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A propos de La bataille de Qadesh

Beaucoup de lecteurs d'égéa pratiquent aussi les bonnes revues : RDN, DSI, SDL... A propos de DSI, on lira le délicieux petit billet d'Herr Carl von C. (signalé par le non moins excellent billet de Mars Attaque). Je suis décidément plein de respect pour Clausewitz (oui, oui, je vais continuer ma lecture commentée sur égéa, attendez un peu...).

dessin_relief_bataille_qadesh.jpg Or donc, Jean-Pierre Gambotti a lu un article du capitaine de corvette Buard, paru dans le numéro de novembre dernier. EN voici quelques commentaires... Si d'aucuns connaissaient ledit Buard (il serait, paraît-il, de la promotion Foch du CID : avec un peu de chance, certains de ses coreligionnaires fréquentent égéa et voudront bien lui faire remarquer).

On y parle de Grand jeu, de manœuvre psychologique et on apprécie de tirer des leçons contemporaines d'une bataille qui s'est déroulée quinze siècles avant JC...

O. Kempf

A propos de La bataille de Qadesh, du capitaine de corvette Olivier Buard. DSI n° 53 Novembre 2009, par J.-P. Gambotti

Quand j’ai refermé L’art de la guerre par l’exemple, de Frédéric Ancel, il y a quelques années, je suis resté troublé de n’avoir lu qu’une narration linéaire des batailles, du moins dans sa deuxième partie, plutôt qu’une analyse opérationnelle, une sorte d’anatomie, s’appuyant sur une maitrise de la stratégie opérationnelle, ce qu’on pouvait attendre d’un intervenant au CID susceptible de ne pas ignorer le GOP ou la MPO, pour parler concret. Et comme j’étais persuadé, comme l’auteur de cet article, que l’étude de l’Histoire des conflits fournissait le meilleur matériau de validation de nos concepts, une sorte de « staff ride » autour de son bureau en quelque sorte, j’avais envisagé d’utiliser mes quelques connaissances dans le domaine opérationnel pour reprendre à ma main le premier exemple de Frédéric Ancel, la bataille de Qadesh.

Après recueil de la documentation disponible au tout-venant, j’ai tenté de raisonner le problème de Qadesh en le replaçant dans la politique étrangère du trinôme concerné au cours du Nouvel Empire, l’Egypte, le Mitanni et le Hatti et discerner les stratégies, objectifs politique et militaire, centres de gravité pour les deux grandes guerres menées à cette époque: le conflit égypto-mitannien ( 1500-1415) et le conflit égypto-hittite (1325-1259).

Mais je n’ai pas mené ce projet à terme parce que j’ai eu au cours de ces travaux préparatoires, l’occasion de lire l’excellent ouvrage de Pierre Grandet, Les pharaons du Nouvel Empire : une pensée stratégique, éditions du Rocher, qui m’a convaincu que mon idée était déjà bien explorée ! Je conseille au CC Olivier Buard la lecture de ce livre, il y trouvera quelques différences dans le déroulement factuel de la bataille de Qadesh, mais l’essentiel se trouve dans ce que Pierre Grandet appelle Le Grand Jeu en référence à la politique étrangère britannique du XIX° Siècle.

Tout au long du Nouvel Empire, la politique étrangère de l’Egypte à son nord, dans ce Proche-Orient déjà compliqué, eut pour objet la liberté des échanges commerciaux dans l’espace syrien, car à cet âge du bronze, le cuivre et l’étain représentaient pour les pays de la région, plus que des intérêts stratégiques, des intérêts vitaux. Cette grille d’analyse est particulièrement séduisante puisque le cuivre provenait essentiellement de Chypre, tandis que l’étain était extrait d’Afghanistan et que les routes commerciales nord et sud conduisaient aux ports d’Ougarit par Alep, au nord, et de Simyra par Homs et Qadesh, pour l’axe sud, d’où l’importance stratégique de l’Amourrou. Comme marin l’auteur lira aussi avec intérêt, je pense, l’hypothèse de cette forme de circumnavigation autour de Chypre pour le commerce de ces deux métaux, et ce faisant le rôle vital du port de Simyra pour l’Egypte.

La thèse de Pierre Grandet est contenue tout entière dans l’extrait suivant : Une ressource comme l’étain dont la demande s’était fortement accrue au Proche Orient durant le Nouvel Empire, avec l’apparition de nouvelles armes comme le char de combat, était encore plus indispensable au Hatti et au Mitanni ( compte tenu de leur situation géopolitique : frontières souples et propension à régler leurs différends par la guerre) qu’à l’Egypte . Soucieuse de préserver ses intérêts celle-ci n’eut donc d’autre choix que l’option militaire, non pour essayer de soumettre elle aussi le commerce de l’étain à son propre monopole - projet irréaliste qui aurait nécessité la conquête de l’ensemble du Proche Orient- mais pour amener ses adversaires à la table des négociations. La stratégie employée par les pharaons du Nouvel Empire pour parvenir à ces fins passa par les phases suivantes : à l’époque du conflit égypto-mitannien, il essayèrent de préserver par la dissuasion puis par la contrainte, la neutralité de la Syrie et la liberté du commerce qui y transitait ; au cours du conflit égypto-hittite ils s’efforcèrent de contrôler les importations du cuivre de Chypre, indispensable à l’adversaire afin de la contraindre à laisser libres les importations d’étain vers l’Egypte.

Traduisant sur le terrain cette stratégie il s’agissait pour l’Egypte de tenir Simyra pour contrôler le cuivre de Chypre et pour le Mitanni, puis le Hatti, de tenir Homs et Qadesh, pour contrôler l’étain oriental. Citons à nouveau Pierre Grandet : Comme à l’époque de la paix égypto-mitannienne les souverainetés de l’Egypte sur Simyra et du Hatti sur Qadesh garantissaient à chacun de protagonistes le respect de la liberté du commerce des métaux qu’il convoitait. Pour être plus lapidaire, dans ce jeu à deux, chacun détenait la clef des intérêts vitaux de l’autre.

Ainsi c’est dans cette stratégie du temps long, qui prit fin avec l’avènement de la métallurgie du fer, que nous pouvons inscrire l’épisode de la bataille de Qadesh.

L’auteur en a fait une analyse très fine, mais je pense que la thèse de Pierre Grandet sur la défense des intérêts vitaux est plus efficace que la théorie de la stratégie de puissance. Précisément sur l’événement lui-même j’ai encore aujourd’hui autant de difficultés à en tirer un « retour » historique. A mon sens, au point de vue tactique, puisque c’est à ce niveau que nous nous situons, il ne s’agit que d’une embuscade, mode d’action très élémentaire, fût-elle une embuscade d’armées ! Selon les historiens, les Hittites ont amené Ramsès à l’endroit voulu, au moment voulu. L’idée de manœuvre de Mouwatalli était simplissime, donc facilement exécutable, et redoutable, l’armée égyptienne devait être détruite et Ramsès lui-même capturé ou tué. Il s’agissait d’attirer Pharaon sur Qadesh en évacuant la Beqa et en laissant ainsi ouvert l’itinéraire le plus facile pour rejoindre l’Amourrou, d’où la dispositif en colonnes de divisions de l’armée égyptienne devenue de ce fait non manœuvrable, puis après avoir abusé Ramsès sur sa position réelle par le stratagème des deux bédouins, détruire les Divisions Amon et Ré dans la nasse de Qadesh ; puis successivement détruire Ptah et Seth incapables, à cause des élongations et de la nature du terrain, de manœuvrer pour soutenir les Divisions de tête. A l’excellence du plan, Mouwatalli ajoutait une utilisation optimale du terrain pour cette embuscade: le promontoire, les marais, l’Oronte, comme zone d’assaut, butoir, obstacles …

Pour ma part je pense que ce n’est pas au niveau de la manœuvre tactique que se trouvent les enseignements les plus intéressants des conflits du Nouvel Empire et notamment de Qadesh. Néanmoins pour anticiper Clausewitz je pense que la réaction de Ramsès et des Naarins est une belle démonstration de l’importance des forces morales dans la guerre, nous supposerons que la prière à Amon, ressortit à ce domaine et n’était pas qu’une supplique au divin. Mais je retiendrai qu’en l’occurrence ce fût le point culminant, dans l’acception clausewitzienne et otanienne du terme, de la bataille, ce moment où l’initiative change de camp. Ensuite, il est vraisemblable que si Qadesh est considérée immédiatement et historiquement comme une victoire de Ramsès II, c’est que très intelligemment Pharaon en a décidé ainsi. Et que toute la geste afférente est en quelque sorte le résultat de la première action psychologique répertoriée de l’histoire militaire, un magnifique exemple de la guerre du sens. Mais au demeurant, il reste difficile d’apprécier Qadesh selon les canons clausewitziens, notamment sur la détermination des centres de gravité. Le bas niveau de l’engagement, cette sorte de mêlée confuse, permet simplement de déduire a posteriori que le centre de gravité des forces égyptiennes était …Pharaon lui-même et que le centre de gravité des Hittites pouvait être leur exceptionnelle capacité manœuvrière…très mal mise à profit en la circonstance. Bref l’exercice qui consiste à analyser à l’aide des principes clausewitzo-otaniens cette bataille conçue unilatéralement par le seul Mouwatalli et subie par Ramsès II, reste bien délicat.

Mais d’évidence, un invariant de la guerre pointait déjà dans cette bataille, je veux parler de la faiblesse ontologique des coalitions. Puisque Mouwatalli conduisait les armées de dix-huit Etats, on peut mettre au passif des armées hétérogènes l’échec de cette bataille, si brillamment conçue, si mal conduite. Et par un bond de trois millénaires évoquer Foch et ses désillusions comme généralissime, s’interrogeant sur son admiration pour Napoléon depuis qu’il connaissait les coalitions. Ou rappeler les difficultés présentes de McChystal en Afghanistan à gérer une coalition de plus de quarante Nations et autant de caveats …

Pour terminer, rappelons que le traité de paix entre le Hatti et l’Egypte signé en 1259 par Hattousil III et Ramsès II, deux adversaires de la bataille de Qadesh, après une longue période de paix armée, rétablit cet équilibre stratégique fondée sur le contrôle partagé de l’Amourrou, Simyra pour l’Egypte , Qadesh pour le Hatti, la règle du Grand Jeu reprenait vie.

Jean-Pierre Gambotti

Commentaires

1. Le samedi 4 septembre 2010, 16:46 par fred

un développement des termes GOP et MPO serait éventuellement bénéfique, pour compléter un article très intéressant.

2. Le samedi 4 septembre 2010, 16:46 par

Rappellons que les deux camps, Egypte comme Hattusha, ont revendiqué la victoire à Qadesh.
Sur la bataille de chars à Qadesh, voir COTTERELL, Arthur, Chariot, Pimlico, 2004, p.8-14.

(Chypre est tellement lié au cuivre que son nom en dérive, kupros/cuivre>Cypre-Chypre)

3. Le samedi 4 septembre 2010, 16:46 par Jean-Pierre Gambotti

La question de fred est tout à fait légitime, l’abus d’acronymes est maladroit. Mais je vais être prudent dans ma réponse car mes connaissances datent un peu. Le GOP, pour Guidelines for Operationnal Planning, est la méthode de raisonnement des opérations utilisée par l’OTAN pour planifier ses engagements. La MPO, Méthode de Planification des Opérations, est la version française de cette méthode otano-américaine. Les différences sont infimes sur le fond entre les deux documents.

Cela signifie que nous raisonnons à présent la guerre selon la logique américaine en utilisant des concepts nouveaux pour nos états-majors : centres de gravité, EFR, lignes d’opérations, points décisifs, point culminant, etc.… Concepts clausewitziens d’ailleurs, adoptés par les américains et qui ont retraversé l’Atlantique pour nous être naturellement imposés dès que nous avons recommencé à manœuvrer en commun !

On peut s’interroger quand même sur l’impact de cet algorithme américain sur notre pensée militaire longtemps originale - mythe ou réalité du soft-power ? Ainsi la MPO, sorte d’interface entre les deux cultures, ne doit pas nous interdire de nous poser la question qui fonde notre approche française de la manœuvre depuis Foch: quel effet dois-je produire sur l’ennemi qui me permette d’atteindre mon objectif ? Concevoir les opérations ne se résume pas à dessiner et organiser des lignes d’opérations en vue d’atteindre le centre de gravité ennemi, il faut aussi une idée de manœuvre, une stratégie. No more comments !

Revenons précisément à Qadesh, pour répondre à la remarque de Spurinna . Effectivement les deux camps ont revendiqué la victoire, mais historiquement c’est Ramsès qui a gagné ! Je fais une courte allusion dans mon texte à l’intelligence de Pharaon qui à cette occasion est à l’origine de la première action psychologique et… médiatique de l’histoire militaire : il s’est déclaré vainqueur, l’a fait abondamment savoir, les récits épiques – le Bulletin, le poème de Pentaour, et l’épigraphie – le Ramesseum- ont consolidé cette victoire au regard de l’Histoire.
« J’ai gagné parce que je vous le dis, et parce que je vous le dis, j’ai gagné… », Qadesh c’est aussi cette belle manœuvre dans la guerre du sens.

Cordialement
Jean-Pierre Gambotti

4. Le samedi 4 septembre 2010, 16:46 par

N'est-ce pas un biais culturel de dire que Ramsès a gagné ?
Il l'a inscrit, l'a fait connaître sa victoire à Qadesh le grand Ramsès. Mais les Hittites aussi le disent dans leurs tablettes hiéroglyphiques (louvite) et ont bien du le dire à travers tout l'Empire eux aussi (rien qu'avec le nombre de participants ...). Comment être sûr que Ramsès a gagné ? L'histoire antique fourmille de fausses victoires dans les combats vraisemblablement inventés (les Romains sont très forts pour se trouver des victoires consolatrices après de grosses défaites contre les Samnites ou contre les Etrusques).

Donc il a gagné (historiquement toujours) parce qu'il a écrit plusieurs fois ? Je ne nie pas que cela fut une réussite de propagande mais peut-on qualifier Qadesh de victoire historique ?
Sommes nous, Français, plus enclins à croire les écrits des Egyptiens parce que nous vivons avec une forte egyptomanie qui a donné naissance à de nombreuses avancées scientifiques ? Je vous prie de croire que ce n'est pas là une attaque personnelle, mais j'essaie de voir comment, sans être un hypercritique, on peut être sûr historiquement de la victoire de Pharaon au delà de ce qui lui-même déclare et sans changement territorial. Match nul en fin de compte ?

(Les Hittites nous sont moins bien connus en France. A leur décharge, l'hittitologie est bourrée d'Allemands ! ;)) )

5. Le samedi 4 septembre 2010, 16:46 par Jean-Pierre Gambotti

Pierre Grandet parle pour Qadesh de demi-victoire hittite et précise que dans les correspondances Ramsès II / Hattousil III pendant la période de ni paix-ni guerre précédant le traité de paix de l’an 21, le récit de Qadesh par Pharaon n’a jamais été contesté par Hatoussil qui y fût pourtant acteur sous les ordres de Mouwatalli. On peut donc considérer qu’au niveau tactique, factuellement, Qadesh est une demi-défaite ou une demi-victoire égyptienne mais que Ramsès l’a inscrite dans l’Histoire comme une victoire, par une subtile mais tonitruante ( vrai oxymore !) manœuvre déclaratoire. Mieux, il me semble, mais je ne suis pas historien, que la geste épigraphique du Ramesseum le désigne comme l’instrument essentiel de la victoire, le centre de gravité clausewitzien de l’armée égyptienne en quelque sorte.
« Match nul » factuel, victoire « historique » usurpée, finalement peu nous chaut ! Car l’épisode de Qadesh est d’essence stratégique et ressortit au Grand Jeu : à cet âge du bronze les routes de l’étain et du cuivre devaient rester ouvertes, le jeu stratégique consistant pour chacun des protagonistes, eu égard à la géographie, à maîtriser l’approvisionnement du minerai vital pour l’autre partie. Comme le contrôle du terrain était militairement impossible, restait la négociation.
Par la prise de Qadesh l’assaillant égyptien voulait conduire les Hittites à la table de négociations. Echec tactique donc, mais succès stratégique, puisque le traité de paix entre Hatti et l’Egypte fût signé en 1259 au bénéfice des deux parties.
Pour ma part j’aime bien cette thèse de Pierre Grandet qui me permet de faire dans le poncif en insistant sur la nécessaire symbiose du politique et du stratège pour bien penser la guerre !
Cordialement.
Jean-Pierre Gambotti

6. Le samedi 4 septembre 2010, 16:46 par

Que Pharaon soit l'instrument de la victoire, le centre de gravité, il n'y a là rien ni d'étonnant ni de nouveau. Il est le Horus sur terre, tout procède de lui (sans être un dieu vivant comme durant le IVe dynastie). Si l'on veut une analogie romaine, c'est lui qui prend les augures. Une armée antique qui perd son général (consul/suffète/roi etc) est généralement perdante.
D'un autre côté, jamais un écrit égyptien ne dira (sur un temple du moins) autre chose que la victoire d'un roi, y compris avec subtilité au travers un général. Sinon il a été martelé (damnatio memoriae).

J'ai l'impression que l'on se cherche tout en étant d'un avis très voisin ... Je ne conteste pas l'accord egypto-hittite.

7. Le samedi 4 septembre 2010, 16:46 par yves cadiou

« Maîtriser l’approvisionnement du minerai (l’étain) vital pour l’autre partie » écrit Jean-Pierre Gambotti : nous sommes donc dans un domaine que vous affectionnez, cher Olivier Kempf, la géopolitique des ressources.

Ceci amène un rappel qui va faire plaisir aux marins : il a existé dans l’Antiquité, depuis une époque imprécisément datée, une route maritime de l’étain qui approvisionnait les pays méditerranéens. « Les mines d'étain britanniques étaient connues des Grecs et surtout des Phéniciens plusieurs siècles avant l'ère chrétienne » http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoi... .

L’Odyssée, rédigée vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C, témoigne de la route océanique de l’étain selon les interprétations qui ont été données depuis les années 1980 à ce texte qui était jusque là très mystérieux.

Une autre route de l’étain, venant de Cornouaille en partie par la terre (la Seine ou la Loire et la vallée du Rhône) et par la mer, a contribué à la prospérité de Marseille.
Ces observations confirment l’importance stratégique et vitale de l’étain (plus difficile à trouver que le cuivre) à l’âge de bronze. Une page très intéressante de wikipedia sur l’âge de bronze, avec notamment un paragraphe intitulé « naissance de l’insécurité » mais qui devrait s’intituler « naissance de la guerre » : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%82...

égéa : d'autant plus que l'étain était un élement essentiel dans la fabrication des armes... nous voici revenus, par un autre biais, à la géopolitique.


8. Le samedi 4 septembre 2010, 16:46 par Olivier Buard

Je suis l'auteur de l'article ayant lancé la discussion. Effectivement ancien de la promotion Foch du CID, fin connaisseur des GOP/MPO et autres nouvelles façons de planifier des opérations, j'ai aussi dans mes compétences celle un peu plus rare pour mes coréligionnaires d'être initié depuis une vingtaine d'années à la lecture des hiéroglyphes et donc de pouvoir me baser sur la source première, c'est à dire les quelques représentations de la batailles "dans le texte". J'avais, bien avant l'écriture de mon article, déjà lu l'ouvrage de Pierre Grandet, ouvrage dont la thèse et l'argumentaire, il faut le savoir, sont très loin de faire l'unanimité dans le monde égyptologique. L'avantage de se baser sur la lecture de la source brute, de connaitre également le mode de pensée égyptien, bien éloigné du notre (leur géopolitique et la notre n'ont strictement rien à voir) permettent d'éliminer les scories des sources secondaires et d'argumentaires parfois surprenant. Dans mon article, il s'agissait avant tout de voir si, à la lumière des enseignements de Sun Tzu (et pas encore de Carl von C.), on pouvait relire Qadesh tel que décrit par la "propagande royale", qui relatait assez rarement de cette façon aussi factuelle un acte militaire, en général décrits de manière plus métaphysique. Ravi de voir en tous les cas les avis que cet article a engendré.

égéa : superbe. Je suis preneur de nouvelles contributions sur égéa. Par exemple, et j'insiste, sur cette notion de "géopolitique antique" : pourriez vous nous donner une, deux voire trois pages sur le sujet ? Je trouve que c'est un aspect qui est peu étudié, celui des "géopolitiques d'époque"....

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