Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Dématérialisations

L'apprenti économiste aborde, en deuxième année d'université, la théorie monétaire : on lui apprend que la monnaie était réelle, puis fiduciaire, puis dématérialisée... Unité de compte et instrument de mesure pour les échanges, la monnaie a un rôle fondamental dans l'échange, donc la socialisation.

source

On n'a peut-être pas assez souligné le lien entre la dématérialisation et la socialisation.

Or, on décrit la mondialisation (du moins une des plus récentes, celle des années 1990) comme la conjonction de deux phénomènes :

  • le premier est lié aux Nouvelles technologies de l'information et de l'information (NTIC, comme on disait alors et comme on ne dit plus : elles ne sont plus nouvelles, en fait).
  • le second est lié à une mondialisation des échanges : tout d'abord financiers, puis monétaires, puis économiques, pour devenir récemment une mondialisation de la production et du commerce : ce dernier épisode est lié à "l'émergence" (les BRICS, etc...), ultime phénomène d'une mondialisation continue.

Cette mondialisation est dépendante d’infrastructures assez lourdes : les manipulations monétaires et financières exigeaient (exigent) non seulement des systèmes d'ordinateurs assez lourds, mais en plus des "sachants" ayant les connaissances pour les utiliser.

Il y avait une assez grande différence entre le quidam qui utilisait sa carte bleue, au guichet du coin (infrastructure malgré tout assez lourde) et l'opérateur de marché, inséré dans une bulle très particulière.

Or, il me semble qu'on assiste à un double phénomène, contemporain, et surtout perceptible en Afrique : celle-ci annoncerait, de façon la plus visible, la prochaine modernité.

En effet, et comme je l'ai déjà fait remarquer :

  • d'une part, on assiste à la fusion entre l'ordinateur et le téléphone portable : il s'ensuit que la portabilité informatique est descendue au niveau de l'individu.
  • d'autre part, cet outil est devenu de plus le moyen d'opérations nano-financières : le smartphone n'est plus seulement un instrument de socialisation (téléphonie, internet, web 2.0, ...), il est également un instrument de paiement.

Cela entraîne :

  • l’accentuation de la dématérialisation des relations humaines : autrefois, elles étaient physiques et les moyens de transport nécessitaient de forts apports en capital : cheval, charriot, diligence, locomotive, allant vers un moindre capital (vélocipède, automobile, télégraphe, téléphone ..) pour aboutir à des moyens encore plus fluides (nos smart-tools).
  • l'accentuation de la dématérialisation monétaire

Il s'ensuit qu'on observe une convergence de ces dématérialisations. Ce qui explique que c'est encore plus sensible en Afrique, puisque cela entraîne l'individualisation des comportements, alors qu'ils étaient culturellement collectifs : la conséquence sociale y est probablement la plus importante, surtout si l'on se réfère à l'Europe où l'individualisation des comportements datait de la Renaissance.

Commentaires

1. Le jeudi 19 mai 2011, 22:09 par Pierrre AGERON

D'accord avec vous sur les constats pas forcément sur les conséquences : dématérialisation des relations humines.
En effet, des futurologues nous avaient annoncé au début des nineties "la fin de la géographie" (O'Brien) où un "espace de flux"(Castells) où tt se ferait par la médiation d'objet techniques. Or dans les economies en émergence, on avu la mobilité physique exploser (trafic aerine intrarégional en Asie ou long couurier à partir de l'Asie ou Am Sud).
Oui, la dématérialisation permet à l'invidu d'avoir acces plus rapidement à des services mais l'acces à ces services ne replace pas le contact one to one...

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.egeablog.net/index.php?trackback/1032

Fil des commentaires de ce billet