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Quelle poltiique de défense ?

Egéa vous signale un colloque qui se tiendra le 21 novembre prochain, à l'Assemblée Nationale, salle Colbert (inscription obligatoire). Il est organisé par Participation et progrès et le club Démocraties.

Thème d'actualité, en cette année présidentielle : « Quelle politique de défense de la France pour la décennie 2010 ? », Comme il n'y aura pas d'officiels, on peut espérer un colloque intéressant : en effet, les orateurs ne viendront pas délivrer les éléments de langage officiels, comme c'est trop souvent le cas. C'est l'intérêt de P&P, justement : laisser réellement place au débat.

Accessoirement, j'y dirai quelques mots....

Programme :

  • 9h15 : Ouverture du colloque par Pierre PASCALLON, président du Club Participation et Progrès, professeur agrégé de faculté.
  • 9h30 : Introduction générale : les menaces et les grandes évolutions stratégiques : Etienne de DURAND, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI)
  • 10h – 13h : Quels systèmes de force à développer ? Président de séance : Frédéric TIBERGHIEN, conseiller d’Etat.
  • Le besoin d’armée de terre, général (2S) Bernard THORETTE, ancien chef d’état-major de l’armée de terre.
  • L’arme aérienne et la démocratie, général d’armée aérienne (2S) Bernard NORLAIN, ancien directeur de la revue Défense nationale.
  • L’impérative mutation du modèle des forces français, général (2S) Vincent DESPORTES.
  • Les capacités essentielles pour nos forces armées à l’horizon 2020, amiral COLDEFY, ancien major général des armées.
  • Le nucléaire militaire, le non-dit de la présidentielle, Louis GAUTIER, professeur à l’Université de Lyon III, président du groupe Orion.
  • La Défense française peut-elle et veut-elle être autonome ? Alain RICHARD, sénateur du Val d’Oise et ancien ministre de la Défense.

  • 13h – 14h 45 : déjeuner-buffet dans les salons de la Questure
  • 14h45 – 17h45 : Quelle puissance avec quels systèmes d’alliance?

Présidente de séance : Raphaëlle DUFOUR, administratrice de DÉMOCRATIES et journaliste.

  • Quel avenir pour l’Europe industrielle de l’armement ? Jean-Pierre MAULNY, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).
  • L’avenir des industries de l’armement, IGA (2S) Alain CREMIEUX.
  • A-t-on besoin d’une Europe de la Défense ? Denis VERRET, président de DV Conseil.
  • L’alliance franco-britannique est-elle la « bonne » Europe de la Défense ? Jacques MYARD, député des Yvelines, maire de Maisons-Laffitte.
  • France-OTAN : deux ans après, Olivier KEMPF, maître de conférence à l’Institut d’études politiques de Paris, auteur de « Otan au XXIe siècle » (édition Artège 2010).
  • Union européenne, Alliance atlantique, les cadres d’interventions à l’épreuve des crises récentes, Camille GRAND, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
  • Enjeux et défis pour la France dans un cadre déréglé, Amiral (2S) Jean DUFOURQ, rédacteur en chef de la revue Défense nationale.
  • 17h 45 : conclusion par le Général (2S) Henri PARIS, président de DÉMOCRATIES.

Pour s'inscrire.

O. Kempf

Commentaires

1. Le lundi 31 octobre 2011, 11:38 par yves cadiou

Je suis allé à ce colloque et j’en tire une conclusion quant à la forme : ce mode d’échange est périmé, réservé à un public d’un certain âge et d’un certain monde, productif naguère mais désormais dépassé.

Un blog comme égea, de même que les échanges qui se font par les listes de diffusion des associations, sont beaucoup plus instructifs et féconds. Un colloque, ce sont des conférenciers parfaitement respectables et compétents (là n’est pas le problème), alignés sur une estrade face au public, qui exposent tour à tour leur point de vue sur un sujet donné. Puis le public pose des questions auxquelles chaque conférencier apporte une réponse sans nouveauté parce que toute nouveauté remettrait en cause son passé et ses prises de position antérieures. Cette méthode présente de nombreux inconvénients et notamment celui de creuser encore des ornières cent fois creusées.

Une ou deux fois au cours de ce colloque (fort bien organisé au demeurant), l’on a pu espérer qu’on sortirait un peu des ornières : par exemple lorsqu’un auditeur au visage caché derrière une grosse moustache et des lunettes cerclées s’est présenté, avant de poser sa question, comme un militant d’EELV (Europe écologie les verts). Hélas la question portait sur les droits civiques des militaires et les réponses étaient connues d’avance. Sans doute la question n’était-elle posée que pour faire connaître à tous la présence d’EELV à ce colloque (et ça marche parce que j’en parle).

En deux ou trois occasions aussi, l’on a pu sourire discrètement. L'on a souri discrètement lorsque l’on a entendu successivement le Terrien, le Marin et l’Aviateur dire la même chose : son arme est prépondérante mais les deux autres sont quand-même utiles (pour moi c’est évidemment le Général Thorette qui a raison parce que nous sommes de la même Amicale régimentaire). L’on a pu apprécier le talent acrobatique de l’Aviateur tirant les leçons de la campagne de Libye : l'air power est indispensable par qu'il permet d’opérer à distance et sans s'engager, mais le drone pose un problème d'éthique parce qu'il est mis en œuvre à distance et sans s'engager. L’auditeur un peu naïf que je suis en infère que les Chevaliers du Ciel ont actuellement un problème existentiel : au moment où l’air power démontre une nouvelle fois, mais cette fois d’une façon que plus personne ne peut ignorer, son efficacité pour frapper dans le désert, le drone confisque la vedette à Tanguy-et-Laverdure.

L’ancien ministre Paul Quilès était là aussi, absent de la liste des intervenants publiée sur ce billet du 31 octobre. J’ai principalement retenu de son exposé qu’il était venu en avion à ce colloque, un détail qu’il a révélé comme par incidence « tout à l’heure dans l’avion je me disais que… ». Je note ce détail à mon tour car il revêt à mes yeux une signification si on le rapproche de la moyenne d’âge des participants : ce genre de colloque pourrait présenter un intérêt sociologique pour les préparants et les stagiaires de l’EdG, en leur montrant les cercles de réflexion civilo-militaires qui se préoccupent de Défense Nationale.

Quelques stagiaires EdG devraient et pourraient y venir, pour eux c’est à deux pas. Mais les préparants, de même d’ailleurs que les jurys du concours, sont souvent stationnés dans des garnisons lointaines et mal desservies. Ils sont ainsi privés, non des éléments d’une pensée stratégique que l’on trouve partout, mais du contact avec une catégorie de population qui mérite d’être connue. Il faut fréquenter ce genre de réunion parce qu’en entendant ça (et, circonstance aggravante, dans les locaux de l’Assemblée Nationale), on comprend que n’importe quel politicien au petit pied puisse imaginer qu’il a la pointure d’un chef des armées.

Cette séance compassée dans les salons de marbre et les bois vernis de l’Assemblée Nationale m’a rappelé ce que disait le Général André Beauffre à propos du drame de 1940 : « Notre faute à nous les subalternes, était d’avoir cru aux réputations, à la discipline intellectuelle poussée jusqu’au conformisme, de n’avoir défendu nos idées que dans la limite des suggestions polies, d’avoir laissé les événements dérouler leur impitoyable logique sans intervenir de façon efficace dans l’armée et dans le pays ».

égéa : quelle belle citation de Beaufre. Décidément, il est constamment fécond.

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