1/ Certes, il faut toujours se méfier des simultanétiés, surtout que les deux cas sont différents, formellement :
- R. Murdoch bâtit un empire de presse anglo-saxon, partant d'une presse écrite mais populaire pour s'élargir à de la presse écrite sérieuse (WSJ) et aux télés (Fox News). Mais derrière la construction éconmique, l'ensemble est mis au service d'une idée politique (j'hésite à parler d'idéologie...) : celle d'un ultra libéralisme économique, extrêmement conservateur, et partisan d'un moins d'Etat : ce fut net en Grande Bretagne, ça l'est aussi aux Etats-Unis. Bref, si Murdoch n'est pas un homme poliique au sens classique, il est un homme du poliitique et son influence fut immense.
- Silvio Berlusconi a construit également un empire de presse, partant de la télévision et s'élargissant à la presse écrite et à l'édition. Cet empire fut mis au service d'une entrée en poltique : Berlusconi est un homme politique au sens classique, ses médias ayant été le moyen de promouvoir son accès au pouvoir, à défaut d'une ligne politique très prononcée, bien que "libérale".
2/ On voit donc les différences et en même temps, l'influence de ces empires médiatiques sur la vie des pays où ils sévissent. Leur chute simultanée n'est pas forcément un hasard: elle corrrespond, tout chose égale par ailleurs, à l'abandon de ce système XX° siècle de la politique, dans des conditions nouvelles. Au fond, il y a là un lointain écho des révolutions 2.0, en Iran ou dans le monde arabe. Autement dit encore, la domination traditionnelle des médias traidtionnels ne suffit plus à garantir et conserver le pouvoir. Cela prend d'autres formes que dans les dictatures du monde arabe : mais le renversement d'un ordre dominant présente une grande similitude.
3/ Est-ce l'aube d'un nouveau monde ? qu'on pardonne mon pessimisme... Mais quand je vois les difficultés de transition en Tunisie et plus encore en Egytpe, je me dis qu'il y aura encore des manipulations médiatiques chez nous aussi, quelles que soient les alternatives 2.0. D'ailleurs, quand on observe les manoeuvres pour "réguler" le web 2.0, soi disant pour garantir une liberté de service, mais au fond pour contrôler la structure anarchisante d'Internet, on se dit que le système a plein de façons de s'adapter. Ce ne seront plus les mêmes acteurs, c'est tout.
Sic transit gloria mundi : la gloire passe de l'un à l'autre, mais elle ne s'éteint pas.
O. Kempf
1 De Christophe Richard -
Bonjour,
Le système à certes bien des façons de s'adapter, et c'est normal puisqu'il s'agit d'un "système adaptatif complexe", qui pour reprendre une pensée de Marc Aurel produit une causalité (destin) qui est une "cause faite de toutes les causes".
Après cette pirouette, il reste à voir qui est capable d'utiliser le système à ses fins (faire de la stratégie en fait).
Berlusconi et Murdoch en étaient capables puisqu'ils bénéficiaient d'une liberté d'action politique (Murdoch terrorisait les parlementaires britanniques) en exerçant une sorte de coercition sur la démocratie représentative tout en la débordant par une influence populiste...
La question aujourd'hui est : qui est en mesure de maîtriser le fonctionnement du système à son profit... Une sorte de "moyen-âge" médiatique après la chute des empires?
Bien cordialement
2 De Guga -
Bonjour
Murdoch ne détient pas le FT mais le WSJ.
égéa : oui, vous avez raison, j'ai confondu et m'en suis aperçu ce matin (d'autant plus que le FT demeure unjournal sérieux, lui, alors que le WSJ est devenu unporte voix). Merci pour la précision. Je corrige.
3 De Giorgio Griziotti -
Je conseille de lire l'analyse faite dans cet article su Uninomade.org.
La version Française suivra...
http://uninomade.org/murdoch-berlus...
4 De giorgio griziotti -
Version française sur rue89
http://www.rue89.com/2011/11/10/ber...