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MENA, acronyme à la mode

Et voilà : cela faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un acronyme pour nous expliquer le monde : après BRICS, BASIC, PIGS.... (cf. mon billet d'il y a deux ans), voici MENA. Bon, MENA n'est pas très nouveau, mais ce qui est significatif, c'est qu'il revienne au devant de la place publique. Pas un hasard....

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1/ En effet, ces acronymes se veulent significatifs. On remarquera qu'un acronyme n'est pas d'une simple abréviation (succession des initiales) mais une abréviation qu'on peut prononcer, quitte même à ce qu'elle ait un sens. MENA, ça se prononce bien, ce qui a la force de l'évidence, autant que BRICS ou BASIC.

2/ MENA, donc, est américain, en auriez vous douté? Cela signifie : Middle East and North Africa. Oui, bon, et alors ?

3/ Alors, ça remplace le bon vieux "Grand Moyen Orient" de nos amis néo-conservateurs, et en français l'arc de crise qui en était, un peu, la traduction. Donc, nous dit wikipedia, qui est à coup sûr le dispensateur de la norme orthodoxe, ça rassemble "généralement tous les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord." Vous adorerez le "généralement", bien sûr. Car quand vous regardez les cartes (voir ci-dessous), vous voyez que ça varie. Du Maroc à la Syrie et à la péninsule arabique, tout le monde s'accorde là-dessus. Quant aux marges, parfois on incorpore l'Iran, parfois la Mauritanie, parfois la Turquie, parfois le Soudan....

4/ Oui, bon, mais encore ? Eh! bien cela signifie d'une part qu'on ne met plus l'Afghanistan, et que même l'Iran n'est plus aussi évidemment dans la zone. Surtout, cet acronyme revient en force après les révoltes arabes. En cela, il a une validité que n'avait pas le GMO.

5/ Enfin, on sent une sorte de partage des tâches : à l'Europe le NA, aux États-Unis le ME: chacun son job, en quelque sorte, même s'il s'agit, encore et toujours, de désigner le monde arabo-musulman : ce qui explique d'ailleurs les hésitations envers les Turcs et les Iraniens....

Bref, derrière la communication, de vrais ressorts géopolitiques.

O. Kempf

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