Ainsi, le pouvoir a réussi à empêcher que la grande manifestation de l'opposition, pour le 31ème anniversaire de la révolution, tourne court.
C'est d'une normalisation qu'il s'agit. Pas seulement parce que le pouvoir maîtrise la société, quitte à utiliser la dissymétrie de la violence par rapport aux protestataires non violents. Surtout parce qu'il rentre dans la norme régionale et perd son exception.
C'était un régime théocratique : ce n'est plus qu'une dictature, un régime autoritaire, comme tous ses voisins. "Normal", quoi.
Dès lors, c'est le rêve "islamiste" qui est touché. En perdant l'idéal révolutionnaire, la clique au pouvoir (puisqu'on ne sait plus qui dirige ; Ahmadinedjad, Khameney, ou -plus probable- les pasdarans) fait définitivement périr l'illusion de la solution par l'islam.
Cela prouve qu'Huntington a tort....
NB : cet article a été rédigé dimanche. Je lis avec une certaine satisfaction que les grands esprits se rencontrent : dans le Monde de ce soir, l'édito constate que l'Iran est devenu une sorte de dictature militaire, et une page complète ainsi qu'un encart du journal évoque les pasdarans... De ma part, une petite satisfaction (idiote, je sais) ; de la vôtre, le sentiment que c'était prévisible, et qu'on ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes et qu'il n'y a pas lieu de faire tant le faraud. Vous avez raison, comme toujours !
O. Kempf