Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Réserve opérationnelle

Un de mes correspondants, Alkidias, me fait part des difficultés qu'il a eues pour trouver un poste dans la réserve opérationnelle. Celle-ci rencontre des difficultés, ainsi que me le disent nombre de réservistes. Et au-delà des difficultés particulières évoquées ici, la réserve mérite une réflexion sur son emploi, à l'heure des débats sur le livre blanc.

source

O. Kempf

Quatre ans après la parution du Livre Blanc, la réévaluation de la réserve ne semble pas en voie d’être annoncée. Le LBDSN avait pourtant pour objectif de renforcer la réserve suite à l’amaigrissement programmé en améliorant la communication mais aussi en modifiant la législation du travail (LBDSN, p. 245) pour apporter plus de souplesse.

Pourtant il nous semble qu’il y a encore d’autres obstacles au renforcement de la réserve alors qu’il n’y a qu’un réserviste pour 7, 6 militaires d’active (hors gendarmerie, chiffres du Bilan Social du Ministère de la Défense 2011). Nous n’aborderons ici que deux de ces problèmes (celui des retards de solde n’est pas circonscrit aux réservistes) :

1) Il existe un criant problème de communication entre les unités et les CIRFA, conduisant à une sorte de ping-pong administratif. Cette trop forte étanchéité est à notre sens pas indépendante du manque de vision à moyen terme du point de vue des effectifs (des moyens donc), alors que chaque année voit une baisse des effectifs des militaires d’active.

2) Le second problème est celui du facteur temps. Mener à bien un projet d’intégration dans la réserve opérationnelle prend un temps … certain. Une réponse négative de la part d’une unité a pour conséquence une certaine démotivation des postulants (qui peut être aggravé par un changement au niveau professionnel ou personnel), faisant ainsi perdre des compétences qui pourraient être employables ailleurs. Par loyalisme anticipé (peut-être mal employé ici), le postulant ne candidate souvent qu’auprès d’une seule unité en même temps, et recommence donc le décompte du temps avec une nouvelle candidature dans une autre unité. Si en plus jouent des limites d’âge (35 ans pour un candidat civil) …

Au vu de ces rapides constatations, il nous apparaît souhaitable d’améliorer le lien entre les CIRFA et les cellules réserve des unités, en tout premier lieu en établissant les besoins de chacun. L’orientation des postulants en sera améliorée, pour le bien de toutes les parties. On pourra alors se concentrer, dans le but d’appliquer le Livre Blanc de 2008 (en attendant celui de 2012), sur les moyens alloués à la réserve opérationnelle …

Alkidas

Commentaires

1. Le samedi 22 septembre 2012, 13:16 par Midship

Puisqu'après tout la photo est de ma boutique, je ne vais pas me gêner :
C'est justement une erreur de mettre ce type de photo pour illustrer un post sur la réserve opérationnelle car, en tout cas dans la marine, la réserve opérationnelle n'enverra pas un jeune quartier maître embraquer sur les aussières pour accoster et appareiller avec une frégate. Il faut rappeler :
- que les réservistes marine ne sont pas rattachés à une unité mais à une sorte de pôle emploi : les APER.
- qu'il n'ont pas de point de contact dans les forces ni de chef désigné
- qu'ils ne sont considérés comme réservistes que lorsqu'ils ont un job (et qu'ils n'ont pas, en attendant ce premier job, ni carte d'identité militaire ni badge ni donc la possibilité de rentrer dans une base navale)
- que pour la plupart des emplois proposés, il faut être disponible toute l'année à proximité sans pour autant n'être employé plus de 20 jours
- que les postes proposés sont très rarement aussi opérationnels que prévus.

En conclusion, la réserve opérationnelle dans la marine, c'est :
- pour les vieux plutôt que pour les jeunes
- pour les anciens marins plutôt que pour les externes
- pour faire du gardiennage plutôt que pour embarquer

(je précise que certaines spé sont mieux gérées, notamment les guetteurs sémaphoriques, puisque la réserve y est pleinement intégrée ... mais les contraintes ne sont pas les mêmes)

Comme de toutes façons on n'a plus de sous pour payer les réservistes, il faudrait se poser réellement la question, et sortir des poncifs en vogue : doit-on encore avoir des réservistes dans la marine ?

egea: la photo d'illustration vient du site de la MN pour illustrer justement la reserve opé rationnelle...
2. Le samedi 22 septembre 2012, 13:16 par

"La réserve pourrait enfin être renouvelée, grâce à une base de recrutement plus large, et renforcée pour répondre aux enjeux actuels. Si elle participe déjà aux OPEX, OPINT et à Vigipirate, la réserve n’existe que par ses unités d’affectation, pas en tant qu’unité constituée comme c’est le cas dans d’autres pays. Si cela était le cas, avec une structure similaire aux unités d’active, la réserve pourrait être mobilisée en fonction des besoins, non pas comme simple « complément » mais comme « supplément » autonome au coût contrôlé et à l’efficacité connue."
http://lavoiedelepee.blogspot.fr/20...

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.egeablog.net/index.php?trackback/1539

Fil des commentaires de ce billet