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Cycle Turgot et cadre géopolitique

L'institut Turgot est un think tank de la place : libéral, spécialisé en économie, il lance un cycle d'ateliers sur les questions de stratégie et de défense qui se déroulera tout l'automne.

source

Le premier atelier se déroulera le jeudi 22 septembre, et j'aurai l'honneur d'y intervenir sur la question du cadre géopolitique. Afin de nourrir la réflexion et le débat, après cette prise de parole d'une trentaine de minutes, un contradicteur, en la personne ce soir-là de l'amiral Jean Dufourcq, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale, présentera une vue différente pendant une quinzaine de minutes. Le tout sera suivi d'un débat avec l'assistance, afin d'avancer et de produire.

Que dire de ce cadre géopolitique ?

1/ On peut tout d'abord en faire une analyse géographique, parcourant les zones les unes après les autres :

  • une Europe en situation de déflation stratégique ;
  • une Amérique en déclin stratégique, risquant l'implosion politique et se réorientant vers le Pacifique ;
  • un Moyen-Orient en pleine reconfiguration à la suite des révoltes arabes, de l'impasse persistante du conflit israélo-arabe, des incertitudes turque ou iranienne ;
  • une Afrique en croissance malgré d'immenses carences d'infrastructures publiques ou privées ;
  • une Russie écartelée entre une économie de rente et une implosion démographique inquiétante ;
  • une Chine fascinante mais plus fragile qu'il n'y paraît ;
  • une émergence qui est plus un concept d'analyse qu'une pratique politique influente dans la communauté internationale.

2/ On peut également proposer un diagnostic plus transverse autour de quelques thèmes :

  • un monde zéropolaire plus que multipolaire ;
  • la faible puissance des régulations collectives (ONU, G8, G20, OMC, OTAN, ...) ;
  • une dialectique renouvelée pour l'accès aux ressources rares, objet à la fois de l'économie et de l'écologie ;
  • une planète qui se rétrécit et se remplit ;

3/ Ce diagnostic entraîne des tendances stratégiques :

  • la disparition de menaces clairement identifiées, mais l'augmentation de risques, facteurs de surprises stratégiques ;
  • une possibilité d'unification, version heureuse de la mondialisation comme mise en partage de l'humanité, grâce à des ressources d'intelligence et aux effets d'une résilience mondiale ;
  • une possibilité de fragmentation, l'absence d'ordre du monde et l'augmentation des acteurs multipliant les occasions de conflit chaotiques et plus ou moins maîtrisables.

J'espère donc vous retrouver jeudi 22 (à/c 19h30). Inscription préalable obligatoire dans la limite des places disponibles

O. Kempf

Commentaires

1. Le lundi 19 septembre 2011, 21:10 par SLG

Tu essaies de qualifier le système international, je parlerais donc plus de Relations internationales que de cadre géopolitique, et dans ce cas tu ne peux faire l'économie d'un passage par ses grands théoriciens du système.
Par ailleurs, je ne comprends pas bien ton analyse géographique du cadre géopolitique qui mélange stratégie, économie... (l'approche économique résumant le cadre africain)...
Faible puissance des régulations collectives ? Tu oublies les organisations régionales. L'intégration est le cadre d'analyse privilégié des RI aujourd'hui. Il me parait un peu rapide de toutes les accusés d'inefficacité.
"Une possibilité d'unification, version heureuse de la mondialisation comme mise en partage de l'humanité, grâce à des ressources d'intelligence et aux effets d'une résilience mondiale" ?????

ps : "zeropolaire" (quézako?), Bertrand Badie parle d'un monde apolaire à la rigueur.

égéa : zéro polaire, selon l'expression de Simon Serfaty.. Yes pour les orga régionales, mais qui appartiennent selon moi à la tendance irénique, et non la tendance polémologique. Je fais l'économie du passage par les grands théoriciens....

GP égale effectivement RI + Stratégie + économie, c'est ça l'intérêt.

Pour le reste, il est évident qu’entre un synopsis et une conf suivie d'un débat, il y a la même différence qu'entre un squelette et un corps charnel....

2. Le lundi 19 septembre 2011, 21:10 par nikesfeld

Bonjour,

Je ne comprends pas le thème de l'intervention.
" sur la question du cadre géopolitique " ... de quoi ?

En lisant votre post on a l'impression de parler non pas de cadre mais de contexte. Contexte renvoie à une actualité !
S'il s'agit de parler du contexte géopolitique actuel, alors ok cela se rapproche d'une synthèse de l'état des forces en vigueur dans le concert des "nations".

Mais le principe même d'actualité n'est elle pas une illusion, si on se place dans le champ des volontés et des idées?

Posons une idée comme ça, pour rendre la chose intéressante, le cadre géopolitique n'est il toujours pas structurée actuellement sur la base d'un conflit la guerre froide ?
Car à la menace virtuelle d'un accroissement des conflits par la disparition d'un centre de gravité unique n'est qu'une hypothèse.
On n’a pas vu une alliance franche et sincère entre anciens adversaires... On a plus l'impression actuellement d'un délitement des périphéries par rapport à la force d'attraction des puissances.
A ce jeu là, on peut se demander si ce n'est pas la dé-géographisation des marchés financiers qui a conduit à l'usure du capital de puissance US.

Si on pense d'ailleurs que la géopolitique puisse "cadrer", l'activité humaine à l'échelle mondiale. Parce des tenants du pragmatisme pourraient toujours dire que l'irrationnel est le meilleur cadre de celle.

égéa : je ne suis pas sûr de comprendre tous vos développements. Cadre ou contexte : je crois comprendre de votre nuance qu'un "cadre" détermine, quand un contexte n'est que contingent. Si vous vous référez alors aux vieux canons d ela géopolitique (Geoplitik) très déterministe et fondée uniquement sur des facteurs géographiques (Terre/mer, heartland/rimland), effectivement, nous en somme sortis et il ne s'agit pas de "cadre".

Il reste que la géopolitique est d'abord une analyse qui a abandonné ces "schémas" qui, comme tous schémas, ont le mérite et le défaut de la simplicié. Cette analyse vise à constater un cadre qui est, forcément, contextué. Mais derrières les grandes zones, leur poids relatifs et leur évolution comparative en termes de puissance, il convient de s'interroger sur des tendances 'un niveau supérieur, plus "cadrantes", ce qui est l'objet de la troisième partie.

3. Le lundi 19 septembre 2011, 21:10 par Morty

Tout d'abord merci pour tous ces billets que je suis tres regulierement, et donnent un autre eclairage.

Dans votre analyse geographique, vous ne faites pas allusion a l'Inde, voire au Bresil, alors que ce sont des pays du BRIC.
Certes je pense que ces deux pays font moins de "bruit" que la Chine ou la Russie, mais leur influence n'en demeure pas pour autant negligeable, mais s'ils restent beaucoup plus centres sur leur zone d'influence.

égéa : malheureusement, je n'aurais qu'une demie-heure pour parler.... Il faut faire des choix. Je ne peux donc parler de toutes les zones, mais évoquerait votre point au travers de la question de l'émergence : est-ce un phénomène économique simplement, ou géopolitique ? le débat n'est pas clôt....

4. Le lundi 19 septembre 2011, 21:10 par nikesfeld

@ égéa-->
Mon premier jet ci dessous consiste à dire que la géo-politique, telle qu'on la conçoit actuellement, n'est pas nécessairement n'ont plus ce qui détermine le mieux l'activité humaine.
"Parce des tenants du pragmatisme pourraient toujours dire que l'irrationnel est le meilleur cadre de celle."

Un bilan correct de la situation entre états ne conduit pas nécessairement à extraire les tendances stratégiques.
Pourquoi ne pas plutôt regarder les stratégies pratiquées par les praticiens sic. et celles qui gagnent dans le contexte actuel?

Votre chapitre 3/ parait soit trop général par rapport aux autres soit en fait le vrai coeur du sujet de votre présentation.

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