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L'étroit sentier économique

Les nouvelles économiques sont loin d'être rassurantes, n'est-ce pas ?

Certes, nous avons évité une dépression massive à l'issue de la crise financière. Pour autant, la situation est-elle satisfaisante ?

  • guerre des monnaies : derrière la sous-évaluation du yuan, il n'y a pas seulement un modèle de croissance économique utilisant la valeur travail chinoise qui profite à plein de la mondialisation (version libérale), ni la main-mise d'un parti "communiste" à la main de fer (vision critique) ; il n'y a pas seulement la relation trouble emprunteur-créditeur entre l'épargnant de Canton et l'endetté de Main Street ; il y a aussi une bulle qui ne cesse de grossir, et qui vient se nourrir de tous les déséquilibres précédents non résolus.
  • et tout d'abord, le modèle américain qui implose : la récession est là, et les Etats-Unis courent sur la voie étroite (fil du rasoir) entre déflation (baisse continue des prix qui entrave la consommation, donc l'anticipation, donc la croissance) et l'inflation (conséquence de l'infernale machine à billets qu'on déverse, à la japonaise, pour couvrir le premier risque déflationniste).
  • quant au cas européen, sa langueur ne saurait cacher les profonds déséquilibres internes (entre une Allemagne dite vertueuse et des pays périphériques en grand danger : Grèce Espagne Irlande) et externe (un euro fort qui subit les pertes de compétitivité, et dorénavant toutes les stratégies protectionnistes des uns et des autres, et tout d'abord leurs manipulations monétaires).

Le bateau n'a pas encore coulé, me direz-vous. Mais autant à l'issue de la première crise, la communauté internationale (au premier rang desquels les Etats )avait bien réagi, autant on souffre désormais d'un double danger :

  • d'une part, la bulle qui était privée s'est déplacée dans la sphère publique : c'est la dette publique qui est aujourd'hui malade
  • d'autre part, la conjonction internationale se fissure avec des protectionnismes croissants, qui vont vers logiquement (en bonne théorie) vers un équilibre sous-optimal : à ceci près que nous sommes actuellement dans un déséquilibre, qui est lui aussi clairement sous-optimal : ceci explique d'ailleurs cela.

Autant dire que les mots "guerre économique" vont subitement prendre un nouveau sens....

Bref, on n'est pas sorti de l'auberge....

O. Kempf

Commentaires

1. Le jeudi 14 octobre 2010, 22:06 par yves cadiou

L’économie, d’une certaine façon, c’est un peu comme la météo : on est tous concernés. Même ceux qui, comme moi, savent tout juste compter. Mais la différence avec la météo, c’est qu’on n’a pas d’image satellite. De ce fait la prévision est très aléatoire. L’avez-vous remarqué : les économistes distingués (les économistes sont toujours distingués, c’est dans la saisie automatique de mon traitement de texte) savent parfaitement nous expliquer la crise passée et pourquoi elle était prévisible, mais rares sont ceux qui annoncent les crises futures autrement que vaguement et dans le cadre des incertitudes dont l’avenir toujours est fait. Ou peut-être ne les annoncent-ils pas avec suffisamment de force pour qu’on les entende.

C’est sans la moindre ironie, mais avec un peu d’autodérision que j’ai écrit ce qui précède. Autodérision parce que mon incompétence est tellement crasse que même la crise actuelle, avec le nez dessus, je ne la vois pas : il y a de l’électricité dans les câbles électriques, de l’eau dans les tuyaux, de la nourriture et tout ce qu’il faut dans les rayons des supermarchés, un peu d’argent dont je peux disposer sur mon compte en banque, la Toile fonctionne et m'informe. Je ne vois pas la crise dont on parle mais j’admets volontiers mon incompétence économique, je ne peux pas faire mieux. Les seuls petits problèmes que mes voisins, mes correspondants, moi-même ressentons n’ont rien à voir avec une crise mondiale : ils sont dus à l’arrivée tardive de l’automne qui permet à nos chers grévistes (chers au sens de coûteux) de descendre dans la rue sans s’enrhumer. Quand je vous dis que la météo nous concerne tous.

2. Le jeudi 14 octobre 2010, 22:06 par VonMeisten

Certains économistes pessimistes (ou bien informés ?) estiment que la machine économique est cassée, du fait d'un partage de valeur privilégiant la rétribution du capital au travail (Cf. P.Artus de Natixis).
Le véhicule avancerait pour le moment "en roue libre", le "coup de pédale" salutaire permettant de reprendre une vitesse de croisière n'étant pas à l'ordre du jour.

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