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Afghanistan : le grand débama

Débama ? kesako ?

Débat d'Obama....

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1/ On a relevé les déboires obamesques dans un billet précédent. L'ami Romain Lalanne (j'avais malencontreusement écrit Stéphane, que les deux n'en prennent pas ombrage) nous a donné, sur AGS, un excellent point de l'alternative en cours. Car le débat en cours, de l'autre côté de l'Atlantique, se résume à sa plus simple expression : renforcer, ou pas ?

2/ Plusieurs considérations viennent aussitôt à l'esprit. Tout d'abord, ce débat est le résultat de la passe diplomatique du printemps, quand les Européens, n'ont pas répondu aux appels du pied du président Obama : non, ils ne renforceraient pas. Dès lors, l'unique responsabilité est transférée aux seuls Américains, qui avaient déjà effectué un premier surge de 27 000 Hommes. Or, si les Américains ne poursuivent pas, la réaction européenne sera immédiate : la débandade - quelque soit le nom qu'on lui donne.

3/ Ce dont il est question, c'est un renfort de .... 3 000 hommes, demande le général Mc Chrystal (voir ici). Et le président hésite . 3.000, quand certains estiment qu'il en faudrait 50. 000 au bas mot (cet article évoque de 10.000 à 45.000) : est-ce bien sérieux ? surtout quand le président hésite. Alors pourtant que le retrait du BAM l'expose à l'accusation de faiblesse de la part des Républicains.... Bref, on est bien loin l'enthousiasme et de l'assurance des débuts.

4/ Pourtant, au risque de se répéter, la situation est-elle aussi catastrophique qu'on le dit ? Je ne fais ici que poser des questions, me méfiant de l'unanimité médiatique de la part de journalistes qui se contentent parfois de la superficialité des choses. Mais il semble bien que dans le sud, les talibans n'aient pas la partie aussi facile qu'on se l'imagine, à cause de la poussée pakistanaise dans leur dos. Ceci expliquerait la démarche vers le nord, subitement devenu plus aisé. D'autant que ce mouvement a plusieurs avantages : intervenir au moment de l'élection, menacer les routes logistiques de la FIAS, et enfin profiter des réseaux du Hezb-e-Islami, de Gulbuddin Hekmatyar : celui-ci a depuis toujours mené son action dans le nord et le nord-ouest de l'Afghanistan. C'est d'ailleurs son mouvement qui a revendiqué l'embuscade de Surobi, l'an dernier. Est-ce d'ailleurs un hasard si on recommence à entendre parler de celui qui fut, en son temps, le grand ennemi de Shah Massoud ? Bref, la résurgence de fondamentalistes du nord traduirait, peut-être, l'affaiblissement des talibans du sud plutôt que leur unification. Là encore, il ne s'agit que d'hypothèses.

5/ Dernier point, celui du calendrier : les hésitations obamiennes tiennent peut-être non à des considérations intérieures, mais à des considérations locales : en fait, le résultat de la présidentielle, dont l'importance symbolique se développe à mesure que les commissions électorales tardent à se prononcer. Ce qui confirme en Asie centrale, ce qu'on savait déjà au Moyen-Orient : et si l'important ne consistait pas, enfin, à respecter nos valeurs ?

O. Kempf

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