris Friak

Merci pour cette analyse.

La tendance actuelle est au démantèlement des appareils de défense, au Royaume-Uni comme en France. Sous la pression des finances et opinions publiques la priorité est donnée à la sécurité intérieure. Au R-U le retour toujours très pathétique et solennel des cercueils contribue à polariser les foules.

Pour ce qui concerne l'Afghanistan, comme pour presque toutes les opérations extérieures, le rôle des armées est d'appuyer sur le couvercle de la marmite afin de donner aux diplomates le temps de baisser la flamme. Si aucune solution ne se dégage, ou si les solutions sont bancales (cf. statut du Kosovo : Etat ? quasi-Etat ?) il faut savoir admettre les échecs même si la multiplication des "États faillis" est un facteur majeur d'instabilité pour les années à venir.
BF

EGEA : sur la notion d'erreur, on voit bien que la première approche au Kossovo (les critères puis le statut) s'est révélée vaine, et qu'on a modifié la donne avec l'indépendance. On en pense ce qu'on veut (atteinte aux accords d'Helsinki ou réalisme), mais il y a eu évolution par rapport à des erreurs. On pourrait se poser la même chose à propos de la Bosnie, où on s'entête à prolonger Dayton.... Pour l'Afghanistan, il faut voir : et d'abord, ce qu'en disent les Etats-Unis...

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