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Global commons (2)

Poursuivons notre étude sur les "espaces d'intérêt commun", selon la traduction proposée dans un billet récent (et même si Y. Cadiou propose "communs planétaires"). Et notamment leurs aspects stratégiques.

Electric_Earth_Globe__soul-amp_8.jpg source

4/ Cette extension à la sphère stratégique a été le fait des Américains. Je ne doute pas que l'idée est venue de la communauté stratégique purment nord-américaine, je m'appuie pour ma part sur quelque chose que je connais mieux, et qui est l'OTAN. Ainsi, c'est le Commandement pour la transformation (ACT) qui a popularisé la notion, notamment au travers d'une étude accessible en ligne (à la suite d'une série d'ateliers tenus tout a long de l'année 2010). On peut d'ailleurs noter, dès le texte de présentation, la référence à Mahan et donc à une stratégie maritime : la chose n'est pas innocente, à double titre :

  • d'une part en ce qu'elle s'accorde parfaitement à la pensée américaine, celle d'une puissance d'abord navale, puissance de la mer face aux puissances de la terre.
  • d'autre part en ce qu'elle va biaiser l'approche des autres espaces d'intérêt commun, qui seront forcément appréhendés (pensés) en référence à cette expérience maritime. Il s'ensuit une analogie permanente qui a ses vertus, si on la comprend comme une analogie, donc comme quelque chose d'utile mais de forcément limité. Elle a ses lacunes, et notamment de "faire voir" les autres espaces comme un espace maritime, ce qu'ils ne sont pas...

5/ On peut d'ailleurs noter le but de cette approche maritime : Selon Mahan, "the fundamental purpose of a strong navy was not simply to attack enemies, but to protect maritime trade". Protéger le commerce maritime.... Revoici la dimension économique, mais sous un angle différent de celui de nos "communs planétaires"....

6/ Car voici l'énonciation des quatre "espaces" : mer, air, espace (pour être complet, espace exo-atmosphérique) et cyberespace. Qu'en dit l'ACT ? Il en dénote trois caractéristiques : ils sont "interlinked and critical to the prosperity and security of the Alliance nations" :

  • interconnectés
  • essentiels à la prospérité
  • et (donc) à la sécurité des nations

7/ Passons sur le syllogisme (ce qui est essentiel à ma prospérité est donc essentiel à ma sécurité....) et insistons d'abord sur l'interconnexion. Car si elle est évidente en matière de cyebrespace (puisque celui-ci est justement "caractérisé" par l'interconnexion), en est-il de même des autres espaces ?

  • pour la marine, il y a des "routes maritimes". On peut les caractériser par des ports de départ (interface avec la terre), des points de passage obligés (détroits ou caps), de différents facteurs physiques (vents dominants, courants, ....) et des ports d'arrivée. Il peut y avoir interconnexion, mais la vraie conséquence (et Mahan la met en valeur) tient à ce qu'on peut contrôler des ports, éventuellement des routes, mais on ne contrôle pas l'espace entre les routes. Surtout, on peut déborder les "routes" qui ne sont routes que parce qu'elles permettent d'aller au plus vite d'un point à un autre, en tenant compte des contraintes physiques et des possibilités du matériel (et donc de la nécessité d'escales) : c'est le principe d'économie des forces appliquée à la marine. Il reste qu'on peut sortir des routes (moindre économie) si l'on veut obtenir une autre liberté de manoeuvre (plus grande discrétion)...
  • Pour l'air, il y a également des (aéro)ports et des routes : celles-ci tiennent bien sûr compte de caractéristiques physiques, mais paraissent moins contraintes que celles de la marine. Les possibilités de variantement paraissent plus faciles. Dès lors, la notion d'interconnexion n'a pas grand sens. En revanche, la difficulté du contrôle de l'air tient à la relativement faible durée avec lequel un appareil reste en vol : l'alerte n'est pas "en l'air" mais "au sol"....
  • Pour l'espace, il y a certes quelques positions privilégiées : orbites géostationnaires, orbites basses, points caractéristiques de l'espace. Il y a beaucoup moins de ports... et l'investissement matériel, technique et financier est énorme. Toutefois, certaines "routes" (orbites) sont d'ores et déjà encombrées, et surtout les satellites qui y volent ont peu de possibilités de manœuvre. Sans compter qu'un combat sur ces orbites occasionnerait tellement de "déchets" que la route serait durablement hors d'usage....
  • Le cyberespace n'est quant à lui que constitué de ports (les ordinateurs et leurs interfaces de réseaux) et de routes : entre, il n'y a "rien" : il n'y a pas de "haute-mer" dans le cyberespace ....

8/ La perspective de l'Alliance consiste à se préoccuper de l'accès à ces espaces, et du transit sur ces espaces. Au fond, il s'agit de prévenir les stratégies de "déni d'accès" (voire de "déni de transit"). Toutefois, l'approche est très séquentielle : une fois énoncées quelques généralités sur ces "espaces d'intérêt commun", on les analyse l'un après l'autre : les marins parlent de l'espace maritime, les aviateurs de l'air, etc.... Mais au fond, on ne s'intéresse pas vraiment à la notion, qui demeure une catégorie "nouvelle", "qui fait bien", mais qui n'emporte pas, par elle-même, de conséquences stratégiques partagées.

9/ S'agit-il seulement d'un manque croissant de régulation de ces espaces ? ou au contraire, n'y a-t-il pas place pour des "pratiques stratégiques" communes, avec des particularités propres à chaque milieu qu'il aurait été intéressant d'analyser ? Après tout, penser en termes de ports, de routes et de contraintes physiques ou technologiques peuvent être des clefs d'entrée qui unifient ce domaine des "global commons". Le rapport au temps est-il le même (le danger d'une approche par les espaces consistant justement à omettre les autres dimensions stratégiques que sont le temps et les forces). De même, l'interconnexion de ces espaces mérite un intérêt : on connaît relativement bien l'articulation aéromaritime..., éventuellement aérospatiale, mais d'autres "croisements" sont possibles et doivent être décrits méthodiquement, dans une démarche générale.

L'un des lecteurs d'égéa donnera peut-être la référence d'un tel travail théorique (car je ne la connais pas et suis fort à l'écoute) : il manque, à coup sûr, pour que les espaces d'intérêt commun ne soient pas une simple invention de publicitaire.

Ref : on lira ce billet sur les espaces lacunaires, qui rappelle Deleuse et les espces lisses : mais s'agit-il de cela ?

O. Kempf

Commentaires

1. Le lundi 9 juillet 2012, 22:35 par Colin L'hermet

Bonjour

Votre billet a continué de m’interpeller. Alors comme je manque de temps pour être concis, je vous invite à accepter les idées que je jette, ici, éparses et brouillonnes.

Un navire qui erre sur l’eau ne fait pas un voyage, une « route » (cf le Hollandais volant).
Une cargaison qui flotte à la surface de l’eau ne fait pas une affaire commerciale.
La route maritime, si elle peut se résumer à des Routes de la Soie, du Cuir ou des Epices, vaut par une complémentarité de ses composants.
On s’approche de l’idée d’espace lacunaire et d’interstices.
On peut aisément passer de l’interstice au pli, c’est deleuzien, j’y reviendrai en 4.

Un dirigeable ou un navire précédemment en perdition ne commencent à « exister » que dès lors qu’ils touchent terre et que l’on s’enquiert de leur mésaventure et de la santé des rescapés si tant est qu’il y en ait. Et la question sera souvent « d’ou veniez-vous ? », la réponse « où sommes-nous ? ». Voire « quel jour sommes-nous ? ».
Le rapport au positionnement spatial et temporel, comme relatifs invariants.
J’en conclurais :
1) qu’une route ne vaut que par le fait a) qu’elle est parcourue de bout en bout, et b) que sa cargaison arrive « à bon port » c) pour y être commercée.
La « protection des routes » à travers un commun planétaire ne rimerait donc à rien si on isole le dit cheminement de ses extrémités, ses finalités dans tous les sens du terme ; néanmoins chaque tronçon doit pouvoir être isolé afin d’être géré selon sa spécificité. Ce n’est pas contradictoire, c’est de la déconstruction pour mieux reconstruire.

2) que la question du temps mérite d’être creusée, non comme référentiel (combien de temps ai-je passé, combien de temps ai-je été manquant, etc.) mais comme donnée constitutive de la question de déplacement spatial et temporel ;

3) que le code informationnel demeure au coeur de toute la problématique.

==

1) La route et ses finalités, comment et pourquoi la protéger ?

L’émergence d’une norme-convention internationale pourra difficilement faire mieux que les textes actuellement mis en oeuvre.
Si l’on poursuit l’analogie maritime : de Grotius à la CNUDM de Montego Bay, l’espace maritime a été déclaré terra nullius dans sa grande majorité.
La codification a fixé les ZEE et autres eaux territoriales ; des commissions traitent des délimitations de plateau continental, et des droits de suite existent pour poursuivre des infractions.
Le commun planétaire maritime est donc, somme toute, le reste de ce qui n’a pas été approprié-octroyé-délimité. Une definition par défaut en quelque sorte.
On peut en outre observer qu’il traite de l’eau et de ses ressources directes, de la liberté navigation et du régime de passage en transit dans les détroits et dans les voies archipélagiques. Les question des extrémités (ports) et des vecteurs n’en ressortissent pas (sauf questions environnementales).

Or si l’on évoque le cyber, aujourd’hui aucune appropriation ne s’est réellement faite : il n’existe pas à proprement parler de d’eaux territoriales cyber ; les prochaines extensions ne révolutionneront pas les deux familles de délimitations commerciale (.com) ou publique (.org, .net) des noms de domaines.
Là encore, c’est la qualification du lieu de commission d’infraction ou du lieu de commandite ou de recel qui commandent la mise en oeuvre de dispositifs judiciaires avant tout nationaux et non exclusifs au cyber.
Or la coopération internationale est à ce point embryonnaire que l’absence d’un corpus de bonnes pratiques (l’état de l’art est balbutiant sur un domaine si jeune).
Enonçons un truisme : la cause en est que les 3 autres communs planétaires pouvaient se faire grignoter par autant de prolongement des fontières « naturelles » des Etats nations : ZEE à 200 miles, altitudes atmosphériques et extraatmosphériques au-dessus du territoire. Dans le cas du cyber, la virtualité et la non territorialité de son champ informationnel privent de ces prolongement nationaux, et l’on en est réduit à qualifier comme nationales des implantations matérielles : serveur, siège social de société d’exploitation, personnes physiques comme le hacker ou le rédacteur d’un billet, etc.

petit exercice des similitudes

[postulat] : maritime = aérien et spatial = cyber
. port = aérodrome = UC
. cargaison = cargaison ou armement délivrable = contenu sémantique-informationnel
. vaisseau = vecteur = code logique
. eau = air = électricité, onde
. mer, lac, fleuve = milieu aérien = réseau de câblerie, champ radial autour de source d’onde
. armateur = compagnie = FAI
. [passages obligés] : détroits, caps = zone de concentration aérienne = hub, routeurs
. [repères] : amers, cardinales = (espace peu balisé, 3e nuage à gauche) = DomainName ? URL ?
. [localiseurs] : GPS (authentif) = GPS (authentif) = DNS, URL, néotrace-géosniff (basés sur déclaration)
. positionnement 2D = positionnement 3D = (lacune complète) ?
. tempête = zone météo = coupure de câble ss-marin ?, éruption solaire ?, brouillage hertzien ?

Il faudra donc certainement se résoudre à l’émergence graduelle de normes imparfaites, souvent inappropriées tant qu’elles n’auront pas passé l’épreuve de l’effectivité (cf Hadopi en France) et de la jurisprudence qui s’y greffe à mesure de l’usage.

Mais surtout, si l’on ne prend pas garde de dissocier, dans le champ du cyber, la sémantique, la logique, les infrastructures et les interacteurs, on ne pourra pas faire émerger grand chose. Le contentieux dans le domaine maritime ressort du Tribunal International du Droit de la Mer de Hambourg, le domaine maritime est l’objet de réflexions de l’Organisation onusienne Maritime International OMI, la CNUDM de Montego Bay aborde une grande part de sujets, hors les questions environnementales qui englobent les normes de construction navales. Aucune instance ne s’occupe de tout.
Le cyber devra également être découpé pour être géré : l’ICANN, les CERT, les centre nationaux de capacité IO ou ID, l’UIT, sont des éléments d’une telle approche lacunaire ou fragmentaire, où l’interstice d’aujourd’hui peut être occupé demain par un acteur nouveau (sphère privée, innovation, pirate, collectif ouvert, etc). J’entends souvent certains regretter ce qu’ils perçoivent comme un éclatement. Il ne faudrait cependant pas appeler à une homogénéisation-standardisation générale de cette sphère cyber sous peine de retarder la compréhension que l’on peut avoir de sa complexité et de sa diversité naturelle.

2) et 3) Je préfère vous faire grâce du remâchage des oeuvres des frères Igor et Grichka Bogdanov. Mais j’en retiendrai que le code informationnel serait au coeur du réel, et que la réalité que nous percevons n’en est qu’une fraction.
Analogie : des ondes wifi baignent votre salon. Sans que vous l’ayez vu passer, la Bibliothèque du Congrès flotte nonchalamment entre votre table basse et la vase de belle-maman. Soudain, vous dégainez votre e-machin dernière génération et après avoir ouvert un canal avec votre FAI vous concentrez-focalisez cette masse d’information sur votre écran. Vous tenez la bibliothèque dans vos mains. Nota : ce bien n’est pas public puisqu’il faut que vous ayez souscrit pour divers services dont le FAI mais il est pur puisque sa détention par vous n’en prive pas autrui (dans la limite de la bande passante du serveur source et sous réserve de non attaque DDoS par des Anonymous en goguette).
Toute l’idée du code informationnel est là : l’univers est en baigné, il se concentre par endroits et devient une réalité ; les 95% de masse manquante de l’univers s’y cacheraient car non concentrés-exprimés ; le fameux boson du bon Pr Higgs s’amuse à taper dans le code informationnel pour exprimer de la masse et nous permettre d’être et de voir une fraction de toute cela.
Et le temps là-dedans ? Eh bien, en deça du mur de Planck, toute particule est censée avoir une masse, et seule la lumière, privée de masse, présente la vitesse maximale-plafond. Les particules, alourdies de leur masse, restent poussivement derrière. La modélisation du temps comme 4e dimension de ce même univers perçu devrait le placer sur un axe orthogonal au 3 dimensions ( ?! oui je sais, les mathématiques permettent de dire n’importe quoi en toute bonne logique), et selon une échelle de type logarithmique afin de restituer la rareté de la masse exprimée dans l’univers.
Ainsi la réalité perçue découlerait « simplement » de la dérivation par rapport au temps de l’expression de l’information. Face à l’ADN informationnel de l’univers, le temps jouerait un rôle se rapprochant de l’ARN ou de l’ARN messager.

Voilà pour l’approche scientiste de la question du temps.

Mais une approche un peu plus philosophique n’en est pas si éloignée.

4) Selon Leibniz, le point débuterait et terminerait tout parcours, « simple extrémité de la ligne ».
Le pli interviendrait, lui, au long du segment.
La discontinuité aboutirait non sur les points « comme le sable fluide en grains [mais] comme une étoffe (...) qui se divise en plis à l'infini ».
Le pli serait donc l’élément primordial de tout labyrinthe et donc de toute complexité.
Il induirait la notion de dynamique jusque dans l’apparente immobilité, (Gilles Deleuze, in Le pli)
Cette dynamique serait illustrée mathématiquement par :
. les dérivées dans le calcul différentiel ;
. et les figures fractales (que je crois retrouver dans certaines de vos observations sur une complexité qui semble se retrouver similairement à des échelles différentes).
L’univers serait empli-animé d’une « profusion de plis ».

En découlent les problématiques :
. de la perception-distinction-discrimination des éléments de ce qui est pris pour La réalité, agrémentée de la ligne de partage ombrée-ombrante (censée donner de la diversité dans l’ensemble fluide, c’est la strie que vous évoquiez) ;
. et du couple rupture-continuité.

Corollaire : Leibniz théorise une forme de continuité de la réalité Vs la sensation imparfaite-trompeuse de sauts entre états : il invoque un passage insensible d’un état à un autre et le flux de la perception des changements faussement ressentis comme des événements ponctuels autonomes (les fameuses ruptures stratégiques qui ne sont en définitive que la manifestation éclatante-explosive des inadaptations des dispositifs aux glissements successifs et demeurés insensibles) ;
« la science sociale a presque peur de l'événement » (Fernand Braudel, in Ecrits sur l'histoire, 1985) en raison de la tentation nomologique et téléologique de rationaliser la lecture des comportements humains (idées piquées à François Dosse, in Renaissance de l'évènement, 09/2010)

Pourquoi tout ce verbiage indigeste ?
Parce que ressens un malaise quant à la question du temps dans la gestion de nos stratégies. Et que j’ai l’intuition que ce critère de temps formera LA percée scientifique après le moteur à explosion puis le nucléaire survenues entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.

Et j’irais jusqu’à pronostiquer que le cyber, avec son indécrottable virtualité, et son incapacité à coïncider facilement avec nos modélisations du monde matériel, va nous contraindre à nous hisser à un autre niveau de modélisation.
Je tends à penser qu’il va falloir prendre les choses à l’envers.
Les tentatives et expérimentations de chiffrement quantique ont commencé de flirter avec cette approche mêlant cyber et physique des particules à des vitesses proches du seuil. Mais ils ont été freinés par le non-retour économique des investissements de recherche. Je ne serai pas plus étonné que cela si un Pr Nimbus nous fait une percée scientifique majeure en traînant dans ces domaines.
Plutôt que de vouloir traiter le cyber selon un modèle stratégique éprouvé, il va certainement nous falloir inventer un modèle qui, une fois abouti, devrait étonnamment se transposer aux 3 autres communs planétaires.
Le plus beau étant que je n’ai absolument aucune idée sur la façon de procéder.
C’est fumeux, non ?

Allez, je cesse de vous importuner, mais je redoute que le cyber soit à aborder avec un maximum d’ouverture si l’on veut s’y frotter. C’est comme pour les rupture stratégiques, pour les éviter, il faut se permettre de penser l’impensable.

Bien à vous,
Cl’H

PS : je en vous tiendrais nullement grief de ne pas publier ce "truc", il est réellement peu digeste.

égéa : mais non, commentaire très fructueux : oui, il sert à ruminer, il faut le percoler, mais il n'est pas si confus que vous vous plaisez à le dire. Et puis surtout, vous le pensez maintenant que vous l'avez écrit... Keep in touch.

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