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Atlantide et Atlantique

Je signale un billet très fouillé faisant le point de toutes les hypothèses, des plus structurées aux plus farfelues, sur "l'Atlantide".

Pourquoi en parler sur EGéA ?

  • parce que les mythes sont utiles à comprendre des réalités, et que s'il ne faut pas les prendre au pied de la lettre, ils peuvent indiquer des vérités concrètes, et pas seulement symboliques
  • parce que c'est un mythe "occidental"
  • parce que l'Atlantide se trouverait à la porte de l'Atlantique, et symboliserait l'orientation de l'Europe vers l'ouest
  • parce que le A d'EGEA signifie atlantiques, et que j'ai une certaine faiblesse pour cet océan

Peu importe donc de savoir où se trouve l'Atlantide, ni même s'il a existé. Le plus intéressant réside dans l'actualité de ce mythe, et l'intérêt qu'il continue de susciter. Comme si, inconsciemment, on voulait trouver une origine commune et transatlantique à l'Occident moderne. Ainsi, nous "Occidentaux" pourrions dire "nos ancêtres les Atlantes".

Là est probablement une des raisons de cet engouement pour la question. Un engouement moderne et durable, qui mérite d'être remarqué en tant que tel. D'une certaine façon, une "représentation" collective, intéressante justement parce qu'elle est au croisement de plusieurs mythes : le lien transatlantique, la culture grecque (Platon), la science ... Que des mythes "occidentaux".

L'Atlantide serait le creuset d'une identification culturelle commune et partagée. Cela va donc bien au-delà de l'intérêt pour le bizarre et du mauvais ésotérisme.

Et ça motive l'intérêt de la géopolitique.

O. Kempf

Commentaires

1. Le samedi 21 novembre 2009, 18:30 par

Bonjour,

L'analyse proposée dans l'article que vous nous fournissez aujourd'hui est un peu légère, permettez moi de vous suggérer notamment l'ouvrage de C. Foucrier "Le mythe littéraire de l’Atlantide ( 1800-1939 )", publié en 2004 et une des meilleures sources que je connaisse sur le sujet, explorant notamment comment certains moines de l'inquisition espagnole ou des nationalistes suédois des XVIIème et XVIIIème siècles se sont emparés du mythe pour proposer des relectures de l'espace géopolitique contemporain.

J'ai rédigé en 2007 un article sur cette thématique pour l'un de mes cours, partant de l'œuvre de Foucrier et la complétant, que vous pourrez d'ailleurs trouver en ligne à l'adresse http://www.bryaxis.be/?p=140 avec un complément d'information sur des romans publiés ultérieurement ( http://www.bryaxis.be/?p=171 )

Le sujet de l'utilisation faite de l'Atlantide est réellement passionnant !

EGéA: analyse un peu légère ? mais oui, c'est structurellement la forme du blog qui y incite, si vous me permettez cette remarque. Je conviens que tout aurait pu être plus fouillé, etc... Mais n'est-ce pas, il faut savoir se limiter.  Surtout quand d'autres lecteurs me reprochent parfois d'être trop "évolué". Mais je devine que plutôt que le mot "léger", vous vouliez signifier "succinct" et entendre qu'on pouvait en dire bien plus :je n'en disconviens pas. Mais reprenez le tire d'EGEA : voilà le champ de mon étude, déjà bien vaste, croyez-m'en !

Je ne connais pas l'ouvrage que vous citez. Je constate que votre billet (fort intéressant, d'ailleurs, complet, nuancé et référencé) qui en fait une recension se penche surtout sur l'aspect littéraire et cutlturel de ce mythe atlante. D'ailleurs, le mot géopolitique n'y est pas écrit. Je n'ai donc pas la prétention d'aller à rebours de tout ce qui a déjà été écrit. Ajouter une petite idée supplémentaire, et expliquer que cela peut avoir une résonnance géopolitique constitue la "légère" originalité de ce billet. Tout en partageant la conclusion de votre riche billet : "Car l’Atlantide c’est le dernier bastion de l’imaginaire !" Bien à vous.

2. Le samedi 21 novembre 2009, 18:30 par

Bonjour,

A la relecture je constate que mon message était sans doute un peu trop vif, témoin d'une légère déception à la lecture de celui de Devereaux dont j'espérais plus, étant habitué à la qualité de vos billets et pensant que vous nous fourniriez une source aussi intéressante sur cette thématique de l'Atlantide qui, il est vrai, m'intéresse pour ce qu'elle représente pour l'histoire des mentalités occidentales.

Le billet que je vous mettait en lien fut rédigé initialement comme exercice pour un cours d'étude de "Questions d'histoire culturelle comparée de l'Europe", le Pr. Santerre (ULB) ayant souhaité que chaque étudiant se penche sur la question de l'image culturelle d'une ville, ayant lui-même consacré son cours à l'étude de l'image de Rome au fil des siècles. Il n'était donc point question de géopolitique (sujet d'ailleurs totalement absent de la formation en histoire qui me fut dispensée) mais de regard porté sur des espaces : lorsque je vis votre message j'ai pensé que peut-être vous aviez trouvé un billet portant un regard historique et géopolitique sur l'Atlantide et son utilisation dans les discours de diverses époques, d'où la déception et la regrettable réaction à chaud...

En tout cas merci à vous pour vos billets et bonne continuation !

EGéA : Ah ! ça me rassure, car je ne comprenais pas ce que j'avais loupé....

3. Le samedi 21 novembre 2009, 18:30 par

Bonjour,

La réponse à la question posée de savoir où est l'Atlantide est désormais résolue...

Spyridon Marinatos, archéologue grec et Antonino Di Vita, archéologue italien, partagent la même thèse que j'ai vérifiée pour ma part "in situ"... ( voir ce lien : http://atlantidecretoise.unblog.fr/ ).

Voici ce qu'on peut lire ici, daté du 5 février 2010 :

http://antiquite.suite101.fr/articl...

Les vestiges exhumés au cours des fouilles d’Akrotiri, qui attestent l’existence sur d’une civilisation extrêmement évoluée dont l’essor fut brutalement arrêté, ainsi que la coïncidence des dates des deux catastrophes, ont conduit de nombreux chercheurs à la conclusion que l’Atlantide perdue n’était autre que Santorin.

L’interprétation du mythe donnée par Spyros Marinatos semble cependant plus exacte. Selon lui, on peut identifier la Crète minoenne avec l’Atlantide puisque les destructions causées à la première par l’explosion furent fatales pour son évolution ultérieure. '''La morphologie et la forme de l’Atlantide telles qu’elles nous sont décrites ressemblent beaucoup à celles de la plaine de la Messara qui se trouve dans le département d’Héracleion.''' Il se pourrait donc que Crète ait été l’île majeure, la Cité Royale, et Santorin, avec laquelle elle entretenait des liens étroits, la Métropole, l’île mineure.

Michel FOURNIER
Agii Deka 70012
Héraklion - Crète
Grèce
Tél : 00 30 28920 31089
email : michel_fo@tellas.gr

Voir aussi ceci :

http://www.sciencepresse.qc.ca/doss...

http://www.dinosoria.com/atlantide....

http://dominique.decobecq.perso.neu...

égéa : merci pour ces précisions.

4. Le samedi 21 novembre 2009, 18:30 par

Ou alors rester dans la sphère scientifique en se rangeant aux thèses de Pierre Vidal-Naquet (VIDAL-NAQUET, Pierre, L'Atlantide, petite histoire d'un mythe platonicien, Paris, Belles Lettres, 2005 ou Points poche, 2007) où l'Atlantide est l'Athènes démocratique qui court à sa perte. Platon est plutôt d'un sentiment oligarchique.

Très classiquement et néanmoins habillement, Platon habille son histoire d'une origine egyptienne, peuple reconnu comme le plus ancien par les Grecs (leurs opposés géographique, les Scythes, sont le plus jeune, comme le rappelle François Hartog dans HARTOG, François, le Miroir d'Herodote, Paris, Gallimard, 2001).

Si l'Atlantide a existé comment expliquer son absence archéologique chez ses supposés voisins ?

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