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Géopolitique de la France (OK)

"Géopolitique de la France, du déclin à la renaissance" vient de paraître aux éditions Technip.

Les lecteurs les plus anciens d'égéa sauront que ce livre est l'aboutissement d'un vieux et long projet que je vous avais annoncé en octobre 2009. En effet, il a débuté il y a trois ans et demi par un cours donné à Sciences Po. Il a été suivi par de longs mois d'écriture, de fin 2010 à début 2012 (voir ici). Enfin, depuis, il a fallu construire le projet éditorial : trouver un éditeur qui y croie, et surtout qui comprenne qu'un livre de géopolitique sans carte n'est pas un vrai livre de géopolitique. Du coup, il parie sur le cartographe que je lui présente, Julian Miralles :cela nécessite le travail de construction cartographique (sur données statistiques issues des meilleures sources), avec ce jeune et brillant passionné qui possède un don particulier pour trouver l'illustration à la fois simple et très significative : au résultat, 25 cartes et illustrations N&B et un cahier de 8 pages couleurs !. Tout ceci pour expliquer pourquoi ce livre sort "seulement" maintenant alors qu'il aurait pu être publié avant l'été.

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Un tel projet, sur un sujet aussi "épais", nécessite une lente maturation. Des recherches, des réflexions, des vérifications, et surtout à la fois de la liberté et de la prudence. Car comme De Gaulle, chaque Français a une certaine idée de la France, ce qui en fait beaucoup à la fin..... "Un vieux pays comme le nôtre" mérite un peu d'attention, n'est-ce pas ?

Écrire la Géopolitique de la France n'est en effet pas chose facile. Le plus curieux tient à ce qu'un pays aussi passionné de la chose politique et de la puissance n'ait pas suscité plus tôt un vrai ouvrage de référence. Celui-ci doit donc être pesé, soupesé, vérifié. Pour autant, il s'agit de dégager des tendances sous-jacentes, et comme pour tout travail de géopolitique de démonter des représentations collectives, il faut également écrire comme un révélateur ... tout en se méfiant de l'autre écueil qui consisterait à systématiquement "tout" remettre en cause au motif d'une liberté raisonnante absolue (et donc excessive).

Ce livre est donc publié aujourd’hui, à l'heure où des grands esprits se concentrent, paraît-il, à nous concocter une nouvelle stratégie de la France. Finalement, il est opportun de se poser préalablement la question de ce que nous sommes et qui est trop souvent omis.

Quatrième de couverture

Alors que le public français se passionne pour la géopolitique, il n’existe pas d’ouvrage de référence sur la géopolitique de la France. Or, notre pays constitue un sujet éminemment géopolitique.

Héritier d’une longue histoire, inventeur de l’État-nation, acteur européen central que ce soit par les guerres du passé ou la construction plus récente de l’Union, il a besoin que l’on comprenne sa géopolitique : c’est une tâche d’autant plus urgente que les bouleversements du monde mettent en question les dispositifs anciens et les certitudes héritées.

Le livre est divisé en deux grandes parties :

  • ''La géopolitique intérieure : l’auteur y décrit la construction de la France, son cadre géographique qui incline mais ne décide pas, son histoire très riche mais reconstruite en une véritable géohistoire, enfin la question de la centralité de Paris et de l’État, ces deux passions françaises. Il s’agit ensuite de comprendre les structures de la nation : les Français, le rapport entre villes et campagnes, la géoécononomie de la France et sa culture.
  • La géopolitique extérieure : il s’agit d’étudier la richesse et la complexité des liens entre la France et chacun de ses voisins, mais aussi la question européenne, les héritages coloniaux ou les rapports de la France avec le reste du monde. Le livre décrit les fondements de l’action extérieure, en passant en revue le dispositif militaire, les logiques de son utilisation à l’extérieur (des opérations aux alliances) avant de décrypter sa diplomatie et sa place dans l’ordre international, et son attitude face à la mondialisation et à l’émergence.''

Cet ouvrage permet d’analyser les logiques à l’œuvre dans la géopolitique de la France, pour comprendre qu’elle a, d’une certaine façon, achevé son projet géopolitique et qu’il lui faut en concevoir un nouveau. Pour cela, bien saisir ce qu’on est et d’où l’on vient constitue un diagnostic indispensable pour définir une stratégie : en cela, cet ouvrage est un outil essentiel qui constitue d’emblée la référence sur le sujet. Un livre à la fois permanent et actuel.

Comme d'habitude, vous pouvez le commander chez l'éditeur ou directement à moi, en m'envoyant un courriel.

Fortune critique

  • France-matin est le premier à le signaler
  • Notre planète info signale sa sortie.
  • Gérald Olivier l'annonce également sur son blog "France-Amérique".
  • Rémy Porte, dans Guerre et conflits, publie une critique et une interview -qui a fait l'objet d'un billet sur égéa). :
    • Animateur du blog Egea, Olivier Kempf nous propose une Géopolitique de la France qui mérite d'être mieux connue, et d'abord (peut-être) parce qu'elle témoigne, nous semble-t-il, d'un réel optimisme (raisonné) en l'avenir. En effet, l'auteur ne se contente pas de survoler les différentes zones crisogènes du monde dans lesquelles la France peut avoir des intérêts (géopolitique étroite limitée aux relations internationales), mais il aborde largement les critères internes et y puise espoirs et arguments.
    • Conçu de façon très pédagogique, ce livre est divisé en quatre grandes parties ("La construction de la France", "Structures françaises", "La France et les autres" et "La France et l'action extérieure"). Il prend ainsi en compte, ce qui est peu courant, le milieu physique, la population, l'histoire du pays, les équilibres et déséquilibres entre Paris et la province, les villes et les campagnes, la culture, cette "exception française ... donnée au monde", et qui pourrait constituer un formidable bras de levier alors que "l'exception universelle est devenue simplement normale". La seconde partie a donc pour objet d'étudier les relations avec le reste du monde, par cercles concentriques. Dans le même esprit, le chapitre 8, qui traite des relations bilatérales avec les principaux voisins et le chapitre 9 qui aborde la question européenne n'oublient pas de plonger leurs raisonnements dans les racines de l'histoire, tandis que le chapitre 10 ("La France et l'héritage colonial") s'intéresse à la France d'outre-mer (DOM-TOM, avec cartes et graphiques), à la Françafrique et à la difficulté de rompre (affirmation pourtant hautement proclamée) avec "un passé qui ne passe pas" : "Sans cacher la réalité des faits ni la vivacité des sentiments, il faut préciser que, derrière les apparences, il y a une sorte de négligence grandissante entre les deux parties". En dépit de réelles potentialités, le bilan est en demi-teinte : "Malgré quelques lignes de force envers notamment les Etats-Unis ou la Méditerranée, on observe les difficultés à maintenir une cohérence régionale avec un politique qui se pique d'être universelle". Les derniers chapitres enfin s'intéressent aux Affaires étrangères et à l'armée, principaux vecteurs de cette ambition internationale. A l'heure des dernières réflexions sur le prochain Livre blanc, il est à souhaiter que certaines lignes aient été lues avec attention.
    • Ouvrage de vulgarisation au sens premier et noble du terme, utilement complété par de nombreux tableaux, graphiques, cartes, et se terminant par une belle bibliographie de référence, ce livre ne développe pas longuement les problématiques en envisageant sans fin x ou y hypothèses, mais fait un point complet de situation et précise les questions qui restent en suspens. Une étude "positive", "objective" (autant que cela soit possible) que tous les étudiants dans ces filières doivent connaître et qui leur sera de la plus grande utilité.
  • Fiche de lecture par JB Noé sur son site et sur Contrepoints, et cité par égéa. Extraits :
    • On lira ainsi avec profit les chapitres consacrés aux structures françaises, qui décrivent le maillage territorial et la structuration démographique, des domaines que l’on classe généralement dans la discipline stricte de la géographie.
    • Le livre aborde donc les notions liées à l’histoire, à la géographie, à l’économie ou encore à la démographie. Il présente ainsi une synthèse actuelle de ce qu’est la France, dans ses domaines tant intérieurs qu’extérieurs. Le sous-titre évoque un pays entre déclin et renaissance, et ce thème du déclin est souvent abordé dans la façon dont il façonne la pensée collective des Français.
    • Si le livre ne se limite donc pas aux relations internationales, il n’en demeure pas moins que la géopolitique ne saurait se concevoir sans des cartes. À cet égard, le travail d’édition est remarquable : huit cartes en couleurs, de nombreuses cartes et croquis insérés dans le corps du texte, il y a là un beau travail à remarquer, car les éditeurs sont généralement assez avares de cartes pour ce genre de livre, ce qui nuit souvent à la bonne compréhension. Les cartes sont actualisées, claires et simples, et peuvent être très profitables aux étudiants qui travaillent la question, notamment pour les concours, dont ce livre devient une référence indispensable.
  • Fiche de lecture par H. Billard, parue sur Diploweb et sur Géopolitique pour les lycéens et classes préparatoires. Extraits :
    • « La France se rêve et se comporte comme une puissance » (p.6). L’auteur brosse à grands traits un portrait des transformations de la France dans l’espace et le temps, en recherche de la définition mouvante d’un territoire, devenu mondialisé, qu’il s’agit d’identifier, de faire vivre, de défendre et de projeter sur des théâtres extérieurs.
    • Olivier Kempf raisonne sur la longue durée. La description de la géopolitique intérieure française est une géographie historique parsemée d’allers-retours contemporains. Le récit de la construction du territoire et de ses structures pérennes, qui doit beaucoup à Fernand Braudel, met en avant des sources parfois anciennes mais fondatrices.''
    • En des pages dynamiques, Olivier Kempf analyse les effets de « l’exception culturelle », réduite à l’état d’arme conventionnelle de la puissance française. Tourisme, culture, patrimoine, sont les armes d’un soft power mondialisé par une diplomatie dédiée.
    • La dernière partie est le cœur de métier de l’auteur. Pour ceux qui veulent s’initier à l’histoire et aux principes de la défense militaire française, la synthèse est stimulante. Armes, capacités de projection, renseignement et cyberespace, principes et actions de dissuasion, actions militaires extérieures, transformation progressive de l’arsenal militaire et diplomatique issu du gaullisme : la défense française est en constante « adaptation pragmatique » (p. 265).
    • Sans chercher à définir la mouvante matière géopolitique, Olivier Kempf réussit un ouvrage au commerce agréable pour le public cultivé, dans un style accessible, utile pour les étudiants qui y trouveront un intéressant effort de synthèse : c’était son objectif.
  • La même fiche de lecture, mais en polonais, sur un site polonais !
  • Paru dans Population et avenir n° 712 (mars-avril 2013) : "Ce livre ainsi sous-titré analyse la géopolitique de la France en quatre parties. La première, historique, présente la construction de la France, en soulignant la fonction spécifique de Paris. La deuxième partie s’intéresse aux « structures françaises » dont celles de nature démographique. La troisième partie examine les relations entre la France, ses voisins, l’Europe, ses anciennes colonies et le reste du monde. Enfin, la quatrième traite de l’action extérieure de la France, dans le domaine militaire comme diplomatique. E.R.

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O. Kempf

Commentaires

1. Le mardi 4 décembre 2012, 21:31 par

Félicitations pour la sortie.
Un livre de géopolitique aussi dense et avec un tel sujet ça fait rêver.
Merci pour les compliments, Julian Miralles

2. Le mardi 4 décembre 2012, 21:31 par Cormoran

Merci pour un ouvrage consacré à ce sujet.
En effet, la géopolitique est un domaine crucial à l'heure actuelle.

3. Le mardi 4 décembre 2012, 21:31 par ne m'appelez plus jamais France

Nous ne devons pas vivre dans le même pays...
Je ne vois nulle part de renaissance, mais seulement un pays qui achève de crever. De ce fait, et en toute logique, ce pays qui a épuisé ses dernières forces à faire l'union européenne n'a plus de nouveau projet. Même nos hommes politiques ne s'en sont pas cachés (qu'on relise France-Allemagne, parlons franc de Chevènement, par exemple).

4. Le mardi 4 décembre 2012, 21:31 par yves cadiou

@ n°3. Le thème de la décadence, avec le refrain classique au Café du Commerce « tout fout l’camp, mon pôv monsieur », c'est non seulement d’une affligeante banalité mais c'est constamment démenti par les faits.

J’entends depuis plus de cinquante ans cette incitation permanente au désespoir et à l’abandon qui ne convainc que les dépressifs. Mais je vois que tous les endroits où je passe après y être déjà passé il y a longtemps sont beaucoup mieux qu’ils n’étaient autrefois, qu’il s’agisse de n’importe quel quartier de Paris ou de sa périphérie, de n’importe lequel de nos DROM-COM, de nos villes comme de nos bleds les plus isolés dans la campagne française. Bien entendu, il y a des évolutions (le dépeuplement rural dure depuis des siècles et il continue). Bien entendu, notre personnel politique est d’une nullité désastreuse comme il l’était sous la Quatrième République. Bien entendu, le show-biz fait des titres vendeurs destinés à des clients en manque de prétextes pour ne rien faire. Mais tout ça n’empêche pas que les fondamentaux restent bons.

« Vous regardez trop la télévision », disent à juste raison les Guignols de Canalplus.

egea : +1

5. Le mardi 4 décembre 2012, 21:31 par yves cadiou

Habitué d’egeablog, je savais que je ne serais pas déçu par ce livre. J’en fais ici un petit commentaire et non une fiche de lecture, exercice qui demande une rigueur dont je ne dispose pas, du moins pas en ce moment.

Dès sa réception et l’ouverture du paquet, on feuillette rapidement le livre : au milieu des festivités de fin d’année, on ne va pas se prendre la tête avec de la géopolitique alors que la famille, à Noël, et les amis, à la Saint-Sylvestre, attendent que vous jouiez votre rôle. Par conséquent on feuillette d’abord le livre, tout en se livrant à de multiples occupations urgentissimes.

Le sous-titre, évidemment, attire l’attention : « entre déclin et renaissance », on va donc sortir de la morosité devenue le sentiment dominant chez les parleurs et les plumitifs qui s’autorisent à nous imposer leur pensée sur les antennes, les devantures des kiosques, les présentoirs des civettes.

Passée la couverture, où la quatrième expose clairement l’objectif visé (« notre pays a besoin que l’on comprenne sa géopolitique : c’est une tâche d’autant plus urgente que les bouleversements du monde mettent en question les dispositifs anciens et les certitudes héritées. »), l’on arrive à un sommaire détaillé qui nous convainc aussitôt que l’on ne va pas se contenter de survoler le sujet. Ni de ressasser des banalités, car certaines têtes de chapitre parmi d’autres attirent plus particulièrement l’attention : « géohistoire de la France », « est-ce si simple d’être français ? », « de la culture au patrimoine », « la France et l’héritage colonial »… Continuant de feuilleter, l’on s’arrête de temps en temps sur les cartes et croquis qui jalonnent le livre : particulièrement clairs, ils aiguisent la curiosité, on veut en savoir plus et on lit le texte qui se trouve autour. L’habitué d’égeablog y reconnaît bien vite le style d’Olivier Kempf, direct, pédagogique, sachant ce qu’il veut démontrer.

Que ma famille et mes amis ne m’en veuillent pas, j’ai désormais hâte de pouvoir me plonger plus sérieusement dans ce document. Après les fêtes et les libations, ce sera un salutaire retour à d’autres fondamentaux.

6. Le mardi 4 décembre 2012, 21:31 par Thierry de RAVINEL

Pour aller dans le sens de M Cadiou, La France a été trop souvent dans la situation de ne jamais naitre, ou de mourir - précocement ou tardivement - pour qu'on puisse s'étonner du paradoxe que constitue son existence actuelle voire sa survie future.
Si nous sommes en danger de mourir nous pouvons espérer renaitre...mais sans doute un peu autrement...et au prix , comme presque toujours, de bien des soubresauts pour ne pas dire de drames. Sujet très actuel.. (Je vais faire une commande rapide de l'ouvrage dont il est question ici :)).

égéa : je ne saurais trop vous encourager à l'acquérir, et même à le lire !

7. Le mardi 4 décembre 2012, 21:31 par Daniel

Bel ouvrage, je l'ai eu à un prix tout à fait correct sur Amazon.

L’analyse est plutôt fine, et les passages sur la culture sont cohérents, globalement je le conseille.

égéa : merci !

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