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Penser les réseaux

Voici une jolie fiche de lecture publiée cette semaine par Futuribles, à propos de mon dernier "Penser les réseaux". Vous ne l'avez peut-être pas assez remarqué au moment de la folie de la rentrée, il me semble important d'y retourner et, disons le mot, de l'acquérir car l'ouvrage est de bonne facture. Penser les réseaux, une approche stratégique

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Cet ouvrage collectif, dirigé par Olivier Kempf, est le fruit d’un colloque organisé à l’école militaire en mai 2013. Il regroupe les contributions de spécialistes du cyberespace comme Frédérick Douzet (directrice de la chaire cyberstratégie à l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale), François-Bernard Huygue (chercheur à l’IRIS), Nicolas Mazzucchi (professeur à l’école de guerre économique), Kavé Salamatian (professeur à l’université de Savoie) ou encore Daniel Ventre (titulaire de la chaire Cyberdéfense Saint-Cyr, Thalès et SOGETI).

L’objectif de cet ouvrage est de questionner la notion de réseau qui est au cœur des stratégies du cyberespace. Les auteurs s’efforcent donc, dans une première partie, de définir les bases théoriques de la notion de réseau. Dans une deuxième partie, ils analysent la place de ces réseaux dans les stratégies militaires et géopolitiques et enfin, dans une troisième partie, ils étudient les réseaux d’un point de vue techno-économique.

Le réseau comprend généralement deux acceptations, explique Philippe Davadie : il peut correspondre à un ensemble d’éléments de même nature reliés les uns aux autres ou à un ensemble de personnes qui sont en contact les unes avec les autres. Le réseau peut donc être matériel ou concerner des individus. Même si l’organisation en réseau est antérieure à l’histoire de l’Internet, la réticularité est devenue l’une des caractéristiques principales du monde post-moderne. Le monde actuel est conçu comme un assemblage de connexions en perpétuelle mutation, il se caractérise par un nombre croissant d’interactions, de partages de dépendances, etc. Internet, la téléphonie mobile et le cyberespace sont les trois dimensions de ce qu’on qualifie aujourd’hui de réseaux modernes.

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée aux aspects militaires des réseaux. Les auteurs qui contribuent à cette réflexion tentent d’expliquer en quoi le cyberespace est devenu un aspect incontournable de la stratégie militaire. Arnaud Coustillère revient sur la place accordée au cyberespace dans le Livre Blanc sur la Sécurité et la Défense Nationale publié en 2013 et explique pourquoi la cyberdéfense est désormais un élément intégrant de la souveraineté nationale. Jarno Limnel s’intéresse, quant à lui, au concept de cyberguerre. Il explique en quoi ce concept remet totalement en cause les fondements de la guerre traditionnelle notamment du fait de l’absence d’affrontements physiques. Frédérick Douzet met en lumière les différences entre cyberdissuasion et dissuasion nucléaire et Éric Hazane analyse comment la place prépondérante qu’occupe aujourd’hui le cyberespace remet en cause l’ensemble de la pensée stratégique.

Enfin, la troisième partie analyse les réseaux dans leur dimension économique. Ainsi, la supériorité technique des États-Unis dans le cyberespace est passée au crible par Dominique Lacroix. Nicolas Mazzucchi s’intéresse aux réseaux de pipelines en Asie Centrale et Olivier Kempf revient sur les réseaux intelligents et leurs implications en termes de flux de données.

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