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Culture et religion

En train de lire un bouquin (je vous en reparlerai), je tombe sur la notion de "géoculture".

1/ L'importance de la culture dans la géopolitique est évidente : qu'on pense aux "représentations", ou à la politique culturelle (cf. la francophonie).

2/ On pense immédiatement aussi à deux théories en voue ces dernières années : celle du soft power (puissance douce), développée par Joseph Nye. Et celle d'Huntington, qui est une sorte de "géoculture " simplifiée, divisant le monde en aires culturelles, à défaut qu'elles soient civilisationnelles.

3/ D'ailleurs, le critère principal de séparation du "choc des civilisations" est le critère religieux. Ce qui, au-delà du simplisme de la théorie, recouvre quand même une part de vérité : la religion est devenue un fait culturel, plus qu'une réalité bien enracinée. D'une certaine façon, on s'approprie la religion dans la mesure où on est laïcisé : celle-ci devient un "attribut culturel", extérieur et non plus intérieur, comme autrefois.

4/ Ceci va dans le sens que j'ai déjà évoqué dans ces pages : la religion, utilisée aujourd'hui, n'est qu'un signe de la modernité, non son opposition. C'est particulièrement vrai de l'islam : il se crispe d'autant plus qu'il a de plus en plus de mal à tenir les sociétés qui baignent en lui. Il devient facteur culturel, plus que spiritualité vivante.

Tiens, un petit lien pas mal en sus.

O. Kempf

Commentaires

1. Le samedi 9 janvier 2010, 21:52 par Richi

Cette idée de l'utilisation de la religion comme signe de la modernité n'est somme toute guère rassurante.
C'est par ce processus "quantitatif" du discours religieux adapté voir bricolé que l'on arrive au "qualitatif" du politique... De là, le consensus risque d'être remis en question.

Cordialement

2. Le samedi 9 janvier 2010, 21:52 par

A la lecture de ce billet, je me posais une question (certainement très naïve). En tant qu'étudiante en géographie, j'ai souvent croisé l'adjectif "géoculturel" dans mes lectures, j'ai appris les méthodologies et les sujets de la "géographie culturelle", et je ne m'étais jamais posé de questions les rares fois où je croisais le terme de "géoculture".

Y a-t-il une différence entre géographie culturelle et géoculture (telle que l'on pourrait discuter l'écart entre géographie politique et géopolitique) ? Pas sûre que l'idée fasse débat d'ailleurs. D'où l'interrogation sur le "bagage" épistémologique de cette géoculture.

Merci pour ce billet et ce "titillement" de l'esprit (toujours présent dans ce blog) !

EGEA : je confesse que c'est la première fois que je faisais attention, réellement, à ce mot de géoculture : j'avais déjà dû le rencontrer, mais sans y prêter attention. Je n'ai donc pas de réponse.... il va donc falloir que vous écriviez sur le sujet : il y a d'ailleurs un appel à contributions de la revue espaces politiques (;-))) Merci pour vos encouragements.

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