Les spécialistes de stratégie connaissent l’Essai sur la non-bataille, ouvrage de 1975 publié par le commandant Brossolet, qui est une forme de critique de la théorie de la dissuasion adoptée comme dogme nucléaire en 1972. Il m'inspire les quelques réflexions suivantes.
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La bombe
Mieux qu’une bande dessinée, ce long album de 500 pages raconte l’histoire de l’invention de la première bombe atomique et de son premier lancement opérationnel sur Hiroshima. Tout commence en 1933, lorsqu’un physicien hongrois, Leo Szilard, décide de quitter son université à Berlin, devant […]
Deux articles dans Limes sur la France
Quand Lucio Caracciolo, le directeur de Limes, m'appelle au cours des vacances de Noel pour me parler de son projet de numéro spécial sur la France (passionnant sommaire ici), une longue conversation s'engage : il y a matière à trois ou quatre articles tant le sujet est passionnant ou, plus exactement, tant le regard d'un Italien sur notre géopolitique soulève énormément d'idées nouvelles.
Finalement, je lui propose deux articles : un sur le nucléaire, l'autre sur le débat stratégique. Voici ci-dessous les introductions en français et les résumés en italien.
L'horloge de la fin du monde (Entretien, FR 24)
J'ai évoqué l'avancement de 30 secondes vers le cataclysme de l'horloge de la fin du monde, l'autre jour, sur FR 24. On y parle de nucléaire, bien sûr. L'horloge de la fin du monde J'ai enregistré comme j'ai pu l'entretien, qui est donc de qualité no professionnelle, mais pour une fois que je mets […]
Poutine, les ICBM et le dialogue nucléaire
Hier soir, regardant les infos dans l'étrange lucarne, stupéfaction : le premier titre traite de l'annonce, par V. Poutine, de la mise en place de 40 nouveaux ICBM (missiles intercontinentaux) dans les forces russes cette année. Émoi. Chacun y voit une réponse à l'annonce par les États-Unis de leur intention de "déployer" quelques matériels lourds et trois compagnies dans les pays baltes. L'émotion est à son comble, les journalistes à la mine inquiète évoquent la guerre froide, on prendrait presque peur.
Bon. Si ce qui se passe en Russie est plus sérieux et inquiétant qu'on ne le néglige à Paris (tout occupé qu'on y est du jihadisme et du sud), il faut toutefois raison garder. Éléments.
La France et la négociation nucléaire avec l'Iran
Dans Le Monde de mercredi dernier, deux pages sont publiées pour dénoncer l'influence croissante de l'Iran au Moyen-Orient. Un article détaillé explique la position française, de faucon, à rebours des efforts américains et même ceux des Européens qui semblent, implicitement, être très tentés par l'accord. On peut s'interroger sur les raisons d'une telle fermeté.
Le nucléaire est-il une arme décisive et miraculeuse ?
S’il est une arme qui paraît « miraculeuse », au sens où elle décide de l’issue de la guerre, c’est bien l’arme nucléaire. Elle fut l’objet d’une course aux armements dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, course finalement gagnée par les Américains, non d’ailleurs contre les Allemands mais contre les Japonais. Cependant, il convient de relativiser un peu le miracle occasionné, tout comme on peut interroger la notion de décision qui accompagne désormais l’usage militaire de l’atome.
Prolongation des négociations nucléaires iraniennes
Chacun a pu noter la prolongation « indolore » des négociations avec les Iraniens. Curieusement, l’affaire n’a suscité aucune des réactions en chaine auxquelles la presse « haut-du-pavé » nous a habitué. Nulle inquiétude, nul émoi. On aurait pu en effet avoir au moins deux réactions : celle constatant un échec et donc une menace nucléaire (que celui qui n’a pas subi de discours contre la prolifération au cours des cinq dix quinze dernières années jette la première pierre) ; celle constatant l’occasion manquée de changer réellement les choses au Moyen-Orient. Mais non : juste un petit entrefilet pour passer immédiatement à la décision du jour, celle du renvoi de Chuck Hagel, ministre américain de la défense. Elle-même rapidement passée sous silence.
source (cliquez sur le titre du billet pour lire la suite)
Nucléaire : contre-idée reçue n° 6 : « Face à la prolifération et à la menace iranienne, l’arme nucléaire est indispensable »
Suite et fin de la série discutant les arguments de Paul Quilès contre la dissuasion nucléaire (voir précédent). Ce soir, nous discutons le thème : « Face à la prolifération et à la menace iranienne, l’arme nucléaire est indispensable »
Nucléaire : contre-idée reçue n° 5 : « L’arme nucléaire assure l’indépendance de la France »
Je poursuis ma discussion des arguments de P. Quilès dans son dernier livre dénonçant la dissuasion française. Billet précédent ici. Aujourd’hui, "L'arme nucléaire assure-t-elle l'indépendance de la France" ?
Cliquez sur le titre pour lire la suite.
Intéressant débat sur le nucléaire français
La RDN a organisé hier soir un intéressant débat sur le débat nucléaire français. Nous avons entendu E Malet, J. Dufourcq, M. Drain, l'amiral Lozier (patron de la division Forces Nucléaires à l'EMA), Ph. Wodka-Galien, Monseigneur Stenger, Alain Joxe, E. Nal et votre serviteur. Des approches complémentaires puisqu'il fut question d'économie, de philosophie, d'éthique, de géopolitique et de stratégie. Je reviens sur ces deux derniers aspects à partir des notes que j'ai prises.
Nucléaire : contre-idée reçue n° 4 (Nucléaire et puissance)
Suite de la série nucléaire (précédent billet : ici). On se souvient que P. Quilès a publié récemment un livre dénonçant l’armement nucléaire et que le cœur de l'argumentation réside dans 6 idées reçues qu'il prétend démonter. Cette série vise à examiner critiquement ces arguments. Aujourd’hui, il est question de l'Idée reçue n° 4 : « Grâce à son armement nucléaire, la France peut maintenir son statut de grande puissance et se faire entendre dans le monde »
Nucléaire : contre-idée reçue n° 3
Nucléaire : contre-contre-arguments
Un courant opposé à l’arme nucléaire se fait entendre depuis trois ou quatre ans. Il est emmené par des hommes prestigieux, ayant eu de hautes responsabilités (un ancien premier ministre, un ancien ministre, un général de corps aérien…). Ainsi, Paul Quilès, ancien ministre de la défense, vient-il de publier « Arrêtez la bombe ! » (co-écrit avec B. Norlain et JM Collin). Le plaidoyer est à charge et développe un certain nombre d’arguments. Après une description habile de la dissuasion, l’essentiel de l’argumentation se concentre dans la dénonciation de six idées reçues. Là est au fond le cœur de la position, celle que le stratégiste doit débattre puisque le livre n’est pas simplement un livre militant, mais aussi un livre qui intervient dans le débat stratégique et mérite donc qu’on s’y intéresse.
Je me propose donc d'examiner la critique de ces six "idées reçues".