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Paix irrégulière

Une petite remarque : l'observation des conflits des deux dernières décennies nous montre certes une tendance à des guerres irrégulières, mais aussi à l'irrégularité de leur conséquences : les paix aussi sont irrégulières. Observez la Bosnie, le Kossovo, la RDC, la RCI, le Liban/Hezbollah, l'Irak, Géorgie.... quasiment toujours (quelques exceptions : Cambodge, Koweït, ...) une paix irrégulière fait suite au conflit qui s'est déroulé. Comme si non seulement la guerre "classique" avait disparu, mais également la paix qui lui correspondait.

C'est au fond très logique. Mais il faut l'avoir à l'esprit quand on établit l'état final recherché. Et ne pas gober les discours de Peace building" ou Peace Keeping Operation". La situation "ante" ne se retrouvera pas, la paix bourgeoise et occidentale non plus.

La paix régulière est une fiction juridique qui disparaît peu à peu.

O. Kempf

Commentaires

1. Le lundi 26 avril 2010, 21:57 par

"La paix irrégulière". Brillante observation, Herr Kempf. La paix deviendrait-elle un phénomène aussi dérégulée que la guerre ? En a-t-il toujours été ainsi dans maintes régions "non-occidentales" ou est-ce tout simplement la vision "occidentale" de la guerre et donc de la paix qui change voire se rapproche (enfin) de la réalité des terrains ?

Cordialement

égéa : eh! oui, la fin d'un modèle occidental.

2. Le lundi 26 avril 2010, 21:57 par boris friak

La "situation ante" étant celle qui a conduit à la guerre, ce n'est peut-être pas un objectif.

Les paix les plus durables succèdent aux conflits qui se terminent par la défaite militaire d'un des protagonistes (cf. Que sais-je? de M. Tertrais). C'est justement ce que le traitement contemporain des conflits vise à éviter. La fin de la partie est sifflée dès la mi-temps!
La différence entre "armistice" et "capitulation" n'est pas que sémantique.
La "paix irrégulière" permet la fin des hostilités et des pertes (surtout civiles) mais ne permet pas de créer le climat de confiance indispensable au développement de l'activité économique et à la stabilisation des territoires.

3. Le lundi 26 avril 2010, 21:57 par

Même si cela ne recouvre qu'une partie des conflits dont on parle, c'est en fait une des conclusions sur rapport de la RAND "How insurgencies end" (http://www.rand.org/pubs/monographs...) : les belligérants, des deux côtés, qu'ils soient plutôt vainqueurs ou vaincus, ont du mal à discerner la "fin", ce qui provoque une continuation plus ou moins larvée (même sans parler du trio intervention - stabilisation - normalisation).

4. Le lundi 26 avril 2010, 21:57 par

Juste pour revenir sur le côté "occidental". Attention là aussi à "l'origine" de l'Histoire.
On a quand même connu en Europe, notamment avant 1648, des très longues périodes de conflits pas forcément de haute intensité.

égéa : certes, mais l'invention de la petite guerre date bien des Espagnols sous Napoléon.

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