Deux ou trois choses sur la notion de légalité internationale

On parle beaucoup de la légalité internationale, notamment celle qu'aurait bafouée V. Poutine. On prend bien soin d'expliquer que l'on intervient en Irak à la demande du gouvernement de Bagdad. Soit. Mais...

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Mais en Syrie, il y a un gouvernement légal, je crois. Déplaisant, condamnable, tout ça, je suis bien d'accord et le dénonce aussi, mais ce gouvernement est légal. Reconnu. Je crois même qu'il siège aux Nations-Unies.

Donc quand les Américains interviennent en Syrie, c'est illégal, non ? De même, quand les Israéliens abattent un avion au-dessus du Golan, c'est illégal (je crois que le Golan est territoire syrien même s'il a été annexé par Israël, ce qui n'est pas reconnu par la communauté internationale, me semble-t-il) ? Tout comme j'imagine qu'on se scandaliserait si des Russes détruisaient un avion survolant la Crimée ? On est cohérent, quoi.

La légalité internationale, ce sont des textes de loi, ça s’applique uniformément. Pas en fonction de son interprétation. Pas en fonction de "règles morales" qui permettraient ici ou là de s'affranchir de la légalité internationale. Ou alors il y aurait un corpus de règles morales qui auraient une valeur supérieure à la légalité internationale : pourquoi pas, après tout ?

Dans ce cas, puisque nous parlons d’État de droit, quel est le corpus de ces règles de droit ? une résolution de l'ONU ? Pourquoi pas là encore mais dites le.

Bref, en soi je ne suis pas contre le fait d'attaquer le "prétendu État Islamique" (là, j'ai bon, hein, j'ai retenu la leçon) : disons que la justification peine à convaincre (je ne parle même pas de la méthode stratégique, là, c'est un autre débat, le vacuum fait tellement peine à voir qu'il est inutile de s'acharner contre une ambulance).

L'incohérence des postures occidentales devient de moins en moins supportable. Elle est surtout de plus en plus improductive car l'Occident n'est plus entendu et de moins en moins audible.

A. Le Chardon

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