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Quelle destruction créatrice de l'UE ?

Pas un jour sans qu'un article, un édito, une tribune ou un essai ne constate la panne de l'Europe. Le diagnostic est assez connu pour qu'il ne soit pas besoin d'y revenir. Là où les choses se compliquent, c'est lorqu'on passe au stade des propositions. Car tout le monde a l'air désormais de passer par pertes et profits l'actuel système européen (les "institutions"). Fort bien, mais comment "passer à autre chose" ?

https://ladestructioncreatrice.files.wordpress.com/2015/01/image-article-v-1.jpg Source

Chacun, d'une façon ou d'une autre, fait le diagnostic que "ça ne peut durer". Certes, cela a duré jusque là mais la dynamique semble définitivement morte. Du coup, chacun y va de sa proposition sur l'après.

Tel correpondant propose le retour à une Europe des 6 : mais là, sous quel objectif ? une CEE seulement ? qu'est-ce qu'on fait de "l'acquis" ? Qui est l'exécuteur testamentaire, surtout quand il n'y a pas de testament ?

Tel autre me parle de "fuite en avant vers une Europe moins intégrée". En général, quand on parle de fuite en avant s'agissant de l'UE, on pense au saut fédéral, ce qui n'est pas le cas, visiblement (je connais mon interlocuteur, tout sauf un fédéraliste). Du coup, la fuite en avant est celle de la désintégration (au sens premier du terme). Mais il s'agit  là de déconstruction, ce qui repose la question  adressée au précédent intelorcuteur.

D'autres évoquent des coopérations renforcées, manière de donner un nouveau projet, de relancer une dyanmique, de reprendre encore et encore la "méthode des petits pas". Pourquoi pas, mais en quoi cela répond-il à la panne actuelle ? En quoi poursuivre la méthode permet-il de répondre aux lacunes qu'elle a provoquées?

Bref, mon interrogation pourrait se résumer à ceci : pour passer à autre chose, il faut un processus de "destruction créatrice" (je suis un vieux schumpétérien). Il faut donc une initiative (idée, projet, matrice) qui apparaisse immédiatement meilleure afin de rendre évidemment obsolète le truc qu'elle remplace. Or, là, on a la destruction (d'une façon ou d'une autre, selon des modalités qui restent à déterminer) mais pas de "création".

Autrement dit, nous sommes face à un double problème :

  • celui de la déconstruction
  • celui de l'édification.

Dans les deux cas, on n'a pas d'idées. Regardez les efforts de la GB pour obtenir des amendements qui finalement n'engagent à rien de profond (cf édito de ce soir de Le Parmentier dans Le Monde). Du coup, je crains que la déconstruction de fasse dans un grand fracas et que le temps d'émerger des ruines, il sera passé assez de temps pour qu'on ne se pose plus la question de l'acquis. C'est cynique, j'en conviens, très pessimiste, mais cela me paraît le plus probable.

O. Kempf

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