Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Y a-t-il une doctrine trumpienne envers le monde arabe ?

Je participai l'autre jour au Meddays 2017, à Tanger, à une table ronde sur "Etats-Unis et monde arabe : quelle doctrine trumpienne ?". Voici les quelques notes que j'avais préparées pour mon intervention. Pas totalement rédigées, vous me le pardonnerez, mais il faut aussi ce genre de liberté pour mieux passer à l'oral.

Il y a un triple paradoxe dans l’approche trumpienne.

Le premier, le plus classique, est celui séparant le discours intérieur du discours extérieur. Aucun lien entre les deux, comme si les deux rhétoriques étaient totalement disjointes.

Le second réside dans le contraste entre son ton habituellement fracassant et une relative modération du discours à l’égard du Proche- et du Moyen-Orient. Comme si la discrétion était le maître mot, chose surprenante de la part de Trump. Certes, quelques déclarations fracassantes mais les actes sont beaucoup plus mesurés.

Le troisième paradoxe tient à au mélange de continuité avec la politique d’Obama et des évolutions, pour certaines marquées. Autrement dit, le changement annoncé n’est pas aussi flagrant qu’attendu, pour l’instant du moins. Mais cette maîtrise du temps, pour ne pas dire mesure, si elle laissera peut-être la place à des ruptures plus nettes, constitue par elle-même une relative surprise par rapport au tempérament du président américain.

Continuité

Poursuite des opérations contre l’EI au sein de la coalition, en Irak, mais aussi en appui des FDS en Syrie sur la rive gauche de l’Euphrate (chute de Rakka, conquête des champs pétroliers d’Omar). Quelques anicroches avec les Russe mais globalement, l’accord de déconfliction a tenu.

D’où le maintien de l’appui à Bagdad, jusqu’à renier les velléités indépendantistes kurdes après le référendum d’indépendance

Il ne cherche pas particulièrement à se raccommoder avec Erdogan, continue d’abriter F. Güllen.

De même, peu de changement en Afrique du Nord, notamment en Libye ou dans la BSS.

Evolutions

Renoue avec le régime saoudien à la faveur des évolutions du nouveau prince héritier, MBS. Cf. voyage en mai 2017 où il passe de gigantesques contrats notamment d’armement. En jeu : bien sûr, le soutien à la BITD US mais aussi le renouvellement de l’alliance visant à sauvegarder le pétrodollar, et donc le dollar comme monnaie de réserve internationale (face à concurrence montante du yuan). Mais aussi promesse d’évolution vis-à-vis du djihadisme. Vu très vite en Syrie, cf. aussi annonces en octobre 2017. Dès lors, passe par poursuite du soutien à guerre au Yémen.

Evolution vers l’Iran. Remise en cause annoncée de l’accord nucléaire. Permet de satisfaire les Iraniens mais aussi les Israéliens.

Envers Israël, signes de rapprochement même si très déclaratoire : ne condamne pas les colonisation mais finalement, ne déménage pas l’ambassade à Jérusalem (NB : l'annonce n'en sera faite qu'un mois plus tard). Agit probablement en sous-main pour un plan de paix, cf. la décision récente du Hamas de se réconcilier avec l’AP.

O. Kempf

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.egeablog.net/index.php?trackback/2159

Fil des commentaires de ce billet