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Séismes

La nouvelle de ce week-end (l'arrestation de DSK, directeur du FMI et candidat putatif à l'élection présidentielle française) est, au sens premier : stupéfiante. C'est avec infiniment de prudence et de distance que j'évoquerai la chose, dans la perspective de ce blog : géopolitique. Ainsi, pas de supputation politique, grivoise, complotiste, comme on en lit trop souvent depuis quelques heures.

source

Et pour cela, il faut repartir de l'adjectif "stupéfiant", 'qui nous frappe de stupeur' : adjectif que j'avais déjà utilisé il y a un mois, à propos du Japon.

1/ Qui donc n'a été frappé de stupeur, dimanche, lorsqu'il a appris la nouvelle et ce matin, lorsqu'il a vu un dirigeant international sortir menotté d'un commissariat ? Cette stupeur renvoie à d'autres stupeurs que nous ne cessons de vivre, depuis maintenant quelques mois : crise financière de 2008, pyramide de Madoff, révolte tunisienne puis arabe, tremblement de terre du Japon, mort de Ben Laden....

2/ Au fond, c'est comme s'il y avait une similitude entre les décharges sismiques qui agitent les tréfonds de la planète et les mêmes décharges qui allègent, brusquement, les structures sociales de la même planète : alors, on aurait une succession de ruptures des énergies contenues. On ne cesse d'utiliser le mot de "système" pour décrire des organisations (au sens sociologique du terme) closes : mais justement, trop closes, elles absorbent les tensions intérieures comme extérieures jusqu'à posséder une charge d'énergie propre qu'un rien suffit à libérer : ainsi, un événement anodin (un assassinat d’archiduc dans une province reculée de l'empire, ou le suicide d'un vendeur ambulant de quatre-saisons au fin fond de la Tunisie) déclenche des effets incalculables. Je crois que c'est différent de la théorie du chaos et de son effet papillon : il ne s'agit pas seulement de l'interrelation des phénomènes, mais aussi de l’imprévisibilité aléatoire des ruptures d'énergies sociales dans des systèmes trop contenus.

3/ Aussitôt, une question vient à l'esprit : le monde actuel renforce-t-il ces phénomènes d'accumulation d'énergie, et donc leur libération brusque ? La question, pour l'instant, mérite seulement d'être posée. Elle serait un aspect méconnu de cette planétisation que j'évoque de temps à autres.

4/ On me dira que cela a peu à voir avec l'affaire d'aujourd'hui : je réponds aussitôt qu'au contraire, ces énergies collectives pèsent plus encore sur les individus que sur les collectivités : regardez les conséquences possibles de l'affaire DSK que l'on commence à déceler :

  • affaiblissement d'un FMI qui était en phase de refonte, avec une séparation entre bloc occidental et bloc émergent ;
  • mais aussi conséquences lourdes sur la cohérence économico-financière de la zone euro, et tout d'abord au travers du cas grec que chacun espérait reporter à dans quelques mois :

brusquement, les questions sous-jacentes, pour lesquelles on élaborait, lentement, des compromis, doivent recevoir des solutions. Il n'est pas dit qu'elles n'en reçoivent pas : en revanche, c'est sous des conditions de risque qui en garantissent moins la pérennité.

5/ Dernier commentaire, d'un tout autre point de vue, que suscite cette affaire DSK : celle de la justice américaine : en moins de quinze jours, on l'a questionnée pour sa rapidité et sa "brutalité" : aucun jugement dans ces mots, juste un constat. En effet, la mort de Ben Laden comme l'arrestation de DSK sont l'expression d'un rapport américain au droit qui paraît très singulier. Qu'un droit soit acculturé n'est pas choquant en soi : mais on constate en revanche que le droit américain a des effets qu'aucun autre droit n'égale encore.

O. Kempf

Commentaires

1. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par AGERON Pierre

Je ne suis pas spécialiste DES théories de la physique mais le(s) séisme(s) évoquées semblent prouver la centralité du concept de "bifurcation", ce moment où l'événement au sens hégélien du terme fait prendre une autre direction à l'Histoire, direction non pas aléatoire mais totalement imprévue. Voir alors si la résilience des acteurs, leur capacité d'adaptation est suffisante pour qu'ils ne fasse pas que subir l' enchainement des faits.

égéa : oui : ce serait d'ailleurs une compréhension nouvelle de la notion de résilience, car pour le coup, il s'agit de chocs. Ce dont je suis moins sûr en matière militaire.

2. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par Midship

à la différence des séismes "naturels", les séismes sociologiques n'existent que parce que nos civilisations, nos modes de vie, les permettent.

Comme on en parlait dans l'article management / commandement, on peut là encore parler de réintroduire de la distance et de la lenteur dans nos vie pour non pas se protéger des faits révélés, mais se protéger de la stupeur qu'ils provoquent. Que ça soit difficile ou improbable est une chose, mais il est certain que les humains en sont bien plus maîtres que de la tectonique des plaques.

PS sur la justice US : on oublie aussi de dire que dans aucun autre droit on porte autant d'attention à protéger la victime ET les droits de l'accusé. En France par exemple, il n'aurait pas eu le droit à se faire assister par un avocat dès la première heure, ni n'aurait le droit de récuser un juré par exemple.

3. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par Christophe Richard

Bonjour, je me contenterai de réagir à votre dernier point.
Le droit américain a les effets que lui permettent la puissance américaine.
Cette puissance est le produit de capacités objectives de contrôle par projection de force, multiplié par des capacités subjectives d'influence par projection de normes.
C'est ce que C. Schmitt pressent en 1950, et qu'il qualifie de "nouveau nomos".
La question est de savoir jusqu'où (lieux et conséquence) ce droit parvient réelement à produire ses effets, et donc se localise.
La question du déclin ou non de la puissance américaine en fait...

Bien cordialement

4. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

Je n’ai pas l’habitude de commenter l’actualité concernant les drames personnels, mais je fais une exception pour cet événement inhabituel et troublant, celui de la chute d’un homme habitué aux fastes du pouvoir et de l’argent. Ainsi, DSK un homme détenteur de secrets d’Etat, lourds et sensibles, est seul, sans garde du corps dans un hôtel à NY alors que le lendemain il doit rencontrer les grands de ce monde ? Je ne sais pas vous mais cela me pose question ? Pour rencontrer sa fille ? Je constate alors que l’emploi du temps du directeur du FMI n’est pas si prenant que cela, puisqu’il peut se libérer la veille, seul pour une telle rencontre. Est-il au 35 h ? A moins qu’il n’ait été en RTT ? Cerise sur le gâteau, il oublie son portable dans la chambre ? Lequel? Celui qui est crypté ? Ou alors il faut croire qu’il possède un forfait personnel ? Je ne sais pas, moi mais cela me trouble ? Ou nous avons affaire à une manipulation énorme, ce que je ne crois pas ou bien nous avons là, la révélation que les hommes de ce monde aussi puissant puissent-ils être peuvent être, fragiles, maladroits et malades. Comment croire alors en leurs discours de donneurs de leçons ? Il a commis soit une faute dont il ne se relèvera pas, soit une maladresse impardonnable. A son niveau tomber dans un tel piège relève de l’incommensurable fragilité de l’humain. Quant aux conséquences géopolitiques, elles sont énormes, le scandale est aussi celui de la révélation de la fragilité de notre monde basé sur l’apparence. Cet épisode douloureux fait réfléchir, vraiment !

5. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

Bonjour,

Il y a quand même une différence totale entre les crises à répétition que notre modèle déterministe ne parvient plus à anticiper, et l'affaire DSK où tous les ingrédients étaient au contraire réunis pour provoquer un clash : un pays indécrottablement calviniste, une gente féminine américaine complètement barge et totalement imprévisible pour notre logique française (j'ai vécu là-bas, je pourrais en raconter de belles), une justice accusatoire héritée de la féodalité qui fonctionne comme des procès en sorcellerie, et au milieu de tout cela le seul citoyen français qu'il ne faut pas envoyer dans ce mélange détonant. Le stupéfiant aurait été que rien ne se passe.

Or posé ainsi, les termes de l'équation sont évidentes. Seulement voilà : les Français s'imaginent depuis deux siècles et demi d'une part que l'Amérique leur ressemble, d'autre part que l'Amérique les aime. Ceux qui sont stupéfiés sont ceux qui ont tout fait pour l'être : c'est quand même de l'Amérique de Guantanamo dont on parle, celle des Alien Act et Sedition Act de 1798, celle de la Suspension Clause de la Constitution de 1786, celle du Patriot Act et des Security Letters, celle de l'internement par Executive order des Nippo-Américains en 1942, celle du procès Moussaoui à peine moins obscène que Cassez au Mexique, et pas l'Amérique des Screwball comedies des années 30. J'adore les fictions de Frank Capra, de Cukor et consorts, mais c'est du cinéma. Faudrait que nos Atlantistes finissent par se réveiller. Pas pour porter de jugement sur les Américains (ils sont peut-être dans le vrai, quoiqu'ils aient pris depuis leur fondation systématiquement le contrepied de nos valeurs), non, simplement pour pouvoir les gérer, et ne pas passer d'une crise irakienne à une crise strauss-kanienne, en attendant à l'automne le clash déjà programmé à propos de la Palestine. Parce que l'immense avantage, pour les non-Américains que nous sommes, des Américains, c'est qu'ils sont d'une consternante prévisibilité. A condition d'avoir le bon logiciel, le leur, et pas de leur appliquer le nôtre.

Immarigeon

6. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

@ Midship.

Attention, le droit français a un peu évolué depuis Philippe le Bel. Sauf pour ceux qui étaient en repérage sur la planète Mars il y a un mois, on sait que les avocats français peuvent désormais assister dès la première minute, et que la loi récente (contre laquelle il y a des QPC en cours) ne permet pas l'accès immédiat à tout le dossier mais que c'est ce que réclame la CEDH, et donc que les choses vont encore changer d'ici l'été.

Ceux qui n'étaient pas repartis en mission sur Mars ce week end auront en revanche constaté que la garde-à-vue de DSK aura finalement duré presque 48 heures (comme en France), que ses avocats n'auront pu le voir que juste avant la première audience, que les éléments retenus par le Procureur restent encore à ce jour secrets, que le Grand Jury les connaît en ce moment même alors que DSK ni ses avocats n'y ont accès, que la procédure devant le Grand Jury n'est donc pas contradictoire, etc... Enfin, le traitement habituel style Guantanamo (pourquoi les Américains et leur Cour Suprême ne sont-ils pas si choqués que cela par ce camp et ses méthodes, si ce n'est parce que c'est de toute manière la règle chez eux depuis deux siècles ?), celui auquel a eu droit notre compatriote Moussaoui et tant d'autres.

Accessoirement pour répondre à un autre point, et depuis fort longtemps, les avocats du prévenu ont en France la possibilité de récuser deux jurés.

Ceci dit c'est intéressant ces voyages intergalactiques vers Mars ; on y croise sur le chemin une planète Amérique qui n'existe que dans l'imagination des très très grands rêveurs, ceux qui, même les yeux grand ouverts et le nez sur l'évidence, refusent encore de voir les choses telles qu'elles sont. Il y avait comme cela à Athènes un bonhomme nommé Pyrrhus qui refusait d'admettre l'existence de son corps, jusqu'a ce qu'on lui botte sévèrement le cul pour qu'il comprenne.

7. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par yves cadiou

J’aime beaucoup le style d’Immarigeon, percutant au sens musicien du mot.

Certes la justice américaine est fort critiquable. Mais il ne faut pas, pour accentuer le contraste, magnifier le droit pénal français ni l'application qui en est faite : j’ai connu chez nous un pauvre homme qui a subi une année de prison dite « préventive » (c’est-à-dire sans jugement) à cause d’une plainte pour viol : il a fallu tout ce temps pour s’apercevoir que l’accusation ne tenait pas. Il a été « sauvé » (si l’on peut ainsi dire, ayant perdu son travail, sa femme et ses enfants) grâce à l’affaire d’Outreau qui a déclenché un nouvel examen des affaires en cours : on s’est alors aperçu, mais un peu tard, que la policière enquêtrice et la juge d’instruction avaient fantasmé au-delà de toute limite sur cette affaire de viol. Alors il est vrai que notre justice qui se réfère à Saint-Louis sous son chêne est plus sympathique que celle du juge Roy Bean, mais il ne faut pas se leurrer : notre justice pénale connaît elle aussi de graves dysfonctionnements.

Concernant l’affaire DSK, ce qui me frappe c’est une nouvelle fois la fragilité qui a gagné notre système politique français en un demi-siècle : la Constitution de 1958 chargeait le Président de veiller à l’équilibre des pouvoirs. Concrètement son rôle était de renvoyer devant les électeurs l’Assemblée Nationale si elle empêchait le Gouvernement de gouverner en le censurant trop souvent (en douze ans, seuls trois gouvernements de la Quatrième République avaient tenu plus de six mois).

Mais depuis 1958 cinquante ans de révisions, amendements, pratiques, lois constitutionnelles, décrets non contestés, coutumes, mauvaises habitudes, ont fait perdre à la Constitution sa cohérence et donnent au Président un rôle de chef de l’exécutif, qui devient rapidement peu légitime après son élection parce qu’il est hors de contrôle pendant cinq ans.

Facteur aggravant, les candidats sont présélectionnés par les partis politiques, c’est-à-dire sur leur habileté pour obtenir l’investiture et non sur leur aptitude à l’emploi. Aujourd’hui peu importent les défauts de la justice américaine, peu importe que les faits reprochés à DSK soient vrais ou faux : l’affaire démontre la fragilité d’un personnage que l’on s’apprêtait, parmi d’autres mais bien placé, à nous proposer pour représenter la Nation. Et par conséquent l’affaire démontre la fragilité de notre système tel qu'il est devenu en évoluant insidieusement depuis 1958.

Il faut revenir aux fondamentaux de la Constitution où le Gouvernement gouverne sous le contrôle permanent de la Représentation Nationale avec un Président qui n’a pas d’autre pouvoir que de renvoyer les élus devant les électeurs.

8. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par Midship

@Immarigeon

Je n'étais pas sur Mars, même si j'ai commis des imprécisions. Vous aurez raisonnablement compris que je voulais juste dire que la justice US était loin d'être la plus brutale du monde, et que je préfèrerait m'y frotter plutôt que de tomber dans les mains de la justice nigériane, par exemple.

A lire à ce sujet un article intéressant publié par une ancienne Première Secrétaire de la Conférence : http://www.rue89.com/derriere-le-ba...

9. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

@Cadiou

Attention, il faut tout de même quelques compétences et domaines (réservés) au Président de la République pour en faire un chef d'Etat de la Ve République. Si je prenais votre dernier paragraphe :

"Il faut revenir aux fondamentaux de la Constitution où le Gouvernement gouverne sous le contrôle permanent de la Représentation Nationale avec un Président qui n’a pas d’autre pouvoir que de renvoyer les élus devant les électeurs."

A la lettre, je vous répondrais (je le fais en réalité) que c'est plutôt la description du fonctionnement de la IIIe République, et dans les faits (je n'en maîtrise pas assez, elle a duré longtemps la Grande Bougre) le Président n'avait pas tellement d'autorité.

Je dirais bien que, pour continuer dans cette voie, la perte de hauteur du chef de l'Exécutif qui est "juge" (de justice ou sportif, dixit Jacques Baguenard) est de la responsabilité du Président actuel, puisque nous avions bien vu des tentatives de transformation du régime avec un ballon d'essai : suppression du Premier ministre afin de ne plus avoir un régime présidentialiste, mais présidentiel. Néanmoins, dans un souci d'honnêteté, cette perte de hauteur me semble prendre son essor avec l'affaire du quinquennat : on commence peut être seulement à voir dans les faits tout le mal de cette réforme.

Je digresse pour revenir aux points de vue d'Egea et monsieur Cadiou. Il y a un problème d'énergie : elle monte en pression mais elle n'explose plus. Il y a un problème de temps : où est le temps long ? Il a disparu. Hors, un septennat, c'est forcément le temps long. C'est aussi un homme, ou une femme, qui sait que forcément, il durera plus longtemps que le Parlement. Il verra même bon nombre de sénateurs perdre leurs sièges ! Je pense que De Gaulle avait vraiment voulu faire une "monarchie républicaine" au sens noble et antique du terme : le roi élu. Le temps du septennat est suffisamment long pour être républicain.

J'aime beaucoup l'analyse d'Yves Cadiou sur la "rencontre entre un homme et son peuple". Lui, comme Roland Pietrini relève beaucoup de faits qui font douter de la stature de l'homme.

Je doute aussi beaucoup de notre pays : rien, mais absolument rien nous certifié que DSK allait se présenter car il devait et quitter le FMI, et poser sa candidature. Du jour au lendemain, l'incertitude d'hier est devenu la certitude d'aujourd'hui : le drame pour l'ex-candidat favori de la gauche. On fait disparaître les nuances, et on passe peut être à côté du vrai candidat. Je ne souhaite pas faire de la politique, ou faire connaître mes convictions en la matière, mais j'aimerais beaucoup avoir un portrait comparatif Hollande/DSK, il y a beaucoup de chose à dire.

Le rapport à la Justice est bien drôle en France. Colbertiste de mon Etat, je devrais normalement concevoir la Justice comme un moyen de faire enfermer mes Fouquet d'opposants. Il n'en est rien pour ma personne. Par contre, je constate qu'en France, l'affaire tombe bien pour tout ceux qui souhaite éliminer un opposant ! Le résultat de l'affaire n'intéresse pas, du moins, pas autant que l'accumulation de rumeurs qui "doit" le faire tomber. Aux Etats-Unis, bien que je ne sois pas totalement convaincu par le système pénal américain (sauf en série télévisée) il faut reconnaître que l'on recherche la Vérité. En France, la recherche-t-on ? Bien sûr cette justice américaine est imparfaite, je serais parmi les premiers (ou pas) à le clamer, mais il faut rendre à césar ce qui est à césar : elle fonctionne moins sur la rumeur, plus sur la recherche de la Vérité.

Pour répondre à l'introduction de l'auteur de ce blog, il n'est même pas besoin de connaître le fond de l'affaire, ni même d'apprendre le verdict, et encore moins de savoir ce qui s'est vraiment passé. Ce n'est qu'un prétexte pour un gigantesque jeu de pouvoir. Sur le plan géopolitique, il est un symbole français et il faut l'abattre pour que d'autres mouvements puissent prendre la place.

10. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par panou34

@Immarigeon et Midship
Eh oui on fait toujours des erreurs et Immarigeon a tort d'évoquer un séjour de Moussaoui à Guantanamo.Il a été arrêté,jugé et emprisonné en Virginie.Guantanamo est réservé aux prisonniers faits à l'étranger.Le lieu fut choisi en raison de son statut juridique particulier.Si un moyen existait pour remplacer l'enclave militaire à Cuba par la planéte Mars Bush l'aurait fait.
Toute justice est imparfaite autrement il n'y aurait pas de jurisprudence.Aux E-U la responsabilité individuelle prime.Vous cassez un carreau .Ce ne sera pas la faute de la société qui a mis sur votre route une vitre et un caillou.En France le syndicat de la magistrature est quasiment sur cette position.J'apprécie qu'aux E-U la victimisation du coupable soit rare.

égéa : (fin du commentaire modéré : non parce que panou disait des choses bêtes, mis parce que j'en ai décidé ainsi : na)

11. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par yves cadiou

@Thibault Lamidel. La Cinquième République telle que je l’ai comprise et connue dans les années soixante, c’est-à-dire avant qu’on invente un « domaine réservé du président », fonctionnait comme je l’ai dit dans mon précédent commentaire.
Souvent les erreurs d’analyse viennent de la confusion entre deux mots voisins : ici, confondre « pouvoir » et « autorité ».

Charles de Gaulle avait une autorité incontestable et il en usait pour indiquer les orientations que « la France » c’est-à-dire lui-même, élu au suffrage universel direct, souhaitait donner à son destin. Rien n’obligeait le Gouvernement à suivre ces orientations car le Président ne peut pas récuser le Gouvernement (voir l’article 8 de la Constitution). Mais le gouvernement suivait à cause du prestige (c’est-à-dire l’autorité, et non le pouvoir) de Charles de Gaulle.

Par conséquent il est faux d’écrire « il faut tout de même quelques compétences et domaines (réservés) au Président de la République pour en faire un chef d'Etat de la Ve République ». Cette affirmation qui semble être répandue dans l’inconscient collectif confirme ce que j’écrivais dans mon précédent commentaire : la fragilité d’un régime qui désormais donne du pouvoir exécutif à un seul homme non contrôlé pendant cinq ans.

Nous faisons trop souvent l’erreur de confondre « pouvoir » et « autorité », celle-ci devant rester dans le domaine du prestige et donnée au Président par son élection au suffrage universel direct. Malheureusement le système des cinq cents signatures fait que le Président est devenu plus le représentant des partis politiques que le représentant de la Nation.

Le « domaine réservé » n’a jamais été entériné par les Français : la Constitution qui a été adoptée en 1958 par referendum puis modifiée en 1962 par referendum n'a jamais suggéré que le Président pourrait gouverner en dehors de la situation exceptionnelle prévue à l'article 16.

Cette histoire de "domaine réservé" est un arrangement politicien de 1970 qui a commencé à faire perdre à nos institutions la cohérence qu’elles avaient acquise en 1962. Fragilité : c’est le moment d’en parler quand on parle de séismes, avant que ça tourne mal.

12. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

P.S. : on parle de copier les normes américaines, etc... Par exemple, le directeur de la rédaction de l'Express (Barbier) est contre la loi française qui interdit de montrer des prévenus menottés. Il n'explique pas que la loi existe et qu'il devrait l'appliquer lui-même... Ce n'est pas le débat (lui-même ne donne pas d'argument à ses affirmations, le débat alors ?).

Par contre, AUCUN "journaliste" français n'est venu faire l'éloge du système pénal étasunien où il y a manifestement un secret d'instruction et qu'il est RESPECTE. La Presse n'est pas aussi puissante que l'on veut bien nous le dire outre-Atlantique. Pire, il y a des institutions américaines qui existent, perdurent et fonctionnent. En France... c'est la destruction des institutions à cause d'une mauvaise perception de l'Amérique (ce qui a été dit plus haut par Immarigeon).

13. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

@ panou 34.

J'ai beau lire et relire mes deux posts, je ne trouve nulle part avoir écrit que Moussaoui ait été à Guantanamo. J'ai écrit, et j'ai redit hier soir sur RFI, que la justice US dans son ensemble est du « style Guantanamo », DSK ou Moussaoui compris. Moussaoui, qui était en taule plus d’un mois avant les attentats, a été condamné sur un dossier vide, le Pentagone ayant refusé de communiquer des pièces (qu'il n'avait d'ailleurs pas), simplement parce que, illuminé, notre compatriote a dit avoir entendu des voix comme Jeanne d'Arc. Dans le système judiciaire européen, c’est la relaxe ou, plus intelligemment, l’hopital psychiatrique. C'est cela la putasserie du système du Plead Guilty, cette déclinaison d’un calvinisme moyen-âgeux qui veut l’homme pêcheur par essence. Il faut se souvenir de la désolation de la juge fédérale Leonie Brinkema contrainte, parce que le jury avait déclaré notre compatriote coupable, de prononcer la peine, après avoir d’ailleurs tout fait tout au long du procès pour convaincre cette allumé de Moussaoui de renoncer à plaider coupable. Les insultes dont l’avait abreuvée ses concitoyens, Bush compris pour ne pas avoir envoyé un Français musulman « griller sur la chaise électrique », ont aussi été oubliées en France.

Vous me permettrez d'être profondément choqué que, sous couvert de jésuiteries sur l'extra-territorialité (mais il est vrai que les juges américains eux-mêmes, pour valider le camp, sons allés chercher un vieil arrêt de Common Law sur les détenus des pontons du roi d’Angleterre en Cornouailles), vous justifiiez un camp de concentration où l'on pratiquait naguère la torture. En quoi l'extraterritorialité justifie-t-elle la violation par l'Amérique des droits les plus élémentaires ? Il y a une logique qui m'échappe. Voilà pour certains neuf ans que de présumés terroristes sont détenus sans jugement et sans qu'on sache ce qui leur est reproché. Citez-moi un pays, outre la Chine et le reste de l'île de Cuba, où ce soit le cas (bon, l'Iran, d'accord !) ? Citez moi surtout une constitution, à part la Corée du nord et la Syrie, où la possibilité de suspendre à tout moment et par n'importe quelle autorité les libertés publiques soit inscrite dans la constitution, comme c'est le cas pour la Suspension Clause qui sert de fondement juridique à Guantanamo (bon, l'Iran, d'accord !) ?

Et puis il faudra m’expliquer d’où vient, quand on parle de l’Amérique, cette haine de soi et de nos valeurs qui saisit un certain nombre de Français, comme si l’Amérique ne pouvait être appréciée qu’en traînant la France dans la boue ! C’est d’ailleurs une chose qui choquait déjà Tocqueville (qu’il faudra bien, et je me répète, lire un jour, j’entends lire correctement).

Sinon, Yves Cadiou a raison : contrairement aux Etats-Unis où le président a des pouvoirs propres immenses (Executive Orders), le président français n'a la "signature" sans contreseing du PM que pour trois ou quatre trucs : recours à l'arbitrage des électeurs (aussi appelé communément dissolution de l’assemblée), référendum (et encore, sur une seule des procédures seulement), droit de grâce (c’est régalien mais comment faire autrement, une fois que le droit a été dit et purgé ?), feu nucléaire (et encore, ce sont les commandants des SNLE qui tournent la dernière clef, et ils sont choisis pour être en capacité intuitive de ne pas le faire in extremis, chose qu’on sait peu dans le public).

Immarigeon

14. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par Midship

@Immarigeon,

On s'éloigne bien du sujet, mais on se rapproche de ma boutique. Pourriez-vous détailler vos deux dernières lignes s'il vous plait ?

15. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

@midship

1 ) Non non, on est dans le sujet d'une justice Guantanamo instaurée dès la fondation des Etats-Unis, même si elle ne surgit que dans les moments de crise. Mais d'une part l'histoire américaine est pleine de ces moments depuis l'affaire Genet en 1793, raidissements récurrents d'une classe politique dont les historiens US eux-mêmes écrivent qu'elle s'est en 1786 bidouillée des institutions à sa cote, d'autre part, et c'est le plus important, sans qu'il soit utile de changer d'un iota la constitution. Lorsque Obama (mais je crois avoir été le seul à le relever à l'époque) dit avant même son investiture qu'il va fermer Guantanamo mais que ça va poser un problème constitutionnel, c'est parce que le camp s'intègre dans le système judiciaire US, extra-terroritorialité ou pas. Car il faut lire les nombreuses décisions de justice sur le sujet : l'habeas corpus y est "fragmenté" non parce ce n'est pas le territoire "métropolitain", mais parce que la Suspension Clause de 1786 autorise la suppression de l'habeas corpus et que de toute manière, mais dans un second temps seulement, les détenus ne sont pas Américains. Mais c'est bien l'état d'exception inscrit dès 1786 dans la constitution comme norme alternative qui est la cause première, le même qui permet à FDR de faire détenir arbitrairement, et sans jugement aucun, ses concitoyens d'origine japonaise trois années durant.

Donc le sujet de l’article d’Olivier est que lorsqu’on construit des centrales nucléaires sur des failles sismiques en bord de mer, ou on dépèche en plein marasme international le grand argentier du monde dans un pays marqué par le calvinisme puritain le plus archaïque et dont le système judiciaire se flatte de perpétuer l’ordalie de nos temps féodaux, on ne s’étonne pas que l’incident, certes rarissime (quoique, pour DSK…) prenne des proportions apocalyptiques et déstabilisatrices. Mais c’est bien précisément parce que nos systèmes dominants ne sont plus adaptés aux contingences, qu’ils ne parviennent plus ni à les anticiper (ce qui est sans doute impossible) ni surtout à en contenir les effets. Et c’est pour cela que nous ne sommes pas dans une crise systémique mais dans une crise du principe même de système, en tous les cas cartésien et déterministe, qui a parfaitement fonctionné durant deux siècles, et comme jamais aucun autre système dans l’histoire avant lui et sans doute après lui, mais qui devient depuis cinq ans contre-productif et qu’il faut changer. Enfin, qu’il fallait, parce que maintenant, on a compris que c’est plié. Poussière de l’antique Athènes tu es, en Grèce tu finiras !

2 ) Pour nos huit commandants (2x4 SNLE), je suis un peu embêté de développer parce que ça me vient de mon service déjà ancien au SGDN et de 48 heures passées en février 1983 dans le PC Gypse de Taverny, et que rien qu'en écrivant ceci je dois franchir la ligne rouge de mon habilitation de l'époque. Mais, sous réserve bien sûr de vos rectifications dans un domaine où je n'ai c'est évident par ailleurs aucune compétence particulière, j'en ai rediscuté récemment avec des amiraux. Et on voit de toute manière cela dans les fictions US, dont les deux plus célèbres sont celles de Lumet et Kubrick.

(passage modéré par égéa)

Mais on est là franchement hors-sujet de l’article initial. Quoique, champ de ruines… ?

Bon week end.

Imamrigeon

16. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

@ Immarigeon en 6 :

Si l'on parle bien de Pyrrhus d'Epire, le roi des Molosses et cousin d'Alexandre le Grand, il est mort à Argos et non à Athènes. Une tuile sur la tête envoyée par une grand-mère ...
Par ailleurs je doute du fait que le calvinisme voit encore l'homme comme pêcheur par défaut. Sur la réussite économique comme signe d'élection divine, il reste des traces par contre.

@ T. Lamidel en 9 :

Les pouvoirs du Président prévus par les lois constitutionnelles de la IIIe République étaient en réalité assez étendus et ne se limitaient pas aux chrysanthèmes. Mais l'épisode Mac-Mahon ("se soumettre ou de démettre")a ruiné une grande partie du pouvoir dudit Président dans la pratique. L'application de la Constitution, au XIXe siècle était déjà affaire de pratique.

Je ne vois rien d'autre aujourd'hui que cela, avec des styles différents. Or le fait que le Président avait bien plus de pouvoirs jusqu'à Mitterand compris (entreprises publiques, peu de médias privés, ministère de l'Information, poids géopolitique et économique etc), il n'était pas toujours en bons termes avec son premier ministre, y compris s'il était de son camp (Rocard). Le Président a même parfois refusé de signer des décrets de lois votées par le Parlement dois-je rappeler. Tout ceci créait une répartition des pouvoirs de fait entre les deux têtes de l'exécutif (avec prééminence originelle du Président). Faut-il rejeter cette souplesse ?

17. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par yves cadiou

Je ne suis pas sûr que la procédure de tir des SNLE soit exactement celle qui est décrite par Jean-Philippe Immarigeon. Dans une autre vie j’ai un peu fréquenté l’Ile Longue et des commandants de SNLE. Je suppose qu’ils ne m’ont dévoilé aucun secret dont je n’avais pas à connaître mais ils semblaient assez contents de faire découvrir leur monde à un Terrien en kaki. Il est possible que j’aie mal compris leurs explications ou que ma mémoire défaille, mais il y a quand-même un point où je confirme ce qu’écrit Immarigeon, c’est « il ne peut pas tirer sans ordre ». Pour le reste, je suis dubitatif... et je propose qu’on en reste là sur le sujet des séquences de tir.

18. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par Immarigeon

@Spurinna. Erreur de ma part, c'est Pyrrhon que j'évoquais, prince des sceptiques.

19. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

A lire les différents commentaires brillants et judicieux de ce Blog, je maintiens ma prudence la plus extrême dans l’analyse que nous pourrions faire sur ce « fait divers », j’emploie volontairement ce qualificatif.. En effet, qui se soucie des faits ? Et en la matière je suis resté étonné, au sens fort du terme par la prestation de Monsieur Badinter lors de l’émission spéciale consacrée à DSK sur l’une de nos chaînes nationales. Certes, DSK a droit à la présomption d’innocence comme tout un chacun, mais de grâce, sommes-nous bien placé pour donner à la justice américaine une telle leçon ? Il n’est que de se souvenir de l’affaire d’Outreau.
De grâce, encore, Monsieur Badinter, votre amitié vous rendrait-elle aveugle, ou pire de mauvaise fois, est-ce l’avocat ou l’ami qui a parlé ? Comment pourrions nous supposer ? Que la théorie du complot, faisant pshiit ! Celle d’un autre complot, celui des Etats-Unis contre la France voire d’une juge de tendance républicaine contre la France serait plus crédible ?
Au-delà de votre oubli de présomption de victime pour cette femme, aviez vous le droit de nous mentir comme tant d’entre vous sur la réalité de certaines dérives « has-ardeuses » d’un DSK aimant les femmes, ce qui n’est pas un délit, mais les aimant d’un peu trop près, y compris celles dont son charme ne les convainquait guère ?

Depuis quelques jours, les faits, n’ont plus d’importance, puisque que désormais, la défense a un plan Com, celui de démontrer que la présupposée victime n’est qu’une affabulatrice, séductrice, dont la personnalité n’en doutons pas sera décrite comme étant particulière et
douteuse. Que vaudra-t-elle face au fric, à la puissance, et aux médias ? Qui n’en doutons pas présenterons ce fait comme une bluette dans laquelle la victime désignée et toute trouvée sera Anne Sinclair et DSK, source de romans et autres films, tant cet épisode fera pleurer dans les chaumières. Non décidément, les faits les plus graves ne sont pas ceux qui se sont déroulés dans la suite du Sofitel, mais sont à venir..

20. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par

Pardon pour mauvaise foiS.. Ma foi, je devrais me méfier de la correction automatique.. je ferais mieux la prochaine fois. Je pardonne d'avance à Olivier Kempf, les fautes d'inattention, que ceux qui n'en commettent jamais lançent la première pierre.. Sourire...

égéa : moi, je fais plein de coquilles (une vraie poule) sans même parler des fautes non d'inattention, mais de méconnaissance ! Donc, pardon accordé.

21. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par Euclide et Pythagore

De retour de la planète Vulcain en passant par l’infini parce qu’on avait un truc à vérifier, nous reprenons la lecture de ce blog.
Ah, oui, Immarigeon : vous parliez plutôt de Pyrrhon, prince des sceptiques. Pyrrhus, ça nous étonnait : nous avons bien connu sa grand’mère et nous sommes sûrs que cette brave femme n’aurait jamais lancé une tuile sur la tête de qui que ce soit.

22. Le lundi 16 mai 2011, 21:30 par yves cadiou

Ecrire que « l'application de la Constitution, au XIXe siècle était déjà affaire de pratique », (commentaire n° 16), c’est historiquement vrai. Mais ce n’est pas un argument suffisant pour justifier qu’il en soit de même aujourd’hui. Les temps ont changé.

Au XIX° siècle, une forte proportion de la population française était illettrée et faisait confiance aux notables : le maire, le médecin, le curé, les gens du manoir. Il semblait normal que les lois constitutionnelles de la III° République ne fussent pas soumises à referendum. Aujourd’hui on n'imagine plus guère qu'un texte soit valable s'il ne résulte pas d'un processus démocratique et, pour ce qui concerne la Loi Fondamentale, d'un referendum. Même s’il y a encore des citoyens qui ne savent pas écrire correctement (paske cé po facil), tous savent lire, regarder des vidéos, écouter la radio, se faire une opinion personnelle (qu'elle soit "bonne" ou "mauvaise" importe peu : c'est la vox populi).

Par ailleurs, dégradé depuis longtemps et de plus en plus, le prestige de la classe politique n’est plus ce qu’il était. En 1946, après plusieurs années qui avaient fortement affaibli la confiance que les citoyens accordaient aux pouvoirs publics, une nouvelle Constitution n'aurait pas pu avoir de légitimité sans être entérinée au suffrage universel direct. En 1958 il en était de même. De nos jours, on sait que la classe politique n’est plus représentative : on l’a vu en 2005 où elle préconisait unanimement le « oui », le résultat référendaire fut « non » ; actuellement les partis qui ont du succès, et par conséquent sont représentatifs, sont ceux qui ne sont pas à l’Assemblée ni au Gouvernement. Ce qui pouvait fonctionner au XIX° siècle ne peut plus fonctionner aujourd’hui.

La Constitution actuelle est devenue fragile parce qu’elle n’est plus celle qui fut approuvée par les Français à 82,6% puis modifiée par eux en 1962 à 74,95 % mais elle est celle qui a été modifiée de multiples fois, sur des points essentiels, par une classe politique qui n’est plus représentative. Il en résulte une fragilité institutionnelle dangereuse. La solution consiste(rait) à faire un referendum qui approuvera(it) une Constitution, celle-ci ou une autre.

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