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Eric Dénécé : Les services secrets français sont-ils si nuls ?

Merci à cette fiche de lecture que viens de m'adresser l'ami Jérôme : les vendredis de fin de semaine (mais aussi les vendredis normaux), j'avoue que c'est opportun d'avoir des copains qui envoient des textes alors qu'on est en retard : Jérôme, je te fais 1ère classe d'honneur de la communauté égéenne.

Ah ! mais.

O. Kempf

Eric Dénécé : Les services secrets français sont-ils si nuls ?

  • Editions Ellipses, 2012.

355 pages brillantes et denses sur un sujet majeur, sans langue de bois, très bien documenté et qui fera référence. L’auteur, expert reconnu du sujet, nous propose un ouvrage sans équivalent et qui mérite toute l’attention, tant des lecteurs que des spécialistes du renseignement, mais aussi des décideurs politiques. 5 parties avec 28 chapitres permettent de mieux comprendre nos services secrets, en les replaçant en perspective dans le fonctionnement de l’Etat, en en soulignant leurs fragilités, leurs échecs, mais aussi leurs réussites. De fait, le sujet traité est très vaste mais il oblige à poser la question de la relation spéciale entre le pouvoir politique et la fonction « renseignement ». Le renseignement est-il au service du politique ou doit-il éclairer le politique dans sa prise de décision ? Une certitude cependant, chaque fois que le politique a méprisé le renseignement, l’échec stratégique a suivi.

Les services français ont ainsi traversé les événements avec plus ou moins de succès et d’échecs. Le temps de la Guerre froide étant passé, de nouvelles menaces plus complexes sont apparues, exigeant une adaptation dynamique de nos services, avec toutes les difficultés inhérentes entre ceux liés à la défense, comme la DGSE, la DRM et le DPSD et ceux liés au ministère de l’intérieur et donc en grande partie de constitution policière. Autre point soulevé, les compétences des chefs des services: souvent, peu de vrais connaisseurs du domaine, mais des fidèles des Présidents de la République. Une politisation indéniable, en contradiction avec l’efficacité opérationnelle ? Un constat amère : le sous-dimensionnement, en comparaison notamment des services britanniques, alors que nos ambitions sont similaires. Cependant, de réels efforts ont été conduits depuis une vingtaine d’années, notamment avec des réorganisations plus ou moins réussies comme celle récente ayant conduit à la création de la DCRI, et avec l’augmentation des moyens techniques comme les satellites d’observation et les systèmes d’écoute.

Le renseignement est depuis toujours un facteur de souveraineté. Il le sera encore plus demain avec une mondialisation des menaces et de la compétition économique. Encore faut-il que nos élites politiques le comprennent ? Ce livre est donc utile, nécessaire et à lire impérativement.

Jérôme Pellistrandi

Commentaires

1. Le vendredi 21 juin 2013, 23:01 par QM

Il y a des rappels historiques qu'on a lu 15 fois et des analyses sur des échecs comme Merah ou autres qu'on a retrouvé partout y compris dans les analyses du CF2R. C'est pour ça que, selon moi, il n'apporte pas grand chose de neuf au "débat". But this is only my two cents...

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