J'ai évoqué récemment dans La Vigie (N° 124, ici) une belle séquence diplomatique, qui envisage entre autre une relance du dialogue franco-russe. On se doit d'être circonspect, non pas sur l'objectif mais sur la manière dont il va être conduit.
Mot-clé - Russie
Du modèle expéditionnaire
Voici un billet que j'avais écrit en février 2016 et jamais publié. Il est intéressant parfois de relire ses textes publiés autrefois, mais ce n'est pas mal non plus de publier des textes écrits autrefois.
Source
Régulièrement, les stratégistes débattent de concepts qui marquent le moment. Il y a ainsi des centres d’intérêt qui se succèdent. On pourrait y voir une mode mais il s’agit plutôt de thèmes structurant la discussion, toujours relié, d’une façon ou d’une autre, à l’actualité. Ce lien entre recherche théorique et réalités du terrain n’est pas critiquable pour une science humaine qui ne peut s’adonner à l’expérimentation empirique.
Entretien RFI sur l'expulsion de diplomates Russes par l'OTAN
Ci-dessous, l'extrait mp3 de mon commentaire (diffusé dans les journaux du matin de RFI) sur l'expulsion d'une dizaine de diplomates russes par l'Alliance Atlantique. source Lecteur audio intégré Olivier Kempf
La Vigie n°44: Limites russes | Stratégie navale de la France | Stratégie 2017 : vu de Berne
La Vigie, lettre d'analyse stratégique publiée par Jean Dufourcq et Olivier Kempf et paraissant tous les deux mercredis, vous propose son numéro 44. Vous trouverez dans ce numéro daté du 8 juin un texte intitulé Limites russes, un autre sur La stratégie navale de la France, une Lorgnette sur […]
Missiles de croisière russe : quelle signification, en Syrie et au-delà ?
Le tir de 26 missiles de croisière russes depuis la Caspienne revêt plusieurs significations stratégiques.
1/ Il s’agirait de SS 30 N. Chose surprenante, ainsi que l’a signalé le Fauteuil de Colbert. Disons que si on en connaissait l’existence, on avait peu de détails sur leur portée et leur mise en service. C’est désormais chose faite, bien que certaines caractéristiques demeurent floues (notamment leur altitude de vol, donc la possibilité de leur détection). Autrement dit, l’effort de technologie de défense, entamé par la Russie en 2000, porte ses fruits.
Poutine, les ICBM et le dialogue nucléaire
Hier soir, regardant les infos dans l'étrange lucarne, stupéfaction : le premier titre traite de l'annonce, par V. Poutine, de la mise en place de 40 nouveaux ICBM (missiles intercontinentaux) dans les forces russes cette année. Émoi. Chacun y voit une réponse à l'annonce par les États-Unis de leur intention de "déployer" quelques matériels lourds et trois compagnies dans les pays baltes. L'émotion est à son comble, les journalistes à la mine inquiète évoquent la guerre froide, on prendrait presque peur.
Bon. Si ce qui se passe en Russie est plus sérieux et inquiétant qu'on ne le néglige à Paris (tout occupé qu'on y est du jihadisme et du sud), il faut toutefois raison garder. Éléments.
Explosion d’un oléoduc turc en 2008 : en fait, une cyberattaque !
Bloomberg a publié la semaine dernière une enquête passionnante sur une explosion qui s’est produite en 2008 sur l’oléoduc TBC, reliant l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie jusqu’au port de Ceyhan. Or, cette explosion qu’on avait initialement attribuée au PKK (qui l’avait revendiquée) semble avoir été causée par une cyberagression, ce qui ouvre beaucoup de perspectives.
Poutine, l'itinéraire secret (V. Fedorovski)
Un lecteur fidèle (si, il commence à y en avoir) m'envoie cette fiche de lecture sur le Poutine de Fédorovski. Mille mercis à lui. ALC
Y a-t-il une cybercoopération russo-chinoise ?
Depuis une dizaine d'années, deux nations jouent le rôle de grand méchant du cyberespace : ce fut au début la Russie (Estonie 2007, puis Géorgie 2008). A partir des années 2010, ce fut plutôt la Chine (Aurore, Ghostnet, ...). Or, on &évoque rarement la possibilité d'une collaboration entre ces deux puissances. Ce billet s'essaye à imaginer si elle est possible et quelle tournure elle pourrait prendre.
Que signifie la chute de Slaviansk ?
J'avoue avoir du mal à interpréter le cours des événements des quinze derniers jours en Ukraine. Qu'il y ait progression des forces du régime est incontestable. Ce que je discerne mal, par manque d'informations et d'indices, ce sont les facteurs et surtout les intentions sous-jacentes qui ont permis une telle évolution. Mieux vaut le constater. Parfois, l'observateur reste interdit. Il faut alors le signaler.
Toutefois, deux constats. (cliquez sur le titre pour lire la suite)
Ukraine, ça repart (phase III)
J'avais signalé dans un précédent billet la relative accalmie du "front" ukrainien. Cela dura ce que vivent les roses, l'espace d'une élection, l'espace d'un D-day, l'espace d'une apparente normalisation. Sous l'eau, bien sûr, les affaires se poursuivaient. Voici quelques éléments d'appréciation avec moult hypothèses, dues au manque d'accès aux sources. Mais la crise est repartie : acte III !
Fins calculs américains
Pendant ce temps là, les choses sérieuses se déroulent. Ainsi, avec leur délicatesse coutumière et leur sens inénarrable du timing, les États-Unis, sous la houlette du FBI, ont donc décidé d’inculper cinq officiers chinois pour cyberespionnage. Venant de la part du FBI qui a violé un certain nombre de principes de sécurité juridique dans l’affaire MegaUpload, venant des États-Unis qui abritent la NSA, il fallait déjà pas mal de culot, sachant surtout que cette inculpation risque de n’avoir aucun effet. Mais cela, tous les commentateurs un peu avisés l’avaient noté (par exemple ici ). Et puis qui est surpris aujourd’hui du culot américain, qui ose tout et plus encore ? (la suite en cliquant sur le titre)
Ukraine, une crise du 21ème siècle (3/4)
Finalement, je reviens à mon idée initiale car il y a évidemment besoin de définir les scénarios probables, avant de décrire les options des acteurs (et donc leurs stratégies).
Le scénario à écarter: Il s'agit de dresser les scénarios réellement envisageables. En disant cela, j’écarte bien sûr la présentation fantasmatique qu’on a pu entendre récemment sur la progression de divisions blindées envahissant l’Ukraine pour aller saisir je ne sais quels objectifs : cette vision passéiste, mélange à la fois de souvenirs décalés de la Deuxième Guerre mondiale et de confusion avec la doctrine soviétique de la grande époque, va tellement à l’encontre de la plus basique analyse géopolitique qu’on ne peut que l’écarter. (Cliquer sur le titre pour lire la suite)
Ukraine, une crise du 21ème siècle (2/3)
Voici la suite de ma série sur l'Ukraine (billet précédent). Je vais probablement la réduire à trois car en avançant, je me suis aperçu qu'il conviendrait de fusionner les prochains coups et les possibilités des acteurs : les deux sont logiquement associés dans un prochain et ultime billet. Avant cela, il convient de s'interroger sur leurs positions respectives. Nous verrons l'Ukraine, la Russie, l'Europe, les États-Unis et la France. (cliquer sur le titre)
source (je trouve cette image géniale : deux puissants d'aujourd'hui posant devant le signe de la puissance passée : un tableau de Rembrandt : qui représente la ronde de nuit, quand ces bourgeois replets payaient des soldats pour assurer la sécurité. C'était avant la crise de la tulipe, premier exemple en 1637 d'éclatement de bulle spéculative. Que de symboles).
Ukraine, une crise du 21ème siècle (1/4)
Beaucoup de commentateurs veulent à toute force comparer la crise actuelle en Ukraine (et avec la Russie) à l’aune de références passées. Ainsi, pour M. Kerry, la pratique russe serait assimilable à un acte du 19ème siècle. Passons également sur le débat fumeux pour savoir si c’est une nouvelle guerre froide, la continuation de l’ancienne, une guerre tiède et autres considérations sémantiques. Cette crise est, d’abord, une crise contemporaine qui se joue à de multiples niveaux ; et cette complexité empêche à la fois l’analyse séquentielle (niveau par niveau) et donc la compréhension générale de la crise. Cette ambition, reposant sur des clefs de lecture (géo) politiques et stratégiques, anime cet article. Il sera divisé en quatre billets (premier aujourd’hui), évoquant les multiples dimensions de la crise (1), les acteurs et leur position respectives (2), l’anticipation des prochains coups (3) et les possibilités de réponse (4). (cliquez sur le titre pour lire la suite)
Brefs commentaires sur l'Ukraine (1er mars)
Bien, les événements s'accélèrent quelque peu. Toujours pour éviter les larmoyances émotives, quelques pistes de réflexion à la suite des événements de la journée. (cliquez sur le titre pour lire la suite)
Sécession ukrainienne
La sécession fut un mouvement artistique dans la Vienne du début du siècle. De l'autre siècle. En ce début de nouveau siècle, la sécession est un mode de résolution des problèmes : Yougoslavie, Kossovie, Érythrée, Soudan du sud pour ne prendre que les exemples les plus récents et visibles, en attendant que la Thaïlande ou la Centrafrique rejoignent le club. Pour l'instant, c'est surtout d'Ukraine qu'il s'agit. Quelques commentaires "à chaud" (même si j'ai attendu quelques jours pour ne pas réagir comme tout le monde aux "événements" de Kiev.