1/ On peut tout d'abord en faire une analyse géographique, parcourant les zones les unes après les autres :
- une Europe en situation de déflation stratégique ;
- une Amérique en déclin stratégique, risquant l'implosion politique et se réorientant vers le Pacifique ;
- un Moyen-Orient en pleine reconfiguration à la suite des révoltes arabes, de l'impasse persistante du conflit israélo-arabe, des incertitudes turque ou iranienne ;
- une Afrique en croissance malgré d'immenses carences d'infrastructures publiques ou privées ;
- une Russie écartelée entre une économie de rente et une implosion démographique inquiétante ;
- une Chine fascinante mais plus fragile qu'il n'y paraît ;
- une émergence qui est plus un concept d'analyse qu'une pratique politique influente dans la communauté internationale.
2/ On peut également proposer un diagnostic plus transverse autour de quelques thèmes :
- un monde zéropolaire plus que multipolaire ;
- la faible puissance des régulations collectives (ONU, G8, G20, OMC, OTAN, ...) ;
- une dialectique renouvelée pour l'accès aux ressources rares, objet à la fois de l'économie et de l'écologie ;
- une planète qui se rétrécit et se remplit ;
3/ Ce diagnostic entraîne des tendances stratégiques :
- la disparition de menaces clairement identifiées, mais l'augmentation de risques, facteurs de surprises stratégiques ;
- une possibilité d'unification, version heureuse de la mondialisation comme mise en partage de l'humanité, grâce à des ressources d'intelligence et aux effets d'une résilience mondiale ;
- une possibilité de fragmentation, l'absence d'ordre du monde et l'augmentation des acteurs multipliant les occasions de conflit chaotiques et plus ou moins maîtrisables.
J'espère donc vous retrouver jeudi 22 (à/c 19h30). Inscription préalable obligatoire dans la limite des places disponibles
O. Kempf