Comparaison n'est pas raison : public et privé

Ai assisté, en fin d'après-midi, au colloque organisé par KPMG et l'ENA sur l'optimisation des politiques publiques. J'y reviendrai peut-être. Je vous cite juste la remarque d'un intervenant :

La grande différence entre le public et le privé, c'est que dans le privé, on se fiche du budget prévisionnel et on ne s'intéresse qu'au compte de résultat. Dans le public, on passe deux mois pour le vote du budget (on est en plein dedans) et tout le monde se fiche de la loi de finance de règlement. Malédiction du public ? Que nenni, regardez en Angleterre : aux Communes, on vote toujours le budget déclaratif sans y passer de temps, mais en revanche on s'étripe sur le résultat.

Remarque intéressante. Allons encore plus loin. Dans l'entreprise, l'actionnaire s'intéresse au quoi, aux objectifs, et au choix du manager. Le manager s'intéresse au comment, et ses résultats sont le point de rencontre avec l'actionnaire.

Le politique (un ministre) ne s'intéresse pas vraiment au pourquoi, et regardera avec un peu d'indifférence les résultats et les indicateurs de performance, car il est peu jugé là-dessus : en revanche, la pression médiatique l'appelle forcément à s'intéresser au comment, et l'attire vers le micromanagement : l'écroulement d'un manège, un ascenseur qui ne marche pas, un poteau de basket qui s'écroule dans une cour d'école. Cette pression médiatique affecte sa perception.

Je ne vois pas de solution, et dresse juste des constats.

O. Kempf

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