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Des futurs possibles, et de leur sécurité (le Multiple Futures Project) jusqu'à l'interopérabilité (le MIC)

1/ Modéliser le futur est un acte essentiel de toute décision stratégique. A l'heure où l'Otan prépare un nouveau "concept stratégique", ce travail préliminaire devait être fait. Mais le plus intéressant, c'est qu'il a été rendu public, avant même l'écriture proprement dite du concept. La démarche diffère donc des Livres Blancs, où des commissions spécialisées mènent des auditions et produisent un document de synthèse qui pose à la fois le diagnostic et les solutions préconisées.

2/ Ainsi, 250 représentants de plus de 45 nations et 60 institutions ont participé à l'élaboration du "projet des futurs multiples" (Multiple Futures Project). La conférence de clôture vient de se terminer au Commandement allié pour la Transformation, (SACT, à Norfolk). On peut télécharger le document intégral ici (2,95 Mo).

Italian Adm. Giampaola Di Paola, Chairman of NATO’s Military Committee, answers questions during a Q&A session at the Multiple Futures Project Summary Conference in La Hulpe, Belgium May 8.

3/ Qu'en retenir succinctement ? plusieurs scénarios à l'horizon de 2030 :

  • 1er Futur - La face cachée de l'exclusivité (Dark Side of Exclusivity) : how globalization, climate change, and the misallocation of resources significantly affect the capacity of states to maintain sovereignty.
  • 2ème Futur - La stabilité trompeuse (Deceptive Stability) : highlights the requirement to manage the demographic shift resulting from aging populations and young migrants.
  • 3ème Futur - Le choc des modernités (Clash of Modernities) : a world where a strong belief in rationalism coupled with technological innovation has enabled advanced-network societies to connect virtually across the globe.
  • 4ème Futur - Politique des nouvelles puissances (New Power Politics) : a growing absolute wealth, accompanied by the widespread proliferation of WMD/E. This future is characterized by power politics, but in a truly multi-polar world that is dominated by competing regional powers.

4/ Le résultat n'est pas forcément très original, mais on discerne une volonté de sortir des catégories habituelles, du style du choc des civilisation ou des Etats-voyous. On note également la notion de monde multiplolaire. Et ça, c'est nouveau, à l'Otan.

5/ Je signale enfin un article passionnant du dernier numéro de DN&SC (celui d'avril) où les généraux J3 qui participent au MIC évoquent leur travail (Le Conseil multinational d'interopérabilité ( MIC ) et la mise sur pied des coalitions). On s'aperçoit que cette structure, que l'on croyait discrète, se rend publique (voir son site ici).

6/ Surtout, ACT et l'EMUE sont membres associés : cela veut dire que l'interopérabilité se conçoit désormais principalement en intergouvernemental, eg en dehors du cadre allié. C'est réaliste, mais au risque d'être, potentiellement, extrêmement déstructurant pour l'alliance. Celle-ci ne serait plus le laboratoire de l'interopérabilité, qui est, autant que l'article 5, sa raison d'être.

7/ Que le MIC signale son existence au moment du sommet de Strasbourg et alors que l'Alliance travaille à son futur concept n'est pas anodin. Que la conférence MFP soit publique non plus. Il y a actuellement un débat stratégique entre alliés. Et il ne se résout pas à l'Afghanistan ou au nucléaire. Autant le savoir pour y participer.

O. Kempf

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