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Monnaies privées : la révolution FB

Cela fait quelque temps que je m'interroge sur la nature de la monnaie et ses conséquences géopolitiques (voir ici, pour un exemple récent).

source

L'article du Figaro économie de vendredi, sur la monnaie Face Book, m'interpelle d'autant plus. Comme si la perte de souveraineté s'exerçait dorénavant par le bas.

En effet, il y a un lien ancien entre le droit de battre monnaie et la souveraineté. C'est, me semble-t-il, l'autre attribut de l'Etat avec le monopole de la violence légitime. Il y a d'ailleurs peut-être un lien entre cette souveraineté guerrière et la souveraineté monétaire (au travers de l'impôt) mais le sujet reste à creuser et approfondir. Là n'est pas le sujet de ce soir.

Parlons de la virtualisation de la monnaie, bien connue depuis quelques années : on est passé de la monnaie fiduciaire à la monnaie électronique, qui constitua une des premières manifestations (et vecteurs) de la mondialisation. Il reste que cette monnaie utilisait une valeur "publique" (dollar, euro, yen....). Ainsi, la monnaie comme unité de valeur et instrument d'échange pouvait avoir une technique privatisée (via les mécanismes de crédits, accélérés par les outils informatiques), elle demeurait publique dans sa définition.

Bien sûr, le niveau de la puissance publique peut varier : ainsi, il n'a pas toujours été national, puisque l'aventure de l'euro consiste justement à dépasser ce cadre national pour créer un instrument commun. On justifie cette "élévation" par l'inefficacité d'une politique monétaire nationale, et donc par la volonté de peser d'un plus grand poids dans le système monétaire international. On peut transférer sa souveraineté si, dnas les faits, on n'a plus les moyens de l'exercer. Mais il peut y avoir des transferts involontaires de souveraineté.

Il y a eu ainsi d'autres tentatives de monnaie alternative :

  • par exemple les DTS (droits de tirage spéciaux) du FMI, dont le montant a d'ailleurs été remonté à l'occasion de la crise de 2008. Il reste que ces DTS sont peu utilisés, et sont surtout une monnaie publique, entre puissances publiques.
  • je pense également aux monnaies locales, qui permettent une sorte de troc et qui rencontrent de plus en plus de succès (voir ici ou ici) : toutefois, elles sont conçues comme des compléments aux monnaies souveraines, et elles sont... locales !
  • il y a eu également une expérience de création monétaire privée et 2.0 dans l'espace Virtual Life : toutefois, c'était exclusivement virtuel, et VL a périclité.
  • paypal est un système web 2.0, mais c'est un compte bancaire, adossé aux monnaies courantes.

Avec les FB crédits, les conditions changent :

  • les produits sont réels (même s'ils sont pour l'instant dématérialisés, mais je ne doute pas que FB s'alliera bientôt à Wallmart ou Amazon)
  • la monnaie sera utilisée massivement, à la différence des monnaies locales : FB compte 750 M d'utilisateurs
  • surtout, c'est une monnaie "privée"

Ce qui change tout dans notre rapport à la souveraineté et constitue une rupture dans le chemin de la planétisation : ce n'est pas seulement l'usage des NTIC (désolé pour ce mot odieusement ringard), ce n'est pas seulement financier, c'est désormais massif, populaire et socialisé : c'est une 2.0-isation de la finance. Une monnaie générale est désormais privée.

Ce ne sera pas géopolitiquement neutre.

O. Kempf

Commentaires

1. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par Lucas Lagiet

Vos deux derniers billets, et surtout le dernier sur la monnaie, correspondent à des idées qui me trottent dans la tête depuis un moment. Mais du fait qu’elles se situent dans des domaines où je suis plutôt incompétent, je suppose qu’elles sont « dans l’air » et que je les ai captées à mon insu.

La monnaie semble en voie de se privatiser. Non pas vraiment qu’elle passerait aux mains des grandes banques privées que nous connaissons, mais il y aurait ce qui est préfiguré par facebook, un bricolage d’origine populaire, très pragmatique, qui fonctionnerait dans l’intérêt général pour remplacer la monnaie publique dont l’effondrement s’annonce. Je n’imagine pas de quel bricolage il pourrait s’agir. Plusieurs systèmes parallèles ou concurrents pourraient coexister. Ce que je veux vous signaler c’est que l’idée est certainement en train de se mettre en place dans notre inconscient collectif.

L’anecdote DSK semble symboliser la fragilité du système monétaire actuel : qu’on examine sous n’importe quel angle les infos fragmentées, douteuses et superflues qu’on reçoit de cette histoire qui de toute façon n’est pas jolie-jolie, ce qui reste dans tous les cas c’est la fragilité d’un personnage qui semblait solide.

Quant à cette crise économique dont les discours politiques nous parlent depuis 2008, on ne la voit pas : il y a de l’eau dans les tuyaux, de l’électricité dans les câbles, des marchandises et des acheteurs dans les supermarchés, des embarras de circulation aux heures habituelles.

Par conséquent, il s’agit plus probablement d’une crise monétaire que d’une crise économique. Les discoureurs politiques préfèrent nous parler (je sais que mon raisonnement a le défaut d’être un peu « théorie du complot ») de crise économique plutôt que de crise monétaire, car celle-ci remet en cause l’Euro et les institutions européennes qui sont en continuel devenir et donc incertaines. Le personnel politique semble tenir à ces institutions beaucoup plus que les Peuples concernés n’y tiennent eux-mêmes, bien conscients que lesdites « institutions européennes » sont un moyen de contourner la Démocratie : une Commission non élue édicte des « directives » plus fortes que les lois votées par nos représentants élus. Quant à l’Euro, il est aux mains d’une banque centrale dite « indépendante », c’est-à-dire à l’écart de tout contrôle démocratique.

Il n’y a pas de crise économique : il y a une crise monétaire. Celle-ci est surnommée crise économique pour tenter de continuer à cacher un déni de démocratie qui est de plus en plus voyant et de moins en moins accepté. A cette monnaie qui ne tient pas le coup, s’en substituera donc probablement une autre qui fera des Etats des acteurs mineurs du jeu monétaire. Plus exactement ils seront encore plus mineurs qu’ils n’ont consenti à le devenir depuis que les banques centrales sont « indépendantes », c’est-à-dire librement technocratiques sans aucune légitimité populaire.

Si la monnaie étatique est concurrencée, voire supplantée, par des monnaies privées, l’on s’exposera alors à un nouveau problème socio-économique parce que les Etats sont pourvoyeurs d’argent pour de nombreux consommateurs. En France par exemple, beaucoup de gens vivent et consomment grâce à l’argent public distribué par l’Etat ou ses dérivés : bénéficiaires d’aides sociales, retraités, fonctionnaires titulaires nantis d’une rente de situation jusqu’à la fin de leurs jours, entreprises travaillant le plus souvent pour les pouvoirs publics, professions médicales, paramédicales et pharmaceutiques payées par la Sécu. Tout ceci représente un effectif de plusieurs millions de personnes, une à deux dizaines. Actuellement l’Etat n’est plus maître de la monnaie mais il en est encore à la fois le garant, le principal préleveur et le principal distributeur.

Que l’Etat ne soit plus garant des monnaies en circulation et c’est alors cet équilibre fragile mais fondamental qui est menacé.
Sans doute est-ce cette crainte diffuse qui est « dans l’air » et que nous captons les uns et les autres.

égéa : oui, l'Etat paye beaucoup de choses avec la "monnaie" qu'il garantit. Et effectivement, cette monnaie est fragile mais pour l'instant, on n'en voit pas de substitut. C'est peut-être un révolution politique que met en place Facebook, sans en avoir forcément conscience. QU'on comprenne bien : ce billet est très interrogatif... la difficutlé des signaux faibles tient à leur interprétation déviante par rapport à l'interprétation principale

2. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par

Vous parlez de "Virtual life"... Je ne connais pas. Un lien ? Ne parlez vous pas plutot de "Second life"? (C'est le premier lien lorsqu'on tape "virtual life" sur google...)

Vous devriez aussi jeter un oeil au payements par téléphone qui sont en train de s'avancer de plus en plus. Il ne s'agit pas de payement type allopass, mais d'aller chercher son pain et de payer avec une application sur son téléphone, plutot qu'avec des pieces...

égéa : yes, second life, bien sûr, je corrige.  ET oui, il y a de plus en plus de système : mais par téléphone, on utilise encore des dollars, des yen ou des euros....

3. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par AGERON Pierre

Question: le probléme ne serait-il pas plutôt, plus que la monnaie en elle même, que FB et un empire avec 500 millions de sujets, pouvant utiliser cette monnaie, autant voire plus que la zone dollar ? En rappelant sauf erreur que pour acheter la monnaie (crédit FB), il faut payer avec de la monnaie "réelle" qui crédite le compte...

égéa : au débuit, il faudra l'acoler à de la monaie réelle : amis comme toute création monétairte, elle va s'en dédoubler. Justement, la massification permet de sortir de la convertibilité.

4. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par Midship

J'essaye de bien comprendre ce que vous dites : l'impact géopolitique, c'est la sortie de la maîtrise de la monnaie du portefeuille des seuls Etats, pour la voir arriver dans le giron de quelques organisations de droit privé.

Parce qu'en dehors de ça, à mon humble avis, la monnaie continuera d'obéir aux même règles que les monnaies étatiques actuelles.
Même une fois qu'elles seront cotées en bourse, reconnues par tout le monde, etc, elle devront toujours :
- mettre en rapport des épargnants et des emprunteurs
- offrir un pouvoir d'achat, ayant une certaine stabilité et pérennité
- avoir une émission et une circulation garantie et contrôlée par une banque centrale, privée ici.
- répondre donc à la question que l'on se pose dès que l'on dit "monnaie" : ai-je confiance ? En d'autres termes, si je change mon travail, un service ou un objet contre un chiffre virtuel, ai-je l'assurance de pouvoir réutiliser ce montant pour des choses de même valeurs ?
Et donc quoi qu'il arrive, puisque soumises à la règle de la confiance, les monnaies privées seront tout aussi attaquables que les monnaies publiques. Elles le seront même encore plus selon moi car la garantie d'une entreprise est moins forte que celle d'un Etat (il suffit de jeter un oeil à un classement moodys). L'Etat a un "fond de commerce", un patrimoine immatériel, toujours plus élevé que les entreprises y résidant, ne serait-ce que parce qu'en droit, il peut toujours nationaliser par la force lesdites entreprises.
Voilà pourquoi, selon moi, la monnaie privée sera toujours plus chère que les monnaies publiques, et donc pourquoi "ça ne marchera jamais".

Mais comme tous ceux qui disent "jamais", je me trompe sûrement !

égéa : vous posez le doigt là où il faut : sur le lien indéfectible entre monnaie et confiance, et sur les deux sens du mot crédit. La question n'est-elle pas aujourd'hui celle d'une perte de confiance entre les Etats (cf. tous les débats sur la sortie du modèle Westphalien, sur le développement réticulaire, et même sur la crise économique - financière- monétaire actuelle) ? Aura-t-on plus confiance des ces nouvelles monnaies ? aujourd'hui, non, mais supposez que les anciennes craquent, alors.... on aura plus d'incertitude, du moins apparente.... mais également plus de possibilité.

5. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par Jean QUINIO

Il y a d'autres exemples assez notables.
En Afrique, certains pays battent monnaie et sont donc souverains. Cependant, leurs citoyens sont non solvables. Ils ne peuvent donc pas détenir des comptes bancaires. De fait, un marché parallèle s'est constitué à base de carte téléphoniques prépayées. Ce marché concurrent délégitime l’État.
Par ailleurs, pourquoi ne pas parler du crédit, et notamment du micro-crédit qui à coté des banques institutionnelle et commerciales, s'arroge aussi une part de légitimité. Ces prêts sont devenus des produits d'échange à part entière. Ces entreprises sont parfois nationales, mais souvent internationales.

Bref, je pense que dans le jeu de la mondialisation, la monnaie a perdu une large part de son importance. La preuve, on peut s'en passer. Ou plutôt passer de l'une à l'autre. Elle n'a vraiment plus de forme, ni de frontière. Je vous rejoins complètement sur le fait qu'elle soit désormais socialisée avant tout.

égéa : un de mes interlocuteurs m'expliquent que la plus grosse monnaie privée actuelle est constituée des miles des compagnies aériennes : leur montant total est faramineux, et si tous les clients les exigeaient simultanément, elles ne pourraient y faire face. C'est donc une monnaie fiduciaire, créée par un mécanisme proche de  celui du crédit, et qui commence à s'élargir à d'autres produits que les seuls produits de transport. Mais c'est encore adossé à du dollar.....

6. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par Boris Friak

Les DTS sont d'un usage très courant en dehors des relations interétatiques. Par exemple dans le domaine de l'assurance de biens transportés. Le plafond de responsabilité du transporteur est usuellement exprimé en DTS / kg ou DTS / tonne.
C'est un moyen de ne pas s'exposer aux variations des cours des monnaies mais cela reste une référence aux monnaies publiques.

égéa : je ne savais pas.Mais en tout cas, je suis agréablement surpris de voir le débat que ce billet, que je craignais fumeux, suscite......

7. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par Midship

je commençais à l'évoquer dans mon premier commentaire, j'ai fait quelques recherches :

La France, comme pas mal d'autres pays (USA, All, Sue, Norv, UK, Can, Aus, ...), a la meilleure note chez les trois agences de notations (Moodys, Fitch, S&P) : AAA

Une entreprise comme Air Liquide, placement de bon père de famille s'il en est, ne récolte "que" l'excellente note A+, c'est à dire 4 étages en dessous de AAA. AAA a été attribuée par S&P pour la première fois à une entreprise en 2008 (il s'agissait de Microsoft).

Quand une entreprise sera tellement puissante que son poids et sa stabilité vaudra celle des Etats (et qu'on ne parle pas des États déjà défaillants, ils utilisent le dollar depuis longtemps), alors une hypothétique monnaie privée aura sa chance.

Mais pour moi, c'est impossible. Une entreprise doit, à un moment ou à un autre, être matérialisée sur un territoire (au moins des serveurs informatiques). Un territoire, c'est un risque. L'Etat souverain dudit territoire aura toujours une crédibilité supérieure à celle de l'entreprise qui l'héberge, non ?

égéa : j'aime beaucoup votre approche par les territoires, surtout si l'on songe à la déterritorialisation des entreprises, justement. Je note surtout le lien implicite (je pousse votre syllogisme) fait entre monnaie et territoire. Mais vous faites fond à la crédibilité de l'Etat, or ce qu'on observe en ce moment en Europe ou aux Etats-Unis n'est pas très rassurant, ne trouvez vous pas ?

8. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par VonMeisten

On dit parfois que les vainqueurs dictent l'histoire. Ils écrivent aussi parfois la monnaie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bancor

9. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par yves cadiou

Hypothèse pour une surprise stratégique : un pays hostile, par ex. notre ennemi héréditaire l’infâme Biziengho-Septentrional pour ne pas le nommer, ou une organisation criminelle genre Goldfinger, veut nous désorganiser en saturant la zone euro de fausse monnaie.

En notre époque branchée, la manœuvre n’utiliserait pas des faux billets : même s’ils sont parfaitement imités, leur distribution est difficile et les porteurs, complices volontaires ou non, sont durement punis par la loi. De nos jours on peut faire mieux que les faux billets : rien n’interdit ni empêche de virer de la fausse monnaie électronique sur tous les comptes de la zone monétaire visée dont les avoirs seraient ainsi artificiellement multipliés par 1,5 ou par 2,5 ou par tout autre coefficient perturbateur.

Cet argent ne correspondrait à rien mais serait le résultat d’un bidouillage que, par postulat pour examiner cette hypothèse, l’on doit considérer comme techniquement possible (s’il ne l’est pas encore, il sera certainement possible un jour). Pour approvisionner les comptes, il suffit de se procurer des RIB : ces documents ne sont pas secrets.

On peut faire plus vicieux : au lieu d’approvisionner tous les comptes, on approvisionne seulement 70% d’entre eux, et pas tous en même temps. Au début les bénéficiaires sont une minorité puis deviennent une majorité. Imaginez la pagaille : non seulement chez nous, mais dans tous les pays reliés plus ou moins directement à l’Euro. Que ferions-nous ?

Heureusement Goldfinger n’existe pas et, de son côté, le Biziengho-Septentrional sait qu’il n’a pas intérêt à nous déstabiliser.

10. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par VonMeisten

Les Etats ne finiront-ils pas au final, par n'être que des supplétifs de l'économie ?
En gros, l'entité qui maintient le territoire (et ses populations) à un niveau d'ordre juste suffisant au business ?

11. Le dimanche 10 juillet 2011, 20:04 par Daniel Maniscalco

Merci pour cet article et ces commentaires très intéressants !

La problématique de fond dont peu de personnes sont conscientes et parlent repose sur la nature même de la monnaie : je veux dire par là que le système monétaire, financier et économique actuel repose sur la dette.

De plus, les intérêts à payer sur la dette devenue capital, investissement, revenus et impôts ne sont jamais créés avec les crédits.

C'est un système de dette perpétuelle mis en œuvre par les banquiers. Il vous suffit de regarder l'évolution du crédit et des intérêts payés par la France, pour vous en convaincre ou voir votre propre situation d'endettement à l'égard des banques.

Le capital ne peut jamais être totalement remboursé et les intérêts sont toujours exponentiels.

Ce système ne peut continuer sans rendre esclave les citoyens, les entreprises et les états sur des générations de plus en plus longues.

Comment les citoyens, consommateurs et payeurs de chaque pays peuvent-ils appeler cela ? Un vol ?
Une escroquerie économique et financière ?....

Un banquier d'affaires me disait que l'argent est siphonné (jolie expression, non ?).

Cela veut-il dire que ce système monétaire et financier est conçu et organisé pour "pomper" les revenus des citoyens, consommateurs, salariés, entreprises et états au profit d'une minorité de banquiers internationaux (certains les appelle et les nomme une oligarchie, dont l'objectif final est de s'enrichir à tout prix) ?

Vous remarquerez que l'on parle de plus en plus de l'argent comme finalité et non comme moyen d'échange.

La fin de la souveraineté des états comme la France en 1973 avec la loi de Giscard-Pompidou sur le fait que la banque centrale ne pouvait plus créer sa monnaie, mais se la procurer auprès "des marchés", donc des banques privées, puis l'indépendance de la Banque Centrale Européenne qui ne peut recevoir d'ordre des états-nations apparaîssent comme les causes des dérives exercées depuis trop longtemps par des banques peu scrupuleuses des intérêts collectifs.

D'ailleurs, personne ne pose la question de qui endette les états et à quelles conditions.
On critique la gestion de l'état, mais personne ne met en exergue les causes réelles de cette situation. Reprocher aux gouvernements successifs de mal gérer les recettes et dépenses publiques est une action facile. Mais qui les incite à dépenser plus, pour s'endetter plus ?

Ne peut-on sortir de cette spirale du déficit continuel en augmentation ? La dette publique est en effet une affaire rentable pour citer le titre d'un livre. Mais pour qui ? Toujours les mêmes ?
Il serait intéressant d'avoir la liste nominative des créanciers des états et de tous les débiteurs avec le montant des crédits, des intérêts payés et à devoir.
Personne ne serait peut-être surpris de retrouver les mêmes personnes ou organisations !

Certains pays ne sont peut-être pas en déficit.
Il faudrait suivre leur exemple !

Un objectif déclaré est la fin des états-nations.
Quand David Rockfeller déclare qu'il est préférable que le monde soit géré par une élite d'intellectuels, d'hommes d'affaires et de banquiers, plutôt que par l'autodétermination des peuples, je pense qu'il se trompe. Les peuples ne sont pas disposés et prêts à faire dépendre leur vie au seul désir ou bon vouloir d'une minorité non élue démocratiquement.

Une monnaie privée, libre et complémentaire ou plusieurs monnaies locales et/ou régionales peuvent aider et servir l'état. De plus, si le krach tant annoncé se déroulait dans les prochains mois ou années, du fait de la crise actuelle, les peuples et leur état pourraient créer une biodiversité de monnaies de confiance stable sur les territoires, assurant une crédibilité à l'éco-système économique et financier évolutif qui serait mis en place.

Votre article pourrait être prémonitoire, en ce sens, que c'est peut-être, ce qui confirme, en tant que signal faible, que la récupération de la souveraineté monétaire se fait par le bas.

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