J'héberlue : back to the 60'

Je n'y crois toujours pas. Le Monde, que je tenais encore pour un quotidien à peu près sérieux (avec La Croix) vient de publier une tribune promouvant l'apprentissage de l'anglais.

  • My tailor is rich

Incredible ! je n'y crois toujours pas.

Qu'on me comprenne bien : il ne s'agit pas pour moi de jouer au scrogneugneu, à ce qu'elle st belle ma langue, et vive la francophonie, pardon, on dit aujourd'hui diversité culturelle. Mais oser soutenir qu'il faille aujourd'hui apprendre l'anglais me semble d'un passéisme sans nom. Mais que croient-ils ? tous les gamins de moins de vingt ans s'y sont mis. Ils parlent mal ? comme la moitié de la planète, ils ne parlent pas anglais, mais globish. Tant pis pour l'anglais, d'ailleurs. Vouloir "enseigner" l'anglais, c'est encore avoir une vision passéiste de la langue, y compris celle des autres. C'est vouloir qu'on parle "BIEN" l'anglais, ou n'importe quel autre idiome. Ce qui est témoigner d'une conception très française de la langue et de sa pureté classique.

Juste une anecdote : il y a dix ans, lors de mon premier séjour international, je rédige mon premier document en anglais. Comme tout nouvel arrivant dans ce genre de milieu, je le soumets à deux collègues de bureau : un Américain et un Anglais.Q ue croyez-vous qui arriva ? une suggestion de correction de l'Américain, dix-sept de l'Anglais ! Conclusion : n'ayez AUCUN complexe, il n'y a pas de langue pure. Et à l'international, vous progresserez assez rapidement pour émettre des textes convenables.

Bref, tenir ce discours en 2010, alors qu'il aurait pu être pertinent en 1975 me semble ahurissant.

Dernière remarque : bien sûr qu'il faut parler les langues étrangères. En fait, ce n'est même plus la question de l'anglais, c'est celle de la deuxième langue étrangère : c'est celle-là qu'il faut travailler, celle-là qui vous ouvrira des portes. Et accessoirement, choisissez l'allemand plutôt que l'anglais : 70 % de notre commerce se fait avec l'Allemagne (et en plus ; l'espagnol est très facile à apprendre le jour où on en a besoin).

Indeed !

O. Kempf

NB : allez, pour vous faire travailler un peu, vous trouverez un peu d'américain dans cet excellent billet paru au CF2R sur le renseignement en Afghanistan (merci à la toujours pertinente et affutée Clarisse de me l'avoir signalé).

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