Téhéran 2010, c’est comme Prague 1968

A lire dans le Nouvel observateur de ce jour, l’article sur l’ordre des pasdarans fait inévitablement surgir des analogies. En effet, la militarisation du régime, au travers des « pasdaran », les gardiens de la révolution, fait penser à l’abandon de plus en plus net du prétexte musulman.

En clair, la mise au pas qui s’annonce rappelle la mise au pas des pays de l’est dans l’orbite de l’URSS communiste. Mais Téhéran 2009 ne s’assimile pas à Budapest en 1956 : c'est plutôt Prague en 1968. En effet, l’affirmation de la doctrine Brejnev a surtout signifié une chose : à partir de là, plus personne n’a cru que le communisme pouvait constituer un système viable de gouvernement. Le « socialisme à visage humain » disparaissait pour toujours comme option. Le communisme n'était plus qu'oppression.

Ce qui signifie que la remise au pas probable qui s’annonce en Iran, et qui se fera par la violence armée, assurera au pouvoir l’ordre. Mais ce monopole de la violence ne sera plus légitime. Surtout, c’est l’idée d’une révolution musulmane qui sera définitivement atteinte. Ce sera simultanément la mise sous le boisseau des aspirations populaires en Iran, et de l’islamisme comme modèle pour les pays voisins.

L'islamisme est condamné, comme le fut le communisme.

O. Kempf

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