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Europe › Géopolitique européenne

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lundi 8 juillet 2019

Quelle Europe dans un monde d'empires ?

Le groupe d'études géopolitiques (GEG) est un cercle de réflexion issu de la rue d'Ulm et résolument pro-européen, mâtiné de beaucoup de culture (je n'ose dire qu'il est élitiste). Adossé à un site, le Grand continent, Il envoie chaque fin de semaine une petite lettre qui est souvent intéressante. La dernière (voir ici) m'a toutefois chagriné. Elle publie en effet la lettre d'un intellectuel italien, Alberto Alemanno, professeur titulaire de la chaire Jean Monnet en droit et politiques publiques européennes à HEC Paris, qui réagissait à un discours récent d'un autre intellectuel, américain celui-là, Tymothy Snyder.

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samedi 29 octobre 2016

Wallonie, Europe, CETA soeur

Le refus par le parlement wallon du traité CETA a occupé l'espace médiatique. Les européistes nous ont expliqué que "c'était une faillite de l'Europe", confondant comme d'habitude Europe et Union Européenne. L'affaire a révélé bien des choses qui vont au-delà de cette sotte simplification selon laquelle "l'ultra minorité wallone" s'opposait à "l'immense majorité européenne". Mais en matière de propagande, la simplification est le b-a-ba de la rhétorique.

Le Parlement de Wallonie s'est finalement décidé à voter en faveur du CETA (image d'illustration).

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jeudi 8 novembre 2012

Limites européennes

Les analystes ont une grande difficulté à définir ce qu’est l’Europe, autrement que par des critères civilisationnels. L’Europe, ce petit cap de l’Asie, affirmait déjà Paul Valéry. Autrement dit, il n’y aurait pas véritablement de critères géographiques, sinon conventionnels.

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lundi 15 octobre 2012

Europe : néo-westphalisme

Discussion avec un Allemand ce jour. Encore un qui est consterné par son ministre des affaires étrangères. Mais il faut dire qu'au-delà de G. Westerwelle, c'est la lisibilité de la politique allemande qui pose problème. Nous y reviendrons. La discussion portait sur la politique française. Je ne vais pas répéter ce ce que j’essaye de démontrer depuis quelques mois sur les fractures européennes, juste aller un peu plus loin.

westphalie01.jpg source

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mercredi 6 juin 2012

Fractures européennes

La plupart des analyses stratégiques portant sur la sécurité euro-atlantiques reprennent la grande articulation (faut-il parler de pliure ?) sur le couplage (ou le découplage) transatlantique. Et la nouvelle stratégie américaine, rendue publique en janvier, incite il est vrai à s'interroger. Pourtant, je pense qu'il faut s'intéresser non pas à cette fracture transatlantique, mais aux fractures intra-européennes qui vont grandissant. C'est, je le crains, le vrai sujet stratégique de l'heure, que je susurre sotto voce depuis quelques mois, mais qui m'apparaît de façon de plus en plus urgente. Or, il ne s'agit plus seulement de questions techniques ou politiques, il s'agit de quelque chose de plus grave.

source (le satellite Europe)

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mardi 13 mars 2012

Intangibilité des frontières en Europe ?

Le ministre turc des affaires européennes, M. Egemen Bagis, vient d'évoquer les options possibles pour résoudre le problème chypriote : réunification, partition, ou annexion. C'est bien évidemment le dernier mot qui choque le plus. Il dépasse le cas de Chypre pour poser une question européenne.

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dimanche 18 septembre 2011

Déflation stratégique européenne

Déflation stratégique européenne : L'expression avait surgi de façon un peu impromptue lors d'un entretien dans le poste.

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Et je vous avais promis d'y revenir. Voici donc quelques réflexions : mais elles ne sont pas définitives, et ne sauraient couvrir toute la géopolitique européenne, qui est (heureusement) plus complexe que ça. Disons qu'en posant un filtre, on obtient un constat assez pessimiste.

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lundi 12 septembre 2011

Relativité européenne

J'ai du mal à déterminer les raisons de la domination européenne à partir du XVIII ° siècle. Aucune des causes habituellement avancées ne convient ni ne me convainc.

Europe sur le dos de Jupiter

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lundi 8 août 2011

Economie, une question politique

Sans surprise, cela continue de chuter, avec un CAC à 3125 points : soit 19 % de baisse en onze jours ! je ne sais pas ce que c'est qu'un krach, mais en ce moment, ça y ressemble fortement.

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Bien, so what ?

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vendredi 24 juin 2011

Modèles stratégiques nationaux

Les conséquences de la déroute financière grecque ne laissent pas d'inquiéter. Les atermoiements européens font entrevoir un dénouement catastrophique, alors que l'Amérique est de plus en plus fragilisée, et que la Chine elle-même pâtit d'un surcroît d'inflation et d'un changement de modèle économique. SI le système peut passer l'été, les risques à l'automne sont très élevés. On entrerait alors dans un monde inconnu, à la manière des développements du monde arabe : quelque chose qui part et qui est immaîtrisable.

kayak_nationaux.JPG source

C'est pourquoi je réfléchissais à la comparaison des modèles stratégiques européens.

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vendredi 11 mars 2011

Futures indépendances européennes, par FF

Ce billet vient d'un commentaire excellent qui mérite un article en soi : mille mercis à Frederic Ferrer pour nous l'avoir donné.

regionalisme.jpg

O. Kempf

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mardi 1 février 2011

Europe et voisinnage

Les commentateurs (dont je suis: voir ici) dissertent sur le Maghreb, l'Égypte, le Porche Orient.

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On évoque aussi les grands acteurs extérieurs et leur politique défiée : France (Tunisie), États-Unis (Égypte), Israël (tout le monde arabe), ...

Et l'Europe ?

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mercredi 25 août 2010

Sécession rom ?

Un fidèle lecteur attire mon attention sur ce point, qui renvoie à des questions d'actualité : on dit que les Roms (maintenant qu'on sait qu'il faut distinguer gens du voyages, tsiganes français, manouches et Roms) sont principalement d'origine roumaine et bulgare....

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dimanche 28 mars 2010

Gribouille est allemande

Gribouille se jetait à l'eau pour ne pas se mouiller. De là vient la politique de Gribouille : prendre une mauvaise décision pour éviter une autre, ressentie comme mauvaise, mais en fait de moindre intensité.

(image tirée de ce billet, provenant d'un blog sympathique, d'ailleurs)

Ces définitions (je fais attention : de mauvais esprits, qui ne fréquentent pas les blogs mais ont quand même une opinion dessus, prétendent qu'on y écrit mal et sans tenue : ils doivent nous confondre avec des jeux vidéos) permettent de comprendre la politique allemande, et donc ses conséquences hautement néfastes pour l'Europe.

Car l'accord trouvé cette semaine au Conseil Européen confirme mes inquiétudes (références en bas d'article).

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samedi 6 mars 2010

Un 21ème siècle européen

« Le redressement du vieux continent avait été un processus lent et incertain. A certains égards, il ne serait jamais terminé : l’Amérique avait la plus grande armée du monde et la Chine produisait plus, et moins cher. Mais ni l’Amérique ni la Chine n’avait de modèle utile à donner en exemple au monde. Malgré les horreurs du lent passé récent –et dans une large mesure à cause d’elles-, les Européens étaient désormais mieux à même que quiconque d’offrir au monde de modestes conseils sur la façon d’éviter de répéter leurs erreurs. Peu l’eussent prédit soixante ans plus tôt, mais le XXI° siècle pourrait bien appartenir encore à l’Europe »

in « Après-guerre », Tony Judt, p. 928.

mardi 23 février 2010

Solidifications européennes

Avez-vous remarqué ? on n'entend plus parler des disputes belges, et même l'ineffable M. Leterme ne réussit pas à faire de gaffes. Derrière l'anecdote (temporaire), il y a peut-être autre chose. D'européen, et de plus profond.

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vendredi 29 janvier 2010

Hillary la bridgeuse annonce les enchères

La géopolitique est souvent une jeupolitique. Mais j'avais parlé des échecs et du go, je n'avais pas pensé au bridge. Or, les négociations internationales ressemblent aussi au bridge : des règles très codées, avec des sous-entendus audibles par les seuls initiés, plusieurs tours d'annonce avant que le jeu commence, en un certain nombre de tours qui sont autant d'affrontements (des batailles), à travers lesquels on doit parvenir à son "contrat", autrement dit son but de guerre.

Il fallait donc l'écouter cet après-midi à l'école militaire. C'était "the place to be", comme on dit en anglais et peut-être aussi en globish. Car Mme Clinton vient de nous montrer qu'elle jouait au bridge.

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mardi 10 novembre 2009

A propos de la réunification

Les cérémonies du 9 novembre célèbrent à juste titre une date importante : la chute du mur. La plupart des commentateurs mentionnent deux choses : la fin du système communiste et ses conséquences (URSS, Pacte de Varsovie, démocraties populaires, …), et la réunification de l’Allemagne. Tout ceci est vrai, et finalement assez connu. Que dire donc de plus ?

Que cette date signe une naissance : celle de l’Europe. Bien d’autres que moi ont noté que la vraie réunification était celle de l’Europe, plus que celle de l’Allemagne. L’Union européenne (créée trois ans plus tard, en 1992) est passée de 12 à 27 membres. Mais il faut tirer les conséquences de cette réunification.

En effet, elle prend la place d’un ordre bipolaire, connu sous le nom d’équilibre de la terreur. Or, cet équilibre n’était que l’accumulation de déséquilibres. La fin du système a permis, peu à peu, de sortir de chacun de ces déséquilibres. Plus précisément, la tension intraeuropéenne était « stable » (pensez à un mobile de Calder, que vous pendez au plafond de votre chambre à coucher) à cause de deux énormes contrepoids, l’un à l’ouest (les Etats-Unis), l’autre à l’Est (la Russie). Du jour où la tension disparaît, le mobile n’a plus besoin des contrepoids.

Cet allègement européen a deux conséquences : l’éloignement américain, et le rapprochement russe.

Eloignement américain : d’une part à cause du déclin américain (si l’amplitude fait débat, la tendance fait consensus) ; d’autre art à cause de la relativisation de la notion d’Occident, qui soit dépasse la seule réunion transatlantique (l’occidentalisation du monde), soit ne suffit pas à la décrire. Dès lors, l’Europe découvre que si elle n’est plus la maîtresse du monde (comme au XIX° siècle), elle ne l’est même plus par procuration américaine (comme au XX° siècle).

Rapprochement russe : si cette affirmation peut paraître provocatrice, un an après l’affaire de Géorgie où certains ont fait jouer leurs fantasmes pour évoquer « une nouvelle guerre froide », la tendance est inverse. En effet, on prend conscience que la Russie, débarrassée de ses boudins de protection, est principalement européenne ; que l’Organisation de coopération de Shanghai n’est qu’une diversion, qui n’attire pas vraiment les Chinois ; que surtout, l’Allemagne est dorénavant le relais de cet attrait européen. Quant à l’énergie, Europe comme Russie jouent tous deux à la barbichette, l’une dépendant autant de l’autre dans cette relation commerciale nécessaire pour chacun (à l’instar de la relation américano-chinoise, les déficits américains étant couverts par la bulle de crédit chinoise). Certes, la Russie a encore tendance à utiliser une grammaire ancienne (zones d'influences, signes extérieurs de la force). Qu’on me comprenne bien toutefois : ce rééquilibrage ne signifie pas que la Russie intégrera l’Europe, personne n’y songe. Il est simplement la conséquence de la cure d’amaigrissement russe : ne pouvant avaler l’Europe, Moscou est amené à composer avec Bruxelles.

Allègement européen, dis-je. Car le plus remarquable est justement que ce XXI° siècle paraît plus informel et moins structurel que le XX° : autrement dit, les structures les plus visibles (les organisations) sont les moins signifiantes (malgré le traité de Lisbonne et ce qu'il va permettre,, notamment en matière de PCSD). Or, ce qu’on reproche le plus à l’Europe, récitant à l’envi le mot de Kissinger sur l’introuvable numéro de téléphone de l‘Europe, constitue probablement sa plus grande modernité : le consensualisme. Derrière l’apparente mollesse réside au fond une solidité plus « structurelle » (sous-jacente, dirait probablement Lévy-Strauss) qu’il n’y paraît.

Le grand défaut étant encore l’insuffisante prise de conscience, par les Européens, du nouvel ordre du monde et des chances immenses qu’ils y détiennent.

Il est fini le temps de l’épuisement européen.

O. Kempf

jeudi 28 mai 2009

Géopolitique des rroms (roms)

Cela fait quelques années que je m'interroge sur l'analyse géopolitique des roms (rroms, tsiganes, manouches, romanichels, ...).

C'est Joëlle Kuntz qui avait attiré mon attention sur le sujet, au détour d'un chapitre de l'excellent "l'adieu à Terminus" qu'elle avait écrit en 2004, et que je ne saurai trop conseiller.

Trop souvent, les livres sur la question privilégient l'approche sociologique sur le thème "c'est une culture à part, il ne faut pas les stigmatiser, etc...". Discours tout à fait estimable mais trop "défenseur des minorités" : pas assez analytique, à mon goût, trop militant.

Pourquoi cet intérêt ? parce qu'il s'agit d'un phénomène d'abord européen, donc directement dans le champ d'intérêt d'EGEA. Et que surtout voici une "nation" sans Etat (cela arrive à d'autres) mais surtout sans territoire, puisque son principal identifiant tient justement à l'errance. Reprenez la définition extensive de la géopolitique : "rivalité de puissance sur les territoires ET les populations qui y vivent" : c'est sous-entendre qu'une population est fixée à un territoire. Avec les roms, la migration est institutionnalisée. Je choisis d'ailleurs le mot d'institution à dessein : la loi est forcément celle du groupe, puisque c'est le facteur de fixité qui unit le groupe errant. Cette loi errante entrera mécaniquement en conflit avec les lois et institutions des pays traversés.

J'ai remarqué aujourd'hui un ouvrage qui me paraît mieux construit que ce que j'ai pu voir par ailleurs, car ne versant pas (trop) dans l'écueil culturaliste. Il s'agit de "Les rroms, une nation en devenir" de Morgan Garo, qui vient de paraître aux éditions Syllepse. Je précise que je ne l'ai pas lu, mais que l'approche géopolitique me paraît ici adéquate.

rroms.jpg

Puisqu'on y est, je mentionne également le blog "la voix des roms". Pour le coup, il s'agit d'un blog culturaliste et communautaire.

Je note enfin la difficulté à classer ce billet : je le place dans la catégorie "géopolitique européenne", ce qui est bien sûr insatisfaisant : cette difficulté de classement illustre, si besoin était, la perplexité que provoque cette altérité.

O. Kempf

lundi 18 mai 2009

Géopolitique orientale de l'UE, ou une géopolitique involontaire

Sans même le vouloir vraiment, l'Union Européenne déploie une géopolitique orientale.

1/ Il y a d'abord eu le partenariat oriental, déjà évoqué ici en marge des élargissements. Je n'avais pas insisté à l'époque, mais ce partenariat signe aussi une politique européenne, politique presque involontaire. <!more> C'est d'ailleurs le plus remarquable, dans l'Union Européenne, que son caractère involontaire : comme si ces politiques n'étaient que le résultat de nécessités, sans volonté d'un acteur. Comme si la géopolitique n'était pas une pensée en action, mais la résultante de forces. C'est d'ailleurs ce qui rend cet objet si intéressant à observer : à la différence d'une géopolitique "nationale" qui promeut un projet, il s'agit d'une géopolitique a-nationale, sans but apparent.

gazoduc_Nabucco.png. Carte tirée de http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Nabucco_Gas_Pipeline-fr.svg.

2/ On peut observer une démarche similaire à propos du gaz. En effet, les politiques nationales (italiennes et allemandes, pour faire simple), soutiennent les projets russes, Northstream et Southstream. Vient une guerre du gaz (on relira avec intérêt mon billet de janvier sur le vieil EGEA) : l'UE se voit obligée de promouvoir le tracé alternatif Nabucco (voir ici), presque à son corps défendant.

3/ L'UE a donc une géopolitique involontaire, ce qui la rend la plus fascinante à observer. ENtre un partenariat oriental et un contournement par le sud, elle trouve le moyen à la fois de satisfaire la Russie (en inventant une alternative à l'élargissement) et de la mécontenter (en contournant l'arme du gaz). A voir, bien sûr, dans la durée.

O. Kempf

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