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Chapeau, le pape

Lors de l'élection du pape, en 2005, j'avais commis un article sur la signification géopolitique de son élection. Dieu soit loué, je ne l'ai soumis à personne et il n'a donc pas été publié. Je le relisais un an ou deux après et me suis rendu compte à quel point je m'étais trompé, en essayant de surinterpréter la signification de sa nationalité etc. Ecrits de jeunesse, écrits d'apprentissage... Il reste que la décision du jour, annoncée par Benoit XVI, a une grande signification.

source

1/ En effet, en admettant la limite de l'âge, le pape non seulement tient compte de son état de santé, mais donne une interprétation vertueuse qui ne pourra être suivie que par ses successeurs.

2/ Je suis assez partisan du principe monarchique, qu'il soit temporaire (système présidentiel US, russe ou français), héréditaire (monarchique) ou électif (papauté). Je crois aux vertus, malgré ou à cause de ses limites, de l'homme seul qui "est en charge" et doit "décider". Cela me semble d'ailleurs plus nécessaire que jamais dans nos sociétés réticulées.

3/ Il reste que le principe monarchique d'antan pariait sur une extinction naturelle du titulaire, et donc un renouvellement rapide des gouvernants : jusqu'à il y a deux siècles, l'espérance de vie était de 40 ans. Accéder au pouvoir à 20 ou 25 ans vous mettait statistiquement en place pour deux ou trois septennats. Pas absurde !

4/ Tout change quand on réussit à prolonger la vie jusqu'à 80 ans et au-delà. L'actuel pape est arrivé au pouvoir à 78 ans ! Sachant que les activités de direction des grandes organisations sont beaucoup plus prenantes qu'autrefois, et que l'on demande aux évêques et aux prêtres de prendre leur retraite à 75 ans, il était dans l'ordre des choses que l’Église arrive à cette conclusion : pour être pape, il faut des capacités physiques qui ne vont qu'avec une part de jeunesse (certes mature).

5/ Deux mots encore : ce pape a pris sa décision en ignorant absolument la pression médiatique et le "que va-t-on en penser?". Il a subi une incroyable campagne de guerre informationnelle à l'occasion de son élection, il a commis beaucoup de maladresses de "comm" au cours de son mandat, et pourtant, il continue d'avoir une absolue liberté par rapport à cet environnement médiatique : rien que pour cela, je l'apprécie.

6/ Enfin, alors que son prédécesseur était un "pasteur", ce pape là est un intellectuel. Son discours aux Bernardins est encore la référence des intellectuels français, et je me souviens d'un exceptionnel "L'Europe, ses fondements, aujourd'hui et demain" signé du cardinal Ratzinger qui a sa place dans les bouquins de référence de géopolitique européenne. Si vous ne le connaissez, précipitez vous sur ce texte, il vaut le détour.

Le pape démissionne. Un nouveau pape est appelé à régner. Araignée ? ..... Comme la ritournelle, la vie continue !

NB : j'espère, comme le faisait remarquer xxxx (que je n'ai pas le droit de citer mais il se reconnaîtra), que ce choc géopolitique majeur ne va pas décaler encore la publication du Livre Blanc ..... (sous-titre : l'arlésienne).

O. Kempf

Commentaires

1. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par

Bravo pour ce billet et pour votre transparence quant à la façon de se remettre en question.
Grand Pape, grand courage, bel exemple en effet.

2. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par Charlotte Nehl

Pour vous ....

Jean-Paul II, pasteur ... seulement ?
Benoît XVI, intellectuel ... exclusivement ?

Pourrions-nous nuancer ?
On dirait que vous privilégiez les intellos ...
On dirait que vous donnez moins de valeur au pasteur ...

L'un et l'autre ont été pasteurs c'est à dire gardiens et guides des catholiques.
Intellectuels ? L'un moins que l'autre ?
Différemment , l'un en texte , l'autre en acte .
Sinon comment expliquer la formidable force intellentuelle qui pousse Jean-Paul II à visiter son assassin en prison et à le pardonner ?
Sinon comment expliquer le formidable rayonnement de Benoît XVI à Madrid , un intellectuel attire rarement une telle foule ...,
Ainsi deux papes aux facettes multiples pour deux aspects de la papauté inspirée par un même Esprit ....

3. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par Ph Davadie

Misereatur mei magister blogi, mais je suis toujours sceptique lorsque je lis (ou entends) les analyses géopolitiques (ou toute autre analyse moderne) relatives à l’Église catholique.
Je crois que, à l'image de leur modèle, les pasteurs se moquent pas mal :
- de la comm, car dire aux premiers qu'ils seront les derniers n'est pas très habile ;
- du qu'en dira-t-on, car se faire laver les pieds en public par une prostituée vaudrait aujourd'hui à son bénéficiaire une action répressive énergique (ou pitoyable plutôt) des Femen ;
- des puissants de ce monde, car déclarer à son juge qu'il n'est que dépositaire du pouvoir qu'il exerce revient à mettre sa vie en croix.
En résumé, ils sont serviteurs de la vérité, et la vérité les rend libres, ce qui dérange ou, pour le moins, interroge...

Alors, pasteur ou intellectuel ?
Saint Benoît disait : ora et labora.

4. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par panou34

''Liberté absolue par rapport à l'environnement médiatique''.Malheureusement ou heureusement il n'y a qu'un pape.Loin des artifices de la communication et de la réactivité à l'instantané il demeure un ''pouvoir'' spirituel.En plus faire le buzz en latin quel pied de nez!!!.
Quant au prochain successeur de Saint-Pierre laissons les bookmakers s'occuper des primaires.
Navré pour l'emploi de buzz et de bookmaker mais mon latin est bien oublié.

5. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par yves cadiou

Encore un billet qui fait réfléchir, ce qui m’amène à ne pas être entièrement d’accord avec les réflexions présentées. Les règles qui sont tirées ici du comportement du pape, autorité spirituelle, ne peuvent pas être transposées aux autorités politiques ni aux activités de direction des grandes organisations : celles-ci sont des autorités temporelles et opératives disposant même, dans le cas des autorités politiques, du pouvoir de police et des forces armées. Depuis cinquante ans, ce ne sont pas les Gardes Suisses qui protègent le Pape, c’est la dissuasion nucléaire française.

Sur la limite d’âge (et plus généralement sur l’aptitude physique et mentale), il semble que Benoît XVI ait tiré les conséquences du gâtisme de son prédécesseur dont l’autorité morale était affaiblie par les ricanements qu’il suscitait. On est toujours tenté d’instaurer des règles générales pour régler des cas particuliers ou exceptionnels, mais ce n’est pas une bonne méthode : que les successeurs de Benoît XVI imitent son exemple c’est possible mais, situation inverse dans le domaine temporel, on n’a jamais vu un Président de la Vème République suivre l’exemple de Charles de Gaulle et démissionner lorsqu’il était désavoué par le Peuple. Une autre différence avec les élus du suffrage universel qui sentent leur carrière menacée par les médisances et calomnies c’est que, comme vous le dites, Benoît XVI a été insensible aux pressions médiatiques. Pour ces différents motifs je suis très circonspect quant au parallèle fait entre le souverain pontife et les élus du domaine temporel.

Vous êtes, dites-vous, « assez partisan du principe monarchique ». C’est évidemment une opinion respectable : le souvenir de Lafayette, qui énonçait les Droit de l’Homme et du Citoyen tout en étant « plus royaliste que le roi », évite que cette affirmation vous vaille les qualificatifs simplistes qui ont généralement cours en France au sujet de la monarchie.

Principe monarchique ? Un principe ne vaut que par son application. Je rejoins ici un commentaire fait récemment sur ce blog par RB (citoyen lambda) au sujet de la décision d’intervenir militairement au Mali http://www.egeablog.net/dotclear/in... : « que des décisions politiques aussi lourdes soient prises au sommet de l’État, après de simples consultations d'experts et sans le moindre débat, voici un fonctionnement qui comment dire ?... est pour le moins opaque quant aux différents intérêts en jeu. » J’ajoute qu’au regard des multiples trafics qui font vivre la région sahélienne, le principal souci du personnel politique devrait être, encore cette fois, de démontrer qu’il agit dans l’intérêt national et non par intérêt personnel. Le lynchage de Kadhafi est dans toutes les mémoires.

Pour l’intervention au Mali, comme hier en Libye et en Côte d’Ivoire, le Président français détient désormais en situation normale un pouvoir supérieur à celui que lui donne l’article 16 de la Constitution en situation exceptionnelle. Aujourd’hui l’ancien maire de Tulle, comme hier l’ancien maire de Neuilly, devenu « chef des armées » prend une décision monarchique dont il ne sera pas responsable. La décision d’intervenir au Mali, en Libye, en Côte d’Ivoire, s’est prise à huis clos, entouré de conseillers que le monarque peut révoquer selon l’article 8 de la Constitution. Aucune urgence, aucun danger vital pour la France, aucune situation exceptionnelle ne justifiait une procédure monarchique pour ces interventions : le Mali était à l’ordre du jour depuis quatre mois. Quatre mois pendant lesquels on n’a pas entendu parler de consultations ni demandes d’avis.

Même les pouvoirs exceptionnels donnés au Président par l’article 16, prévus pour les cas d’urgence et de danger vital pour la France, ne vont pas aussi loin dans l’absolutisme : le Président est tenu, au titre de l’article 16, de consulter des personnalités désignées. Ces personnalités, consultées « officiellement » (c’est-à-dire sans échappatoire possible), devront donner leur avis de façon d’autant plus responsable que le Président n’a pas le pouvoir de les révoquer : les Présidents des assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel. A l’occasion de cette intervention au Mali, comme de celles de ces dernières années ailleurs on remarque surtout, lorsqu’on observe le petit monde politique (sur les blogs des élus et des groupes parlementaires) l’absence de réactions à une pratique monarchique et anti-démocratique devenue coutumière.

Enfin, le Livre Blanc que vous mentionnez en NB : personne ne s’en soucie plus. La haute qualité humaine de nos personnels militaires permet d’effectuer des interventions politiquement contestables mais impeccablement accomplies en dépit d’une pauvreté extrême des moyens matériels. Le Livre Blanc devrait être une vision à long terme donnée au personnel politique. Mais toute vision à long terme est devenue inutile pour des gens qui ne voient pas plus loin que les prochaines échéances électorales. La démission du Pape, on peut la qualifier de « choc géopolitique majeur » mais elle est probablement sans conséquence dans le domaine temporel.

égéa : je reprécise : je n'ai pas dit "je suis monarchiste" mais "favorable au principe monarchique", en donnant toutes les acceptions de ce principe et notamment celles qui ne sont pas royales. Cela va même au-delà de la distinction classique entre monarchiste et royaliste. Vous pouvez déplorer la concentration des pouvoirs dans les mains d'un président de la république, vous pouvez regretter le manque de démocratie du système actuel (et vous exprimez souvent votre opinion sur le sujet), je n'y vois quant à moi pas que des inconvénients.  Bref, un point de vue de politiste, non celui d'un militant. ET qui préfère la décision à l'indécision.

6. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par yves cadiou

Je fais suite à la réponse d’egea (n°5).

Bien entendu, il y a une grosse différence entre "favorable au principe monarchique" et "monarchiste" (et à plus forte raison "royaliste"), vous faites bien de le rappeler parce que ce sont des domaines où les glissements sémantiques sont fréquents. Ce que vous appelez "monarchiste", c’est ce que l’on a longtemps appelé "bonapartiste". C’est un peu la situation où nous sommes actuellement et depuis plusieurs années de façon parfaitement anticonstitutionnelle : une seule personne prend les décisions. Sauf que (et la différence est de taille) pour que le "bonapartisme" fonctionne, il faut un Bonaparte. Ce n’est pas le cas et ça ne le sera pas aussi longtemps que l’on persistera à chercher Bonaparte dans les partis politiques, ceux-ci n’étant que des rassemblements d’élus locaux. Bonaparte n’a jamais été élu local et aucun mandat local ne prépare à devenir Bonaparte, au contraire.

Bien entendu aussi, il est clair que la décision est préférable à l'indécision (sauf peut-être pour certains abouliques dont le cas relève de la psychiatrie). Mais un principe ne vaut que par l’application qu’on en fait. Or dans le domaine qui nous intéresse sur ce blog, les décisions dont on parle se sont révélées contestables et aucun des Présidents qui les ont prises n’en subira gravement les conséquences (ne pas être réélu, ce n’est pas bien grave) : les interventions manu militari pour destituer Gbagbo, pour liquider Kadhafi, puis aujourd’hui pour « faire des prisonniers au Mali » (i.e. ouvrir un Guantanamo français !) ont été prises en notre nom à tous par un seul homme qui ne nous avait pas présenté ça dans son programme électoral, puis effectuées avec les moyens militaires de la France qui ne sont pas la propriété privée du « chef des armées » mais qui sont nos armes à tous.

Par conséquent j’adopte votre formule "favorable au principe monarchique" si elle signifie "bonapartisme" et à condition que l’on trouve un Bonaparte que l’on pourra cependant empêcher d’aller trop loin : or actuellement nous n’avons ni Bonaparte ni moyen légal d’empêcher d’aller trop loin ceux qui se succèdent dans le fauteuil de Bonaparte.

7. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par Ph Davadie

Et pour en rajouter un petit morceau, rien que pour les analystes à la mords moi le doigt, une petite question ouverte :
dans la mesure où 117 cardinaux seront électeurs, comment s'appellera le prochain volet des aventures d'OSS 117 ? Pourquoi pas "ça fume au conclave" ?

8. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par

Ce que je pense du pontificat de Benoit XVI. 3 choses : immensité théologique, sens de l'ouverture, profondeur géopolitique.

1-) C'est quand même fou la puissance intellectuelle et la lucidité théologique de Benoit XVI. Figurez-vous qu'il a rédigé sa trilogie encyclique pendant qu'il était pape (Deus Caritas est, Spe salvi, Caritas in veritatis); sans oublier l'exhortation apostolique sacramentum caritatis. Je tiens à ajouter spécialement l'exhortation apostolique post-synodale africae munus, et ses deux ouvrages écrits pendant qu'il était pape : Jesus von Nazareth et Lumière de vie. Chacune de ces 3 encycliques a été d'une profondeur théologique à nul autre pareil. J'en discutais avec un ami récemment et je lui faisais savoir qu'en 8 ans, il y a des chercheurs (dont c'est en principe le travail à temps plein) qui sont incapables de publier 3 ouvrages, et qui plus est de ce niveau. Et voilà qu'un pape, déjà occupé par la lourde pastorale de la papauté, parvient à en commettre 7 et chacune de ces publications a été d'une facture théologique unanimement saluée par la communauté des théologiens. Même l'un de ses détracteurs les plus farouches, Hans Kuhn,tout en critiquant le tropisme patristique du pape Benoit XVI(notamment son obsession intellectuelle pour Augustin et Thomas d'Aquin), reconnaissait à Radio France International que Benoit XVI, Karl Raner et lui restaient les derniers montres froids vivants de la théologique catholique .

2-) Outre ce fait, il y a aussi que contrairement à la perception ou à l'aperception commune, il est tout sauf un ultra radical conservateur. N'oublions pas qu'au Concile Vatican II (1962), il fut du côté des progressistes. On dit souvent de Jean Paul II qu'il était très ouvert et progressiste. Et bien, si tel est le cas, n'oublions pas que c'est Benoit XVI qui pilotait la congrégation pour la doctrine et la foi au moment du pontificat de Jean Paul II. N'oublions pas enfin, qu'il a fait durant son pontificat des concessions importantes qu'aucun pape prétendument ouvert n'avait faites avant lui. Notamment la possibilité donnée aux femmes d'avorter dans le cas où la vie la mère est menacée. Et j'ajouterai la légère ouverture faite dans sa récente interview où tout en rappelant la position de l’Église sur le préservatif, reconnaissait que dans certains cas reconnaissait dans certains cas, le préservatif pouvait protéger du VIH (Ce qui devrait réconforter les lobbyistes intéressés qui avaient tôt fait de tirer sur lui lorsqu'il avait affirmé dans l'avion qui le conduisait en visite officielle au Cameroun que : le préservatif ne saurait être un palliatif au VIH, au contraire, il l'aggrave).

3-) Enfin, dans sa simplicité et sa piété, Benoit XVI a eu la lucidité de voir que l'Occident, à travers sa déchristianisation, son paganisme galopant et son laïcisme outrancier, court vers sa perte. C'est pourquoi dans un de ces angélus mémorable, il appelait l'Europe à ne pas rejeter ses racines chrétiennes. Au delà de l'esclavage, de la colonisation et de sa brutalité, l'un des héritages positif de l'Occident en général et de l'Europe en particulier c'est sa religion. En effet, le christianisme a été a bien des égards un élément cardinal du sof power européen dans ses conquêtes africaines. Dans bien des territoires, la Bible a été plus utile à l'entreprise coloniale que les armes. Et le fameux humanisme universel dont l'Occident se prévaut, n'est-il pas tout droit tiré de la doctrine chrétienne et de l'enseignement social de l’Église. les premiers intellectuels occidentaux qui ont participé à la philosophie humaniste de l'Occident, notamment française (je pense à Jacques Maritain ou à Mounier) ne s'en cachaient. Il a fallu que naissent Sartre, Foucault et autres pseudo athées pour faire croire à un humanisme universaliste ultra rationalisé, sécularisé à la Kant et maintenant post-sécularisé chez les déconstructionnistes.

Benoit XVI a a fait un diagnostic géopolitique fondamental : le noyau dur de la culture européenne et occidentale ce n'est pas les jeans, les macdo; ce n'est même pas le capitalisme ou le libéralisme économique, comme l'a claironné Huntington. Le nouveau dur de l'Occident c'est la chrétienté. Et Benoit XVI a compris que l'Occident qui perd son noyau dur est entrain de se perdre. Cet Occident ressemble de plus en plus à la Rome dans la Grèce antique, telle que décrite avec beaucoup de moquerie dans la série télé SPARTACUS.

Le jour de la démission du pape, j’énonçais ce point de vue au collègue avec qui je partage le bureau à la FPAE (il est stratégiste). Il m'a fait une réponse assez laconique: DIS DONC, TU AS QUOI A Y VOIR? LAISSONS-LES S’AUTODÉTRUIRE.

9. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par odbae

@cadiou: publiez une annonce à Pôle Emploi! Je vous propose une ébaûche.

"nat. en perd., état centr. et endog. cherche chef charis. , laborieux et enthousiaste. exp indépendantiste appréciée mais pas nécessaire. connaissance d'un patois local et de l'anglais souhaitée. rémunération: 100000€, tailleur et cuisinier compris, logt. et voit. de fonc., retraite dorée, exil post-office possible."

désolé...

10. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par yves cadiou

Suggestion suite au commentaire de Ph Davadie (n°7). « Les aventures d’OSS117 », autrefois petits bouquins mal écrits d’espionnage invraisemblable à lire dans le train, (mais qui avaient le mérite de ne pas être traduits de l’anglais bien que le héros, Hubert Bonnisseur de la Bath, travaillât pour l’OSS américaine) portaient toujours des titres avec allitérations, comme par exemple « cinq gars pour Singapour », « on décarre à Dakar », « panique à Wake »…
Dans le cas présent, ce serait « va t’en au Vatican » ou « arôme à Rome ». A la vôtre, Etienne.

11. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par Ph Davadie

Pour OSS 117, je me reportais aux aventures dujardinesques récentes, dans lesquelles le titre est assez commun.
Ceci dit, pour en revenir au sujet principal du billet, me sont venues les réflexions que je livre à la sagacité de ceux qui voudront bien les lire.
- Voici donc un pape qui s'en va, après un règne dit de transition, lequel aura duré plus longtemps que la moyenne d'un mandat à la tête d'un état occidental. Qui parle de président de transition ?
- Ce "transitionaire", mauvais communiquant d'après les pros de la chose, n'a pour autant pas cessé de se déplacer entouré de journalistes de toute langue, sans qu'il les convoque.
- Il n'a pas proclamé le jour de son élection qu'il était au service du peuple, reconnaît son incapacité physique à la tâche et préfère laisser la place. Le pouvoir ne serait-il un service que dans le domaine spirituel ?
- Recroquevillé sur des idées qualifiées de rétrogrades, toutes ses audiences publiques étaient pourtant noires de monde.
- Sa dernière apparition publique a rassemblé plus de 100000 personnes, chiffre à faire pâlir d'envie les organisateurs de réunions politiques. Peut-être que M. petites blagues a fait recompter la foule par ses services qui arrivent au chiffre de 25000...
- Pourquoi les commentateurs patentés, lorsqu'ils listent les réformes prétendument indispensables que devra réaliser son successeur, se contentent de reprendre les archives d'il y a 8 ans, 30 ans, et, comme il y a 8 ans, 30 ans, continuent d'être à côté de la plaque ?

12. Le lundi 11 février 2013, 22:11 par Ph Davadie

Puisque le conclave va bientôt débuter, je vous propose la trame suivante pour son déroulement, car il n'y a pas de raison que seuls les journalistes vaticanologues patentés mais néanmoins béotiens de la religion catholique élucubrent librement.
Le premier vote désigna, à égalité de voix, deux cardinaux. Les jours suivants, aucun d'eux ne parvint à réunir sur son nom la majorité requise des 2/3.
Et nul "troisième candidat" n'apparaissait.
Alors l'un fit comprendre à ses frères cardinaux de ne plus voter pour lui, s'estimant bien trop indigne de la fonction.
Les scrutins reprirent et, après plusieurs tours, la majorité des 2/3 se porta sur le cardinal qui n'avait pas renoncé par anticipation.
Soulagés de cette issue, tous attendirent avec un brin d'inquiétude sa réponse à la question "Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ?"
"Non accepto" proclama-t-il.
La consternation s'abattit dans la chapelle Sixtine. Alors, le cardinal élu s'adressa de nouveau à ses frères, fit mander le cardinal doyen du sacré collège et le chargea, avec l'approbation de ses frères, d'une mission délicate.
C'est ainsi que le cardinal doyen se rendit à Castel Gandolfo supplier le pape émérite qu'à la demande de ses frères, il accepte de reprendre le gouvernail de la barque de Pierre...

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