J'ai reçu le dernier opus de Guerres et histoire,n° 30, consacré notamment à Mers el Kébir. Beaucoup se sont étranglés à l'époque devant la duplicité anglaise, beaucoup continuent aujourd'hui à critiquer la mauvaise manière faite par l'Angleterre. Il reste que la lecture du dossier […]
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17/16 Otan et Russie, Obama et l'Europe, îlots divers et Ukraine, affiches et liberté d'expression
Conseil OTAN-Russie. Ce n'était qu'une réunion sans grand objet mais l'important n'était pas là, mais dans sa tenue. Le titre du Monde était excellent (vous noterez que je ne dis pas toujours du mal du Monde) : "un dégel glacial". Les uns et les autres se sont dit leurs quatre vérités, l’important étant qu'ils puissent se le dire. Ce n'est pas un retour à la normalité ou à la coopération (il est encore trop tôt pour cela) mais un petit signe, supplémentaire, du retour de la Russie dans le dialogue international. On s'éloigne encore, s'il était besoin de le signaler, de "l'isolement" de la Russie. Enfin, on notera que la diplomatie française, par la voix de M. Ayraut, a demandé une nouvelle réunion du COR "avant le sommet" (qui est prévu début juillet). Autrement dit, la France pousse les feux pour cette normalisation. Il faut dire qu'elle est membre du format Normandie qui préside aux accords de Minsk et qu'elle voit l'utilité de la Russie en Syrie, tout en se sentant bien moins préoccupée par le réarmement russe que ne peuvent l'être les PECO. Cette petite initiative, qui n'aura pas été remarquée par la plupart, confirme en tout cas le changement de ton depuis le départ de M. Fabius.
19ème forum international des réalités
Je participerai les 28 et 29 avril au 19ème Forum international des réalités, organisé par le [magazine tunisien Réalités|http://www.realites.com.tn/] en partenariat avec la Friedrich Herbert Stiftung, l'institut IE Med, le Centre tunisien des études stratégiques. Il traite des "Enjeux et défis […]
Quelques remarques sur le jihadisme
Ayant beaucoup lu sur le sujet depuis quelques mois, je ne prétends pas pour autant être un "expert", espèce décriée par les temps qui court. Disons que je ne vais pas sur les plateaux télé, je ne risque donc pas de trop subir la foudre des vengeurs. Par ailleurs, j'ai entendu récemment une conférence d'O. Roy, ce qui renvoie à la controverse "entre experts" qui l'oppose à G. Keppel .On en connaît la teneur. Pour O. Roy, la radicalité préexiste au jihadisme, il y a islamisation de la radicalité. Pour Keppel, à l'inverse, l'islam pose une question propre qui porte à la radicalisation, il y a au fond radicalisation de l'islam. On pourrait bien sûr dire que la vérité gît au milieu mais cet artifice ne convainc pas puisque bien peu essayent d'articuler les deux positions. Or, il ne me semble pas que les deux positions soient si incompatibles. Essayons modestement de comprendre comment.
16/16 : Libye et Algérie, Engins explosifs de circonstance et Livre de la jungle
Les rebelles, qui étaient dans un cul de sac au nord d’Alep, avaient décidé de s’étendre à l’est contre l’EI, le long de la frontière turque. Aller à l’est contre les Kurdes aurait signifié la rupture de la trêve et une réplique russe. Tandis qu’en attaquant l’EI, personne ne pouvait rien dire, d’autant que l’artillerie turque et l’aviation de la coalition appuyaient de près (on a ainsi vu des A 10, me semble-t-il…). Oui, mais l’EI a décidé une contre-offensive. Lundi soir, on en était là : carte. L’enjeu est bien le contrôle d’un des derniers bouts de frontière syro-turque qui n’est pas tenu par les Kurdes. Mais en fin de semaine, les combats ont repris à Alep, l'EI amené une contre-offensive, la trêve s'estompe. Pendant ce temps-là, le régime organise des « élections législatives » ce qui lui permet d’arriver en retour aux négociations de Genève et de dire qu’il n’y a aucune précondition aux négociations, ce qui ne manque pas d’un certain toupet.
Panama : des papiers opaques, finalement
Alors que la presse se répand en auto-louanges sur la nouvelle transparence permise par l’étude des « Panama papers », qui « pour la première fois » permettent d’avoir un « aperçu complet sur les paradis fiscaux », l’observateur reste sur son quant-à-soi. Être occidental, n’est-ce pas, c’est douter. Et notamment des belles et mirifiques choses que les bonimenteurs nous font avaloir, oyez ! oyez ! bonnes gens. Surtout quand ledit boniment vient du camp du bien et de la morale… Subitement, une alerte résonne (et raisonne). Vous allez me dire que je suis complotiste. Éternel argument quand on veut couper court aux arguments. Genre le Monde qui publie un article dénonçant « Ces intox qui veulent répondre aux Panama papers » (voir ici). Bref, dès qu’on s’interroge, ce sont de fausses informations.
MOOC questions stratégiques (cyber)
Le MOOC questions stratégiques (organisé par le CSFRS) entame sa deuxième édition. J'y avais participé pour la séance sur le cyberespace. EN voici ci-dessous la transcription. Pour le reste, deuxième session de diffusion du MOOC sur France Université Numérique du 9 mai au 26 juin 2016, avec les mêmes cours globalement, mais sous-titrés en anglais. Ci-joint le lien vers les inscriptions. On trouve également des éléments sur la page Facebook ou encore sur le site du CSFRS.
15/16 : Syrie et Libye, Nuit debout et papiers panaméens
Sur le front syrien, on remarque une reprise des combats au sud d’Alep. Les choses se décantent peu à peu et il semble que cela se soit passé de la façon suivante : les Iraniens ont planifié une offensive autour d’al Eis. Jabat al Nusrah l’a su et a devancé l’offensive, prenant al Eis. Du coup, les Iraniens déclenchent eux-mêmes leur assaut. Il en découle que les deux parties étaient « d’accord » pour rompre la trêve (car il semble que l’Armée Syrienne Libre ait soutenu l’attaque de JAN). Autre spéculation : les Russes étaient-ils au courant des intentions iraniennes ? N’ont-ils pas déclaré leur retrait justement pour ne pas avoir à soutenir les offensives iraniennes ? Il y a en effet une sourde lutte d’influence entre Moscou et Téhéran, malgré la façade de l’alliance en soutien à Assad. Accessoirement, c’est ce « contrôle de l’Iran » qui explique les politesses israéliennes envers la Russie.
NSA (Claude Delesse)
(Merci à Martine Cuttier pour nous proposer cette fiche de lecture)
L’auteure qui enseignait à la BEM Management School Bordeaux, est une spécialiste des sciences de l’information et de la communication. Elle a déjà exploré le sujet en étudiant le système Echelon (1). Une histoire de la NSA des origines à nos jours comble un vide car il y a bien peu d’écrits en langue française. L’analyse, dense de la richesse de la documentation basée sur des sources ouvertes, occupe la majeure partie du livre, une autre étant consacrée aux notes et aux annexes.
14/16 Nagorno et Sahara, BRICS et RCA, vache consentante et peut-être citoyenne
Depuis le début de l'année, on sentait que la situation s'envenimait dans le Caucase du sud. Cela a été confirmée avec un hélicoptère azerbaïdjanais abattu au Nagorno-Kharabakh par les Arméniens. Puis par une offensive généralisée des Azerbaidjanais. Tout ceci sur fond de baisse des prix du pétrole qui gêne les équilibres à Bakou. Accessoirement, les Arméniens sont alliés aux Russes, les Azerbaïdjanais ont de bonnes relations avec les Turcs, ceci s'inscrit donc aussi dans la brouille russo-turque. Mais les choses sont plus compliquées puisque la Turquie a arreté cette semaine l'homme qui avait abattu le pilote russe, ce qui a été vu comme un pas dans la bonne direction par Moscou. Nous sommes en Orient...