Comparaison n'est pas raison : public et privé
Par Olivier Kempf le mercredi 21 octobre 2009, 22:44 - Pensées partielles - Lien permanent
Ai assisté, en fin d'après-midi, au colloque organisé par KPMG et l'ENA sur l'optimisation des politiques publiques. J'y reviendrai peut-être. Je vous cite juste la remarque d'un intervenant :
La grande différence entre le public et le privé, c'est que dans le privé, on se fiche du budget prévisionnel et on ne s'intéresse qu'au compte de résultat. Dans le public, on passe deux mois pour le vote du budget (on est en plein dedans) et tout le monde se fiche de la loi de finance de règlement. Malédiction du public ? Que nenni, regardez en Angleterre : aux Communes, on vote toujours le budget déclaratif sans y passer de temps, mais en revanche on s'étripe sur le résultat.
Remarque intéressante. Allons encore plus loin. Dans l'entreprise, l'actionnaire s'intéresse au quoi, aux objectifs, et au choix du manager. Le manager s'intéresse au comment, et ses résultats sont le point de rencontre avec l'actionnaire.
Le politique (un ministre) ne s'intéresse pas vraiment au pourquoi, et regardera avec un peu d'indifférence les résultats et les indicateurs de performance, car il est peu jugé là-dessus : en revanche, la pression médiatique l'appelle forcément à s'intéresser au comment, et l'attire vers le micromanagement : l'écroulement d'un manège, un ascenseur qui ne marche pas, un poteau de basket qui s'écroule dans une cour d'école. Cette pression médiatique affecte sa perception.
Je ne vois pas de solution, et dresse juste des constats.
O. Kempf
Commentaires
Je pense qu'il existe une solution : changer le mode de fonctionnement des institutions. Le ministre pourrait être "coaché" par un "Premier Ministre" disposant de pouvoir étendus, lui-même nommé par un "Président" qui aurait une vue stratégique des choses vu qu'il n'aurait pas à s'occuper des chiens écrasés.
:)
C'est avec un optimisme justifié, communicatif je l'espère, que j'ai le plaisir de répondre à votre dernier paragraphe.
Il y a deux solutions : l'une est utopique et l'autre arrive inéluctablement, encore floue mais réelle.
L'utopie, ce serait des hommes politiques différents de ce qu'ils sont.
La réalité, c'est la perspective que les processus de décision vont devenir moins fébriles parce que la presse, sous l'effet d'internet et de la relève des générations, devra se montrer de moins en moins impressionniste.
Moi j'en vois une, l'éducation encore et toujours elle, quand les gens se détournerons des médias qui présente que ce genre d'informations pour se diriger vers d'autres qui traite les sujets sur le fond, on aura un début d'espoir, cet cela passe par l'éducation, le développement de l'esprit d'analyse et d'esprits critique. Mais bon c'est une utopie je pense.