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Sujet école de guerre 2011

Un correspondant m’envoie ce message et je l'en remercie : j’en conclus qu’il s’agit du sujet du jour de l’école de guerre. A défaut, ce serait une excellente préparation.

source

Avec l’instrument militaire, vous ne pouvez pas tout faire. Mais sans l’instrument militaire, vous ne pouvez rien faire.

Raymond Aron

Que pensez-vous de cette opinion ?

1/ Le sujet est en d’apparence classique : il témoigne à la fois d’un enracinement mili tout en laissant la place à la culture générale. D’emblée, on pressent que la difficulté consistera à conserver l’égale distance entre le « tout mili » et le « tout culture gé ». Et, de la part des candidats militaires, de ne pas verser dans le tout mili (car un tel sujet, donné à Science Po ou HEC, devrait forcer les candidats à ne pas être trop culture gé). Ainsi, il ne s’agit pas d’une colle de tactique ou de science militaire…..

2/ Deuxième piège apparent, classique, celui du plan qui suivrait l’intitulé trop fidèlement, avec une première partie « avec », une deuxième « sans ». Les lecteurs habituels d’égéa verront là un plan en deux plans que j’aime à recommander : mais la transformation malhabile en plan en 3 parties avec « I avec » « II Sans » « III il faut conjuguer une action globale » paraitrait bien pauvre, me semble-t-il : je crains toutefois que beaucoup de candidats l’auront choisie. Elle n’est pas rédhibitoire mais permettra rarement de briller : on espère au mieux un 12 ou un 13, et on peut choir très vite en dessous de la moyenne.

3/ Le sujet évoque un certain nombre de thèmes qu’il faut relever, par exemple : approche globale, bien sûr, mais il faut tirer au-delà : guerre irrégulière. Actions ONUsiennes (peace keeping, making, building, nation ou state building). Processus de Bonn, Réforme du secteur de la sécurité. Action de l’Etat, efficacité publique, monopole de la violence légitime. Populations. Contre insurrection/ contreterrorisme. Réseaux, info ops. Guerre et économie. SMIP.

4/ Il faut également considérer les cadres géographiques et historiques : qu’on cite Aron et probablement son « paix et guerre entre les nations », qui date de 1964 (de mémoire) suggère que le problème n’est pas nouveau : il faudra donc évoquer la permanence des questions, et leur contingence actuelle. On citera ce SG de l’ONU qui affirmait, à propos de l’intervention au Congo dans les années 1950 : « ce n’est pas un job pour des militaires mais seuls des militaires peuvent le faire ». Cela ouvre une autre perspective : quelles qualités les militaires possèdent-ils qui font leur emploi inévitable ? Géographiquement, on a donc l’Afrique de la décolonisation, mais aussi les Balkans ou l’Irak/Afghanistan post 11 septembre 2011 : là encore, des conditions fort différentes qui présentent pourtant des similitudes.

5/ Enfin, on évoquera aussi le caractère multiple de l’action militaire, qui n’est pas seulement une boite noire (comme le suggère Aron) mais un outil de plus en plus complexe, devant jouer non seulement l’interarmées (Terre, air et mer) mais aussi l’intégration de fonctions nouvelles ou plus prégnantes (multinationalisation, interopérabilité, forces spéciales, psy ops, communication, … ) qui doivent être vues comme des adaptations à ces nouvelles conditions. Voilà ce que vous auriez pu recueillir dans la phase de recherche initiale. Touffu, riche,… c’est la difficulté des sujets classiques et donc « faciles » où chacun aura forcément qq chose à dire. Il faudra donc être assez ample pour couvrir l’ensemble des aperçus, et en même temps tenir le sujet pour « démontrer ».

6/ La technique de composition vous impose ici de construire peu à peu le plan, pour sentir une idée maîtresse/problématique que vous allez préciser pour, ensuite, redonner une articulation très logique au plan. Je rappelle un de mes dadas : une « problématique » est toujours au singulier, c’est LA question qui reprend tous les problèmes soulevés : la question centrale, en fait. Donc, si vous la tournez sous la forme interrogative, ce n’est qu’une SEULE question. Bref, une intro où l’on lit à un moment trois ou quatre questions qui se succèdent n’est pas « carrée », car elle suggère que l’auteur n’a pas su identifier le nœud du problème.

7/ Voici les principales articulations qui me viennent à l’esprit :

  • L’action publique a évolué (Etats, ONU, ONG, mondialisation, terrorisme, FMN, émergents, …)
  • La forme des conflits a évolué : le primat nucléaire rend la guerre « conventionnelle" impossible, suprématie technologique, asymétrie des réponses, guerre au sein des populations, …
  • L’outil militaire a dû s’adapter à cette double évolution
  • Cela permet d’identifier les services qu’il offre, notamment dans la défense d’intérêts distants : sélectivité des cibles, liens avec la gouvernance, maîtrise de la violence, action dans les situations chaotiques, …
  • Pose toutefois la question des buts de l’action politique, qui a plusieurs outils envisageables : militaires, diplo, formation, justice, économique, …
  • Mais aussi de leur mise en œuvre, forcément dépendante des conditions précédemment évoquées, qui n’affectent pas seulement le fait militaire, mais l’ensemble des champs d’action de l’action politique.

8/ On pourrait en tirer une conclusion brillante : « l’action militaire est la continuation de la politique par d’autres moyens, même si ce n’est pas le seul moyen ». La référence clausewitzienne, en conclusion, montre une vraie culture, mais aussi de montrer qu’il y a une certaine permanence de la question, malgré l’adaptation des réponses. Du coup, on en tire la problématique : « comment faire que l’action militaire continue de rendre les services voulus par l’autorité politique, alors que les conditions classiques de son emploi ont profondément changé ? »

9/ Le plan (en trois parties : si ! si !) se déduit de notre travail préliminaire :

  1. L’environnement de l’action militaire a été profondément altéré par rapport au temps de la guerre froide d’où parlait Aron. (A/ Action publique B/ Forme des conflits)
  2. L’action militaire s’est en conséquence profondément transformée, montrant ainsi sa qualité cruciale d’adaptation. (A/ Les manifestations de cette adaptation B/ Ses ressorts = les qualités militaires)
  3. Comme cette double évolution n’est pas suffisante il faut préciser les buts politiques pour que l’action militaire contribue à sa juste à l’efficacité globale à. (A/ Des buts politiques interrogés dans l’ensemble des champs d’action B/ La conjonction des efficacités).

Bien évidemment, il ne s’agit pas ici d’un « corrigé » mais d’une proposition de traitement du sujet. des voies alternatives existent : vous pouvez me les proposer.

O. Kempf

Commentaires

1. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par bly93

Bonjour,
Fidèle lecteur de votre blog au cours de cette longue année de préparation, j'ai eu le plaisir de composer sur ce sujet hier.
Effectivement, je suis resté dans la version à 3 parties du devoir avec comme IM que l'opinion de Raymond Aron était fondée ce qui se traduisait dans ma copie de la manière suivante : Confronté à des des limites bien réelles (I- il ne peut pas tout faire), l'instrument militaire continue d'occuper une place stratégique au sein des États (II - Outil indispensable)ce qui impose d'en pérenniser l'existence sous peine de remettre en cause l'existence même des États (III).
ID I : Les limites de l'instrument militaire
IS1 : Dans le domaine de la sécurité , relève des forces de l'ordre et non de l'armée avec paragraphe particulier sur la GN.
IS2: Limitation de la force sur le plan international (art 2 paragraphe 4 de la charte de l'ONU + règlement pacifique des différents)
IS3 : Même dans le cadre d'un conflit, l'instrument militaire est limité avec l'approche globale, armées , acteur parmi d'autres.

Transition : sans victoire sur le terrain pas de possibilité pour les autres acteurs d'intervenir.

ID2 : Instrument militaire, clé de voûte de la souveraineté des États
IS1: Ultime rempart (État de siège)
IS2 : Expression de la puissance des États(Dissuasion et projection)
IS3 : Droit international (force au service du droit - Pascal + résolution 1973 et 1975)

Transition: Au regards des enjeux qu'emporte l'instrument militaire dans la préservation de la souveraineté des États, il convient d'examiner les moyens d'en pérenniser la place au sein de la société.

ID3 : Un enjeu stratégique
IS1: lien armée-nation (opinion publique, résilience, esprit de défense)
IS2 : économique (BITD, souveraineté technique..)
IS3: Continuum sécurité défense (LBDSN,fonction connaissance-anticipation et décloisonnement de la pensée stratégique..)

Transition : démarche d'ouverture de l’instrument militaire sur la société.

Conclusion : Raymond Aron a parfaitement raison en réponse à mon IM. Citation de Colin S.Gray "surprise n'est pas possible, ni probable mais certaine" d'où l'impérieuse nécessité de maintenir un instrument militaire de qualité.

égéa : plan solide. J'aime bien la citation de conclu..... Avez vous la référence exacte ?

2. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Cutch


Il y a une faute dans l'énoncé du sujet que vous avez mis en ligne.
Le sujet était:
"Avec l'instrument militaire, vous ne pouvez pas tout faire; mais sans lui, vous ne pouvez rien faire"

égéa : oui, on me l'a dit : je corrige. Mais j'ai repris le premier intitulé qu'on m'a transmis, mis en ligne hier soir, et les précisions qui arrivent depuis ce matin : de l'inconvénient de la réactivité.....

3. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par pf

Petite correction sur le sujet : "... Mais sans l’instrument militaire, vous ne pouvez RIEN faire."
Cordialement,

4. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par idioma

Bon, je me risque au commentaire après le mail même si la comparaison avec votre proposition ne me rassure pas totalement pour ce qui concerne mon devoir...
Personnellement, je suis un "redoublant" de l'année 2009 et ce sujet me paraissait bien plus intéressant, ce qui n'est malheureusement pas un gage de réussite.

J'ai adopté une approche instrument militaire en tant que composante essentielle de la puissance.

Intro
Préambule : citation de de Gaulle lors de son discours de Bayeux et évoqué récemment sur votre site "la défense est la première raison d'être de l'Etat, il n'y peut manquer sans se détruire lui-même". La défense constitue le socle à partir duquel s'épanouit l'Etat. Aron exprime l'importance du militaire en affirmant que "...".
IM
L'affirmation de RA est juste. Dans le magma chaotique des RI, l'instrument mili ne peut répondre à toutes les attentes de celui qui le détient mais il demeure la composante majeure et essentielle de la politique de puissance d'un Etat.

Plan
I - l'instrument mili ne suffit pas à l'Etat pour mener l'ensemble de son action
- mondialisation oblige, intrications économiques et financières offrent la possibilité à de nouvelles méthodes de contrainte d'un ennemi : le soft power. Ex Guillon du chéquier devenu plus important que les armées
- les questions de légitimité et de légalité de la guerre impose de ne pas accès l'action uniquement sur la composante mili.
- la victoire militaire n'implique pas toujours une victoire stratégique (ex Viet Nam)

II - il demeure toutefois le principal contributeur de la politique de puissance de l'Etat
- car moyen pour faire la guerre, il est le prolongement de la politique = Clausewitz
- et dans les RI, la puissance étant toujours l'objectif premier (Morgenthau), l'instrument mili a une place de choix dans le rayonnement d'un Etat
- définir une stratégie militaire (capacités, compétences et objectifs) est donc requis pour le bien de la politique de puissance. Choix de DG après la défaite de 40 et l'échec politique de la crise de Suez d'adopter une stratégie nucléaire pour peser face aux deux grands. Volonté et ambitions des BRIC dans le domaine des programmes mili.

III - l'Etat doit donc acquérir, entretenir et protéger les budgets liés à l'instrument mili pour faire valoir sa politique de puissance
- privilégier la recherche (coopération civil mili) et les programmes en coopération via le jeu des alliances pour étoffer et diversifier les capacités. Ex concept stratégique OTAN et nouvelles menaces (cyber - terrorisme) nécessitant l'acquisition de nouveaux moyens onéreux
- sanctuariser les budgets, pas de dépenses inutiles (intervention contre Ben Laden)
- pour conserver une autonomie et exister au niveau mondial en tant que pôle de puissance. Ex de la Fr qui parvient à être active sur 3 théâtres majeurs

Conclusion
RA a raison. Ouverture sur la nécessité d'adopter une politique de défense européenne en vue de contrebalancer la puissance US et BRIC.

Aujourd'hui la synthèse traitait de la sécurité collective, problème récurrent de l'exercice : le temps.
Cordialement

égéa : non, ne soyez pas inquiet votre approche est solide, classique, étatiste : vous développez la théorie réaliste des relations internationales : peut-être auriez vous pu mettre plus en relief les visions alternatives, quitte à y revenir en 3ème partie.

Je relève au passage qq fautes d'orthographe, peut-être dues au clavier ou à la fatigue : j'espère que vous n'en avez pas abusé dans votre devoir, car c'est exaspérant pour un correcteur normalement constitué. A tous les préparants, le premier devoir consiste à s'acheter un bled et à se cogner tous les exercices de grammaire et d’orthographe, si on se sent un peu fragile sur la question..... Ce travail de fond vous fera gagner bien plus de points que la lecture de toute la bibliographie conseillée par vos maîtres;... Celle-ci est utile, mais une fois l'orthographe maîtrisée (et la grammaire,e t la ponctuation, et la concordance des temps....).

5. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par xb

sujet relativement ouvert. cela m'a rassuré : je craignais un sujet trop "pointu" sur lequel les idées peuvent manquer ...

je suis un lecteur assidu de votre Blog que je trouve passionnant et qui m'a accompagné (ce n'est pas fini ...) tout au long de ma préparation. J'y trouve toujours des pistes de réflexion originales et intéresantes.

à propos du sujet du jour, votre billet sur Charles Tilly août 2010 et que j'avais relu récemment (l'Etat fait la guerre et la guerre fait l'Etat) m'a bien aidé pour ma première partie.

je vous joins en attache le plan détaillé que j'ai suivi pour ce sujet.
je ne suis pas forcément très satisfait de ma troisième partie, mais, je ne voulais pas rester sur le rythme binaire de la citation du libellé.

merci encore pour votre Blog.

Introduction

« L’Etat fait la guerre et la guerre fait l’Etat ». Par cette formule, Charles Tilly voulait illustrer à quel point le fait militaire a façonné la construction de nombreux pays : sans armées, combien de nations n’auraient jamais pu s’ériger en Etats indépendants ? Mais l’outil militaire suffit-il à assurer la puissance ? S’il est indéniablement nécessaire, peut-on s’en contenter pour emporter la décision ?

L’histoire et les relations internationales ont montré que l’instrument militaire était nécessaire, mais que la victoire n’était possible que s’il est conjugué avec d’autres leviers « non guerriers ». Pour autant, il n’en demeure pas moins crucial et stratégique dans un contexte politique à l’avenir incertain.

L’outil militaire est utile à la consolidation et à la puissance des Etats, mais il n’est pas suffisant. Il reste néanmoins de plus en plus indispensable et les nations occidentales ne doivent pas baisser la garde pour répondre aux enjeux de demain.

Plan détaillé

I. Les Armées sont nécessaires.

ID1 : Les armées, dans l’histoire, on rendu possible l’émergence des Etats puis leur développement avant de leur devenir totalement indispensables en leur assurant la puissance dans les rapports de force des relations internationales ; les peuples qui les ont négligées se sont montrés faibles dans le concert des nations.

IS11 : Les forces armées à la source de la constitution des Etat et de leur consolidation.

- Autour des Armées avec le jeu des alliances et des victoire que se sont forgées les unités nationales.
o Construction de la France
o Construction du Japon au XIX
o Napoléon : « une révolution, c’est une idée qui a trouvé des baïonnettes »

- Dans l’histoire, les évolutions techniques des Armées ont souvent été à l’origine de la mise en place de structure logistiques et d’organisations structurantes qui ont favorisé la consolidation des pouvoirs centraux
o Invention de la poudre à canon,
o Plus récemment, le nucléaire militaire de la fin de la 2ème WW a influencé les rapports de forces du XXème s.

IS12 : Puis nécessaires comme outil de puissance dans les relations internationales.

- Outil central de dissuasion et de prévention des conflits
o La guerre froide n’a pas dégénéré en 3ème WW du fait des outils militaires des deux blocs (et essentiellement de leurs arsenaux nucléaires)
o Les 5 membres du CSNU = 5 pays en mesure de mettre en œuvre des missiles nucléaires depuis des SM.
- Outil de puissance dans les institutions internationales : les forces armées d’un pays leur permettent de peser dans les décisions. Notion de « diplomatie de défense ».
o Formule « le Charles de Gaulle : 40 000 tonnes de diplomatie »

IS13 : Sans lesquelles les peuples sont impuissants

- l’ONU n’a pas d’armée ; une résolution n’a de poids que selon les « forces » que les Etats membres veulent bien engager
o « la justice sans la force est impuissante » Blaise Pascal
o rôle de la France dans le vote de la résolution pour la Libye

- un pays qui souhaite déployer des moyens humanitaires dans une zone de crise ne mais qui n’est pas en mesure de les protéger est contraint de renoncer.
o Départ des ONG de Somalie, du Yémen, de Syrie

- Une puissance militaire insuffisante peut conduire à l’échec :
o Crise de Suez en 1956 : victoire militaire sur le terrain, mais puissance militaire insuffisante (pas de dissuasion nuc) pour faire face aux injonctions URSS et USA  retrait.

Transition : l’exemple de l’échec de Suez illustre aussi le fait que Fr et UK n’avaient pas pour cette opération la légitimité internationale ; le fait militaire ne suffit pas à donner la victoire.

*
* *

II. Mais les Armées ne sont pas suffisantes.

ID2 : les victoires sur le champ de bataille conduisent parfois à l’échec final : les forces armées ne peuvent elles seules garantir le succès des opérations et elles doivent être assorties d’autres leviers non militaires dès le début des opérations ; ces précautions prises, les forces armées ne peuvent malgré tout pas tout faire : elles font à hauteur de leurs moyens.

IS21 : La victoire militaire ne suffit pas toujours à emporter la décision finale.

- L’histoire contemporaine présente de nombreux cas de pays tenus en échecs malgré des victoires sur le terrain :
o Guerre d’Algérie : bataille d’Alger et pacification dans les campagnes, malgré tout échec politique et retrait.
o Irak 2003 : il a fallu attendre l’arrivée du Gal Petraus pour stopper l’enlisement de six années de quasi guerre civile malgré une victoire initiale « en trois semaines ».
o A noter que le « King david » (Petraeus) s’est inspiré de David Galula (Off français qui a vécu les guerres de décolonisation françaises)

IS22 : il faut donc d’autres leviers en amont, pendant et après les opérations militaires ; ils doivent faire partie de la planification.

- Volonté politique forte dès le début :
o intervention UK aux Malouines : « Britain is Great again » (M. Thacher)
o vs guerre d’Algérie : pas / plus de volonté politique

- Légitimité de l’action entreprise :
o « la force sans la justice est tyrannique » 2ème partie de la citation de Blaise Pascal,
o Exemple de l’intervention Us/Uk en Irak : manque la légitimité internationale (pas de résoluttion ONU)

- Economie / reconstruction / formation : à associer en amont
o Afghanistan (OMLT, etc.)
o Un général Fr à ses officiers avant un bataille : « n’oubliez pas que le marché du village doit ouvrir à nouveau après demain »

- Environnement : à ne pas négliger :
o Puits de pétrole en feu en Irak ; mines du Cambodge ; sous munitions israélienne au Sud Liban

- Humanitaire et média : désormais indissociables des actions militaires
o « CNN est le 16ème membre du conseil de sécurité de l’ONU » B.B. Ghali

Bref : il faut gagner les cœurs de la population « nous avons gagné la guerre, il va falloir gagner la paix » (Clémenceau)

IS23 : mais dans tous les cas, les Armées ne peuvent faire qu’en fonction de leurs moyens

- Les militaires font la guerre avec les moyens dont ils disposent. Tout n’est donc pas possible et l’outil a ses limites (systèmes d’armes, effectifs, formation, etc.) :
o L’armée UK s’est épuisée avec Irak et AFG : tous les crédits engloutis dans les « urgences opérationnelles, pas de régénération de l’outil ; elles en paient aujourd’hui le prix et le format de défense UK va connaitre de fortes lacunes capacitaires de ce fait ;
o La réflexion est en cours pour certaines composantes de l’armées Fr engagées en Libye : PA et régénération du GAE.

- Mais alors, les militaires ont un réel devoir de vérité : éduqués à dire « oui nous pouvons faire » malgré les coupes de budget et les réduction de format, ils doivent apprendre à décrire la réalité des capacités.

Transition : pour remporter la guerre, les Forces armées ne suffisent pas et elles ont leurs limites dont la principale est sans doute le « format » : on fera les opérations de demain avec l’outil que l’on finance et que l’construit aujourd’hui ; ce qui peut être une source de préoccupation en occident.

*
* *

III. Elles demeurent néanmoins indispensables face aux incertitudes de l’époque.

ID3 : la transition du monde unipolaire à un modèle multipolaire s’accompagne de facteurs de risques et de tensions. Tout les pays émergeants augmentent leurs dépenses militaires pendant que l’Europe « désarme » : certes les forces armées ont leurs limites, pour autant, il ne faut pas que le monde occidental baisse la garde au risque de perdre leur influence dans le concert des nations de demain.

IS31 : Evolutions vers un monde multipolaire porteur de risques et de tension.

- Les « dividendes de la paix » de l’après guerre froide n’auront pas duré longtemps : les conflits se sont succédés et ne semblent pas baisser en intensité
o Yougoslavie, guerre du Golfe, printemps arabe

- On se dirige plutôt vers le « choc des civilisations » ou du moins un monde multipolaire avec des tensions fortes entre les régions :
o Tensions économiques, environnementales,
o pour les approvisionnements en eau et en nourriture

IS32 : Risques pris en compte par les nations émergeantes, mais pas par l’Europe.

- Malgré les effets de la crise, les pays émergeants « armes » …
o Tous les pays des BRIC achètent des matériels d’armement
o Les contrats majeurs sont de plus en plus assortis de clauses de transfert de technologie que les industriels et les Etats occidentaux acceptent de peur de perdre le marché : la suprématie technique occidentale ne durera pas…

- … Pendant que l’Europe « désarme » :
o Presque tous les pays « refondent » leur outil de défense « à coup de livres blancs », et de réductions budgétaires ;
o En invoquant systématiquement que l’outil reste cohérent car les nouveaux outils seront certes moins nombreux, mais plus efficaces … et qu’il y aura des synergies européennes …
o Il convient d’être davantage transparent : il y aura des pertes de capacités

IS33 : les forces armées demeurent indispensables à la puissance : il ne faut pas que l’Europe baisse la garde.

- Il convient de ne pas se bercer d’illusions : l’Europe de la Défense n’est pas encore mûre pour prendre le relai des défenses nationales défaillantes
o Pas de consensus UE sur la question Libyenne…
o Doctrine du « Soft power » pour l’UE …

- En revanche, il faut accompagner et accélérer la mutation de l’industrie de défense européenne pour faire de réelles économies d’échelle et ainsi permettre aux Etats de ne pas baisser la garde et d’enrayer la diminution des matériels militaires
o Des vraies fusions et non pas des alliances de circonstance qui augmentent le coût des équipements (Horizon, Eurofigther)

- C’est surtout une prise de conscience – un réveil des consciences – qui est nécessaire et urgent dans les pays européens : les militaires ont un rôle clé dans ce processus.
o Discours du CEMM sur la crise libyenne et les enjeux pour l’outil de défense.

Conclusion

Si les forces armées ont été nécessaires à l’édification et au développement de nombreux Etats, elles ont ensuite joué un rôle fondamental dans leurs rapports de puissances sur la scène internationale. Pour autant la victoire n’est bien souvent acquise que si elles sont combinées à d’autres acteurs des conflits et si leurs limites intrinsèques sont prises en compte dans la manœuvre. Mais, pour les nations occidentales plus particulièrement européennes -France en tête-, ces limites ne doivent pas masquer la réalité des tensions à venir inhérentes à un monde qui se complexifie : les forces armées sont plus que jamais indispensables en tant que véritables assurances vies des Etats

Avec Charles de Gaulle qui écrivait que « la France s’est faite à coup d’épées » il est permis d’espérer que la France ne sera pas défaite faute d’épées dans les années à venir.

égéa : Commencer par Tilly : j'adore. Vous allez faire craquer le correcteur qui devrait adorer. Ensuite, Pascal, c'est très chic également. Pas mal d'exemples ce qui est plaisant. Solide et très charpenté, ça devrait passer... Bon courage et merci de votre fidélité.

6. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par idioma

Concernant les fautes d'orthographe et de concordance, l'outil informatique, qui n'est pas ma tasse de thé, est le principal fautif... heureusement pour moi!

égéa : me voici rassuré !!!!

7. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par bly93

Réponse à votre question sur la citation de Colin S. Gray La guerre au XXIème siècle .
La citation exacte se trouve page 6 et mis en exergue au point 6 :
"La surprise n'est pas simplement possible ou même probable, elle est certaine"
Merci pour votre réponse.

8. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par

Voici quelques sujets qui ne seraient pas mal :
- Il n’y a plus de déclaration de guerre ni d’armistice. Qu’est-ce qu’une guerre au XXI° siècle, quand commence-t-elle, quand finit-elle ?
- Place du Soldat dans la société française de 1947 à 2047.
- Un ordre graphique est-il conforme à la Constitution ?
- Candidat à l’Ecole de Guerre française, quelle guerre avez-vous l’intention de préparer ?
- Le « devoir de réserve » existe-t-il pour les militaires ?
- « La mort au combat n’est pas accidentelle » (Blandine Kriegel).
- Que pensez-vous de cette déclaration d’un officier prié de témoigner de la façon dont il a géré son stress et celui de ses hommes lors de l’assaut de Vrbanja le 27 mai 1995 : « Il faut toujours être très circonspect vis-à-vis d’un travail de reconstruction de la mémoire qui conduit fréquemment à vouloir présenter comme résultant d’une série de décisions conscientes ou de choix délibérés et raisonnés ce qui, en fait, n’a été que le produit d’une succession de hasards heureux ».

La Toile, avec notamment egeablog et AGS, ne manque pas de sujets qui conviennent à la sélection que l’on doit opérer à ce moment de la carrière.

.
Par conséquent, désol, je vais encore râler. Je le fais sur ce blog bien fréquenté en espérant être lu par quelqu’un qui voudra et pourra faire bouger les choses.
Ce sujet école de guerre 2011 qui pourrait être, comme le dit Olivier Kempf, donné à Science Po ou HEC, conduit à interpeller le jury qui choisit un tel sujet : quels candidats sélectionne-t-on pour tenir quelles futures fonctions ?

Les candidats sont des officiers qui ont été recrutés en début de carrière sur un bon niveau de culture générale qu’ils n’ont pas perdu en dix ans de service mais qu’ils ont au contraire complété par la pratique du commandement, voire par des opex qui forment la jeunesse. Certains ont côtoyé la mort, les autres étaient prêts à le faire si les circonstances le voulaient : ils ont assumé par ce fait les responsabilités et les questions qu’une telle proximité implique.
En les sélectionnant maintenant sur un sujet qui conviendrait plutôt à des étudiants acnéiques, on manque de respect à ces officiers expérimentés.

Leurs futures fonctions seront d’être à l’interface du monde politique et du monde militaire. On les expose à ne pas trouver leur positionnement dans leurs futures fonctions si à la fois on tient pour nulle une expérience professionnelle qui n’a pas d’équivalent dans la société civile et si on les fait plancher sur (c’est-à-dire si on les habitue à préparer) des sujets pour potaches.

Il faut deux genres de sujets : d’une part des sujets qui amènent les candidats à mettre en valeur leur expérience intelligemment auprès de gens peu réceptifs aux histoires de globe-trotters anciens combattants ; d’autre part des sujets qui obligent les candidats à étudier l’environnement des autorités civiles qu’ils devront tôt ou tard fréquenter voire bousculer.

Le sujet EdG 2011, qui ne répond à aucun de ces deux critères, aurait plutôt sa place à Science Po ou HEC pour sensibiliser les jeunes cadres civils à la nécessité, pour la Nation, de disposer d’un service public chargé de mettre en œuvre les armes. Pour l’entrée à l’EdG, un tel sujet est inadapté.

égéa : je me souviens d'un sujet de science po, il y a trente ans : "que les armes le cèdent à la toge" : qu'en pensez-vous ?

9. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Adrien Florimond

Merci pour ces contributions fort éclairantes !

Pour ma part, j'ai traité la question sous trois angles d'approche : art de la guerre / société / RI.

IM : l'instrument militaire renferme une ambivalence qui s'exprime dans l'art de la guerre lui-même mais surtout révèle un antagonisme entre les visions idéalistes et réalistes du monde.

1. LA CAPACITE ARMEE N'EST PAS AUTOSUFFISANTE
--> BESOIN DE POLITIQUE

2. ELLE NE PERMET PAS DE REGENTER LA SOCIETE LEGITIMEMENT
--> CONTRADICTOIRE A LA QUETE DU BONHEUR

3. ELLE EXPRIME LA PUISSANCE DANS L'ORDRE MONDIAL EN TOUTE LEGALITE
--> DEMONSTRATION DE FORCE

J'ai joué sur les termes de la citation : "peut" faire = capacité / légitimité / légalité en filigrane de la démonstration.

Cela ressemble à une prise de risque pour la charpente. Quelques références à dominante économie politique et géopolitique donneront toutefois du liant au devoir, je l'espère.

égéa : oui, jouer sur les différentes acceptions d'un mot (crise, pouvoir, devoir, fin, ....) est une excellente technique de traitement d'un sujet, notamment dans la phase recherche. Le traitement peut ensuite être tuilisé dans la construction du plan, mais cela nécessite alors beaucoup de métier pour ne pas être trop artificiel, et pour qu'on ait le sentiment d'une démonstration continue : ce souci de la démonstration continue est très important chez le correcteur normalement constitué.

10. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Midship

question lambda de celui qui, peut être un jour, se présentera (en attendant, champagne pour moi, j'ai réussi le premier pas : fin de l'Angleterre, retour à Lanvéoc, OSC C-OPS... le midship redevient midship /fin de la parenthèse narcissique):
- le correcteur "normalement constitué" et ses congénères émettent-ils un rapport de correction, comme pour l'entrée dans les écoles d'officiers ?
- un tel rapport serait-il consultable en ligne ?

- On parle toujours de cette dissertation : y-a-t-il d'autres épreuves ? La notation autorise-t-elle ou non à se présenter ?

Merci d'avance pour vos réponses à ces questions basiques de jeune bleu.

11. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par CNE PREPARANT

Ayant reçu les premeirs cours de la Revue d'Etudes en vue de passer l'EdG en 2012, je m'attache bien évidemment à lire votre blog et de prendre connaissance des plans de composition proposés par ceux ayant déjà vécu l'épreuve... Est-ce une impression personnelle (ou non?) de constater qu'un plan en trois parties du stye: 1- Certes, 2- Cependant, 3- Surtout, le tout agrémenté d'exemples et de faits précis voire de citations, est passe-partout?

egea : oui, c'est très passe-partout. Un plan bateau, quand il est convenablement composé, a l' avantage de flotter. La revue verte a pour objectif de former (formater) la masse, pas de développer sinon le génie, du moins le brillant. Bien pour commencer, pas pour penser.
12. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par idioma

Cher camarade "Midship"
En vrac...
- des rapports de correction circulent (voir DPMM + rapports consultables sur intramar)
- Dissertation de 4 heures + synthèse de 5H (synthèse d'un dossier de 80 à 100 Pages + 1 avis personnel se rapportant au sujet traité)
- ce n'est pas tant la notation que votre ancienneté qui conditionne la présentation au concours, de mémoire il faut aujourd'hui se trouver dans la catégorie LV+5 - LV+9 (cela a changé l'année dernière)
- l'abus d'EGEA et autres références proposées par le propriétaire du site est conseillé!
Cordialement

égéa : peut- on abuser d'égéa ? voici une question stratégique à laquelle, intuitivement, je réponds par la négative. Ai-je une tête à être abusé ?

13. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Midship

Merci cher Idioma

egea : euh.. je crois que midship a eu le son coupé.... cher midship, de grâce, le message complet ?

14. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Midship

même pas ! Je remerciais juste Idioma pour sa réponse. Je suis souvent bavard mais pour une fois, je m'essaye au format court. Sur ce sujet, je n'ai pas grand chose à dire (si ce n'est que j'ai une douzaine d'années pour me préparer... Egea sera-t-il toujours là ?).
Et comme disait Coluche, "De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent". D'où mon commentaire en trois mots !

égéa : bon, je me tais

15. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par yves cadiou

Excellente citation par Midship (n°14) de Coluche qui ne manquait pas d’audace mais qui, ayant probablement entendu Audiard, n’osait quand-même pas tout : il n’a pas osé mettre au féminin « de toutes celles qui… ».
.
Observons que Coluche, alors qu’il a taillé des costards à tout le monde (les flics, les Belges, les auto-stoppeurs, les sportifs, les curés, etc …, la liste est longue), a été particulièrement modéré non seulement pour brocarder les femmes mais surtout les militaires. « Ces cons qui écoutent la musique au garde-à-vous », ça n’était pas très percutant. On était pourtant à une époque où l’antimilitarisme, parfois subtil mais plus souvent lourdingue, était une obligation (un « must ») dans le monde du spectacle.
.
Au concours de l’EdG un sujet sur l’antimilitarisme serait assez bien venu parce que c’est une illustration toujours opportune du décalage qui existe entre deux aspects d’une même action : l’utilisation des engins de mort et le processus de la décision politique de les utiliser, décision prise en principe au nom du Peuple français.
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Résorber ce décalage, entre ce que les candidats connaissent pour l’avoir pratiqué et ce qu’ils ignorent parce qu’on les écarte de la décision, devrait être au centre de la mission de l’EdG. Ainsi on ne risquerait plus d’avoir une armée « dont les soldats (seraient) prêts à mourir pour les politiques de la France quelles qu’elles soient, sans jamais prendre part aux débats qui les entourent ou les préparent ». Le Général Poncet me pardonnera, j’espère, de le citer en partant d’une citation de Coluche.

16. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Volulm

bonjour messieurs et pardonnez mon intrusion dans votre conversation sur votre sujet de l'EDG de cette année, mais je constate que la plupart d'entre vous partage l'avis d'ARON. Les limites de l'instrument militaire étant d'une certaine évidence, en revance la nécessité d'un "militaire omniprésent" me semble plus douteuse. Pour traiter de ce sujet tel qu'il est posé, ne devez-vous pas avant tout vous interroger sur les vérités qu'il asséne. Paradoxalement, si Aron avait raison, nos politiques hypothèqueraient notre puissance sur l'hotel de la raison économique.
A mon avis, le principe d'une crédibilité d'une nation qui repose en partie sur sa force armée n'est plus aujourd'hui qu'apparence et temporaire. Tout ne serait alors qu'une question de maturité politique. Aussi, malgré des "soubresauts", les pays à démocratie libérale et participative tendent vers une certaine forme de désarmement pour ramener les formats des armées à une taille raisonnable et juste suffisante dans le but d'assurer les seules sécurités de la nation. Certes les conjonctures économiques contraignantes sont une cause évidente de cette adaptation, mais le contexte politique et sécuritaire le permettent (élargissement, sécurité collective, partenariat militaire, ...) et l'évolution de la notion de puissance basé sur des "valeurs" partagées et non une force imposée. Loin de moi la volonté de me poser en pacifiste, mais un excés de confiance en une armée puissante nous a déjà amené à une course aux armements. Enfin, il me semble que pour redonner aux armées leur place dans notre société il faut comprendre que les armées ne sont pas au service d'une puissance mais d'une nation, même si pour Machiavel cette puissance devait aider au bien-être du peuple.

17. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par pm

Le commentaire n°16 de Volulm illustre à mon sens un aspect de la citation d'Aron qui n'est effectivement pas pris en compte dans les commentaires précédents.
A mon sens, cette phrase de Raymond Aron répond à ceux qui considèreraient que l'instrument militaire peut parfois être superflu, un peu comme le fait Volulm.
Pour expliciter cette phrase d'Aron, il faut donc expliquer pourquoi cette inadaptation prétendue de l'instrument militaire est aujourd'hui encore souvent exagérée :
- corruption de la démocratie vers l'esprit de compromis systématique (dérive identifiée par le même Raymond Aron) ;
- illusion de la suspension du cours de l'histoire (Fukuyama Vs Hegel) au profit de l'économie, du social, du scientifique, Etc;
- illusion de l'extension de la puissance du droit subsumant tous les rapports humains sous son empire (P. Manent).
Bref, de quoi constituer une idée directrice dans le raisonnement...

égéa : oui, vous avez raison.

18. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par une idée en passant....

messieurs,

attention au rupture d’anonymat.....
mais depuis que les GTIA BLIND peuvent INTERDIRE... tout est possible!

égéa : ???????? je ne comprends pas.

19. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Clc

Bonjour à tous,
Je suis pour ma part tout à fait de l'avis de Volulm, et je pense également qu'il aurait pu être judicieux d'évoquer l'évolution depuis ce qu'a pu offir dans le passé l'instrument militaire jusqu'à ce qu'il permet aujourd'hui.. Alors que jusqu'au milieu du XVIIIème la puissance d'un Etat ne se mesurait qu'au regard du montant de ses forces militaires, elle ne se mesure plus aujourd'hui qu'à la force de son économie.

L'instrument militaire est par ailleurs aujourd'hui beaucoup moins efficace en raison de la nature des conflits : l'efficacité des forces armées dans les conflits actuels est souvent discutée (irak, afgha, Libye...), et parfois propre à entamer la réputation des Etats engagés sur le plan mondial. Il n'est deplus plus forcément parfaitement adapté à la guerre assymétrique, au terrorisme, à la piraterie, aux trafics illégaux qui constituent à ce jour les risques prioritaires auxquels nos nations sont confrontées, et qui pourraient sans doute être plus efficacement combattus par des "instruments" économique ou "activités" d'influence (ce qui au demeurant est une évolution actuelle dans nos concepts d'action militaire..). Enfin, la Norvège, le Danemark et même l'Allemagne dans une moindre mesure ne constituent-t'ils pas un ensemble de preuves permettant d'affirmer qu'il est possible de pouvoir beaucoup (vivre riche et heureux) sans avoir le couteau entre les dents??

Jeune actuel préparant (déjà) pour le concours 2012, je tiens en outre à vous remercier pour votre site.

20. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par idioma

Bonsoir
Entre quelques cartons de déménagement, je découvre que je suis admissible à l'EDG, tout d'abord merci car votre blog et vos conseils de lecture m'ont été très utiles.
Un conseil pour une lecture estivales de bon goût en vue d'un grand oral terrifiant?
Cordialement

égéa :Tout d'abord bravo. COnseil :  L'OTAN au 21ème siècle, bonne lecture d'été, qui permet de bien réviser et de norrir une solide culture stratégique lol

21. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par yves cadiou

Conseil de lecture si vous n’avez pas encore lu ces ouvrages indispensables, ou de relecture si vous les avez déjà lus : « la France et son armée », « le fil de l’épée » (en particulier le chapitre "le politique et le soldat", je reste cohérent avec mon commentaire précédent il y a un mois). L’un comme l’autre peut également être conseillé à des cadres civils : les enseignements qu’ils contiennent ne sont pas spécifiquement mili.

22. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par yves cadiou

J’y reviens pour enfoncer le clou de mon commentaire n°8 : aucun militaire n’est invité à s’exprimer lors de la journée d’étude sur l’actualisation du Livre blanc organisée par l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (IRSEM) le 24 novembre. Aucun militaire, y compris sur des sujets mili comme « réflexions sur les modèles de coopération militaire internationale », « contrainte et efficacité opérationnelle des armées : quelles marges de manœuvre ? », « la politique et l’avenir des Réserves ». http://alliancegeostrategique.org/2...

egea : eh oui!!!!!

23. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Nono

Peut-être qu'en Afghanistan, Libye, Liban, Côte d'Ivoire et autre, les militaires sont suffisamment "sous la vague" pour ne plus avoir le temps de faire de la réflexion à long terme? Sans compter cette mise à l'écart des militaires dès qu'il s'agit de réflexion comme l'a montré le Livre Blanc..

24. Le mardi 28 juin 2011, 22:24 par Christophe Richard

@nono
"les militaires", ça n'existe pas. Il y a des militaires qui s'occupent des opérations, et d'autres qui préparent l'avenir, ou administrent.
Si on invite des militaires à participer à ces réflexions, on en trouvera.
Bien cordialement

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