En train de lire un bouquin (je vous en reparlerai), je tombe sur la notion de "géoculture".
1/ L'importance de la culture dans la géopolitique est évidente : qu'on pense aux "représentations", ou à la politique culturelle (cf. la francophonie).
2/ On pense immédiatement aussi à deux théories en voue ces dernières années : celle du soft power (puissance douce), développée par Joseph Nye. Et celle d'Huntington, qui est une sorte de "géoculture " simplifiée, divisant le monde en aires culturelles, à défaut qu'elles soient civilisationnelles.
3/ D'ailleurs, le critère principal de séparation du "choc des civilisations" est le critère religieux. Ce qui, au-delà du simplisme de la théorie, recouvre quand même une part de vérité : la religion est devenue un fait culturel, plus qu'une réalité bien enracinée. D'une certaine façon, on s'approprie la religion dans la mesure où on est laïcisé : celle-ci devient un "attribut culturel", extérieur et non plus intérieur, comme autrefois.
4/ Ceci va dans le sens que j'ai déjà évoqué dans ces pages : la religion, utilisée aujourd'hui, n'est qu'un signe de la modernité, non son opposition. C'est particulièrement vrai de l'islam : il se crispe d'autant plus qu'il a de plus en plus de mal à tenir les sociétés qui baignent en lui. Il devient facteur culturel, plus que spiritualité vivante.
Tiens, un petit lien pas mal en sus.
O. Kempf