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Cyber, et le changement de nature de la monnaie.

Je poursuis mes explorations sur les rapports entre cyber et économie (remarquable entretien hier avec LB, sur un tout autre sujet, et nous y reviendrons). Je vous ai déjà soumis cette idée selon la quelle il faut désormais considérer l'information comme un facteur de production. C'est ce que recouvre indirectement la notion de "Big Data" (Masse de données) qui fait les grands titres des journaux, de façon encore descriptive.

J'ajoute une autre idée : la monnaie est désormais une information comme une autre : nous avons depuis longtemps dépassé le stade de la monnaie fiduciaire qui demeure un papier, donc quelque chose de tangible. Souvenez vous de vos cours d'économie monétaire, et la description des quatre agrégats monétaires : mais cela, c'était il y a quinze ans. Qu'est aujourd’hui la monnaie, surtout quand on nous expliquait quelle était fondée sur les crédits (entre banques et Banque centrale) ?

La "crise de la dette" est aussi le résultat d'une bulle liée à la dématérialisation des échanges, rendue très tôt possible par le cyber. La monnaie (ce qu'il en reste) est aujourd'hui une information cyber. Que ce soit de l'espionnage ou de la cybercriminalité, il s'agit à chaque fois de "voler" une information particulière. La "monnaie" change de nature

source

C'est un peu ce que suggère M. Stéphane Grumbach, INRIA, directeur de recherche, lors de son audition à l'Assemblée Nationale du 21 fév 2013.

Mais Facebook est bien plus qu'un réseau social : c’est le système numérique du futur, celui dans lequel nous stockerons nos données, et au moyen duquel nous interagirons avec le monde. C'est le système qu'utiliseront de nombreuses entreprises pour développer des services qui exploiteront l'interface et les fonctionnalités de Facebook. Facebook peut disparaître, mais ce type de système perdurera pour devenir universel.

Les données personnelles sont devenues la ressource essentielle de cette nouvelle industrie. Assez similaire aux matières premières pour l'industrie traditionnelle, cette ressource sera un jour plus importante pour l'économie globale que le pétrole. Être capable de la récolter et de la transformer pour en faire des produits est donc d'une importance capitale. Au-delà de la ressource, ces données sont aussi une monnaie avec laquelle les utilisateurs payent leurs services. Cette monnaie, potentiellement dé-corrélée des banques centrales, sera conduite à jouer un rôle croissant.

La concentration est une caractéristique importante des industries de la société de l'information. Facebook a dépassé le milliard d'utilisateurs ; Google agrège de nombreuses activités – moteur de recherche, messagerie, réseau social, mobilité. Dans la société de l'information, la taille des entreprises est déterminante. La quantité de données et le nombre d'utilisateurs qu'elles gèrent contribuent exponentiellement à leur puissance.

Je remarque, pour ma part, que le cyber permet deux choses en relation avec la théorie économique stndard :

  • un meilleur partage de l'information. À la fois sur le prix et sur la qualité. En ce sens, le cyber permet de créer une situation proche de celle de la théorie standard.
  • un masque de l’information grâce aux logiciels élaborés, fondés sur des algorithmes complexes qui ne sont compris par personne.

Je note enfin une dualité logique de la transparence et de l’opacité, propre au milieu cyber, et qui affecte le fonctionnement de l'économie.

O. Kempf

Commentaires

1. Le jeudi 13 juin 2013, 20:11 par

Réflexions qu'il est peut-être possible de mettre en relation, afin de les enrichir et de les ouvrir à de nouvelles profondeurs et perspectives, avec d'autres réflexions, lisibles à : https://benedictekibler.wordpress.c...

Ces réflexions sont, comme les vôtres, contestables, mais elles ont au moins le mérite de l'originalité.

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