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Opératif

Pas mal de discussions ces temps-ci autour de la notion d'opératif. Et je dois admettre que ma position évolue. Un billet pour coucher quelques réflexions, non définitives cela va de soi. Vous devez donc critiquer et charogner.

source

1/ J'avais en effet une compréhension assez inspirée par l'histoire : aussi bien celle de la deuxième guerre mondiale (plusieurs théâtres, chaque théâtre étant opératif) que plus récente (AFSOUTH étant opératif des deux opérations SFOR et KFOR, JFC Naple Traitant KFOR et OUP). A tout le moins pouvait-on dire que l'opératif était forcément interarmées. Mais il pouvait y avoir du tactique interrmées, donc le critère ne suffisait pas.

2/ Je crois que l'approche géographique ou intercomposante n'est plus suffisante. Et que l'opératif est peut-être le moyen d'assurer une complexité.

  • tout d'abord, avec le processus de ciblage (Joint Coordination Board) qui ne peut être fait que localement mais pas au niveau tactique
  • ensuite avec l'action info ops, qui emporte tous les effecteurs (psyops, EW, Public Affairs, LID, ...) dont ne dispose pas le niveau tactque
  • enfin et peut-être surtout avec un métier de synchronisation des temporalités : cela nous éloigne sacrément du critère géo que j'avais d'abord à l'esprit.
  • Bref, l'pproche par les fonctions menées, plus que par le "niveau" (entre stratégique et opératif) paraît la plus fructueuse : elle évite surtout le salmigondis du tactico-opératif qu'on voit partout et qui ne signifie rien....

3/ Pendant ce temps-là, le niveau stratégique s'occupe du dialogue avec le politique, de l'interministériel et de la synchronisation des différentes opérations (cas du CPCO). Il n'a pas le temps pour regarder en détail les choses. Cela évite le micro-management (d'ailleurs, l'opératif lui-même n'a pas à s'occuper du VAB au coin du bois).

4/ Cela pose dès lors la question de l'emplacement de ce niveau opératif :

  • en arrière (comme Brunssum par rapport à la FIAS ? Mais certains affirment que la FIAS est de niveau opératif) ?
  • en colocalisé (mais avec le risque de la confusion avec le niveau tactique, même interarmes, cf Licorne par exemple).... ?

Je ne sais....

5/ Alors, l'opératif est-il le lieu où l'on manœuvre les intersections de sphères stratégiques ?

Voila : c'étaient mes deux centimes dans la machine....

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 7 octobre 2011, 19:36 par

Vos réflexions sont intéressantes, mais après tout, on ne peut concevoir l’un sans l’autre : L’opératif dont la finalité est l’action ne saurait se passer du stratégique plus orienté vers la réflexion spéculative.. Quant à les situer géographiquement, cela n’a plus aucun sens dans la mesure ou l’opératif est parfois situé à des milliers de kilomètres du lieu de l’action (drones, traitement de cibles humaines, renseignement etc.. ) tout à coté du stratégique ce qui ajoute sinon de la complexité au moins de la confusion. L’intersection entre ce qui est du domaine de l’opératif et du domaine stratégique est d’autant moins satisfaisante que le tireur d’élite embusqué au coin d’un bois et tenant dans sa ligne de mire Ben Laden aurait pu recevoir l’ordre de na pas tirer… On le dit ! (C’est ainsi que l’on s’exprime en Corse) ..Et dans ce cas à quelle intersection se situerait le domaine opératif et le domaine stratégique ?

2. Le vendredi 7 octobre 2011, 19:36 par

Bonjour,
Encore un excellent billets (y en a-t-il de mauvais ici??). Je rejoins Roland sur sa remarque de positionnement. Quand je reçois un ordre par radio, difficile de savoir si l'individu qui parle est à 10m ou à 1000km.
Le problème se pose sans doute plus en terme de vision du terrain. Lorsque je donnais des cours de secourismes chez les sapeurs-pompiers, j'avais souvent des stagiaires qui "passaient des messages" incomplets. On voit quelque chose, on le raconte de façon très imparfaite en pensant qu'on donne toutes les infos. A quasiment tous les cours, je prenais un malin plaisir, en fin de réception du message du stagiaire, message dans lequel j'avais droit à plein de détail, à répondre "Bien reçu. Pouvez-vous m'indiquer si la victime est enceinte". Il s'en suivait un petit silence durant lequel le stagiaire se disait "Oh purée, j'ai oublié de dire que c'est un homme"...

Peut-être que le problème de l'opératif se situe là: comment gérer de l'opératif de façon correcte si on a pas les bonnes infos? Et si on multiplie les drones et les vue satellites, est-ce que ce sera suffisant? N'y a t-il pas un risque de s'auto-intoxiquer?
Par contre, quand Roland dit que le niveau stratégique pouvait dire au soldat de ne pas tirer, c'est exact, mais c'est une ingérence qui à terme est lourde de conséquence car elle brise la ligne hiérarchique et démontre que la mission n'a pas été bien définie.

égéa : tout à fait d'accord avec votre dernière remarque....

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