Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

La remise en question des frontières au Proche-Orient

Intangibilité des frontières : j'ai déjà dû évoquer, à propos de l'Afrique (voire de l'Europe, cf. ce billet), à quel point ce "principe" datant de la décolonisation paraissait battu en brèche en Afrique. Je crois que nous approchons du moment où il en sera de même au Proche et au Moyen-Orient. Le processus actuel de déconstruction/Dissolution de l'ordre ancien se poursuit.

source (d'après les cartes de M. Foucher, donnant la date de tracé des frontières dans le monde au cours de l’histoire).

1/ Non seulement il faut envisager le nouveau dessin des frontières israéliennes : en effet, il faut bien constater le lent déplacement vers l'ouest de la frontière oriental d’Israël, vers une absorption pure et simple, hormis quelques bantoustans palestiniens, jusqu'au Jourdain. La chose est connue, mais peut-être à l'occasion d'un tohu-bohu régional, les Israéliens voudront aller un peu plus loin, et étendre non seulement le bloc de colonies (à l'Est de Jérusalem) mais d'autres encore. La stratégie du salami se poursuivrait.

2/ Par ailleurs, le plus probable à cours terme tient à la question du possible éclatement Syrien. Des cartes se multiplient, et on observe déjà une quasi sécession kurde. Les Alaouites conservent leur frange littorale, et l'on entend désormais les Druzes élever la voix : l'idée d'un Druzistan reliant les peuplement libanais et syriens est peut-être caressée par certains esprits.

3/ L'Irak est déjà quasiment fractionné. Le Kurdistan vit quasiment de façon indépendante, et celle-ci ne se manifeste pas à cause de la division des leaders kurdes. Mais on peut imaginer certains Arabes sunnites faire sécession et se rapprocher de leurs cousins syriens, surtout si la Syrie éclate.

4/ Cet éclatement est potentiellement porteur de la sécession du Kurdistan de Turquie. Ce n'est probablement pas un hasard si l'AKP au pouvoir a accéléré le processus de négociations avec Abdullah Öcalan.

Et l'on ne parle là que de la partie septentrionale de la zone. Le feu couve dans la partie méridionale.

Ceci confirme, comme toujours, la contradiction de plus en plus difficile à nouer entre droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et l'intangibilité des frontières (à l'avantage des États existants).

O. Kempf

Commentaires

1. Le lundi 25 février 2013, 22:48 par Mannerheim

Étant donné que les frontières du moyen-orient, qui sont issues elles aussi de la décolonisation, sont artificielles (accords franco-britanniques Sykes-Picot de 1916). Il est clair qu'elles risques de connaitre pour la plupart de grands bouleversements dans le futur suite aux nombreux conflits touchant la quasi totalité des États de la région.

Dans un autre registre, se pose le problème du désert et de l'absence de frontières naturelles entre les états que ce soit au moyen orient ou en Afrique.
Qu'est ce que cela signifie réellement quand l’Algérie ferme sa frontière, immense, avec le Mali pendant l’intervention française? Un désert peut-il vraiment être une frontière tangible? Rien n'est moins sûr!

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.egeablog.net/index.php?trackback/1711

Fil des commentaires de ce billet