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Singapour et Venise

Chacun connaît le rôle de Venise dans le développement de l'Europe : à la fois par sa richesse économique au coeur du Moyen-Âge, mais aussi par son invention de techniques financières qui sont les prémisses du capitalisme moderne : les lecteurs de Braudel reconnaitront la notion d'économie-monde, liée tout particulièrement à la Méditerranée.

singapour0001.jpg Image tirée de géotourisme, site intéressant

Venise tire sa richesse de

  • sa position centrale d'échange entre l'Orient (Byzance puis Constantinople) et l'Occident (Italie, mais aussi arrière - pays européen via les foires de Champagne)
  • sa maîtrise de flux maritimes le long de routes éprouvées et contrôlées

Singapour me paraît être la moderne Venise.

  • Elle tire elle aussi partie de la monidalisation du moment, puisque l'économie monde s'est, finalement, exhaussée aux dimensions de la planète.
  • C'est une mondialisation maritime, puisque le coût maritime de la tonne transportée est tellement bas qu'il n'affecte pas les coûts de production. La mondialisation est maritimisation.
  • Singapour est idéalement placée entre l'Est (la Chine manufacturière qui remplace la Constantinople d'autrefois) et l'Ouest (le Moyen Orient pétrolifère et l'Europe).

D'où la question : Singapour va-t-elle pâtir, comme Venise, d'un basculement d'économie monde ? Souvenons nous, l'invention de l'Amérique au XVI° siècle déplace le centre de gravité européen, du sud vers l'ouest : s'en est fini de Venise la puissante. Les rivales atlantiques (l'Espagne aux gallions d'or puis la Hollande puis l'Angleterre) prirent sa place.

A ceci près que l'Amérique est déjà dans la mondialisation..... Le seul basculement pourrait, finalement, ne venir que de l'Afrique....

C'est possible, mais à long terme.

Réf : Singapour la keynésienne

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par

Petit pinaillage si vous me le permettez sur Constantinople et Byzance. :))

Quand Venise nait suite à la pression des Huns dans le dernier tiers du VIe siècle, Constantinople existe déjà depuis plus de deux siècles. Et Venise fait suite à une série de villes lacustres ("proto-Venise" si l'on veut), qui existaient déjà sur la lagune (comme Spina ou Adria).
Pour ce qui est de son "arrière pays", Venise ne limite pas son influence aux foires de Champagnes. C'est important bien sûr, mais Venise a d'abord la mainmise sur l'arc alpin (et ses richesses minières indispensables aux industries vénitiennes) et reprend le rôle de fin de route commerciale traditionnellement dévolu à la puissance contrôlant l'extrémité du golfe Adriatique.
Depuis le Néolithique au moins il y avait là le débouché d'une route commerciale provenant de la Baltique (beaucoup d'ambre).

Pour ce qui est de Singapour, je ne pense pas que nous trouvions un nouvel océan (même si la puissance de Venise décline avant 1492) et la "découverte" d'un nouveau continent (l'Afrique) ne me semble pas changer aussi radicalement la donne.

égéa : il faut pinailler : ça appartient au débat. Byzance vs Constantinople :la continuité est connue, je l'assume (cf l'expo au Grand Palais l'automne dernier, que javais signalée). FOires de Champagne et arc alpin : vous avez raison , mais cela s'insère dans cet "arrière-pays européen" que j'évoque. Pas de nouvel océan, certes.. et je reste dubitatif aussi sur l'Afrique : mais elle sera probablement la grande découverte du XXI° siècle....

2. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par

Un bémol semble nécessaire à la comparaison Venise / Singapour : Singapour n’a pas d’arrière-pays et ne s’est développée qu’autour d’une base navale britannique, base importante par sa position et importante en volume pour contrer l’influence hollandaise dans la région. Les ports européens qui ont détrôné Venise au XVI° siècle disposaient d’un arrière-pays.

A votre question d’un futur basculement, j’imagine une réponse un peu différente de la vôtre, mais c’est vu de mon clavier et avec beaucoup de points d’interrogation. Et pas très original : l’événement majeur sera l’ouverture de la voie arctique.

Ainsi la distance sera diminuée entre d’une part « la Chine manufacturière » (plus généralement l’Extrême-Orient industrieux) et d’autre part les pays consommateurs de l’Atlantique nord (je ne dis pas « les pays riches » parce que j’ai cru comprendre que nous sommes fort endettés et que nous ne pouvons consommer qu’à crédit). Distance diminuée aussi, et en évitant les contraintes de Panama, entre l’Extrême-Orient industrieux et les pays de l’Atlantique sud (Afrique, Brésil, Argentine). Pour évaluer ces trajets, il faut se référer à un globe terrestre (ou à google-earth) et non à une mappemonde, nécessairement déformante.

Parmi les consommateurs, ceux qui sauront produire de la nourriture et de l’énergie en grande quantité (c’est-à-dire vendre de la nourriture et vendre des centrales nucléaires puissantes, sûres, peu consommatrices de matière fissile) s’en tireront mieux que les autres : dans ces deux domaines nous avons des atouts qui nous permettront de rester « dans le coup ».

Il n’est donc pas illogique de penser que la future Singapour se situerait du côté des îles Diomède que j’ai déjà mentionnées ici, ou quelque part du côté de Mourmansk (dans le sens Atlantique-Pacifique) et quelque part au nord du Canada (dans le sens Pacifique-Atlantique), quand ces sites seront devenus libres de glaces toute l’année.

égéa : ça se tient... mais il faudra fiabiliser la route nord : on n'en est pas là pour l'instant

3. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par DanielB

Bonjour Yves et Olivier ,
Concernant la RMN et Singapour , une étude a été publiée et il y a
en effet des limitations
http://zebrastationpolaire.over-blo...
Tres Cordialement
Daniel BESSON

égéa : meri pour cette info

4. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par

Je suis allé voir le lien donné par DanielB. Comme on peut s’en douter, « ice station » est attentif aux questions polaires. L’on y apprend des choses intéressantes et j’ai surtout noté un obstacle technique à l’utilisation facile de la route maritime arctique : c’est que les navires dotés de la capacité brise-glace ont un mauvais rendement en mer libre et sont donc d’exploitation coûteuse.

Sans être technicien de la chose, je suppose que l’étrave des brise-glaces (navires qui me posaient au pluriel un problème résolu par Wiktionnaire) est en forme de spatule de ski pour monter sur la glace et la casser par le poids du navire. De ce fait l’étrave des brise-glaces n’est pas équipée du bulbe qui favorise la pénétration en eaux libres et permet ainsi des économies de carburant. Cette donnée technique fait que les cargos capables d’emprunter la route arctique ne seraient pas rentables sur les trajets dans les eaux libres qui constituent pourtant la plus grande partie de leur parcours.

Ce qui précède, trouvé sur http://zebrastationpolaire.over-blo... indiqué par DanielB, ne concerne évidemment que les bateaux à propulsion classique (pétrole) et me confirme dans l’idée que nous aurons des cargos à propulsion nucléaire. La technique est déjà parfaitement maîtrisée par les marines militaires de plusieurs pays et peut facilement être transférée à une exploitation civile. Cette flotte nucléaire civile devra bien entendu respecter des règles de sécurité (caractéristiques techniques, certification des équipages, zones et couloirs de navigation) de même qu’il existe des impératifs de sécurité pour tous les navires dangereux de la flotte commerciale : dans ce domaine les Etats ont un rôle essentiel pour établir des normes internationales et les faire respecter. Pour ce qui concerne la France, nous avons une expérience utile grâce notamment au Rail d'Ouessant et aux Bouches de Bonifacio. On se rapproche du dernier billet (lundi, mai 24 2010, 19:26 ) d’Olivier Kempf qui évoquait le droit de la mer.

Cette idée de propulsion nucléaire des navires marchands, François Duran a bien voulu la prendre en compte sur son blog en octobre 2008 où je lui ai proposé, sans penser à l’Arctique, un billet posant la question « le pétrole est-il encore géostratégique ? » http://www.paperblog.fr/1237919/le-... Voici que Venise et Singapour (que je cite dans l’ordre d’ancienneté comme il se doit), se liguent de façon un peu inattendue pour apporter de l’eau à mon moulin.

On se rapproche du dernier billet (lundi, mai 24 2010, 19:26 ) d’Olivier Kempf qui abordait, si j’ose dire, le droit de la mer.

Enfin notons que les routes arctiques, pour éviter la banquise, passeront dans les eaux territoriales (et non pas seulement la ZEE) des pays riverains, ce qui donne des pouvoirs et des responsabilités particuliers à ceux-ci quant à la sécurité de la navigation.

Voici, en bonus, une anecdote qui circule sur internet, déclarée fausse par hoaxbuster mais qui pourra se produire dans la nuit polaire du côté de Amundsen trough. En attendant, ça évite d’être continuellement sérieux : http://totus-tuus.over-blog.com/cat...
Egéa : merci, Yves, de cette idée sur la nucléarisation des navires de commerce. Car il s'agit là, très certainement, d'une donnée d'avenir.... Quant à DB et son excellent blog, comme toujours il fourmille de pépites.

5. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par Nono

Sur l'utilisation de l'énergie nucléaire sur un navire marchand, je reste dubitatif: les contraintes d'exploitation sont telles et la tendance dans la marine marchande (du peu que je connais) tellement à la limitation des effectifs (sans même parler des compétences) des équipages que je doute que, dans un avenir "proche" (30 ans), ça soit envisageable, sauf ponctuellement. Même en cas de pénurie de pétrole, le charbon sera toujours plus facile et pratique à utiliser.
Et je ne parle même pas des aspects sociaux, que ce soit dans les pays développés (un cargo nucléaire à Hambourg, Rotterdam ou Anvers?) ou ailleurs. Il n'y a qu'à voir l'opposition au nucléaire un peu partout dans le monde, y compris dans les ports (cf l'opposition des japonais aux PA nucléaires américains: c'est en passe d'être levé il me semble, mais il aura fallu 50 ans). Bref, personnellement, je n'y crois pas beaucoup, même s'il est vrai que le réchauffement climatique et le manque de pétrole amèneront sûrement des évolutions sur la vision du nucléaire!
égéa : Nono répond à Y Cadiou : cela augure d'un bon débat, les amis.....

6. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par

Nono a raison de rappeler que l’imagination doit être, si j’ose dire en parlant d’Arctique, tempérée. C’est vrai même au pays de Jules Verne.

Considérant l’objection technique de la qualification des équipages, mon opinion est « ce qui est rentable se fera ». Dans l’hypothèse où les routes arctiques deviendraient praticables (car ce n’est pour l’instant qu’une hypothèse, maîtrisons l’imagination) elles seraient rentables en utilisant la propulsion nucléaire parce que celle-ci est puissante, permettant d’animer des cargos hybrides (banquise et mer libre) pour un coût calculé à l’avance qui ne dépend pas des conditions météo rencontrées.

Je ne fonde pas mon raisonnement sur une éventuelle pénurie de pétrole. Depuis cinquante ans j’entends dire qu’il n’y aura plus de pétrole dans dix ans, par conséquent je ne suis pas persuadé de la pénurie de ce combustible qui va devenir de moins en moins essentiel à nos activités. Sa consommation concerne principalement les petits véhicules, c’est-à-dire les loisirs : la route ou l’avion des vacances. Dans le même temps les transports lourds fonctionneront à l’énergie nucléaire (directement ou par l’intermédiaire de l’électricité), les voyages d’affaire seront devenus inutiles par nos capacités énormes de télécommunication. C’est déjà en grande partie le cas après que des chocs pétroliers nous ont servi de leçon. Notre consommation d’hydrocarbures résulte plus d’habitudes dont on peut se défaire que d’une nécessité vitale. Par conséquent je ne retiens pas l’argument de la pénurie de pétrole pour imaginer des cargos brise-glaces à propulsion nucléaire mais je les imagine parce que ces engins seront adaptés à de nouvelles routes maritimes. C’est bien d’une nouvelle donne que l’on parle, n’est-ce pas. Une nouvelle donne qui, si elle se confirme, bouleversera la géopolitique.

.
Considérant l’autre objection présentée par Nono, celle des ports qui refuseraient d’accueillir des cargos à propulsion nucléaire, notons d’abord que leur refus résulterait de motifs révisables parce que plus émotionnels que rationnels. Notons ensuite que ce serait à leurs dépens que ces ports refuseraient du fret.

Chez moi à Brest (je découvre ce matin qu’Olivier Kempf généralise à l’excès sur les Brestois après avoir eu affaire une fois aux deux seuls ploucs que compte cette ville), je peux vous garantir que les cargos à propulsion nucléaire ne susciteront aucune émotion : ça ne fera… aucun bruit dans Landerneau. Tout simplement parce que l’expérience nous a appris que tout ça est parfaitement maîtrisable et maîtrisé : non seulement les cargaisons dangereuses mais aussi la propulsion nucléaire. Notre port de commerce traite couramment des cargos suspects arraisonnés sur le Rail d’Ouessant parce qu’il en a les moyens juridiques et techniques. Et chaque mois les Brestois voient devant leurs fenêtres un SNLE passer en surface pour gagner le large et un autre qui rentre à sa base, l’Ile Longue visible à 1 demi-mille. A Toulon non plus, je n’ai pas entendu dire que les chaudières nucléaires du PAN, amarré contre le quai à une encâblure (distance imprécise mais courte) de la ville, suscitent la moindre émotion. Toulon ne sera probablement pas sollicité pour accueillir des cargos brise-glaces (quoiqu’on ne sait pas) mais parmi les ports sollicités, il y aura ceux qui s’adapteront et ceux qui perdront du fret en ne s’adaptant pas.

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Si les cargos brise-glaces à propulsion nucléaire se révèlent, pour les motifs technico-financiers ou émotionnels rappelés ci-dessus ou pour d’autres motifs, ne pas être la solution, alors les routes arctiques seront empruntées par des cargos classiques en étant ouvertes et entretenues par des brise-glaces russes ou canadiens. Ces services seront rentabilisés et financés par le gain de temps et d’argent ainsi procuré aux cargos.

Par conséquent la fonte de la banquise (si elle se confirme comme il semble que ce soit le cas) et nos capacités technologiques (qui, elles, ne font aucun doute) se conjuguent pour que les routes arctiques deviennent tôt ou tard une réalité.

7. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par DanielB

Bonjour ,

Deux articles sur la navigation maritime dans la region
http://www.institutenorth.org/

A titre d'info , les différents modèles d'etraves du " SS Manhattan " ont été testées en France , à Grenoble et à Port-Revel ou ce fut l'un des premiers essais , les Etats-Unis ne disposant pas des competances nécessaires particulièremment en glaciologie .
Un ami ingénieur faisait parti de l'équipe qui dans les années 60 a procédé à ces essais : Ils ont necessité la conception d'une " machine à glace " destinée à " forcer " le passage de la glace sur des modèles d'étrave .

Sur l'utilisation de l'énergie nucleaire sur les navires marchands , Pierre Boulle a écrit un superbe roman dont la chute ferait se dresser les cheveux longs [ et sales ? ] des environnementalistes ;0)
http://www.livres-online.com/Le-Bon...
Allez je vous la livre : Les fuites radioactives et de pétrole du " Leviathan " , un petrolier geant à propulsion nucléaire , provoquent des guérisons miraculeuses à un tel point que lors de sa traversée du Canal de Suez , les populations se jettent à l'eau dans son sillage pour en bénéficier :0)))

Cordialement
Daniel BESSON

8. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par Nono

Je ne sais pas s'il faut prendre au 1er ou au 2nd degré l'augure d'un bon débat entre Yves Cadiou et moi-même par le maître des lieux :-)

Les arguments d'Yves sont ma foi forts pertinents. Sur l'acceptation par les populations de bâtiments à propulsion nucléaire, je disconviens respectueusement : certes, en France, dans des ports à vieille tradition militaire (et qui dépendent de la marine militaire), le fait est parfaitement accepté. Mais il me semble que dans d'autres pays du monde, c'est beaucoup moins vrai. Je crois me souvenir que le CDG ou ses homologues US ne sont pas acceptés partout. Et je suis tout à fait d'accord avec lui pour dire qu'effectivement, c'est une histoire de mentalités, et que ça peut changer.
Pour le côté technique des équipages, franchement, j'ai quand même des doutes : il faudrait un véritable changement de politique dans le domaine de la marine marchande pour que l'idée d'avoir des équipages très qualifiés (et donc très chers) germent dans les esprits des armateurs. Et vu les compétences des équipages de bric et de broc des navires sous pavillon de complaisance, je préfère qu'il ne soit pas à propulsion nucléaire!!! Tiens, d'ailleurs, techniquement, je ne sais pas si la propulsion nucléaire est intéressante pour un cargo par rapport à une propulsion classique? C'est quoi les niveaux de puissance nécessaire sur des cargos ou pétroliers (un pétrolier nucléaire: que voilà un cauchemar d'écologiste!!!) ? Et comparé aux chaufferies actuelles, on est dans quel ordre de grandeur? Parce que si on a un facteur 10 de puissance en trop... Sans compter le prix: quel est le prix d'une chaufferie d'un Rubis par exemple (qui doit avoir ce qu'il y a de plus petit comme chaufferie nucléaire pour un navire, étant l'un des plus petits navires nucléaires).
Enfin (bon, ok, j'arrête!!), les américains ont eu des croiseurs à propulsion nucléaire, tous retirés du service à ma connaissance : pourquoi?

Pour la réalité future des routes arctiques, je suis d'accord, ça va arriver, dans la mesure de ce qu'on peut prévoir.

Allez, sur ce, bon WE à tous, je vais justement dans un coin de marins, mais pas bretons :-)

égéa  : ben j'avais raison : ma remarque est au premier degré, je ne  suis d'ailleurs capable que de cela, vous le savez bien, chers lecteurs..... Débat intéressant et novateur, que vous portez là les amis. Et si vous écriviez un petit article à deux de 10.000 caractères ???

Autre piste (mais on est dans l'imagination) : faut-il forcément que le réacteur nuc soit embarqué ? ne peut on imaginer un système de recharges nucléaires (fixes, donc entretenues) avec des batteries principales, et des moteurs thermiques d'appoint ? Ensuite, faut-il vraiment un modèle Rubis, dont la miniaturisation (et le silence) coûtent chers, ce dont on n'a pas besoin pour un cargo de 300.000 tonnes (ou tonneaux? y a-t-il une différence, au fait ?)

9. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par

Les tonnes sont un poids (1 tonne = 1000 kilogrammes, je crois me souvenir mais du fait que je suis littéraire je peux me tromper) ou plus exactement une masse parce que ça dépend de la force gravitationnelle du lieu où l’on se trouve, bien évidemment.
Alors que les tonneaux sont un volume (1 tonneau = 2.83m²). Dans ce deuxième cas, l’on parle de tonnage et non de poids ni de masse.

Quant au 1er ou 2d degré, la distinction est pertinente parce que le refus d’accueillir ici ou là un bâtiment à propulsion nucléaire doit effectivement être interprété au second degré : actuellement toute chaudière nucléaire est militaire. Sa présence dans tel ou tel port est donc purement diplomatique (diplomatie et duplicité ont la même étymologie).
Lorsqu’il s’agira de navire commerciaux c’est-à-dire lucratifs, il n’y aura plus les mêmes réticences.

.
La sous-qualification des équipages se pratique seulement pour les navires lambda (les porte-conteneurs, par exemple) mais non pour les navires à risques, sérieusement contrôlés… dans les pays qui veulent faire des contrôles : les méthaniers, ultra-dangereux, ne naviguent jamais sous pavillon de complaisance. Du moins les méthaniers qui touchent les ports français.

Le pétrolier à propulsion nucléaire « cauchemar des écologistes » a été récemment évoqué ici-même (copier-coller) le mercredi, mai 26 2010, 16:01 par DanielB au sujet d’un roman de science-fiction de Pierre Boulle. Ce n’est pas forcément irréaliste : n’oublions pas que le sous-marin nucléaire fut imaginé par un auteur de science-fiction (Jules Verne) ainsi que le satellite géostationnaire (Arthur C. Clarke).

10. Le vendredi 21 mai 2010, 20:37 par Nono

Un article? Euh... à voir, j'avoue que la marine n'est pas mon domaine de prédilection.

Pour la volonté de faire des contrôles, espérons alors que les affaires style Erika vont provoquer une prise de conscience de la nécessité d'un minimum de contrôle. De même que dans le domaine aérien, il faudrait que les listes noires régulièrement dégaînées soient autre chose que de l'affichage et viennent d'inspection sur le terrain (et pas que de la relecture de doc).
Mais j'ai peur que la politique qui m'a l'air actuellement suivie de désengagement de l'Etat de tout ce qui est contrôle technique au sens large (bateaux, avions, voitures,...) au profit de la délégation à des organismes privés qui feront leurs bénéfices de ces contrôles et facturés aux demandeurs (avec la concurrence pour la baisse des coûts qui va avec) ne soit pas la bonne voie à suivre pour plus de sécurité. Mais ça n'est que mon avis...

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