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Cyber, monnaie, banque

"Les fraudes à la carte bancaire au sein du SEPA ont augmenté en 2012 pour la première fois depuis 2008", constate la BCE. Le montant total de la fraude sur cette période a été évalué à 1,33 milliard d'euros, soit une hausse de 14,8% par rapport à 2011. Ce résultat marque toutefois un recul de 9,3% par rapport à son niveau de 2008, alors que la valeur des transactions a progressé de 17%". (voir ici) Autrement dit, alors qu'on ne cesse de nous parler de cyberarmageddon et de cybercriminalité, alors que les échanges électroniques ne cessent d'augmenter, on observe plutôt une stabilisation voire une décrue relative des fraudes. Autrement dit encore, les banques ont réussi à assurer la cybersécurité de leurs activités. Ceci amène à quelques remarques (cliquer sur titre pour lire la suite du billet)

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Le cyber à permis une intense création monétaire par la facilitation de modèles sophistiqués et l'intensification des échanges monétaires. De même, la crise a suscité elle aussi de la création monétaire massive, par les différentes politiques de QE (Quantitative easing). A priori, cela suscite l'inquiétude. Pourtant, force est de constater que le système ne s'écroule pas. Certes, il y a une dévalorisation de fait. Regardez les prix en francs d’il y a dix ans et ceux en euros aujourd'hui, comparez le prix de la baguette (1,3 FF contre 1,1 €, soit 7 FF) ou du café au distributeur (2 FF contre 1,5€ soit 10 FF).

Il y a eu inflation de fait. Comparez enfin les prix de l'immobilier qui ont atteint des sommets illogiques. Tout ceci est dû à l'excès de liquidités. Mais au fond peu importe.Une monnaie est toujours relative à une autre, elle peut s'apprécier ou se déprécier, peu importe. Même en cas de chaos absolu (phénomènes d'hyperinflation en Autriche puis en Allemagne au XXe siècle), il y a toujours eu des échanges avec un instrument monétaire. La difficulté tient à la période de transition, plus ou moins longue et donc pénible à supporter par les populations.

Autrement dit, la création monétaire contemporaine est peut être excessive par rapport à des fondamentaux, mais cela n'est peut être pas très grave. Comment dès lors comprendre les pratiques micro des banques, acteurs individuels et des intermédiaires financiers ? En observant que les échanges du e-commerce connaissent un taux très faible de défaillance, malgré leur augmentation exponentielle. Autrement dit, les banques ont réussi leur mission première qui est de sécuriser les échanges. Alors qu'on ne cesse de parler de cybercriminalité, les génies de l'informatique n'ont pas réussi à trouver la faille des paiements de masse. La fonction première d'une banque, son cœur de métier, consiste désormais à assurer la sécurité des échanges.

Peu importe au fond les variations de valeur, peu importe l'augmentation des créances. En assurant la sécurité elles assurent la croyance générale dans la fiabilité du système, donc sa créance globale. Ou encore, malgré la dévalorisation faciale les banques assurent grâce au cyber une valorisation sociale. La cyber monnaie, créditée d'une solidité systémique, assure une fonction de structuration sociale.

On comprends alors l’importance stratégique non seulement d'assurer la sécurisation des échanges mais aussi d'assurer une fonction de compensation facile. C'est le rôle des structures dédiées. Plus qu'une concurrence des monnaies (bitcoins et autre Liberty coin) l'enjeu réside dans la concurrence des chambres de compensation. Soit elles appartiennent aux nouveaux acteurs (Paypal est une filiale d'e-bay) soit elles dépendent d'acteurs plus traditionnels, comme le groupement récemment présenté par la BNP, la Sogé et la poste. Cet enjeu de souveraineté est aussi important que celui des impôts que paiera e-bay ou yahoo! en France.

PS : on me signale ceci : est-ce bien surprenant ? US DHS to protect online transactions

Le Chardon

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