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Quelques polars, à lire... ou à éviter

Je crois l'avoir déjà raconté : les romans m'ennuient. Sauf une vague tendance pour les romans d'espionnage. Pas tous. Il paraît que "tous les pros lisent SAS", ce qui prouve que je ne suis pas totalement pro, car j'en lis un tous les trois ans : autrement dit, j'en rate onze sur douze. Car si pour une ambiance géopolitique et des données d'environnement valables il faut s'enfiler (!) des pages et des pages d'intrigue inepte et de carambolages en tout genre et autres situations désespérées parce que les scorpions (bêtes ou armes ou mix des deux) vont soudainement sauter sur Malko, le jeu n'en vaut pas la chandelle. J'ai un peu passé l'âge, en quelque sorte. Et pour faire snob (car en fait, je le suis tout à fait) : pas assez évolué. Du coup, je lis autre chose. Ceux-ci, par exemple.

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1/ Le meilleur est certainement Hors d'Haleine, de Jon Stock. A coup sûr, l'héritier de Le Carré. On retrouve bien sûr le thème de la taupe au sommet de l'espionnage britannique, avec encore une fois les "cousins" qui ne font pas dans la dentelle et qui sont, de facto, les plus gênants pour conduire l'enquête, compliquée. Du coup, l'hostile est-il vraiment le terroriste, certes islamiste, mais d'extraction indienne, ce qui rend les choses originales ? Du rythme, de la psychologie, du classique et de l'originalité, bref, le meilleur : auteur à suivre.

2/ Das system est un roman sur le cyber. Comme dans Matrix, une machine réussit à prendre le contrôle de tout, grâce à l'interconnexion des réseaux. Ce qui est amusant, c'est qu'on est juste au passage où "Pandora" prend les rennes. C'est incroyable et effrayant à la fois. Et en plus, ça se passe en Allemagne du nord : on n'a pas tout le pathos américain des romans de cyberespionnage habituels, qui sont rarement réussis quand ils viennent d’outre-Atlantique : d'ailleurs, y en a-t-il un qui vous a vraiment marqué ?

3/ J'aime bien Pierre Nord, un auteur tout à fait désuet. Je suis tombé par hasard sur "Les filles de Bucarest" : pour tout vous dire, ça ne vaut pas le détour, car l'intrigue est trop prévisible pour tenir le lecteur en haleine. Pourtant, on le garde jusqu'au bout pour la qualité d'écriture et la noblesse des personnages. En fait, on le lit au deuxième degré. Il faudrait que j'en trouve un qui tienne mieux la route.

4/ J'avais beaucoup aimé "Citoyens clandestins" de DOA (et pour tout vous dire, je suis surpris de ne pas retrouver la fiche de lecture que je croyais avoir écrite). Par moments tiré par les cheveux (imaginer que la DRM mette en place des agents actifs sur le territoire national...) mais avec du rythme, et une belle imagination. Voici une bonne suite (pour un auteur, la difficulté est toujours le deuxième roman), avec "Le serpent aux milles coupures". Décidément, un auteur à suivre.

5/ Je n'avais jamais lu James Bond. Culture exclusivement cinématographique, n'en déplaise à Ian Flemming. Voici donc "une suite", écrite par un américain. Absolument nulle. Cela n'a pas le charme britannique qu'on espérait, au moins à l'écrit. Intrigue idiote, personnage pas crédibles, j'ai arrêté au bout de 150 pages (si, je suis persévérant, malgré les apparences). A déconseiller. Absolument.

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 8 mars 2013, 21:06 par Jonathan S

Bonjour,

Juste un petit message pour vous féliciter et vous remercier de ces nombreuses fiches de lectures sur votre blog « EGEA ». J’ai pu y découvrir des fiches sur des livres que j’ai lus ou que je compte acheter prochainement. Vos fiches sont complètes et sans détour, un très bon travail. Je vais prendre exemple pour mes prochaines fiches de lectures.

Bonne continuation et au plaisir de lire les prochaines,

2. Le vendredi 8 mars 2013, 21:06 par NC

Nicolas Caproni J'ai lu les confessions de l'ombre sorti très récemment et qui raconte une histoire d'un officier français basé à Tanger et c'est du très bon. Réaliste.

3. Le vendredi 8 mars 2013, 21:06 par Loulou

Ce roman est également à conseiller. http://www.edilivre.com/toujours-y-...

Toujours y croire...
www.edilivre.com
Jacques Mandrier membres des forces spéciales, est un homme comblé : une femme qui l'aime, un fils dont il est fier e...

4. Le vendredi 8 mars 2013, 21:06 par

Ce n'est pas un roman d'espionnage, mais ça se lit comme de la science fiction:

- "Les robots au coeur du champ de bataille" ed Economica, coll Guerres et Opinions et qui traite des questions éthiques et juridiques soulevées par l'emploi des robots sur le champ de bataille. J'avoue que le problème du désengagement moral est passionnant.
Ce thème est tellement proche de la SF que la collection a inséré en index les trois lois de la robotique de Isaac Asimov.
-A lire en suivant ou avant pour compléter: "la guerre robotisée" même éditeur et même collection (en cours pour moi).

Pour les amateurs de polars historiques: "l'année du volcan" de Parot.

5. Le vendredi 8 mars 2013, 21:06 par yves cadiou

Le roman de Marcel Aymé « la traversée de Paris », devenu un film en 1956, vous aurait-il ennuyé ? Dans ce cas, il vous ennuiera beaucoup moins avec un regard de 2013.


Souvenez-vous de Grandgil (Gabin) qui vocifère : « Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, pour moi, ce sera 1 000 F… Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, maintenant c'est 2 000 F ! … Je voulais dire 3000 !
— C'est sérieux ?
— Comment si c'est sérieux !… JAMBIER ! JAMBIER ! JA…(couik)

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« Couik », ça veut dire « modification du scénario » parce qu’il faut être réaliste : une telle traversée de Paris peut avoir eu lieu sous l’Occupation mais pas dans les conditions, somme toute bien gentilles, imaginées par Marcel Aymé et Claude Autant-Lara.
C’est qu’il ne faudrait quand-même pas prendre Jambier pour un imbécile : il sait que Paris est plein de malandrins. Des malandrins affamés et prêts à tout en ces temps de disette. Dans un coin de son stock, Jambier a ce qu’il faut pour accueillir comme il faut les visiteurs indésirables. Une balle de .22 dans la gorge de Grandgil vient de couper la parole du gêneur : il agonise maintenant en silence, étouffé par son sang. Martin, témoin gênant mais lent, subit le même sort avant d’avoir compris la scène.

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Scène suivante : Jambier est au téléphone. « Vous ne serez pas livré ce soir, mes livreurs ont eu un petit contretemps. Livraison demain, et cette fois ce ne sera pas un cochon mais trois.
— Trois cochons ! Mais comment faites-vous ?
— Secret professionnel, mon cher. »
Il raccroche et se met à la découpe tout en réfléchissant : « il me faut huit valises de plus, ce qui fera douze. Donc six porteurs en trois équipes. Aucun problème, on ne manque pas de chômeurs en ce moment. Quant à mes deux cochons supplémentaires, si quelqu’un s’inquiète de leur disparition ce n’est pas grave : personne ne savait qu’ils étaient là. Ah, si : cette gourde de Marinette. Il faudra que je m’occupe d’elle aussi. »

Je laisse maintenant à mon lecteur le choix de la suite. Deux hypothèses : H1 Jambier transformera Marinette à son tour en succulente viande de porc ; H2 comme suggéré dans le film, elle vendra elle-même son corps.

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Si ça vous gêne de manger du cheval en croyant que c’est du bœuf, alors arrêtez de manger du porc sans garantie de son origine. Mais rassurez-vous : l’anthropophagie n’est pas interdite par la loi française : c’est le meurtre qui est interdit, ainsi que les actes de barbarie (art. 222 du code pénal) et non l’anthropophagie en tant que telle.

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Martin (Bourvil) : « mais tu n’as pas besoin d’argent, pourquoi es-tu venu ? »
Grandgil (Gabin) : « je voulais voir comment c’était, le marché noir.
— Alors, c’est comment ?
— Je l’imaginais plus noir que ça. »

Dans les années cinquante, on était naïf.

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