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Japon : une géopolitique fixe

La victoire du PDJ au Japon attire les regards sur l’archipel. Or, cette alternance (la première depuis cinquante ans) ne devrait pas modifier la politique étrangère, pour la simple raison que la géopolitique japonaise est fixée. Examinons là en quelques mots.

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1/ Une alliance essentielle avec les Etats-Unis, garants de la sécurité de l’archipel. Cela n’empêche pas des forces d’autodéfense développées, avec un budget important, non loin des niveaux occidentaux. Le profil bas ne signifie pas la démilitarisation.

2/ Un rejet du nucléaire, à la suite des bombes lancées en 1945. C’est inscrit dans la constitution, et la « gauche » qui accède au pouvoir ne remettra pas en question ce fondement. Cela n’empêche pas le Japon d’être un pays du seuil : il a la capacité de construire très rapidement (quelques mois) une bombe, sachant qu’il détient les moyens électroniques de guidage et de communication, et qu’il a la technologie spatiale pour monter ses engins sur missiles balistiques. C’est une dissuasion molle, qui a des vertus et constitue un modèle attrayant pour des pays comme l’Iran.

3/ Un archipel : cette situation insulaire a des vertus (isolement), des dangers (tremblements de terre, raz de marée), quelques différends territoriaux (Kouriles avec la Russie, hauts fonds de mer de Chine orientale avec la Chine). Un tropisme maritime évident (la pêche). L’absence quasi-totale de ressources propres qui impose l’importation massive de matières premières, payées par l’exportation massive de biens transformés. D’où une concurrence grandissante tant du côté des importations (ressources dont le prix s’accroît) que des exportations (plus de concurrents moins chers) : en clair, un courbe des ciseaux qui constitue une grosse menace de moyent terme.

4/ Une démographie en voie d’implosion : tout juste observe-t-on une stabilisation des naissances à 1,4 enfants par femme. D’où vieillissement de la population (problème des retraites) mais aussi sous-consommation des jeunes classes.

5/ Un rival chinois qui prend de plus en plus d’importance : toutefois, hors de la concurrence économique, cela se passe plutôt bien, puisqu’on assiste à des tentatives régulières de rapprochement, touche par touche. Les Chinois ont le sentiment d’avoir effacé l’occupation du siècle dernier (autre courbe des ciseaux : la CHine monte, le Japon descend).

6/ Une très mauvaise image dans toute la région, à cause du militarisme japonais des années 1930. Surtout, il n’y a eu aucune tentative japonaise de repentance ou d’excuse, et au contraire une tendance à la négation ou à l’oubli des crimes. Ainsi ne peut on imaginer le Japon prendre la tête d’une alliance des petits de la région face à la Chine (Corée du sud, Tai Wan, …).

7/ La seule inquiétude réelle tient en fait au risque de dérapage de la Corée du nord, qui pourrait provoquer tous ses voisins, dont le Japon, pour sauver son régime.

Au final, une position assez stable, mais déclinante. Et on ne discerne pas les sources d’un sursaut….

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