1/ Pourtant, ce sont de très belles machines, et je garde encore en mémoire cette visite au salon du Bourget, au printemps dernier. Je comprends donc la fascination du public, et l'enthousiasme des dompteurs de montures. Surtout que j'eus la chance, il y a trois fois trente-trois ans, de monter par deux fois dans un avion d'arme : émotions garanties, et d'abord physiques. Bref, c'est un truc de mec (pardon, mesdames, pour ce machisme insupportable mais c'est quand même ce qui vient à l'esprit quand on redescend, chamboulé, du truc qui vous a envoyé en l'air).
2/ Donc, une fois mise au point l'absence d'hostilité de ma part, un peu d'explications sur la provoc, même si vous commencez à me connaître et à savoir que ce n'est jamais méchant.
3/ L'idée, c'est de constater que l'avion de chasse, cette artillerie aérienne, ne combat plus désormais qu'à distance. La sophistication des armements embarqués fait que les performances pures de l'avion sont moins importantes. Autrement dit, si j'ai bien compris, il n'y aura plus de duels aériens. Je relisais l'autre jour les premiers volumes de Buck Danny avec les combats tournoyants, les accélérations et freinages, les virages courts et amorces de vrilles, bref, toute cette voltige aérienne qui reproduisait là-haut une sorte d'escrime à trois dimensions.... Dans notre esprit, la chasse c'est Guynemer, c'est d'Artagnan qui a un Sabre au lieu d'une épée et qui feinte et esquive en 3D....
4/ Oui mais : est-ce réaliste ? Est-ce probable ? Non, radars et missiles de longue portée semblent avoir condamnés ce type de combat. Comme si la chasse avait laissé la place au bombardement. Les avions ne s'approchent plus les uns les autres, ils ne se voient plus "à vue d’œil" même s'il s'observent grâce aux multiples senseurs qu'ils emportent.
5/ Car désormais, les missiles portent à plusieurs dizaines de kilomètres. Et surtout, l'avion est concurrencé par d'autres vecteurs, avec toujours plus d'automatisme : missiles de croisière et drones armés, pour ne parler que de ceux qui sont aujourd'hui présents sur étagère. C’est-à-dire que l'homme a de moins en moins besoin d'être embarqué.
6/ Même la fonction d'observation n'a plus besoin, aujourd'hui, d'être pilotée. Au fond, la dernière fonction où l'homme est indispensable, c'est le bombardement nucléaire. Car il faut garantir que jusqu'au bout, un homme sera le dernier relais de la volonté présidentielle lors du déclenchement du feu. Est-ce la seule justification résiduelle de l'avion ?
Que répondrez-vous à Candide ?
MAJ : En fait, ce billet est écrit pour le centenaire de cette citation de Foch : "Les aéroplanes sont ds jouets scientifiques intéressants, mais sans valeur militaire". Ce fut dit en 1911, et je crois qu'il fut nommé maréchal peu après.....
O. Kempf
1 De Nono -
- Les performances ont encore "un peu" d'impact, ne serait-ce que parce que ça augmente la portée des armements embarqués: entre un missile air-air tiré à M 0.6 et le même tiré à M 1.2, les performances ne seront pas les mêmes. Idem pour les bombes (le F-22 tire ses SDB en supersonique, d'où un grand gain de portée pour une munition non propulsée). Donc plus de performances du tireur = plus de performance pour les armements embarqués.
- De même, être performant et manoeuvrant réduit les performances des missiles adverses: grosso modo, plus vous "bougez" quand le missile ennemi approche, plus celui-ci va perdre son énergie (donnée grâce à l'impulsion initiale du moteur fusée) à essayer de suivre, jusqu'à ne plus avoir ni énergie ni vitesse. C'est pour ça que la portée sur une cible non manoeuvrante est beaucoup plus importante que sur une cible qui manoeuvre fortement.
- Donc un chasseur ultra performant apporte, donc en fait les avions actuels en sont arrivés à un compromis qui fait que gagner un peu plus en performances soit coûte cher (vitesse, altitude), soit devient physiologiquement difficile pour le pilote (accélération subie). Donc la plupart des performances maximales actuelles sont une sorte d'état de l'art que l'on doit atteindre, sinon, on n'est pas assez performants.
- mais alors, si le pilote embarqué est limitant, pourquoi ne pas le déporter? Mais dans ce cas, on crée d'autres limitations: il faut une liaison de données, donc la sécuriser (contre les intrusions, les brouillages, les conditions de vol,..), et ça entraîne du retard. Il faut aussi de l'intelligence embarquée pour que le machin volant réagisse un peu tout seul, mais ce n'est pas aussi facile... En plus, la liaison de données crée du retard pour les ordres données par l'opérateur (cf les robots russes sur la Lune..), surtout en cas d'utilisation de liaison satellite. Dans le pire cas, si l'automatisation n'est pas assez bonne et le retard trop grand, le drone est abattu avant d'avoir pu réagir. Et je ne crois pas que quiconque ait eu pour l'instant l'envie d'enlever l'homme de la boucle, au contraire. Le micro-management décrié à droite et à gauche montre au contraire l'envie de garder un contrôle humain "de haut niveau" (au sens de celui qui donne les ordres)...
- quand aux armements ultra performants, ils sont aussi ultra chers, et pour détruire un pick-up Toyota avec un mitrailleuse, le canon suffit bien, et pour un peu plus gros, de la roquette éventuellement guidée laser ou de la bonne vieille bombe guidée laser. Le missile de croisière sera employée contre les objectifs de grande valeur. On parle aussi de Time Sensitive Target: il faut tirer vite ("tir à la hanche", à la limite!!). Donc impossible avec un missile de croisière. Mais on peut le faire avec un drone (modulo les limites ci-dessous). Par contre, on ne fait pas encore de drones qui fasse du combat air-air, car il faut bien les détruire ces aéronefs (drones ou avions pilotés). Les SAM? C'est une solution, mais pas la seule...
Bref, les missions et les rôles de l'aviation changent, la forme aussi, mais mêmes les nouvelles technologies ont leurs failles. On parle de cyberwar, de pénétration de réseaux.. Et un drone, c'est quoi? un bout de réseau...
égéa :excellente conclusion de votre commentaire (mais pas de la conversation)
2 De JH -
On ne peut certainement pas résumer l'emploi des forces aériennes à une "artillerie", terme qui n'a que peu de sens d'ailleurs : ce n'est pas le même travail, pas la même précision, pas la même rhéostaticité (ce qui rend d'ailleurs l'homme indispensable)... sans même parler des nouvelles formes de doctrines d'attaque stratégique.
Tiens, sais-tu qu'en Chine, le n°4 de la CMC, général de son état, soutient que "sa" force aérienne doit pouvoir gagner une guerre à elle seule ? C'est peut-être naïf de sa part, mais c'est ainsi...
Sur le combat, je ne serais pas aussi affirmatif. Tout le monde renouvelle ses forces... et bosse en vue du combat. Même les irréguliers se dotent en capacités aériennes. Le déterminisme historique des "plus trop possible", je me méfie ;o) Bon, allez, un peu de pub pour terminer : http://www.dsi-presse.com/?p=3269
égéa : eh! eh! Mignon, ton rhéostaticité : je connaissais l'anticité, mais pas celui-là. Artillerie comme arme d'appui et de tir indirect : si, je crois qu'on peut le dire. J'ai le sentiment que dans l'ordre d'apparition des fonctions, ce furent observation, bombardement, chasse, transport (schématisé, of course). Après, tout le monde est revenu des illusions de Douhet. La question que je pose n'est pas : faut-il passer par l'espace aérien puisque bien sûr, il le faut. Mais l'avion de chasse est-il le meilleur outil pour le faire ? J'aime bien les question ..onnes, car souvent elles forcent à des réponses plus subtiles et intelligentes.
3 De JH -
Tu as une réponse en 6 pages dans DSI n°74 ;) Et sur l'artillerie et ses différences rhéostatiques avec la force aérienne : http://www.dsi-presse.com/?p=2845 (je sais, je spamme ;o)
4 De DE -
Pour ma part je voit un autre probleme, technique celui-là, qui devrait permettre a l'avion d'exister encore quelque temps.
Le drone americain sentinel qui se serait "égaré" en Iran: je crois que les Iraniens affirme avoir piraté son systeme pour le forcer a attérir chez eux. Même si c'est une invention de leur part c'est toujours un risque présent. Si le réseau est piraté l'opérateur peut perdre le controle de l'appareil au profit d'un autre. Tandis que si l'opérateur est dans l'appareil il est toujours le dernier maitre a bord.
5 De Midship -
je suis resté bloqué sur le trois fois trente-trois ... je pose un je retiens deux ... what ? Il n'y a plus de limite d'âge dans l'active ?
Ce que je retiens plus sérieusement, c'est la notion de coût. Il ne sera pas possible de dire que les avions coûte trop cher si on les remplace par des missiles au même prix, et vice-versa !
égéa : 3x33 ans : vieille expression de cornichon !
6 De Boris Friak -
Les deux missions réélles de la chasse ne sont-elles pas le "far air support" et la police aérienne (identification et accompagnement d'aéronefs civils) ?
Dans les deux cas la facteur humain est essentiel.
Pour le CAS, cela devient une mission exécutée par les hélicoptères.
7 De -
Tiens l’avion de chasse existe encore ? Le terme multi-rôles n’est-il pas le plus approprié ? Ce qui veut dire que le « chasseur », le Rafale en est un bon exemple, est à la fois intercepteur, camion à bombes, plate-forme missiles, avion d’attaque est d’appui sol/sol et air/mer, apte à la reco. et à faible signature radar sans être furtif, à capacité nucléaire ( d’ailleurs si l’avion vecteur nucléaire garde tout son sens, c’est que jusqu’à la dernière seconde une mission peut être annulée, reportée ce que ne peut faire un missile). Bref le couteau suisse refusé par la Suisse, mais c’est une autre histoire. Capable de voler à Mach 1,8 ce qui est suffisant pour se positionner face à, ou poursuivre un intrus hostile. Il est construit en collaboration avec Dassault, l'électronicien Thalès et le motoriste Snecma (groupe Safran), ce qui démontre bien que la valeur d’un avion se mesure essentiellement par la valeur ajoutée de son électronique et de l’intelligence qui le manage..
Si l’homme reste présent, c’est qu’il est le meilleur des capteurs et le meilleur des décideurs, acteur indispensable dans le Network Centric Warfare, et que sa capacité d’analyse dans la boucle des différents systèmes d’information est irremplaçable. En Afghanistan aucun drone si perfectionné soit-il n’intervient en Close air support qui nécessite une précision d’objectif c’est à dire un choix visuel extrêmement fin et un dialogue avec le JTAC/TACP. Le drone est un élément précieux de reconnaissance ou de létalité que dans des cas très particuliers et reste tributaire d’un bout de réseau (merci Nono), sujet à tous les brouillages et dont la souplesse dépend de paramètres extrêmement complexes et lourds à mettre en œuvre.
Bref à question iconoclaste réponse iconoclaste, la France a-t-elle assez d’avion de combat ? Selon le livre blanc 300 avions dont 70 projetables, les Etats-Unis possèdent 2970 "chasseurs", la Chine 2344, la Russie 1509, l’Inde 676, et le Pakistan 423 (chiffres de l’étude World Air Forces 2010 de Flight Global Insight).L’Ukraine (579), la Syrie (483) ou la Corée du Nord (664) .. Certes sur ce nombre combien sont en état de voler, mais sur nos 300 théoriques dans l’hypothèse d’un engagement dans un conflit majeur combien de temps pourrions nous tenir et avec quelle quantité ?
8 De Kouak -
Déjà, un avion de chasse est nécessaire pour la défense aérienne, même si aujourd'hui ça s'apparente plus à de la police. Donc il faut un minimum de performance et d'humain à bord pour juger de la situation.
Mais on ne sait pas de quoi demain sera fait. Donc en partant du principe de qui peut le plus peut le moins, autant s'équiper d'appareils à hautes performances pour donner de véritables capacités de combat aérien. Performances qui ont encore un sens, comme le dit Nono, car en combat aérien la vitesse permet de choisir de s'engager et de désengager d'un combat, et le plafond de voir plus loin et transformer son altitude en vitesse.
Pour paraphraser Viper de Top Gun, le combat aérien est un art, et un ordinateur est incapable de créer. De plus, viseur de casque et missile hyper-manœuvrant sont à même d'atténuer la limite physique qu'est la résistance du pilote aux G.
Si dans nos conflits actuels, un jet capable de mach 2 et de 15 000 de plafond est un trop grand luxe, ce n'est pas tellement la pertinence de posséder ce genre d'appareils qui est en question mais le fait que l'on ait que ça à mettre en ligne. Un appareil comme l'A-10, le Su-25 ou le Jaguar ont leur sens de même, qu'un retour du Bronco. Petite merveille rangée au placard sur le culte de la performance (dont je n'ai pas encore l'article de DSI qui lui ait consacré). Il faut un retour à la rusticité. Se soviétiser en quelque sorte.
9 De -
« La dernière fonction où l'homme est indispensable, c'est le bombardement nucléaire. » Voilà une affirmation plus proche du romantisme échevelé que de la rationalité pure et dure, désolé de vous contredire cher OK. En fait la fonction où l'homme est encore indispensable, c'est la conception de l’armement et son assemblage : les ingénieurs et techniciens sont à l’origine de la performance des matériels pendant que les « gonfleurs d’hélice » restent indispensables même et surtout avec les drones.
Concernant le personnel navigant (je me réfère au commentaire n°1, de Nono) les limites du cerveau embarqué ou plus exactement de l’emballage de viande et d’os qui lui est indispensable pour fonctionner, s’ajoutant à tous les problèmes que pose sa capture éventuelle par l’ennemi, donnent l’avantage aux drones.
Quant aux délais de transmission des infos et des ordres avec le drone, la comparaison avec les missions lunaires n’est guère convaincante car les distances ne sont pas les mêmes : il faut deux à trois secondes pour échanger un signal radio avec la Lune, alors qu’il faut, au grand maximum, quelques dixièmes de secondes avec la Terre même en passant par un satellite qui, de plus, n’est pas toujours indispensable.
Le brouillage et l’intrusion dans les transmissions sont effectivement une donnée à ne pas négliger, mais c’est un problème vieux comme les trans qui rejoint celui des moyens cyber de la guerre et qui n’est pas spécifique à l’aéronautique ni spécifique au dialogue avec les robots.
En aéronautique militaire comme civile, on peut se demander si le XX° siècle ne restera pas dans l’histoire celui des avions pilotés comme il fut, dans d’autres domaines (la pellicule argentique, le 22-Asnières… et tant d’autres) celui d’inventions certes géniales mais destinées à être bientôt dépassées.
---------------------------------------------------------------
Je fais maintenant suite au commentaire n°2 : parmi les missions dévolues aux aviateurs, Olivier Kempf en oublie deux.
L’appui ARDM (au ras des moustaches) au profit des armes de mêlée. Pour ça je préfère cent fois les artilleurs ou les hélicos parce qu’ils ont une énorme qualité : leur lenteur. Pour l’aviateur lancé à 750km/h, une seconde suffit à commettre une erreur de deux cents mètres : pour le fantassin, ces deux cents mètres représentent la différence entre l’appui efficace et les pertes par tir ami. J’ai toujours eu très peur de l’appui-feu effectué à mon profit par les aviateurs, aussi attentifs soient-ils, parce qu’une seconde d’erreur ne me laisse pas le temps de réagir. Du fait de ce danger, le fantassin que je suis préfère que l’appui-feu de nos avias vise des objectifs moins proches, c’est-à-dire la deuxième ligne de l’ennemi, ses appuis, son commandement, sa logistique. Pour mon appui contre la première ligne ennemie je préfère des gens qui vont moins vite que les aviateurs : les artilleurs ou l’ALAT. Pour mon appui contre la deuxième ligne ennemie, des drones feront parfaitement l’affaire et ça évitera de devoir aller chercher le pilote si l’engin volant se fait descendre.
La deuxième mission qu’Olivier Kempf a oubliée remonte aux tous débuts de l’aviation, la Grande Guerre : l’aviation permettait à la presse grand public de faire diversion. Pendant que l’on parlait des exploits de Guynemer, l’on ne disait pas que la guerre tuait mille jeunes Français chaque jour. Guynemer, jeune parisien de bonne famille surnommé « l’As des As », permettait au lecteur (c’est-à-dire aux civils qui savaient lire, une rareté à l’époque) d’oublier la populace qui souffrait et mourrait dans les tranchées. L’As des As est l’ancêtre de nos Chevaliers du Ciel d’aujourd’hui ou plus exactement d’hier, déjà dépassés, une courte lignée qui a réussi pendant un temps à faire oublier que la guerre, celle du fantassin, celle que les Kouchner, Lévy et autres cuistres ne veulent pas connaître mais dont ils veulent bien parler, n’est pas photogénique.
10 De oodbae -
bonjour,
A tous ceux qui veulent comparer les drones et les avions pilotés à la main, je suggère de lire les divers billets d'electrosphere, pour confirmation ou infirmation:
http://electrosphere.blogspot.com/s...
cordialement
11 De Donald -
Quelques pistes de réflexions : s'il y a bien une mission qui peut être effectuée par des drones c'est la permanence opérationnelle. En 2010 l'USAF a formé plus de pilotes de drones que de chasseurs.
Quant à l'utilisation du terme artillerie volante, c'est méconnaître le travail des gens qui sont dans ces avions. Les TIC sont bien contentes quand les avions viennent les appuyer. Les aviateurs ne sont pas des artilleurs à 750 km/h ou des camions volants pour ne parler que des avions, il est peut être temps en 2011 d'arrêter avec ces gué-guerres stériles entre composantes. Les FS çà marche, l'inter-arme çà marche...
Pour conclure sur la questions de départ, au même titre que le char, l'avion de chasse n'est plus à mon sens l'outil de demain pour les aviateurs. Il est temps d'armer nos avions de transport comme les américains et de développer très sérieusement des drones
12 De Drouot -
Bonjour à tous (c'est ma première intervention sur la fréquence).
Je vous fait part de trois remarques :
- l'opération "Harmattan", l'autre campagne de Libye, est un réel succès ; c'est celui de l'arme aérienne. Les chasseurs des forces aériennes sont entrés les premiers, ont neutralisés les moyens de Kadhafi (blindés et chasseurs)et leurs actions se sont inscrites dans la durée, aux côtés des forces alliées. L'opération a commencé le 19 mars... Le 24 août marque le premier vol opérationnel du drone Harfang sur le théâtre... Comme chacun le sait, les drones US ont participé aux manoeuvres dès le début mais il serait intéressant d'étudier la contribution des drones dans la globalité des opérations aériennes. Le drone est donc un moyen complémentaire de l'avion piloté de combat.
- L'avion de chasse ne peut être comparé uniquement aujourd'hui à un artilleur aérien. Je ne reviendrai pas sur la conception et le caractère omnirôle de notre Rafale, mais des conflits récents ont démontré que le combat aérien est toujours d'actualité. D'ailleur, nos patrouilles (défense aérienne)ne vont-elles pas au plus près de la menace afin de l'identifier ?
- dernière remarque pour répondre au fantassin Cadiou : l'appui aérien "ARDM" est soit planifié ou alors, il répond à une situation d'urgence. Les marsouins de Centrafrique ou ceux d'Uzbeen en savent quelque chose (les premiers en ont bénéficié, les seconds, malheureusement non ; excès de confiance ???). Le 155 ou le mortier de 120, les HLO ne peuvent toujours appuyer (ou quand ils le peuvent) les colonnes isolées et les forts Saganne perdus au milieu de rien !!!
égéa : bienvenue à Drouot. Golf ou hôtel ?
13 De Abd Salam -
Monsieur Kempf,
Dans années 50-60, il y a déjà eu des rigolos pour faire la même erreur... et penser que les avions ne servaient plus à grand chose, et que les "armes intelligentes" feraient tout le boulot !
Résultat, dans les années 70, il a fallu réapprendre en urgence aux pilotes US à faire du pilotage de combat (les fameux programmes "topgun") !
Les USA, pour ne citer personne, avaient aussi espéraient pouvoir faire la guerre totalement de loin (et sans jamais plus risquer la vie des soldats) grâce à la technologie... malheureusement, la réalité leur a appris que l'infanterie n'était pas encore pour les musées.
égéa : oui, mais l'infanterie ne vole pas en avion... et topgun ce n'est pas de l'infanterie. Et c'est vrai que je suis un rigolo, et en plus tout à fait technolâtre et ultra-atlantiste, comme mon blog le prouve à toutes les pages.
14 De yves cadiou -
Apercevant, depuis mon Fort Saganne du 15 décembre, que le débat est relancé j’en remets une louche.
La provocation était annoncée dès le début du billet, on comprend que certains lecteurs prennent la mouche. Surtout les aviateurs qui sont quand-même les mieux équipés pour ça.
1 Je dis tout de suite qu’avec mes camarades de Fort Saganne, on accepte tous les moyens qui se présentent mais on évite de leur demander l’impossible. Or je confirme : l’appui au ras des moustaches (ARDM) avec des avions rapides, pilotés ou non, c’est risqué. Je leur ferai faire du bombardement sur la deuxième ligne ennemie (le tir sur les arrières ennemis, c’est mortel pour les arrières et très démoralisant pour la première ligne ennemie). Dans les armes de mêlée, le tir sur un ennemi qui n’est pas à notre contact, on appelle ça « couverture ». Si Fort Saganne est à distance de tir de la mer, j’en ferai autant avec les canons des bateaux-sur-l’eau : ces canons sont stabilisés par des dispositifs perfectionnés mais il reste une certaine imprécision comparable à celle des avions rapides : donc pas d’appui ARDM mais de la couverture. L’appui ARDM (distance trois à cinq cents mètres quand-même) est l’apanage des artilleurs et des mortiers, avec des canons solidement assis sur le sol et non portés par les fluides que sont l’eau ou l’air. Les artilleurs, terriens, présentent une autre qualité, c’est qu’ils ont quelques notions du combat d’infanterie, comme d’ailleurs les personnels de l’ALAT. Par conséquent pour la couverture-feu au profit des Trosol, l’avion ou le drone conviennent et sont équivalents. L’avantage du drone, c’est qu’on n’engage pas un pilote qui peut se faire tuer ou capturer.
Pour les missions de reconnaissance aussi, un drone évite d’engager un pilote. Il en est de même dans tous les domaines, pas seulement celui du combat : l’exploration spatiale et celle des fonds marins se font désormais avec des robots. Le jour où l’on commencera les voyages dans le temps, on y enverra des sondes, pas des pilotes. La reco, c’est pour les robots.
2 Il reste les missions de police du ciel (commentaires 6 et 8) auxquelles je ne connais rien mais qui m’intéressent en ma triple qualité de citoyen, de contribuable et de voyageur. Il me semble que pour aller identifier un airbus, un drone peut le faire comme un avion piloté. Quant au « contrôle » proprement dit de l’airbus, c’est-à-dire l’inspection de son chargement ou de ses passagers, il me semble que ni l’avion piloté ni le drone ne peuvent le faire : on ne demande pas à un motard de la Gendarmerie de contrôler un autocar en roulant à côté.
Enfin pour le combat air-air (commentaire n°1) on ne fait pas encore de drone mais lorsque ça se fera, du fait que "le pilote embarqué est limitant" (commentaire n°1), le drone aura l’avantage d’être moins fragile et plus manœuvrant que l’engin avec pilote embarqué.
-------------------------------
Addendum
Anecdote imaginaire au sujet des plans d’exposés dont on parle parfois ici : NB d'égéa : a été coupé, fait l'objet d'un billet en soi. Merci Yves.
15 De Reglo -
Quelques pistes de réflexion non exhaustives liées à mes connaissances assez pointues sur l'arme aérienne.
Le drone est un formidable outil qui est complémentaire des avions de chasse et on ne saurait supprimer tous nos avions pilotés pour plusieurs raisons :
- lors d'une mission police du ciel, il faut pouvoir analyser une situation que de simples capteurs et un opérateur à distance ne pourrait évaluer. De plus, s'il fallait arraisonner ou escorter l'appareil, un drone ne pourrait tout simplement pas le faire.
- les missiles permettent aujourd'hui un combat à longue distance et de ce point de vue, effectivement le drone peut paraître le mieux "armé". En revanche, en ce qui concerne l'évaluation des règles d'engagement parfois très alambiquées, l'homme reste seul juge et le déport des responsabilités peut rendre les éléments caduques, surtout si il faut aller jusqu'à la VID, c'est-à-dire la reconnaissance visuelle de l'objectif avant de pouvoir initier toute autre manoeuvre. On le voit donc, c'est surtout beaucoup plus subtil qu'un combat de loin ou une artillerie aéroportée dont on parle. Mais vous deviez déjà le savoir...
16 De oodbae -
Il faudrait penser à cesser de surévaluer la puissance de l'esprit humain. Les programmes informatiques sont aujourd'hui capables de prendre des décisions très fines, en plus de pouvoir contrôler des processus très précis tels la gravure de DVD ou de processeurs à l'échelle de 10 nanomètres. Ainsi qu'en rapporte cet article: http://www.01net.com/editorial/5284...
Si Deep Blue a pu gagner aux échecs contre des champions tels Kasparov, c'est qu'un programme est aujourd'hui capable de distinguer des feintes et des leurres. Or, à la différence des humains, les ordinateurs progressent toujours. Ainsi l'a démontré IBM avec le programme Jeopardy (même lien).
Beaucoup de gens s'imaginent le processeur d'un drône tel un petite boîte toute bête ronronnant comme une machine à café. Hors, un programme informatique, c'est plus que cela, comme le montrent toutes les actualités se rapportant à la propriété intellectuelle (l'interdiction de la tablette Samsung dans l'UE par exemple). Un programme informatique, c'est le condensé de la science de dizaines, voire de milliers d'informaticiens, mais pas seulement. C'est aussi le résultat de l'analyse de tous les rapports de terrain utilisés, des réglements (militaires dans notre cas) en vigueur, etc.
En y mettant l'équivalent d'une équipe de développement d'un gros jeu informatique, on peut aboutir à un programme de gestion de vol ayant assimilé tous les relevés et rapports de vol disponibles, alors capable aussi d'analyser les règles d'engagement, etc, bref ayant suivi une formation de pilote de chasse, formation pratique comprise. Je ne connais pas d'indication quantitative mais je crois que tout ingénieur aéronautique pourrait confirmer. Ou pas?
Ma conclusion est évidente. Le chasseur avec pilote embarqué n'a pas d'avenir, de même que le travail à la main a été remplacé par les chaînes automatiques dans tous les domaines industriels dès lors que l'amélioration du rendement économique le justifiait, parce que la performance humaine est limitée donc dépassable.
D'ailleurs, on a bien remplacé les traders par des programmes informatiques, qui sont responsables de plus de la moitié des échanges d'actions quotidiens d'après ma mémoire. Hors, malgré les ravages que cela cause (tels les oscillations à 1000 points du Dow Jones), personne ne les a retirés du service. Donc si un ou deux avions sont détruits à tort par un drône, personne ne retirera non plus les drônes du service.
17 De oodbae -
De plus, si l'on concède que les drônes sont l'avenir de l'aéronautique militaire (et/ou civile), j'aimerais bien trouver des raisons de croire que ce n'est pas une simple nouvelle course aux armements militaires semblable à la course aux étoiles des années 80 entre les USA et l'URSS, où cette dernière s'est ruinée et a creusé sa tombe en négligeant les biens de consommation au profit du complexe militaro-industriel soviétique.
En effet, contre qui se battront les drônes? La France a déjà financé le Rafale, certes génial (de renom) et multi-tâches, mais qui ne s'est pas battu contre des adversaires à sa taille (en Afghanistan? en Lybie? ). En passant aux drônes, on prépare le Rafale pour la poubelle. Résultat: un gouffre financier pour la France.
D'où ma question: est-ce que cette modernisation par les drônes est autre chose qu'un n-iéme manifestation de l'asujetion de notre pays à l'économie de guerre étasunienne? et la deuxième: Posséder une arme aérienne puissante et moderne ne prendrait il pas un sens dans le seul cas où les USA feraient ófficiellement partie des menaces sur la sécurité de la France (pour les autres pays, on peut leur envoyer la patrouille de France en super etandard, ca suffit, non? )
désolé d'infliger mon commentaire au lecteur qui aura déjà lu ces lieux communs partout. Mais comme je lis souvent que les chinois sortent leurs nouveaux modèles avec 15 ans de retard sur les occidentaux (russes compris bien sûr), je me dis que si on arrêtait d'innover, ils arrêteraient de nous copier. Et comme de toute facon on ne vend pas, on ferait de sérieuses économies.
18 De yves cadiou -
Profitant de la présence d’un commentateur avec des « connaissances assez pointues sur l'arme aérienne » (n°15, « Reglo »), je pose quelques questions candides. N’y voyez aucune malice, je cherche seulement à comprendre.
Dans ce domaine mes connaissances sont seulement celles d’un lecteur de vieilles bandes dessinées : contre Buck Danny, il y a longtemps que les Méchants ont utilisé en combat aérien des drones présentant des performances supérieures à celles des pilotes volants. Il a fallu toute l’habileté du scénariste et du dessinateur pour que le héros s’en sorte, utilisant le fameux délai de transmission (pourtant proche de zéro) qui rendrait le drone moins réactif.
Il reste que dans une mission de police du ciel je ne comprends pas pourquoi l’efficacité d’un pilote volant, fatigué parce qu'il subit des G dans tous les sens depuis son décollage, est supérieure à celle d’un télépilote. Si un airbus (nom générique pour un transport aérien de passagers ou de fret) traverse notre espace aérien en ligne droite, à vitesse et altitude constantes, sans répondre aux appels radio, que peut faire un pilote que ne ferait pas un drone ? Si l’airbus est lui-même un drone transportant n'importe quoi (par exemple une arme nucléaire pour passer sous la DAMB), alors ni notre pilote de chasse ni un drone intercepteur ne verront qu’ils sont en présence d’un airbus-drone hostile.
Par ailleurs, qu’appelle-t-on « arraisonner » un avion ? Arraisonner un bateau, j’imagine : je suppose qu’on le prend à l’abordage et qu’on l’investit avec un équipage de prise. C’est acrobatique mais possible. A 12000 mètres d’altitude et vitesse 900 km/h (pardon : 40000 pieds, flight level FL 400, 480 nœuds, mach 0.84) comment fait-on pour « arraisonner » un avion qui continue sa route en silence-radio comme si l’intercepteur n’était pas là ? Dans ce cas de figure le drone et le chasseur piloté sont à égalité : ni l’un ni l’autre ne peut faire quoi que ce soit.
Mais je n’y connais rien et je veux bien admettre que je fais erreur, si on m'explique.
19 De yan -
Une limite des drones est la perception de l'environnement par le "pilote", qui ne pourra jamais appréhender aussi complètement son environnement => Ca ne marchera que pour des choses pouvant être TOTALEMENT planifiées d'avance, ce qui est rarement le cas dans les phases de conquête d'un conflit.
L'autre limite a été illustrée par l'affaire, lamentable pour les US même si l'Iran a aussi joué un peu de pipeau, du RQ170: La chaine de communication complexe nécéssaire à son controle et sa navigation seront toujours susceptibles d'être hacké... et une seule faille pouvant permettre de prendre la main sur l'armada complète, ne se reposer que là dessus serait d'une totale idiotie.
Laissons donc ces gros jouets telecommandés au domaine de l'espionnage... voir pour qq missions offensives bien ciblées en environnement dont la maitrise des airs aura été acquise... par des avions avec des pilotes dedans!
Notons aussi que les satellites auront sans doute refait leur retard rapidement pour le 1er type de mission... et que le cout non négligeable de la mise en oeuvre des drones pour le second type tout en devant conserver des avions classiques pourrait se révéler handicapant.
Au final, serait-ce une passade? Avec une probable reconversion dans des missions d'ordre public? Je le pense et au final notre loupé national sur les drones pourrait surtout couter cher à terme... à Eurocopter... qui perdrait une grande partie du marché police dans le monde entier.
20 De Anonymous -
Petite réponse à oodbae qui fait l'apologie de l'ère technologique :
Premièrement, le rendement économique n'a pas de justification dans le domaine des utilisateurs militaires et c'est bien heureux. Imaginez une guerre où chaque munition tirée doit être justifiée uniquement par son coût économique et où la stratégie ne guiderait plus les batailles?!
Deuxièmement, je suis d'accord, 70% des transactions boursières sont données automatiquement par des ordinateurs. Waouw, quelle chance, on a réussi à complètement déconnecter le système boursier de ses valeurs initiales, et ce ne doit pas être une source de congratulation mais plutôt de questionnement. Le fait qu'on arrêtera pas cela est d'une nature qui dépasse largement le problème que nous citons dans ce post. Et je ne pense pas que mettre en jeu directement la vie d'êtres humains puisse être mis au même rang...
Troisièmement et je me fais peut-être l'avocat du diable mais le Rafale nourrit une industrie et une technologie de pointe qui macroéconomiquement sont un atout indéniable. Question de souveraineté ou de vassalité face à un géant américain...? Je n'ai pas la réponse idéale. Et en ce qui concerne les Chinois, ils sortaient des modèles vieux de 15 ans mais vu l'acquisition de technologies et leur puissance industrielle, ils pourront sous peu rivaliser.
Enfin, éléments de réponse pour yves cadiou, je pense que la police du ciel est un domaine où le pilote reste indispensable. En effet, sa perception de la situation est primordiale et les délais impliqués par un opérateur au sol sont tout simplement incompatibles. Voler en patrouille serrée sur un "airbus" ne laisse aucune place au délai de réaction mais c'est surtout le fait de "communiquer" avec lui par des signaux conventionnels et les réponses ou non de cet avion qui permettent au pilote de le diriger ou de l'aider. Et là-dessus, aucun à peu près n'est possible, surtout pas un tir accidentel qui tuerait 300 personnes parce qu'il faut bien éprouver la technique! Et les systèmes de drones sont faits par des hommes dont crackables par d'autres hommes...
21 De oodbae -
@Anonymous
Merci pour votre réponse.
Je crains qu'il y ait un malentendu. Je n'ai fait à aucun moment l'apologie de l'ère technologique et ai seulement tenté une esquisse d'un constat quant à la puissance de l'informatique en général et de la robotique en particulier. Ai-je blessé votre égo en mettant une évidence les limites et dans dans une certaine mesure l'infériorité de l'esprit humain face á la puissance des robots? Croyez bien que je n'en suis aucunement désolé.
Il ne sert à aucun humain de faire la politique de l'autruche et de scander sans cesse que l'ordinateur ne pourra jamais posséder la capacité d'initiative, d'innovation, d'imagination, de création ou que sais je encore, comme si le crier encore et encore devait faire ce slogan devenir réalité. "Sésame, ouvre-toi." (les contes de mille et une nuit), "Dis ami" (le seigneur des anneaux), " Abracadabra" (tout tour de magie), ces formules dites magiques qui font devenir un mot réalité appartiennent à l'imaginaire des contes pour enfants, il faut grandir mon cher. A la limite, "Amen", "inch' allah" sont plus adultes mais relèvent de la religion, pas de la rationnalité.
Vous affirmez péremptoirement "le rendement économique n'a pas de justification dans le domaine des utilisateurs militaires". Ah bon?! vous l'avez lue dans votre dernier carambar celle là? Et le livre blanc? le vote du BUDGET de la Défense? les termes "réduction des crédits de défense" "appel d'offre " "rationnalisation des dépenses" "économie de défense" "économie de guerre"? ca ne vous dit rien, bien sûr, sinon vous vous seriez probablement abstenu. C'est pourtant un débat qui arrache régulièrement les cheveux de tous les militaires tout autour du globe, à savoir comment justifier l'investissement [économique] dans telle ou telle industrie militaire auprès des gouvernants civils.
Sans crainte de la contradiction, vous affirmez pourtant "le Rafale nourrit une industrie et une technologie de pointe qui macroéconomiquement sont un atout indéniable". Outre le fait que le rafale ne nourrit personne mais vole juste ou roule à la limite, vous décrivez quand même bien le concept des "retombées économiques" d'un programme militaire, ce qui n'est pas loin du "rendement économique" de l'emploi de telle ou telle arme au combat.
Vous dîtes: " ce ne doit pas être une source de congratulation mais plutôt de questionnement". Effectivement, une source de questionnement. Comment en est on arrivé là? On en est arrivé là parce que les rendements économiques [à court terme] ont primé sur toute autre considération, notamment l'assurance du contrôle des marchés à présent influencés par ces acteurs non-humains que sont les robots dans le cas des transactions boursières. Ca peut très bien se passer dans le domaine militaire. Ca s'est déjà passé. Vous n'avez jamais entendu parler des mines anti-personnel, l'une des armes au meilleur rendement "coût économique-dégât", dispersées par millions sans égard pour l'occupabilité des sols après la fin des hostilités? Et les lobbies dits militaro-industriels, c'est quoi sinon une pression purement économique sur les choix militaires? Mais, plus près de nous, si "le rendement économique n'a pas de justification dans le domaine des utilisateurs militaires " comme vous dîtes, pourquoi aucun pays n'a donc choisi le Rafale pour équiper ses forces, qui vainc pourtant en exercice contre ses homologues américains? allez, vous pouvez trouver la réponse tout(e) seul(e).
Vous dîtes "je n'ai pas la réponse idéale". Moi non plus. Personne ne l'a, si elle existait quelqu'un l'aurait déjà trouvée et on serait passé à autre chose. D'ailleurs, personne n'attend de vous que vous la connaissiez, la réponse idéale.
cordialement,
oodbae
égéa : des bribes de questions/réponses, sur certain aspects du débat, dans mon billet d'hier soir sur la prévision et l'incertitude (robots/vs humains).
22 De Anonymous -
@oodbae
Pour commencer, restons courtois et il ne sert à rien de prendre des airs supérieurs, cela élèvera un peu le débat.
Ensuite pour éclaircir mes propos, qui ne sont que des pistes de réflexion, j'ai bien utilisé le terme "utilisateurs militaires" et non pas celui plus global de monde militaire. Je parle là du niveau tactique et non pas du politico-militaire. Un fantassin, un marin ou un aviateur n'a donc pas de considération directe du coût de sa munition lorsqu'il doit l'employer et il en est bien heureux. Sans conteste dans les échelons supérieurs, la dimension économique prend tout son sens car le budget et les arbitrages rendus vont définir tous les moyens à disposition des armées. Laissons donc les blagues carambar à d'autres...
En ce qui concerne l'informatique et la technique, effectivement son rôle va aller grandissant mais je tiens juste à mettre en garde les personnes qui pensent que faire la guerre peut se résumer à envoyer des armées de cybertrons se massacrer sans autre conséquences. Techniquement déjà, comme je l'évoquais, les communications aussi sécurisées soient-elles ne permettent pas un emploi totalement sûr. De plus, moralement peut-on conduire des opérations de sûreté du territoire ou de combat uniquement avec des non-citoyens (comprenez robots)? Je me le demande.
Enfin car le temps presse, vous semblez bien connaître le Rafale, j'aurais aimé savoir de ce fait pourquoi on ne le vend pas selon vous? Et concernant la réponse idéale, elle peut déjà exister mais restera bien cachée du plus grand nombre car les enjeux sont largement supérieurs.
Vous voyez, une réponse peut rester courtoise...