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Elites mondialisées

Intéressant article de Sylvie Kaufmann dans le Monde de ce soir; Le titre, dit tout : Les jeunes élites mondialisées, fer de lance des " révolutions émergentes " ( ici)

Qu'y lit-on ?

1/ Qu'on s'attendait voir des bataillons de barbus, couteau entre les dents, et qu'on voit une population assez débonnaire, qui n'a d'ailleurs pas le mot "démocratie" à la bouche, mais qui veut que le tyran parte. Une élite nourrie à twitter et facebook. Et qui surtout a vu, grâce à wikileaks, la collusion entre les États-Unis et le régime. Mais tout ça, je vous en ai déjà parlé.

2/ Tout comme je vous ai déjà parlé de la similitude entre les situations maghrébines et la situation chinoise : c'était il y a un mois, les grands médias n'en parlent que maintenant.....

3/ Bref, il faut se poser d'autres questions, et notamment la question des "jeunes élites mondialisées". Pour cela, il faut revenir à un texte assez oublié.

4/ Je veux parler du bouquin fondateur de Robert Reich (1993, de mémoire), sur "l'économie mondialisée" : souvenez-vous, il parlait des "manipulateurs de symboles" : voilà cette élite mondialisée. La nouveauté, par rapport à la vision prophétique de Reich, tient à la diffusion des instruments de manipulation de symbole, manifesté par le mariage entre Internet et téléphonie, qui est la grande tendance politique de ce début de décennie.

Pour autant, s'agit-il d'élites mondialisées ? ou d'aspirations à s'intégrer dans l'élite mondialisée ? cette ambiguïté des motivations gêne une interprétation claire des mouvements en cours.

O. Kempf

Commentaires

1. Le mercredi 2 février 2011, 22:21 par

Bonjour,

Question pertinente. A minima déjà il semble effectivement s'agir d'un ras-le-bol d'une frange la plus jeune de la population. Mieux éduquée, mieux accoutumée aux nouveaux médias, mieux ouverte sur le monde que les générations précédentes (ce qui est aussi le fruit de la politique éducative des régimes décriés, paradoxalement) mais sans pour autant arriver à trouver sa place attendue au sein du corps social. D'où ces cris et gestes de désespoir. La contestation est définitivement sociale, plus même que politique ou religieuse.

Ensuite, et plusieurs membres de l'Alliance ont planché dessus, le rôle des médias sociaux est attesté, mais moins pourtant que ce que l'on a annoncé un peu trop hâtivement sur les grands médias trop prompts à opérer des raccourcis trompeurs. Les restrictions liées à Internet en Tunisie puis en Egypte paraissent ce faisant prouver l'essor et l'impact de plus en plus prégnant de ceux-ci.

Maintenant le devenir de ces "révolutions" sera à observer dans la durée. D'autres questions demeurent. Ces bouleversement ont-ils été spontanés, semi-dirigés ou carrément orchestrés? Qui sont ceux qui prendront les rênes du pouvoir pour les années suivantes, des proches du pouvoir plus propres sur eux ou une nouvelle génération?

En somme de l'Algérie au Yémen, ces "affaires" ne sont pas encore réglées...

Cordialement

2. Le mercredi 2 février 2011, 22:21 par Guga

Bonjour

Ne pourrait-on pas analyser les évènements actuels ou futurs dans certains pays du monde arabo-musulman comme des "révolutions bourgeoises", à l'image de celle que nous avons eu en 1789... juste avant la terreur ?

En lien ci-après, une bonne synthèse sur le livre de Reich http://www.infoguerre.fr/fichiers/e...

Cordialement.

3. Le mercredi 2 février 2011, 22:21 par DanielB

Bonjour ,
Présenter ces émeutes comme des "émeutes populaires " est en effet une escroquerie intellectuelle .
Deja François Heisbourg parlait de la " revolution verte " à Teheran comme de la " revolte des foulards Channel et des chemises Gucci des quartiers Nord de Teheran " !
Charles Enderlin a évoqué ce fait hier soir lors d'un reportage et il faut lui en donner crédit : C'est le seul dans les media Français , qui eux s'extasient en choeur devant ces evenements , en precisant que les " classes populaires " sont largement favorables au régime actuel .
Enfin il faut se souvenir que 50 000 manifestants - " des dizaines de milliers de personnes " - dans les rues du Caire , cela ne représente que 0.25 % de la population de la ville et que l'agenda de ces personnes dans la perspective d'une " revolution " ne recoupe certainement pas celui du reste de la population .
Cordialement
Daniel BESSON

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