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Quelques liens d'actualité

Bonsoir, je suis un peu fatigué, donc je vous conseille :

  • ici, sur "la mort de Ben Laden gâchée par la communication"

source

  • ici, sur l'analyse des relations franco-indiennes, dans un billet collectif AGS où nous dialoguons avec un blogueur indien....

Bonne soirée

O. Kempf (crevé= coucouche panier la patte en rond, et je m'excuse pour un billet aussi court!)

Commentaires

1. Le mercredi 4 mai 2011, 21:53 par yves cadiou

Billet court mais avec des liens intéressants. Le deuxième, intitulé « resurgence of France ? » est à rapprocher de votre billet du 22 janvier dernier où vous nous dites « depuis deux-trois ans, il y a une voix de la France »
http://www.egeablog.net/dotclear/in...

C’est donc une affirmation répétée mais qui laisse perplexe. A lire ça, on est obligé de se demander si on a bien compris parce que ce n’est pas du tout l’impression qu’on en a.

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Avant de continuer, une petite précision concernant ce « on ». Il s’agit de l’opinion d’ensemble qui apparaît dans les échanges d’opinions par mail en listes de diffusion auxquels je participe. Ce système est fort intéressant, à la fois parce qu’il n’est pas contraint par les règles de la diffusion publique et parce qu’il fait de l’auto-modération (chacun peut effacer de sa liste un destinataire dont les interventions lui déplaisent) et parce qu’il s’enrichit par les apports des amis des amis, formant au bout d’un moment un rassemblement social et géographique très divers. Ce système supplantera peut-être un jour les blogs s’il ne les supplante pas déjà.

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On est obligé de s’interroger sur cette résurgence française aux yeux des étrangers parce qu’au contraire on a plutôt l’impression que nos dirigeants sont alignés, oublieux de nos principes et soucieux de ne pas déplaire au caïd de la cour de récré. Alors cette résurgence est-elle seulement la marque de la politesse d’un ami indien et d’un ami norvégien ? Ou signifie-t-elle que nous étions tombés tellement bas que nous n’existions plus ? Ou signifie-t-elle que pour exister sur la scène internationale il faut obligatoirement bénéficier de la publicité américaine ? Ou qu’on a rien compris et que « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », « la lutte contre l’oppression est le plus sacré des devoirs », « tout accusé a droit à un procès régulier », tout ça est passé de mode ?

Bref : on est perplexe et votre court billet ne manquait pas d’être opportun.
égéa : si ça sert à votre réflexion, tant mieux. Méfions nous par ailleurs de la propension des Français à s'autodénigrer : je croyais que c'était un sport national, c'est plus que ça, c'est un trait identitaire. Nous en avons besoin pour nous dépasser. A l'étranger, (et je fréquente, comme vous tous, des étrangers), le regard proté sur la France est différent.
Autre sujet, sur les forums : je ne sais si ça remplacera les blogs. Je constate surtout que je rencntre de plus en plus de gens qui me disent qu'il sme lisent tous les jours, et qui ne commentent jamais : cela ne signifie pas qu'ils n'apprécient pas, juste que la forme/rythme correspond à leurs attentes. L'intérêt du web 2.0 consiste justement à développer des filets successifs, plus ou moins croisés, juxtaposés.... Bref, un blog en soi ne suffit pas, il faut le relier à twitter, facebook, ...

2. Le mercredi 4 mai 2011, 21:53 par

La mort de Ben Laden aura fait coulé beaucoup d’encre ? Acte de vengeance pour les uns, simple justice pour les autres, aucun des commentaires n’est sans arrière pensée.
Je me demande dans quelle mesure il fût un temps où nous avions intérêt à le laisser en vie, sans grand risque, puisque à part quelques discours et menaces gratuites, il était à mon sens hors d’état de nuire... Il en était tout autrement de la nébuleuse dont il était la figure emblématique, figure biblique du mal ou du bien selon le côté du miroir où l’on se projette.

Son élimination coïncide avec, et cela est troublant, la décision de se retirer du bourbier afghan, elle est concomitante avec les mouvements de libération du Maghreb. Est-ce un hasard ? Je ne le crois pas. Ben Laden disparaît au moment le plus opportun, celui d’une page qui se tourne.. Celle d’un monde où les repères, des plus immondes au plus innocents, sont désormais caduques. D’une certaine façon Ben Laden était le dernier après Staline, Hitler, Pol Pot et d’autres à incarner une vision du monde globalisé dans un rêve de pouvoir, où la confusion entre le bien et le mal, se mêlait. Philosophie de l’amalgame, de l’anarchie, du mensonge et de la violence. Alors, que ce personnage soit ou non immergé, enterré, brûlé ou dissous n’a aucune importance. Il ne restera de sa vie et de son œuvre qu’un enchevêtrement des contre- vérités et des victimes innocentes. Il n’est et ne sera ni martyr ni saint il n’est que l’incarnation de la résistance à l’évolution du monde tant sa peur coïncide avec celle des religions radicales, qui font de l’idée de Dieu une orthodoxie fanatique..

3. Le mercredi 4 mai 2011, 21:53 par yves cadiou

C’est l’autodérision, et non l’autodénigrement, qui est un de nos traits identitaires : alors que d’autres choisissent pour emblème des aigles, nous choisissons (sauf en de rares périodes prétentieuses comme le Second Empire) le coq, fragile et orgueilleux. L’autodérision n’est pas de l’autodénigrement, c’est une salutaire incitation à la prudence.

Chez nous l’autodénigrement est seulement la caractéristique d’une catégorie particulière de la population, ce n'est pas exactement une de nos caractéristiques nationales : en toutes époques dont je peux témoigner (plus d'un demi-siècle), je n’ai constaté l’autodénigrement national que chez des gens âgés ou se ressentant comme tels, confirmant la définition de la jeunesse donnée par Mac Arthur : « on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal » ou parce qu’on n’en a jamais eu.

Ce que vous appelez « la propension des Français à s'autodénigrer » est souvent l’état d’esprit d’une population minoritaire, des gens qui s’aperçoivent qu’ils n’ont rien fait de leur vie et que c’est maintenant trop tard pour eux : afin de ne pas assumer cette situation dévalorisante à leurs propres yeux, ils en rendent responsable la collectivité. Du fait que ces gens constituent une clientèle pour des livres écrits gros et faciles à lire, faciles à rédiger par des chroniqueurs dont le nom est connu (on vend le titre et la signature), le thème de l’autodénigrement se voit souvent sur les rayons des libraires et donne par ce fait l’impression d’un sentiment largement répandu, celui du « c’était mieux avant, les Français sont nuls ». Ce n’est pas un trait identitaire national, c’est une illusion d’optique. En revanche le trait identitaire national c’est l’autodérision, illustrée notamment par Astérix.

Quant à cette « resurgence of France » je confirme mon questionnement et, après que votre commentaire m’a incité à me demander si mon questionnement est une forme d’autodénigrement national parce que je n’avais pas pensé à cette hypothèse, je suis sûr que ce n’est pas de l’autodénigrement mais qu’il y a une autre explication (je ne sais pas laquelle, c’est à creuser) dans ce décalage entre notre façon de nous voir nous-mêmes et la façon dont certains étrangers déclarent qu’ils nous voient.

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Addendum : au moment de poster ceci, je vois le commentaire de Roland Pietrini sur la mort d’OBL. Celui-ci était effectivement hors d’état de nuire depuis 2002, confirmé ici : http://videos.senat.fr/video/videos... . Al Qaïda continuait à servir d’étiquette et OBL continuait à servir de menace tous azimuts (voir, chez les Guignols de C+ du 3 mai, le DVD des menaces inédites de Ben Laden) pour toutes sortes de poseurs de bombes et kidnappeurs-rançonneurs : sous l’angle de « la lutte contre le terrorisme » cette mort ne change rien. L’étiquette AQ continuera probablement de servir : c’est une étiquette qui restera actuelle pendant quelque temps, jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par une autre, pour l’éternel anarchisme violent où se côtoient idéalistes et crapules, anarchisme qui est toujours le même phénomène psychosociologique sous des bannières diverses. La comparaison avec Staline, Hitler, Pol Pot, chef d’états lourdement armés, est surdimensionnée. Le nom d’AQ était l’étiquette et OBL était le visage de l’anarchisme en ce début de XXI° siècle. La mort d’OBL ne change rien en elle-même aux données permanentes de l’anarchisme violent qui continuera ou reprendra sous un nouveau prétexte avec une nouvelle étiquette et un nouveau visage.

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