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Coups d'oeil méditerranéens

Une mer close est aisément considérée comme un espace géopolitique en soi. Cela m'amène à m'intéresser à la Méditerranée. Les quelques considérations qui suivent n'ont, bien sûr, pas la prétention d'épuiser le sujet.... !

carte_mediterranee.gif (carte tirée de cette page)

1/ Parler de Méditerranée comme un tout est, en soi, une représentation. Il n'est ainsi pas du tout évident qu'il y ait une réelle homogénéité. On se reportera ainsi à mes billets sur "sud et nord" et "centre et périphérie", publiés à ce propos méditerranéen sur le vieil EGEA.

Force est ainsi de constater que le sud et l'est de la Méditerranée sont principalement clivés par le cas israélien. Deux autres clivages sont aisément perceptibles : Maghreb contre Machreck, et Méditerranée contre Sahara.

2/ Ainsi, les fractures les plus visibles se placent-elles au nord. J'en dresserai une typologie sommaire.

3/ Évoquons tout d'abord les îles. On peut distinguer trois cas géopolitiques :

  • les indépendantes : Malte, et Chypre, même si cette dernière est divisée en deux États.
  • les dépendantes : dépendantes d'un État continental, et disposant d'un degré d'autonomie plus (Italie) ou moins (Grèce) évolué : Sicile, Sardaigne, Crête, îles de la mer Égée.
  • les autonomistes (ou du moins abritant des mouvements autonomistes/indépendantistes conséquents) : Corse, et dans une moindre mesure, Baléares.

On évoquera, pour mémoire, les petites îles dont la faible taille ne pose pas la question de l'indépendance : îlot du persil, ou îles croates par exemple.

4/ La Méditerranée connaît ensuite un certain nombre de recherches de souveraineté : on pense bien sûr aux exemples espagnols( Catalogne et, par extension, pays Basque même si ce dernier est atlantique) ; Padanie ; et, avec les mêmes réserves que pour les Basques, le Kurdistan (plus proche de la Caspienne).

5/ Évoquons ensuite les micro-Etats ou territoire à statut particulier, qui ne sont pas tous des paradis fiscaux, mais qui sont nombreux en Méditerranée. On exclura Malte, malgré sa petitesse, et on évoquera : Gibraltar, les présides espagnols, Andorre, Monaco, le Saint-Siège, San Marin, le Mont Athos,

6/ Deux autres cas méritent une attention individualisée : il s'agit du Mezzogiorno italien, à supposer qu'il ait une définition précise : s'agit-il seulement du sud de la botte, ou faut-il y incorporer les îles ? Et quid de Rome et du Latium ?

Il faut également évoquer l'éclatement de l'ex Yougoslavie, qui a provoqué un éparpillement d'Etats dont les situations ne sont pas encore stables : on pense au différend entre Slovénie et Croatie (voir ici), à la Bosnie-H (qui a un minuscule accès à l'Adriatique), la Serbie (qui n'a plus d'accès à la même Adriatique), le Monténégro, l'Albanie et par extension le Kossovo, l'Arym (enclavée).

7/ Il reste finalement, au nord de la mer, peu de grands Etats ayant des masses territoriales conséquentes : Espagne, France, Grèce et Turquie. La normalité méditerranéenne est donc à la différenciation, plus qu'à l'homogénéité.

En relisant ce billet, je m'aperçois de tout ce que j'ai passé sous silence : le Portugal qu'on associe régulièrement à la Méditerranée sans raison "géographique" (sinon le climat) et, mutatis mutandis, la Mauritanie au sud ; la mer Noire qui m'apparaît comme un espace propre même si je reconnais que cela peut aisément se discuter. J'ai également omis (volontairement) bien d'autres dimensions géopolitiques : religieuses, démographiques, économiques, routes et flux, ..... Rappelons qu'il s'agit ici d'une succession de coups d'œil, tentant d'ébaucher une typologie méditerranéenne qui aille au-delà de sa description comme un tout ou de la simple distinction nord-sud, trop facile à mon sens.

La conclusion s'impose : les mers "intérieures" ne sont pas aussi simples qu'on le croit.

O. Kempf

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