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Mélanges hebdo 12/13

Vous avez certainement vu cette image dans vos quotidiens, mais je la republie quand même. D'abord, parce qu'égéa n'est pas un blog qui cherche la nouveauté à tout prix. Et surtout, parce que cette photo (image de l'univers juste après le Big Bang, photo prise par un satellite Planck) est belle comme une carte. Et au prime abord, on a le sentiment d'une planisphère, et l'on cherche continents et océans... qui ne s'y trouvent pas. Le parallélisme des formes demeure toutefois à l'esprit. Le regard ne peut s'empêcher de comparer les sphères oblongues. Et quand la science renvoie à l'imagination, on est devant la "création pure", celle qui fait l’œuvre d'art, selon Bergson.

source

Sinon, plein de choses cette semaine...

Avis, news et bric-à-brac

Recette chypriote :

  • Laisser se développer un massacre humain,
  • Ajouter la partie de l'île appartenant à une zone monétaire globale,
  • Zester de bases militaires majeures,
  • Pincer des comptes bancaires facialement garantis à hauteur de 100 000,
  • Macérer avec du caviar d'importation oblique,
  • Saupoudrer d'étoiles de défiscalité pour tous,
  • Arroser délicieusement avec les ingrédients régionaux du Siècle et des Règles déjà massivement présents.
  • Allonger par 40 minutes de speed boat.
  • Ne pas servir chaud, pour une meilleure explosion du goût en bouche.

Le blason du pape. Une simplicité linéaire.

Certains prônent une politique de dévaluation, passant par la sortie de l'euro : vous trouvez l'exemple britannique convaincant ? Et ceux qui critiquent l'Europe, pouvez-vous préciser qui vous visez exactement : la commission ? La BCE ? Le Conseil ? L'actionnaire principal à Berlin? Celui du FMI ?

Signalé par Laurent : "Icy est le confin de la mer glaciale, sur laquelle feut, au commencement de l’hyver dernier passé, grosse et félonne bataille entre les Arismapiens et les Nephelibates. Lors gelèrent en l’air les parolles et crys des hommes et femmes, les chaplis des masses, les hurtys des harnaoys, des bardes, les hannissements des chevaulx et tout aultre effroy de combat. A ceste heure, la rigueur de l’hyver passée, advenente la sérénité et tempérie du bon temps, elles fondent et sont ouyes." François Rabelais in "les paroles gelées"

Et puisqu'on en est à parler de délices de la langue française, quelques perles notées au Québec :

  • on est choyé par le temps qu'il fait
  • on débarque du taxi, arrivé à destination
  • le restaurant rapide se nomme PFK (Poulet frit du Kentucky) et pas KFC
  • tantôt est un adverbe temporel très fréquent
  • vous payez par carte bleue ? la machine vous demande votre NIP (numéro d'identification personnel), et pas votre PIN
  • tant qu'à parler de cyber, un des grands problèmes qui se pose actuellement est le AVPA (apportez votre propre appareil), et non pas le BYOD
  • Enfin, il y a une statue du général De Gaulle à Québec, à l'entrée des plaines d'Abraham (lieu de la défaite de Montcalm).

Voici autant de petits signes de la francophonie. Je savais déjà que bien souvent, les Africains parlaient un meilleur français que les Français de France. J'ai entendu ici un autre français pur, légèrement différent de celui d'Afrique, mais incontestablement plus exact que celui de Paris ou de Lyon. Ce fut une grande leçon d'humilité, car je me suis aperçu à quel point nous autres Français négligions notre langue, sous prétexte d'être modernes et ouverts sur le monde. Merci, chers cousins !

Moi, c'est simple, je ne connais rien à rien, c'est bien pour ça que je parle de tout. Mais je ne suis pas spécialiste, aussi...

Je crois qu'on va bientôt se désengager du Mali. Pas parce que le ministre le dit, mais parce que ça chauffe en RCA. Ce soir, juste une compagnie en renfort. A croire qu'ils le font tous exprès pour augmenter le budget de la défense ! un complot, je vous dis ! "Grosse et félonne bataille entre les Arismapiens et les Nephelibates".

Le choc géopolitique de la semaine

Bon. la succession de chocs géopolitiques que relève hebdomadairement égéa a certainement effrayé les responsables, puisque nous apprenons que la publication du Livre Blanc est décalée à avril, et que la LPM attendra l'automne (selon reuters). Je remarque aussi la très grande campagne d'influence "pro-budget de la défense", enclenchée depuis maintenant trois semaines et venant de tous les horizons. Y a-t-il une relation de cause à effet ? du style "décalons d'un mois, du coup ils vont s'épuiser et ne seront pas capables de relancer l'effort" ? coup tactique d'usure ? Il reste l'interview de M. Placé, sénateur vert, qui croit qu'il y a encore "plein de casernes dans l'est de la France", signe qu'il n'est pas très informé. Cela occasionne une réponse virulente de Nicolas Baverez sur le Livre noir de la défense. Plus sérieusement, il y a bien eu un choc géopolitique cette semaine, ou plus exactement un double micro-choc qui annonce, peut-être, quelque chose de plus important : mais nous en parlerons demain soir.... (NB : il ne s'agit pas de la crise euro-chypriote, même si Jacques Sapir parle d’un " acte de guerre" de la BCE contre Chypre... Mais comme me dit cet autre correspondant, " les eurocrates ont tué Chypre dans leur "plan de sauvetage" de ... la Grèce! Avec le "haircut" de 80% qu'ils ont fait subir aux banques chypriotes, ils ont généré 28 milliards de pertes pour celles-ci: le compte est bon, 17 milliards d'"aide" et 10 à trouver sur les cadavres des déposants, retraités, citoyens, étrangers, ..."

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Parutions

  • Cartographies des réseaux - L'art de représenter la complexité par Manuel Lima.
  • Le CAS publie sa note d'analyse sur le cyber : Cybersécurité, l'urgence d'agir (Note d'analyse 324 - Mars 2013) . Par Antton Achiary, Joël Hamelin et Dominique Auverlot. Un "cyberespace" vulnérable, en proie à des actes délictueux croissants - La sécurité des systèmes d'information, une priorité stratégique mondiale -La gestion des risques : concilier sécurité, ouverture des systèmes d'information et protection des libertés individuelles - Élever le niveau de sécurité des organisations - Structurer l'écosystème industriel de la cybersécurité
  • La cyberstratégie russe, par l'allié Yannick Harrel. Je reviendrai sur cet ouvrage dont j'ai suivi de près l'accouchement, depuis la conception initiale jusqu'à sa publication. Où l'on apprend en tout cas que les Russes se placent délibérément dans la couche sémantique. C'est d’ailleurs les perceptions russe et chinoise qui justifient cette inclusion de la couche sémantique dans l'analyse stratégique du cyberespace, n'en déplaise à la vision technophile (et très inspirée par les Américains) que l'on a naturellement en Occident.

Articles

Événements, ciné, conférence

Cycle de concerts “ Beethoven et Napoléon, l’épopée napoléonienne en musique ", organisé par le musée de l'Armée, Hôtel national des Invalides - 129, rue de Grenelle - Paris 07, dans le cadre de sa saison musicale. Ces concerts font écho à l'exposition Napoléon et l'Europe qui se tiendra du 27 mars au 14 juillet 2013 au musée de l'Armée. Les premiers ont lieu les 8, 9, 10 et 14 avril. Renseignement et inscription.

Deux conférences originales, organisées par l'Institut Napoléon, se proposent d'aborder la période impériale et sa mémoire sous un nouvel angle. Elles se tiennent à 15h00 à la bibliothèque Marmottant de Boulogne-Billancourt (7 place Denfert-Rochereau) :

  • samedi 23 mars 2013 : "Retours de guerres. Le sort des anciens officiers de la Grande Armée au lendemain de Waterloo" par Stéphane Calvet
  • samedi 20 avril 2013 : "Écrire la guerre. Les Bulletins de la Grande Armée" par Jacques Garnier

Jeudi 4 avril 2013, Modernisation et cadre juridique du renseignement en France, Journée d'études sous la coordination scientifique du Pr. Bertrand WARUSFEL, Université Lille 2 (ERDP), 1 place Deliot, Lille - salle Guy Debeyre. TR : La lente modernisation du renseignement d'Etat en France, La nouvelle centralité du renseignement dans la politique de sécurité nationale, La nécessité d'un encadrement juridique, L'exigence d'un contrôle politique. Informations (et inscription)

9 avril, Conférence de l'ANAJ IHEDN, "Regards croisés sur le Mali Paris Bamako, Bruxelles Washington", 18h30 à 20h00 à l'amphi Desvallières. Avec Bruce WHITEHOUSE André BOURGEOT Emmanuel DUPUY. Inscription obligatoire et détails.

O. Kempf

Commentaires

1. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

Mélanges particulièrement denses, cette semaine. Je vais en extraire pour l’instant seulement une question (une mauvaise question) tout en précisant que je ne suis, moi non plus, spécialiste de rien et que j’admettrais volontiers qu’on m’explique que j’ai tort. En attendant, voici ce que pense mon bulletin de vote.

Une mauvaise question, donc. Mauvaise parce que biaisée, elle détourne l’attention de la réalité du problème qu’il nous faut résoudre : « certains prônent une politique de dévaluation, passant par la sortie de l'euro : vous trouvez l'exemple britannique convaincant ? »

Le contre-exemple britannique n’est pas probant parce que les British, qui sont certes hors de l’€uro, sont pourtant dans la même situation que tous nos voisins européens, situation qui n’est pas la nôtre, exceptionnels Français : leur économie a besoin d’importer de grosses quantités d’hydrocarbures, de ce fait ils ont intérêt à disposer d’une monnaie forte. Celle-ci pénalise leurs exportations mais c’est pour eux, comme pour tous nos voisins, un équilibre à trouver.
Quant à nous, nos importations d’hydrocarbures sont marginales grâce au nucléaire : de ce fait notre intérêt serait de disposer d’une monnaie faible qui favoriserait nos exportations. Mais nous disposons d’une monnaie forte qui nous plombe, l’€uro, parce que cette monnaie correspond à l’intérêt de nos partenaires.
Poser la question de la sortie de l’€uro, c’est une bonne question qui devient une mauvaise question si l’on évoque les British parce que ça n’a rien à voir. Ce serait un peu plus convaincant d’évoquer la Norvège, qui à la fois est hors de l’€uro et n’importe pas d’hydrocarbures.

.
C’est parce que l’Europe est devenue une idéologie qu’elle génère de mauvaises questions. En voici une autre : « Et ceux qui critiquent l'Europe, pouvez-vous préciser qui vous visez exactement : la commission ? La BCE ? Le Conseil ? L'actionnaire principal à Berlin? Celui du FMI ? » Réponse : aucune en particulier parce que ces institutions forment un tout. Un ensemble idéologique inadapté aux réalités, ce n’est certes pas en éliminant tel ou tel élément qu’on en fera un ensemble adapté aux réalités.
Au cours d’un demi-siècle d’histoire, l’Europe qui était initialement un système cohérent et viable (l’Europe des Nations, carolingienne), a évolué vers toujours plus d’incohérence. La deuxième mauvaise question nous conduit donc à une bonne réponse, remonter le temps : prendre les traités européens du plus récent au plus ancien, les soumettre l’un après l’autre à referendum, y compris Maastricht dont on voit maintenant les dégâts. Lorsqu’un de ces traités passés sera refusé par referendum, il sera dénoncé.
On arrêtera la procédure de consultation aussitôt qu’un traité obtiendra l’approbation populaire. Consultons ainsi les Français et alors nos partenaires feront des concessions s’ils veulent que nous restions. Ou ils n’en feront pas parce que l’euroscepticisme progresse dans tous les pays, et la situation sera claire pour tout le monde. J’espère qu’on gardera le traité de Rome (1957).

Et tant qu’on y est, faisons aussi un referendum sur le traité de Washington du 4 avril 1949. On ne se méfie pas assez des mauvaises questions

Egea: à ceci près que nous augmentons notre dépendance pétrolière, malgré ce que vous dites sur l'indépendance nucléaire....

2. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par cadfannan

Les futurs 50 000 hommes de l'armée de terre n'auront plus besoin d'autant de FAMAS, surtout pour servir de sécurité civile... alors autant se débarasser de ces armes!

3. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par ssp

Taux d'indépendance énergétique (Eurostat, 2010) du UK 70%, Pays-Bas 80%, RFA 39%, Italie 17%, France 50%, avec 157 milliards d'euros d'importations. Le poids des idées reçues...

En passant, Chypre=3%, donc la semaine prochaine un désastre humanitaire au coeur de l'Europe "nobélisée", en toute bonne conscience. A Chypre même l'eau est presque au prix du pétrole. Pas besoin de billets donc, pour acheter quoi puisque plus de livraisons de ... tout. En Grèce quid des gens affectés de maladies graves, sans médicaments du fait du blocus financier?

Chacun ses soucis, dans cette zone de paix, de progrès, et de croissance, restons dans nos chaleureuses chapelles, silence, les agneaux.

4. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

@ n° 3 J’admets que je peux me tromper. Toutefois j’ai vérifié à diverses sources géographiques avant d’écrire. Elles sont trop nombreuses et diverses pour que je puisse les citer mais chacun peut faire le même ratissage.

Personne n’ignore qu’il existe des sources documentaires orientées pour amener le lecteur à tel ou tel type de conclusion, surtout sur les questions idéologiques. Or l’Europe est devenue un sujet éminemment idéologique où une administration puissante dispose d’importants moyens. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/... Avant même d’accomplir sa mission, tout organisme lutte prioritairement pour assurer sa propre survie. C’est le cas de cette administration européenne de plus en plus menacée par la montée de l’euroscepticisme notamment en France et en Allemagne.

De ce fait les documents orientés, ou tout simplement inexacts, abondent : Eurostat, que vous citez, est l'office statistique de l'UE, organisme qui n’a pas été exempt de reproches ces dernières années. Par conséquent l’on serait prudent de douter de l’exactitude des chiffres qu’il publie. L’on doit s’attendre à beaucoup de désinformation de la part d’institutions qui sont riches et dont la légitimité, déjà faible par nature, est de plus en plus contestée.

5. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par ssp

@1et4 En désespoir de cause, nous pourrions nous référer à l'INSEE qui donne les mêmes chiffrages, voire à l'Assemblée Nationale http://www.assemblee-nationale.fr/1... Mais nous pouvons aussi rester sceptiques sur tout, incrédules sur le reste. Comme douter que la livre fut une devise forte, ce qui eut été explicable le RU eut-il été affecté …d’une faible indépendance énergétique. http://www.xe.com/currencycharts/?f...

6. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

@5 J’ai connu une époque (lointaine il est vrai : c’était avant la télévision) où il n’était pas possible de douter de ce qui était écrit dans le journal. Une telle attitude était sanctionnée par le haussement d’épaules qu’on adresse au jeune con. Aujourd’hui, douter de ce qui est écrit dans le journal est une précaution évidente pour tout le monde.

J’ai connu une autre époque, moins lointaine, où il fallait beaucoup d’audace pour douter des sondages. Aujourd’hui leur manque de fiabilité est notoire et fait même l’objet de travaux universitaires (cf Alain Garrigou).

De la même façon il n’est pas correct (pas encore correct) de douter aujourd’hui de sources comme l’INSEE ou l’AN. On a quand-même le droit de douter d’Eurostats en considération des critiques sérieuses dont cet organisme a fait l’objet, mais pour l’INSEE ou l’AN (qui reprend les chiffres de l’INSEE) le doute n’est pas encore permis. Or j’ai eu l’occasion de voir comment l’INSEE travaille, s’appuyant plus sur sa bonne réputation que sur la rigueur scientifique. L’INSEE fait autorité : il produit ce qu’on appelle « l’argument d’autorité ».

Quoi qu’il en soit, la progression de l’euroscepticisme de part et d’autre du Rhin, pour des motifs différents, est une réalité. Au fond, il importe peu de savoir si elle est motivée par des préjugés ou par une perception exacte de la situation.

7. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

L’édito du journal Le Monde daté du 27 mars est en plein dans notre sujet : examinant les projets de baisse du budget de l’armée française, il conclut que c’est impossible et qu’il faut … s’affranchir de la règle européenne de déficit budgétaire limité à 3%.

Considérant que Le Monde ne passe pas pour un journal émotif ni extrémiste mais plutôt consensuel, je conclus que cette affaire de budget militaire servira de révélateur comme on l’écrivait déjà sur ce blog le 16 mars sous le titre « apocalypse tomorrow » http://www.egeablog.net/dotclear/in...

Confiance, on s’en sortira.

égéa : Règle d'exception des dépenses de défense du calcul du déficit : je suis assez heureux de l’avoir suggérée il y a deux ans : elle vient enfin à l'ordre du jour ! Ils devraient lire égéa plus souvent !

8. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par Astral

Je ne suis pas d'accord.
Réduire puis supprimer les déficits et sanctuariser le budget de la défense sont deux choses différentes. On doit réduire puis supprimer notre déficit car on risque à tout moment de se retrouver dans la situation de l'Italie (qui a pourtant un excédant primaire de sont budget) ou pire. De plus, à cause de notre endettement, une masse d'argent considérable, qui pourrait être investit par les particuliers ou les entreprises, est prélevé par l’État pour rembourser les créanciers, principalement étrangers.
Pour réduire les déficits, on peut parler de simplification administrative (départements, communes), simplification des impôts (flat tax et sortir la redistribution des richesses du domaine de l’impôt), de la fin des monopoles (taxis, notaires, sécurités sociales) ou de la simplification du code du travail ou encore de la limitation du domaine de l’État. Toutes ces propositions sont faites par Bercy, mais refusé par les politiques . Ainsi Bercy se retourne vers le seul budget que les politique acceptent de taper: la défense.
Ce n'est pas, à mon sens, en adoptant de nouvelles normes comptable que l'on règlera un problème de dettes qui pourrait réellement devenir monétaire quand on observe la FED ou la BCE.

égéa : intéressant !

9. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

Une confusion est souvent faite entre des notions voisines comme budget, finance, économie, économies. C’est ce que fait « astral » (n°8) dont le commentaire est, certes, intéressant.
Ce sont pourtant des notions bien distinctes, même si elles semblent voisines. Lorsqu’on les confond, on est rapidement conduit à des solutions de type « yaka » qui ne sont guère satisfaisantes : réduire les dépenses publiques (dépenses militaires ou civiles) induit un ralentissement économique parce que l’Etat et plus généralement les pouvoirs publics sont des agents économiques d’importance majeure.

Notre problème actuellement (France), c’est que notre monnaie, l’€uro, n’est pas adaptée à notre économie parce que l’€uro est à la fois une monnaie idéologique (le dogme de la stabilité monétaire) et une monnaie qui cherche à s’adapter aux systèmes économiques de partenaires très différents. Faire des économies (à vrai dire, des restrictions) dans la dépense publique n’améliorera pas notre productivité, notre compétitivité ni notre IDH mais au contraire ralentira l’activité.

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IDH (indice de développement humain) http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_...

10. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

Ce matin comme d’habitude, mon copain le héron était tranquillement posé sur le toit de la péniche du commandant Couche-tôt, regardant les Nantais de mon quartier se diriger vers la station du tramway « Pont-Saint-Mihiel » qui borde l’Erdre. Moi qui suis retraité, je ne prends pas le tramway à cette heure-là, je m’assois sur un banc et je bavarde volontiers avec mon copain quand il est là. Ce matin, il me dit : « pourquoi sortez-vous de plus en plus tard chaque matin, en ce moment ?
---- Nous ne sortons pas de plus en plus tard, nous sortons toujours à la même heure.
---- Si, de plus en plus tard : il y a deux mois, vous sortiez quand il faisait encore nuit et maintenant vous sortez quand il fait bien jour. Donc c’est de plus en plus tard.
---- Non, je t’explique. Nous avons des appareils pour mesurer le temps, qu’on appelle des horloges. Nous sommes toujours à la même heure au regard de ces horloges.
---- Mais pourquoi faites-vous ça ? Mesurer le temps et se fier aux horloges, c’est encore une invention de TGC (Trop Gros Cerveau) : vous devriez commencer la journée quand le ciel s’éclaire et finir la journée quand le ciel s’éteint, ce serait plus simple et plus naturel.
---- Oui mais comme tu sais, avec nous les TGC c'est toujours très compliqué : nous sommes obligés de nous organiser pour réaliser tout ce que produit notre imagination. Nous organiser, ça consiste d’abord à faire les choses au moment voulu et pour ça il nous faut suivre l’horloge.
---- Suivre l’horloge au lieu de suivre la nature… Alors ça explique beaucoup de choses…»

Il reste pensif pendant un moment puis m’affirme tout de go : « c’est donc pour ça que Saint-Donatien est chargé de lancer les soleils !
---- Lancer les soleils ? Saint-Donatien ? Qu’est-ce que tu racontes ?
---- J’ai observé que tous les matins un soleil monte dans le ciel à partir des environs de l’église Saint-Donatien. » En disant ça, il regarde vers l’est : effectivement dans cette direction la silhouette de l’église Saint-Donatien, sur un mouvement de terrain, s’aperçoit devant le ciel. Il continue : « Or il faut lancer un soleil tous les matins pile à l’heure où le ciel s’éclaire. Avec vos histoires d’horloges, aucun TGC ne serait capable de faire le lancement à l’heure : en hiver il le ferait trop tôt, avant que le ciel s’éclaire, et en été il le ferait trop tard.
---- Mais non, tu n’y es pas du tout : c’est le soleil qui fait le jour. » Là, je devine que ça le dépasse complètement. Il se retient de rire. Cependant il ne peut pas s’empêcher de ricaner en me disant : « le soleil qui fait le jour ! Tu vas aussi me dire que ce sont les étoiles qui font la nuit ? Et la Lune, elle fait quoi la Lune, hein ? Je sais : elle fait n’importe quoi parce qu’elle est lunatique.
---- Bon alors d’après toi, qu’est-ce qui fait le jour ? Et à quoi sert le soleil, dans tout ça ?
---- Le jour se fait tout seul : régulièrement, le ciel s’éclaire et s’éteint, c’est comme ça et on n’a pas besoin d’y ajouter un soleil pour éclairer car il y a déjà toute la lumière qu’il faut. Mais il faut quand-même lancer un soleil dans le ciel tous les matins parce que les soleils donnent de la chaleur. C’est Saint-Donatien qui est chargé d’allumer un soleil chaque matin et de le lancer dans le ciel en direction de l’océan, vers l’ouest, assez haut pour qu’il tienne en l’air toute la journée et qu’il tombe loin dans l’océan où il s’éteint. »
Je renonce à lui expliquer que c’est le même soleil tous les jours parce qu’il me demanderait où est le soleil pendant la nuit, ce qui m’amènerait à lui expliquer que la terre est une boule pendue dans le vide et il croirait que je me moque de lui. Au mieux il croirait que je suis fou. Dans les deux cas, ça lui ferait de la peine.

Alors je fais mine d’admettre que Saint-Donatien est chargé d’allumer un soleil chaque matin. Après tout ses explications sont aussi cohérentes et incroyables que celles de nos scientifiques.

11. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par Astral

Monsieur Cadiou,
Vous dites que j'effectue une confusion "entre des notions voisines comme budget, finance, économie, économies". Je veut bien vous croire, n’étant qu'un étudiant. Pour autant, je crois que vous avez mal compris une partie de mon message. Je voulait dire que l'on peut faire nombre de requête a l'Europe: Eurobon, politique de croissance, ou une règle d'exception des dépenses de défense du calcul du déficit. Pour autant, il est plus que probable que l'on obtienne un refus définitif pour l'ensemble de ces demandes pour des raisons politiques. On reviendra donc au point de départ: comment réduire les déficit?
Vous affirmez que nos problèmes viennent de l'Euro. Pour autant, il me semble que la cour des compte, l'inspection générale des fiances ou les commissions Attali ou Galois pointent avant tous un problème de place de l’État, d’efficacité de l’État et enfin de compétitivité de notre économie. Il ne parle que très peu, il me semble, d'un problème de monnaie ou de stabilité monétaire. Surtout que le Franc Germinal à tenu 111 ans.
Pourriez vous donc indiquer quelles notions est ce que je confond et en quoi l’abandon de l'euro nous aiderait? La dévaluation et l'inflation ne semble pas être la meilleur voie quand on observe l'Angleterre, le Japon ou les USA, ou la situation est très fragile malgré les apparences.

12. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

Monsieur Astral,
Vous êtes étudiant et je ne suis pas enseignant : dès mon premier commentaire ci-dessus je précise que je me limite à ce que pense mon bulletin de vote.

Etudiant, ça signifie que vous êtes dans une période de conformisme obligatoire et que vous devez citer, à l’écrit comme à l’oral, des sources considérées comme incontestables par le jury d’examen : la cour des comptes, l'inspection générale des finances ou les commissions Attali ou Galois.
Pour moi qui m’appuie sur mon expérience professionnelle, ces sources ne sont pas incontestables : notamment j’ai vu de près comment s’effectuent les contrôles de la cour des comptes. Comme vous le savez certainement, celle-ci est un service du pouvoir exécutif chargé de rechercher les détournements d’argent public dans les caisses de l’administration dépendant du gouvernement, puis par extension dans les caisses des collectivités territoriales (en application de l’article 72 de la constitution) puis par extension dans les caisses de tous les organismes dont le budget est alimenté à plus de 50% par de l’argent public, depuis l’association de pétanque subventionnée par une mairie jusqu’aux sondages de l’Elysée en passant par ScPo, mais à l’exception de ce qui relève des pouvoirs législatif ou judiciaire.
Ses contrôleurs ne sont pas habilités à prononcer des sanctions mais quand ils ont des indices suffisants concernant un détournement d’argent public ils doivent informer le Procureur qui donnera la suite judiciaire convenable. Le second alinéa de l’article 40 du code de procédure pénal stipule : "Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs". http://www.cpepesc.org/Obligation-d...
Or en réalité l’information du procureur par les contrôleurs de la cour des comptes est extrêmement rare bien que les détournements d’argent public, sous formes d’emplois fictifs ou d’attribution d’avantages en nature indus, soient très fréquents notamment dans les collectivités territoriales et leurs établissements publics.
Par conséquent la cour des comptes est une référence valable dans vos travaux d’étudiant, jusqu’au jour où ses magistrats viendraient à être condamnés au pénal pour complicité de détournement. Ou du moins jusqu’à la fin de vos études, moment où vous ne serez plus soumis à l’obligation de conformisme pour obtenir des notes favorables.
Mais, encore une fois, ce que j’en dis c’est ce que pense mon bulletin de vote. Chacun fait ce qu’il veut de mon opinion que je ne place ici qu’au cas où ça intéresserait quelqu’un. Mon bulletin de vote, c’est un sur quarante-cinq millions : son importance se situe à un endroit indéterminé entre le zéro et l’infini.

Revenons à l’€uro et à l’Europe qui sont à l’origine de notre débat : mon bulletin de vote pense que nous, Français, avons tout intérêt à parler très fort d’en sortir, et le cas échéant à en sortir vraiment. En parlant d’en sortir nous retrouverons du poids face à une commission et à une banque centrale fortement anti-démocratiques qui détiennent pourtant tous les pouvoirs : en leur faisant craindre pour leur survie, et le cas échéant en les condamnant par notre sortie, nous retrouverons la place souveraine qui nous revient, dedans ou dehors.

13. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par André Basourdi

Ce lundi de Pâques, avant-hier, j’étais à la terrasse de mon bistrot habituel, profitant d’un rayon de soleil qui compensait la fraîcheur de l’air.
Assis à une table proche de la mienne, un type lisait Le Monde, un numéro de la semaine précédente dont la première page est ornée de la photo qu’Olivier Kempf reproduit ici. Le type avait l’apparence tout à fait banale des lecteurs lambda du Monde ou du Figaro, avec leurs allures de premiers-de-la-classe qui disent et écrivent exactement ce que le prof attend d’eux et qui plus tard lisent et pensent exactement ce qu’il faut lire et penser. On devine tout de suite de quoi ils vous parleraient si vous engagiez la conversation, par conséquent j’évite d’engager la conversation.

Il me dit : « c’est fou, hein, cette photo prise juste après le Big Bang. »
Je n’avais pas envie d’être aimable, je réponds : « juste après c’est vite dit, 380 000 ans plus tard, quand-même. Et ça n’a pas de sens : comment peut-on parler d’années alors que la Terre ne tournait pas encore autour du Soleil ? Le temps existait-il, au moins, à ce moment-là ?
---- A ce moment-là, non : il y a eu une interruption du temps pendant environ treize milliards d’années. » En me disant ça, il me coupe le souffle : qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Devant mon air interloqué, il précise : « je dis ‘environ’ parce que c’est une estimation à partir du temps ultérieur. Un chronométrage rétroactif, en quelque sorte. »

Je suis de plus en plus perplexe, non à cause de ce qu’il me dit, mais parce que je me demande à qui j’ai affaire. J’essaie une question indirecte : « et vous lisez Le Monde ?
---- Oui, c’est toujours amusant de voir ce que la presse grand-public raconte aux ignorants.
---- Aux ignorants, vous êtes dur.
---- Non, je ne le dis pas péjorativement : il y a des choses qu’il vous est impossible de savoir.
---- J’en conviens aisément.
---- Par exemple, les chercheurs parlent seulement de ce qui s’est passé après le Big Bang mais oublient de se demander ce qui s’est passé avant. »

J’ai donc affaire à un fou, ou peut-être à un type génial. Il devine ma perplexité : « je ne suis pas fou. Je suis seulement un peu secoué par l’aventure qui vient de m’arriver.
---- ?
---- Non, je ne peux pas vous raconter : je n’y crois pas moi-même, il me faut un peu de temps pour m’en remettre. Un peu de temps… »

Je ne réponds rien et je le regarde mieux. C’est vrai qu’il a l’air angoissé. Pour parler d’autre chose, faire diversion et le détendre, je lui dis : « agréable, hein, ce petit soleil d’avril ?
---- Ah, le Soleil ! 1,9891×10puissance18 milliards de milliards de tonnes et pourtant une poussière dans l’Univers !
Avant le Big Bang, il y avait un Univers comme celui-ci. Dans un coin de cet Univers, parmi deux cents milliards de galaxies il y en avait une ni plus grosse ni plus belle que les autres. A la périphérie de cette Galaxie, une petite étoile comme ce Soleil que vous voyez traînait autour d’elle quelques planètes sans intérêt. Sauf une, parfaitement discrète mais qui ressemblait fort à la Terre et qui abritait un phénomène rarissime et merveilleux…
---- La vie ?
---- Oui mais mieux que ça.
---- L’intelligence ? La conscience d’exister ?
---- Oui mais mieux que ça : l’imagination ! La capacité de faire exister par la pensée quelque chose qui n’a jamais existé ! La capacité, dans certains cas, de faire exister réellement ce qui n’a jamais existé ! La capacité, surtout, d’expliquer comment fonctionne telle ou telle parcelle de l’Univers et de détourner ce fonctionnement à son propre profit.
Quant à la conscience, qui va de pair avec l’imagination, c’est grâce à elle que le temps existe : c’est pourquoi je disais qu’il y a eu une interruption du temps. »
C’est sûr, j’ai affaire à un fou. Mais peut-être pas, au fond.
Il continue : « C’est une erreur de manipulation qui a déclenché le Big Bang : l’imagination était sur le point d’expliquer, comprendre et exploiter la gravitation universelle mais une expérience mal contrôlée a déclenché un effondrement général suivi de la réaction expansive que vous appelez le Big Bang. Je suis angoissé parce que j’ai peur que vous recommenciez la même erreur.
---- Mais nous comprenons parfaitement la gravitation universelle, nous n’avons aucun motif de faire des expériences là-dessus.
---- Non, vous ne comprenez pas la gravitation universelle : vous savez la mesurer, c’est autre chose. Dire ½ gt², ce n’est pas comprendre. Vous ne savez pas quelle est la nature de l’élastique invisible qui attire la pomme vers la planète.
---- Ah oui tiens, ça me rappelle la scène finale de « l’Odyssée de l’Espace » : le protagoniste comprend que la gravitation universelle (le verre qui tombe) et la cohésion de la matière (le verre qui se brise) sont la même chose. Alors, ayant tout compris, il se transforme en Dieu comme le singe au début du film s’était transformé en Homme en comprenant l’accumulation d’énergie (la massue).
---- C’est exactement ce que je veux dire : un jour vous voudrez comprendre et détourner à votre profit le fonctionnement de la gravitation universelle, et là je crains le pire. Vous êtes déjà en train de comprendre que vous ne comprenez pas : comme vous venez de le rappeler, un auteur de science-fiction a déjà compris l’importance du phénomène. C’est ce qui nous est arrivé, à nous qui possédions l’imagination dans cet Univers d’avant le Big Bang : j’étais sur le point de découvrir le truc mais l’expérience s’est emballée et tout s’est effondré. Je ne sais pas comment j’en ai réchappé. C’était il y a environ treize milliards d’années et pour moi c’était il y a un instant car le temps lui aussi s’est arrêté. Et je me retrouve ici à vous raconter tout ça. Pourquoi, je n’en sais rien. Peut-être pour vous mettre en garde.
---- Mais je n’y peux rien : que voulez-vous que j’y fasse ?
---- Vous pouvez au moins raconter mon histoire.
---- Je vais passer pour un fada et ça ne servira à rien. Et après tout : des Big Bangs, combien y en a-t-il eu jusqu’à présent ? Et combien y en aura-t-il encore ? Peut-être est-ce le destin de l’Univers que de subir un Big Bang tous les quinze milliards d’années. »

A. Basourdi

14. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par Colin L'hermet

Allons bon, j'ai l'impression que ce bon Y.Cadiou a accroché sur l'alias choisi par Astral.
Nous sommes (une fois encore) transportés bien bien haut.
Donc la compréhension et les successions de Bang z'et Crunch seraient liés ?
Et ayant compris l'Euro, provoquer son Big crunch-bang pour que tout recommence ?
Comme un Prince de Salinas cosmologique ?

Aïe aïe aïe je crains de ne rien avoir compris. Mon petit univers est donc sauvé.

Bien à vous,
Colin./.

15. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par Astral

Bonsoir Monsieur Cadiou,

Je suis globalement d'accord avec ce que vous me dites. Il y ai une corruption et un clientélisme de certain de nos élus. C'est, je pense, difficile à nier. Que la cour des comptes soit coupable de complicité de détournement, c'est possible. Honnêtement, je ne connais pas ce sujet.
Pour autant, je pense que l'on a un vrai problème d'organisation politique, économique et social dans ce pays. Notre organisation territoriale date de la révolution.
Aujourd'hui, l'INSEE nous dit que la réalité économique du pays c'est les aires urbaine et non régions, départements ou communes, même si je vous comprend de ne pas prendre ce qu'elle dit pour lettre d’évangile.
Notre sécurité sociale est un système monopolistique et mécaniquement déficitaire et globalement inefficace, héritage de Pétain pour le régime de retraite par répartition (vers 1940) et d'un ministre communiste rentrant de Moscou et d'un rendez vous avec le polit-bureau pour la nationalisation des autres branches (en 1946 si mes souvenirs sont bon). De plus, depuis 1992, ce monopole est illégal.
Notre système d’impôt est plus complexe que celui de la plupart de nos concurrents. Sans parler de l’instabilité fiscale. Ce ne sont que de simples exemples, il y en a d'autres. L'euro est peut être une partie du problème mais ces dernier viennent aussi du système inefficace que nous avons mis en place. Enfin, ceci est mon avis, sans doute naïf. De plus, je pense qu'effectivement nous aurions plus de poids en Europe si on discutait plus de ce que dit l'Allemagne. Mais je pense aussi que nos choix sont limité vu nos performance économique plus que limite.

16. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

Bonjour Monsieur Astral,
Il est vrai que nous avons un problème d’organisation politique.

1 / Il réside, certes, en partie dans l’organisation territoriale mais là n’est pas l’essentiel. Notre organisation territoriale ne date pas complètement de la Révolution, l’on a déjà abordé sur ce blog en mars 2012 la question de « la décentralisation épuisée » http://www.egeablog.net/dotclear/in... L’essentiel n’est pas non plus dans la corruption et le clientélisme comme certains le répètent à saturation à l’occasion de scandales qui sont périodiques.

L’essentiel, c’est que les représentants de la démocratie représentative ne sont ni représentatifs ni compétents.

Ce n’est pas nouveau mais la nouveauté, c’est que désormais c’est évident grâce à @internet où le débat démocratique se déroule entre citoyens dont beaucoup ne racontent pas n’importe quoi, débat dont les partis politiques et les élus sont absents, dévoilant ainsi qu’ils n’ont rien à dire. « Si le mutisme peut, au début, passer pour un signe de réflexion, il devient certitude de bêtise quand il se prolonge » (Général Claude Leborgne dans la RDN vers 1985, parlant du mutisme des militaires).

2 / L’INSEE n’a pas nécessairement toujours tort : la notion d’aires urbaines correspond à une réalité géographique et économique. Le problème est de calquer là-dessus une réalité politique qui ne soit pas, comme les intercommunalités, les régions, les départements et même les communes, une démocratie au Nième degré où tous les arrangements politiciens sont possibles au mépris de l’intérêt général. Ces arrangements, beaucoup de fonctionnaires y participent en portant la double casquette de fonctionnaire et d’élu (je le précise pour les militaires qui lisent ce blog et qui, mis statutairement à l’écart des partis politiques, ignorent le fonctionnement réel du Pays qu’ils défendent).

3 / Je ne crois pas, et je vais vous dire pourquoi, aux prétendus gaspillages engendrés par notre organisation administrative. C’est un thème récurrent, mais c’est un faux argument parce que les dépenses publiques participent à l’activité économique : les agents publics civils et militaires font des achats, les services publics eux-mêmes achètent des biens d’équipement et des services. La RGPP était une bêtise qui a contribué au ralentissement de l’activité. La règle des 3% est une bêtise qui contribue au ralentissement de l’activité. Faire des économies budgétaires n’est pas favorable à l’économie.

4 / Quant à l’instabilité fiscale que vous évoquez sans en parler, je ne crois pas qu’elle soit aussi problématique que vous le suggérez. Au contraire, de ce point de vue nous sommes plutôt meilleurs que d’autres pays, notre fiscalité un peu lourde (et de ce fait décourageante, c’est le problème) et nos dépenses publiques, elles aussi un peu lourdes, constituant un facteur de stabilité. On a déjà abordé les questions de fiscalité sur égeablog : la recherche par le mot-clé « fiscalité » donne huit résultats intéressants. Certes, la presse monte périodiquement en épingle des évasions fiscales dont elle fait scandale mais il y en aura aussi longtemps que la fiscalité ne sera pas à zéro, c’est-à-dire toujours. Je n’ai pas de solution à ce problème que la presse a peut-être tendance à exagérer, les évadés fiscaux étant souvent des gens en vue. En finir avec la fameuse règle des 3% pourrait être une partie de la solution.

17. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par Astral

Monsieur Cadiou,

1/ Je suis globalement d'accord avec le lien: on a un problème avec la décentralisation car on ne sait pas si on doit avoir des collectivités locales soumise à Paris ou des collectivités locales qui prennent en charge des pouvoirs actuellement parisien et de manière autonome. Je trouve par ailleurs très intéressante la proposition de M. Kempf sur les régions. Cela permettrait peut être de résoudre nos problèmes, que l'on à retrouvé en Alsace. Que les risques de féodalité ou de sécession soit réel ou non.

1bis/ Effectivement, Internet (et la mise en réseau de différents système) à profondément modifié nos vies (consommations, informations,..) et c'est pour cela, à mon sens, que nombres de choses vont devoir être modifiées même si il y a des résistances. Mais il est tout a fait possible que l'on ait encore rien vu (transports, assurances, banque, monnaie..) et c'est pour cela qu'à mon sens on doit faire extrêmement attention quand on s’arque-boute sur quelque chose.

2/ Je pense que l'on peut réduire les arrangements politiciens possibles en réduisant le nombre de sous divisions territoriales et en leurs attribuant un rôle clair et limité ainsi qu'en mettant en place un open data sur les décisions de ces collectivités. Je pense aussi que cela permettra de gagner de l'argent en réduisant les frait de structure et en limitant les guerre entre collectivités différentes et concurrentes.

3/ Ce n'est pas parce que c'est l’état qui investi que les investissements sont retable. Globalement, ils le sont même beaucoup moins souvent. Et économiquement parlant, il n'y a pas de secteur réservé à l’état de par leurs importance. Cela tient seulement du politique. De plus, le problème d'emprunter à des étrangers, c'est que l'on rembourse l'emprunt plus les intérêts. C'est donc une masse d'argent colossale qui quitte le pays au lieu d'y être investi. Emprunter permet seulement de faire des investissement plus tôt au lieu d'attendre d’économiser pour les faire. Et en voulant rembourser les emprunt, vous ponctionner les épargnant qui pourrait investir, très souvent plus efficacement que l’état. L'emprunt n'est pas la solution a notre problème. De plus les 3% on ne les respecte pas, alors je voit pas comment il pourrait être la cause de notre problème

4/ Regardez http://h16free.com/wp-content/uploa... . C'est l'imposition des plus valus de la vente d'action dans différents pays européens. Vous trouvez pas qu'il y a un problème? Ce genre de complexité à un cout pour les investisseurs dans leurs analyses de risque. Sérieusement, cela couterait quoi à Bercy d'avoir un flattax qui rapporterai autant? On réduirait les couts pour les investisseurs. Et c'est comme cela dans tous les domaines. On a juste 3 fois plus d’impôts différents sur les entreprise (environ 250) que l’Allemagne sans pour autant que cela rapporte beaucoup plus (En mettant de coté les cotisations car elles ne vont pas dans les même caisses). Certains pays ont une vingtaine de taxes, taxe plus les entreprises avec, et sont plus attractif grâce à la simplicité de leurs impôts. Et je suis dessolé mais l'instabilité fiscale à un cout au minimum de crédibilité et au final économique pour un etat car les investisseur vont être bien plus prudent. Regardez l'exemple des énergies renouvelables en France, que l'on soit pour ou contre.

18. Le samedi 23 mars 2013, 20:45 par yves cadiou

L’euroscepticisme progresse aussi en Allemagne : voir cette vidéo http://dotsub.com/view/01ad2718-073... Si l’on regarde l’origine et le cheminement de ce document (titre et colonne de droite), l’on voit apparaître une Europe de l’euroscepticisme.

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