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Goodbye New Caledonia ? (N. Coisne)

Un lecteur des antipodes me propose ce billet sur la Nouvelle-Calédonie, à la suite de celui-ci sur le Pacifique. Merci à Nicolas Coisne (étudiant, master 2 de sécurité de Lille) de jeter un coup de projecteur d'une COM sur laquelle on communique peu, ici, en métropole... Car derrière les agitations du moment, il y a des choses sérieuses qui s'organisent, là-bas.

source (cartothèque du Diplo)

O. Kempf

On parle beaucoup en ce moment de l'importance des mers dans la croissance mondiale, de l'océan Pacifique (zone prioritaire pour les États-Unis) et à ce titre des États comme la France possédant d'importantes Zones Économiques Exclusives. La Nouvelle-Calédonie, collectivité d'outre-mer ayant un statut particulier est un territoire majeur de l'espace maritime français dans le pacifique. Outre ses richesses minières et maritimes, c'est une base militaire française primordiale dans la région (2000 personnes y sont stationnées). Ce territoire permet aussi d'être le voisin de nombreux États (Australie, Nouvelle-Zélande, Papouasie, Micronésie...) et donc d'exercer une certaine influence à la fois économique, militaire voire aussi linguistique dans une zone où l’anglais prédomine. L'actualité, notamment la volonté du président du gouvernement néo-calédonien de faire ajouter sa collectivité à la liste de l’ONU des Territoires non-autonomes à décoloniser en mars 2013, nous permet de nous poser plusieurs questions.

L’indépendance à terme de ce territoire ne constituerait-elle pas un important recul de la présence française dans le Pacifique aussi bien militaire (même si des accords de défense étaient passés), qu'économique et politique?

Qui aurait intérêt à un départ de la France, même partiel, de cette zone? Les anglo-saxons sûrement sans oublier les chinois qui infiltrent peu à peu cet espace. La France est quand même la seule puissance occidentale non anglo-saxonne présente dans cette zone où se reporte actuellement une partie de la croissance du monde. De manière anecdotique, ce territoire est presque le seul découvert et baptisé par les Anglais dont la France est parvenue à s’emparer. C’est le navigateur James Cook en 1774 qui l’a nommé ainsi en l’honneur de l’Écosse puisque la Calédonie est son ancien nom latin.

L’économie de la Nouvelle-Calédonie est une des plus dynamiques de la région pacifique, aidée en cela par d’importantes réserves de minerais majoritairement du nickel (près de 30% des réserves mondiales). Comparée à d’autres territoires d’outre-mer français, la Nouvelle Calédonie indépendante serait viable économiquement. D’un point de vue polémique un territoire d’outre-mer français n’a-t-il pas vocation à rester au sein de La République que parce qu’il ne serait pas viable économiquement ? Que se passerait-il si demain un DOM ou une collectivité d’outre-mer se découvrait d’importantes réserves de matières premières, comme par exemple du pétrole au large de la Guyane ? Demanderait –il son indépendance pour mieux pouvoir profiter de cette manne ?

Même si l’indépendance n'est pas possible de manière immédiate, ni même évidente, on a l’impression que cette idée, dans laquelle la France a tout à perdre, ne semble troubler personne. Que ce soit la classe politique (pratiquement personne n'en parle même si la question est délicate) ou celle des chercheurs ou encore des géopolitologues. Il est clair que la Nouvelle-Calédonie, dont l’histoire a été secouée par de graves crises dans les années 80, nécessite une importante autonomie pour gérer ses affaires locales. Il serait néanmoins souhaitable que les partisans d’un maintien au sein de la République Française se mobilisent. Un référendum doit avoir lieu dans les prochaines années pour trancher la question de l’autodétermination, il est temps d’agir pour que la France ne perde non pas un confetti mais une perle de son ancien empire !

Nicolas Coisne

Commentaires

1. Le jeudi 4 avril 2013, 22:10 par savu

N'importe quoi ! Vous n'avez rien compris à ce qui pousse un territoire à reprendre son indépendance. Par ailleurs, vous n'expliquez pas pourquoi les états anglo-saxons auraient selon vous intérêt à cette indépndance alors que, bien au contraire, ils se félicitent de la présence française dans la zone !

2. Le jeudi 4 avril 2013, 22:10 par oodbae

Je passe sur la culpabilité de la métropole en ce qui concerne sa gestion et sa gouvernance indigentes dans les DOM-COM-Nouvelle-Calédonie.

Mais on peut quand même se demander quel intérêt aurait ce TOM à acquérir son indépendance. En termes de smart power, la Nouvelle-Calédonie bénéficie du parapluie nucléaire francais, en plus de la base militaire francaise. La Nouvelle-Calédonie est représentée au conseil de sécurité de l'ONU. Les étudiants calédoniens peuvent venir étudier en métropole où se trouvent des universités et écoles de qualité, à défaut d'être les meilleures du monde.

Peut-être qu'on devrait réaffirmer sa fierté d'être citoyen d'une république présente tout autour du globe pour faire pression sur les gouvernements afin que ceux-ci remettent les enjeux locaux des DOM-COM-NC au coeur de la politique étrangère de la France. Ca ressemble à un jeu politique aux conséquences géopolitiques, en somme. Je trouverais, personellement, plus logique qu'on parle de la relation France-Brésil au travers de la Guyane plutôt qu'à travers de la chronologie des annonces de signature, puis de défaussement, puis de signature á nouveau de contrats d'achâts de Rafale.

cordialement

3. Le jeudi 4 avril 2013, 22:10 par Cod

Je cite : "Comparée à d’autres territoires d’outre-mer français, la Nouvelle Calédonie indépendante serait viable économiquement. "
Quelle preuve en avez-vous ?
La question fait débat...

4. Le jeudi 4 avril 2013, 22:10 par Fortier

Vos renseignements sont à revoir. Ce n'est pas le président du gouvernement local qui demande que la Nouvelle-Calédonie soit à l'ordre du jour de l'ONU, et là je pense que vous confondez dramatiquement avec la Polynésie Française. Ceci dit, l'économie du territoire est florissante parce qu'elle bénéficie d'un apport financier énorme de la métropole. Donc économiquement, et malgré sa richesse en Nickel, l'indépendance n'est pas viable pour le territoire. Il est vrai de dire qu'il faudrait que les loyalistes s'unissent pour contrer les indépendantistes. Nous espérons ici que ce sera bien le cas

5. Le jeudi 4 avril 2013, 22:10 par Alphonse

La france à tout à perdre de la perte de territoires. Par contre elle ne sait pas les mettre en valeurs, c'est surement ce qui pousse ces "confettis" à vouloir partir et de voler de leurs propre ailes.
Ces régions on une certaines richesse, de la a dire qu'ils pourront voler de leur propre ailes, il y a un pas difficile à franchir, il suffit de regarder du coté de l'afrique.
Mais ca va devenir un sujet d'actualité.

6. Le jeudi 4 avril 2013, 22:10 par N. Coisne

Je vous remercie pour vos commentaires
Je tiens d’abord à préciser que les questions que je pose ne sont absolument pas des affirmations, naïves et exagérées, leur principale fonction étant de faire réagir.
Je pense que les raisons incitant un Territoire à reprendre son indépendance peuvent être multiples. La France a accordé l’indépendance à toutes ses colonies africaines en 1960, pourtant Djibouti n’est devenue indépendante qu’en 1977 et la Guyane est toujours un département français. Pour chacun de ces territoires l’histoire et les raisons sont bien différentes, d’autant qu’il faut tenir compte de la composition de la population.

Les anglo-saxons apprécient peut être la présence française militairement parlant dans cette région, économiquement rien n’est moins sûr. Si la possibilité se présente de remplacer la France sur un marché, elle sera immédiatement saisie.

Le parapluie nucléaire américain pourrait aisément remplacer le nôtre, n’oublions pas que les américains ont déjà stationné des troupes en Nouvelle-Calédonie durant la seconde guerre mondiale, rien ne les empêcherait, moyennant finances, de recommencer une fois la France partie. Quelques noms de quartiers de Nouméa peuvent d’ailleurs témoigner de cette ancienne présence (ex : motor pool).

Economiquement la Nouvelle-Calédonie est le plus développé des territoires ultra-marins français. Le niveau de vie d’un autochtone équivaut d’ailleurs à celui d’un habitant de métropole comme l’indique un rapport de l’Institut de la statistique et des études économiques de 2009. Les branches de l’économie sont principalement l’exploitation de matière première puis viennent le tourisme, la pêche, l’aquaculture, et dans une moindre mesure l’agriculture. Il est vrai que l’apport de la France en matière d’investissements n’est absolument pas négligeable.
Cela ne fait pas reculer les partisans de l’indépendance, pour eux la France n’est présente en Nouvelle-Calédonie, que pour sa position stratégique et le nickel. (http://www.newsring.fr/politique/15...)

Concernant l’autorité qui prône l’inscription sur la liste de l’ONU comme territoire à décoloniser, mes renseignements sont effectivement à revoir et mes propos portent à confusion. Je ne parviens plus à remettre la main sur les articles de presse qui traitaient de cette question il y a quelques mois. Néanmoins je ne tiens pas à effectuer de mélange avec la Polynésie dirigée par Oscar Temaru, où les problèmes politiques sont différents, même si les situations ont des points communs.

L’approche de nos territoires ultra-marins devrait effectivement se faire d’une nouvelle façon afin de les mettre en valeur. Je rejoins totalement le commentaire expliquant un besoin d’exprimer la relation France-Brésil au travers de la Guyane plutôt que par d’hypothétiques contrats d’armements. On peut noter, à ce sujet, que la province brésilienne frontalière de la Guyane, l’Amapá, enseigne le français dans ses écoles publiques depuis une dizaine d’années.

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